Les Adieux d'une Sorcière
Des années sont passées, j’avais 16 ans, j’eus des nouvelles d’Aya une de mes amie d’enfance devenue prêtresse. Elle m’avait envoyé un objet curieux avec une lettre elle m’avait raconté un bout de sa vie paisible au sein d’un temple de femme haut perché dans les montages. L’objet en question qu’elle m’avait donné était un hochet à grelot de cérémonie, mais ce qui m’intriguait c’est que les grelots étaient insonores et statiques. Sur le manche en acacia noir pendait des grelots vers de gris, le poids était assez raisonnable mais sur les grelots statiques il y avait comme du sang séché. Il se n’agissait pas d’une relique, mais d’une arme, une masse plus précisément. J’avais fait un mouvement assez ample mettant toute la force de mon bras sur le bout du manche. J’avais frappé sur une botte de foin pour essayer, et la botte de paille tomba. Ne sachant pas m’en servir, afin d’affiner ma défense au cas où ça me servirai, j’avais réveillé du temps un art martial très ancien. Ça m’a pris des années pour pouvoir le maîtriser. Ma mère, qui avait des yeux et des oreilles partout, m’avait surprise en train de m’entraîner. Forte du nouvel attribut que j’avais elle m’avait envoyé pour commettre ses exactions à sa place.
Des années après quand j’eus 22 ans, deux étrangers arrivèrent au village, j’avais senti leur présence au moment où ils avaient posé le pied sur nos terres. Bien-sûr ma mère en tant que chef du village allait les accueillir comme il se devait, je me dirigeai vers la maison pour préparer du thé et de quoi les accueillir. Ma mère avait beau me battre elle ne supportait pas que je la devance avec mes pouvoirs divinatoires qui se faisait de plus en plus présent, je pense que je lui faisais peur même de façon involontaire. A l’époque je commençais à lire inconsciemment dans les pensées des habitants du village. Quand ça m’arrivais je me doutais que ça allait être douloureux, c’est dur parfois d’entendre les pensées abruptes des gens qui vous paraissent gentil alors qu’il n’en est rien.
Toujours avec mon chapeau recouvert du voile noir, j’accueillais un grand jeune homme et une belle jeune femme sans doute mari et femme. Silencieuse je leur fit signe de me suivre je les présentait à Hikage qui pris le relais, je m’éclipsais. Je fis quelques tâches ménagères pendant ce temps, lire quelques livres de magie dans ma chambre mais je fini le livre assez vite, je réalisais qu’ Hikage entretenait une assez longue audience pour deux étrangers. J’allais devant la porte pour ouvrir la porte, il venait juste de finir. Ma mère me disait ceci toujours d’un air dédaigneux :
- Garra conduit ses étrangers à l’Auberge de Meichu !
Je m’inclinai en avant en guise de réponse, je leur fis signe de me suivre. Pendant qu’on marchait tous les trois, ils discutaient entre eux. La jeune femme était blonde aux yeux vert de taille moyenne, elle était très jeune et belle, j’admirai ses courbes très filiformes dans son kimono blanc au couleur pastel, elle sentait bon la pivoine. Le grand jeune homme par contre avait de long cheveux auburn réuni en une longue queue de cheval, il portait un kimono bordeaux avec une ceinture en corde et un hakama noir. A sa ceinture pendait une mèche de cheveux blanc. Il avait une cicatrice sur l’œil et plusieurs autres cicatrices sur son torse musclé, dans son regard on pouvait deviner que quelque chose avait irrémédiablement changé sa vie. Je ne connais que trop bien ce type de regard, que moi-même j’affichais, les yeux du désespoir. Arrivant dans l’auberge, je les fit attendre à la réception en faisant un signe de la main, ils discutaient intensément. Puis je les fit venir et les conduisit jusqu’à leurs chambres. Avant de partir, le grand jeune homme me remercia :
- Merci Madame
Je m’inclinais toujours sans un mot, et m’éclipsa, c’était rare de voir des étrangers surtout un qui m’adresse la parole. Quand je rentrais à la maison, ma mère m’appela :
Gaara ! Viens ici !
Je m’exécutais sans un mot je me présentais devant elle alors qu’elle était allongée sur un divan telle une reine. Elle me fit signe d’enlever mon chapeau d’un mouvement de tête méprisant, je m’exécutais. Après tout j’avais l’habitude de ce genre d’humiliations, elle m’expliqua :
- Gaara tu vois ces étrangers, c’est Mademoiselle Hitei et Shichika Yasuri fait très attention à eu qu’ils ne se mêlent pas de ce qui ne les regardent pas.
