Les Adieux d'une Sorcière

Chapitre 8 : Gaara

1264 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/05/2018 23:13

Chapitre 8 : Gaara


Il était déjà midi. Le récit de la jeunesse de ma mère s’étoffait un peu plus. Je suis vraiment au comble de l’horreur face à l’origine de l’étrange maladie de ma mère. Je n’aurais jamais deviné que ce sabre maléfique en serait la cause. Ma mère, prisonnière dans le corps d’une dame âgée et privée de tout, j’ai du mal à imaginer à quel point ça a dû être si difficile pour elle.


Perdue dans mes pensées, j’hésitais à lui poser des questions, mais je pense que toute ces réponses vont se trouver dans la suite de son récit. Je ne veux pas la troubler alors qu’elle à la patience de me la raconter.


Je lui fis à manger et elle m’aida à ranger la vaisselle. Cette fois-ci, elle continua son récit dans le salon. Un vent froid soufflait dehors. Assise sur un coussin, la pipe à la bouche, elle me demanda :


 - Où est-ce que j’en étais déjà ? 


 - Tu été Gaara. Répondis-je, avide de savoir.




***




Sans espoir, je suis allée voir Yatsuba pour lui rendre ses livres sur les arts occultes que je lui avais emprunté. Comme je le pensais, elle ne m’avait pas reconnu, j’étais vêtue que de foncé de la tête aux pieds en passant par mes mains pour n’effrayer personne. J’avais tendu les livres à Yatsuba en disant ceci :


- Ceci est à vous... 


Yatsuba surprise par l’étrange personne que j’affichais avait pris les livres, en regardant les titres. Je commençai à me retourner pour partir mais elle m’attrapa le bras :


 - Attends, mais qui es-tu ? Me demanda t’elle en essayant de scruter l’intérieur du voile noir de mon chapeau.


Très perturbée, Yatsuba me tira le bras comme pour sentir mon odeur sur mon épaule, elle me saisissait les deux épaules en demandant :


- Setsu, c’est toi ? 


Les larmes commençaient à perler au coin de mes yeux, la réponse était comme bloquée dans ma gorge.


- Setsu ! je reconnaîtrai l’aura de mon disciple entre mille ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Me demandait-elle très inquiète.


Puis elle me fit rentrer chez elle, j’étais tellement désespérée, elle m’avait enlevé mon chapeau et Yatsuba en était bouche bée.


 - Par tous les saints, c’est ta mère qui t’a fait ça ? Constatait-elle en s’asseyant complétement consternée.


Puis elle prit ma main. Je devinais qu’elle voulait lire dans mes pensées mais elle ne vit rien. Elle me supplia :


- Setsu, laisse ta magie aller vers moi, j’ai besoin de savoir. 


En pleurs je rétorquai :


- Je n’en ai plus. Tu ne vas pas me croire. 


 Setsu par pitié, raconté moi ce qu’il s’est passé ! Réclama Yatsuba.


Je lui comptais la nuit et les jours qui ont précédé où ma mère m’avait blessé avec ce sabre maléfique.

Yatsuba se leva d’un bon au comble de l’inquiétude :


- Oh non ! Ce n’est pas ce que je crois ! 


Elle fouilla compulsivement dans sa bibliothèque de livres et de rouleaux en tout genres, elle en laissait même tomber, je les lui ramassais par mimétisme en les empilant dans mes bras. Yatsuba saisissait un vieux parchemin et le déroula en criant :


- Trouvé ! 


Je posais le tas de livre quelque part et me dirigea vers elle, je regardais le contenu du parchemin par-dessus son épaule, mais je n’eus pas le temps d’en lire plus. Yatsuba, consternée, s’exclama :


 - Oh non, c’est ce que je craignais. Tout coïncide ! 


Dit moi. Lui priais-je.


 - Le sabre maléfique qu’il y a dans la maison de ta mère, c’est un Muramasa. C’était un forgeron très légendaire. Des seigneurs ont rapportés que ces sabres démoniaques incitaient à faire verser le sang et commettre les pires exactions. Certains, en vieillissant, ont gagné en propriétés magiques. C’est de la magie noire extrêmement puissante ! Tu as été empoissonnée par l’un dès leur. 


Sur le parchemin il y avait le dessin de la signature de Muramasa, elle figurait également à l’intérieur de la poignée du katana de mon père. Je l’avais suffisamment admiré pour être sûre que s’en était un. Mon sang se glaça d’un coup.


Yatsuba me pris la main :


 - On va tout essayer pour que te soigner. D’accord ? 


J’hocha la tête mais l’emprise du Sabre se resserra. Je savais qu’il pouvait me posséder quand il le voulait et je lâchais :


 - Tu es bien sotte vieille femme de croire rien qu’une seconde que tu pourras me sauver avec ta magie minable. 


Je ne pensais pas ce que je disais. Paniquée, je répliquai :


 - Ce n’est pas ce que voulais dire ! D’un air crédule.


Yatsuba me regardait avec des yeux écarquillés:


 - Il a commencé à te posséder c’est ça ? C’est pire que ce que je craignais. Mais même avec toute les méchancetés que tu me diras, je ferai tout mon possible pour arranger ça. 


Je ricanai :


 - Mais bien sûr ! Ça t’arrangerai grandement de m’abandonner ! Tu économiseras le peu de temps qu’il te reste ! Essaye toujours, mais tu perdras la vie. 


Paniquée par ce qu’il m’arrive, je me tentais de me dégager de la prise de Yatsuba qui me retenait. Pas une seule fois je n’avais pensé ces phrases aussi méchantes envers ma maîtresse. Ma bouche ne m’appartenait plus.


 - Calmes-toi, tu dois rentrer le temps que je trouve une solution. Je te rappellerai. Me conseilla Yatsuba en me relâchant la main.


Je quittai la maison de Yatsuba avec culpabilité, mais ce n’était que le début de la possession. L’effet secondaire de la possession, c’est de ne plus se souvenir de toutes les mauvaises actions que l’on commet. Au village, j’étais devenue une méchante sorcière, je ne pensais pas ce que je disais. Yatsuba avait essayée beaucoup de choses pour me guérir. Les potions, les enchantements, les drogues, les poisons et même l’exorcisme qui me faisait souffrir atrocement. Quoi qu’elle faisait, ma méchanceté empirait.


Cet état à durée pendant des années, Yatsuba, à force de méchanceté avait perdu espoir et moi de même. Je sentais de plus en plus une différence entre ma magie et la sienne, je pense que je l’avais en quelque sorte dépassée. Ma mère était au comble du bonheur alors que moi, mon esprit se mourrait dans la laideur de ce corps qui n’était pas le miens et de la méchanceté qui sortait de ma bouche.


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