Au fond de moi je voulais tellement sortir de cet enfer, mais le poison du sabre me faisait me pencher en avant pour répondre affirmativement. Je ne parlais presque plus à cause de toute les méchancetés qui sortait de ma bouche sans que je le veuille.
Shitchika et Hitei faisaient dans la recherche de sabre démoniaque, j’étais obligée de leur mettre des bâtons dans les roues quand Hikage me disait de le faire. De toute façon le poison dans mon corps me faisait souffrir physiquement constamment, j’ai commencé à fumer du tabac avec de l’opium et d’autres plantes calmantes pour me soulager comme je le pouvais. Shitchika et Hitei était le jour et moi la nuit, quand je rentrais à mon plus grand désespoir ma mère avait mis le sabre de mon père à demeure dans ma chambre pour le cacher si les étrangers revenaient.
Je l’ai espionné les trois quart du temps, je découvrais un peu plus ces étrangers. Hitei été animé par un désir d’atteindre un objectif assez vite. Tandis que Shitchika, été le moyen de collecte des sabres, il était maître d’un art martial nommé Kyoto-Ryu, en cherchant dans ma tête dans tout ce que j’avais lu sur les arts martiaux, je ne trouvait pas ce que c’était. Tous les deux cherchaient un sabre Muramasa avec un pouvoir assez étranges.
Quelques semaines après, je les ai reçu encore dans la maison de ma mère, ils parlaient avec elle puis ils repartaient.
Le lendemain, alors que je faisais une course pour leur mettre les bâtons dans les roues sur le chemin du retour, des enfants me jetaient des pierres comme à leurs habitudes. Mais contre toute attente quelqu’un fit obstacle au pierres, je sursautais, un homme criait :
- Arrêtez ! Vous n’avez pas honte de jeter des pierres à une pauvre vieille femme !
C’était Shitchika ! Pour la première fois quelqu’un me défendait, il me demanda :
- Gaara vous allez bien ?
- écarte toi morveux ! balbutiais je. Le sabre même à ce moment-là parlait à ma place. J’aurai voulu le remercier.
Shitchika ne se décontenançait pas. Je tentais autre chose en craignant la prochaine méchanceté qui allait sortir de ma bouche.
- Vous savez c’est mon quotidien, rien ne changera... dis-je sans que le sabre n’intervienne.
Je levais la tête pour regarder sur le rebord haut de mon chapeau couvert du voile noir, Shitchika me regardait avec ses yeux gris planté dans les miens. Sans dire un mot je baissais les yeux et repris mon chemin. De son geste, il avait l’air d’un homme très gentil je culpabilisais par ce que me faisais faire ma mère. Je me rendais compte comme Shitchika été beau… J’aurais tant voulu que l’on soit amis dans d’autres circonstances plus heureuses bien-sûr.
Même dans mes études de magie je mettais mise à penser à lui jour et nuit. Le souvenir de ses yeux plantés dans les miens par exemple…. Personne n’avait osé me regarder avec de tel yeux, depuis que j’avais cette apparence.
Je l’espionnais même quand ma mère ne me l’ordonnait pas, il était en train de s’entraîner à son art, que je jugeais assez impressionnant. Il n’utilisait que ces mains, mais avec une telle dextérité, Shitchika était rapide. A force de les espionner, j’entendis de ce couple qu’ils n’étaient pas marie et femme mais seulement « associés » comme disait Hitei.
Mais j’avais beau rêver, Shichika était si prêt et pourtant tellement loin de moi, je ne faisais pas le poids contre ma mère qui était resplendissante de jeunesse, très séduisante, et elle m’était tous les hommes à ses pieds. Moi je n’étais qu’une jeune femme prisonnière dans le corps d’une vieille femme. Je n’avais connu que l’amour de mon père, je n’avais eu que des relations sentimentales sans jamais les avoir avoués à qui se soit. Qui pouvait être amoureux ou être amis avec une vieille sorcière horriblement laide ? Dans la plaie béante de mon cœur, depuis la mort de père j’ai toujours sentis ce manque cruel d’amour, amour dont j’ai été privée trop tôt. Pour moi ma condition était injuste, j’avais beau aider au maximum les esprits, monstres et villageois grâce à mes services occultes pour essayer de faire le bien autour de moi, malgré la possession du sabre. Mais avec tout le mal qui sortait de ma bouche et des mauvaises actions que me faisait faire Hikage ça ne m’aidais strictement pas à racheter mon âme perdue. J’ai tant de fois essayé de mettre fin à mes jours…sans succès toujours à cause du venin venant du sabre qui me maintenait en vie. Je me suis dit que si je mourrai sans douleur des mains de Shitchika ça n’aurait pas été plus mal…. Mourir en étant de nouveau libre.