Kaboum : Le réveil des Karmadors
L'obscurité était la nuit, durant qu'une lune complète domina les lieux a partir de ses fantastique reflets. A quelques parts, il y avait un chemin qui était voilé dans une brume épais, jetant tous dans le mystère. Des arbres, encore plus sombre que la nuit, propulsèrent leurs membres squelettiques dans le ciel noir, comme les morts gelés dans l'agonie pour toute l'éternité sur la route sans fin et solitude. Au loin, un grandissime manoir avait apparu, se dressait sur une falaise au bout du chemin, alors qu'il y eut un hurlement qui brisa le silence.
De ce manoir a l'architecture guttural, se trouva ainsi une imposante famille malfaisante. A partir des lueurs malsaines qui s'échappèrent de ces êtres immondes, assoiffés par le vice, Les Krashmals se hâtèrent dans la salle d'audience qui était remplis par des violonistes qui composèrent un nouveau, digne de cette fête. Ils étaient tous réunis, ou la plupart aux habits excentriques se vantèrent de leurs exploits, richesses et valeurs qu'ils représentaient au sein de cette grande famille.
Peu de temps après, les flammes de l'immense chandelier suspendu au plafond, s'éteignit a partir d'un grand souffle inconnu, obligeant toutes les invités a tourner tous les regards vers les grandes portes qui s'ouvrirent. Alors qu'il y eut un silence révérencieux qui domina l'endroit, c'est ainsi qu'un individu pénétra dans la salle d'audience et, commença a marcher lentement a travers de ses sujets. Soudain, un autre présence se dressait sur l'un des murs devant eux : celle d'une ombre qui obscurcissait les lieux. Elle était si puissante, que le ciel semblait comme transpercer par les traits obscurs.
Même si c'était déjà le cas, le mal régnait encore plus dans l'immense salle. Pendant ce temps, le Krashmal Supreme aux traits machiavélique, s'était assis confortablement dans son trône rouge et noir, remplis par des symboles qui parsemaient de partout dans son fauteuil. L'homme jeta son regard vers ses confrères et ne les quittait pas du regard. De ses yeux qui brillaient de la même couleur que de la flamme cramoisie et azurée, c'est alors que son ombre, qui était remplacée par celui d'un dragon, commençait a se former autour de lui, pour rendre l'air plus lourd et plus terrifiante que le château semblait être.
Tous les Krashmals étaient figées par la peur que leur inspirait le nouveau Krashmal Supreme. Il était enfin la, celui qui s'était promit de détruire tous les Karmadors et, de prendre le contrôle de la Terre. Mais, le Krashmal Supreme allait devoir se dépêcher et vite, car le temps comptait. Il était au courant qu'il y avait des Karmadors, beaucoup plus redoutable qui arriveraient a mettre fin a son règne.
Au cœur de l'épicerie Bordeleau, Esther et Martin étaient plongés dans une conversation sérieuse sur leur avenir et les implications d'être des Karmadors. Assis autour d'une table, ils parlaient à voix basse, conscients de la présence de Fernand qui travaillait non loin d'eux.
Esther : « Martin, tu penses qu'on peut vraiment mener une vie normale avec tout ce qu'on a découvert ? »
Martin : « Je ne sais pas, Esther. J'ai l'impression que notre destin nous rattrapera, quoi qu'on fasse. »
C'est à ce moment que Jean-François, l'ami de leur père, entra dans l'épicerie. Sa présence imposante et son regard perçant attira immédiatement l'attention des deux adolescents. Fernand leva la tête de son travail, observant avec une certaine méfiance l'arrivée de Jean-François.
Jean-François : « Tiens, tiens, voila les Bordeleau. Comment ça va ? »
Esther : « Bonsoir Jean-François. On discutait justement de... notre avenir. Tu aurais quelques conseils à nous donner ? »
Jean-François s'assit à leur table, croisant les bras, un sourire bienveillant sur les lèvres.
Jean-François : « Vos avenirs, hein ? Vous savez, c'est toujours un sujet compliqué. Mais je peux essayer de vous aider. Qu'est-ce qui vous tracasse ? »
Martin : « Eh bien, on se demandait si... si c'est possible de mener une vie normale tout en étant confronté à des choses... pas si normales. »
Jean-François les regarda attentivement, comprenant l'allusion.
Jean-François : « Vous parlez de ces histoires étranges qui circulent, n'est-ce pas ? »
Esther et Martin acquiescèrent en silence. Fernand, les sourcils froncés, les observait du coin de l'œil, prêt à intervenir si nécessaire.
Esther : « Oui. Et on voulait savoir si tu avais déjà rencontré des... situations similaires dans ton travail. »
Jean-François hocha la tête, réfléchissant à la meilleure façon de partager son expérience sans trop en révéler.
Jean-François : « Vous savez, j'ai effectivement eu quelques rencontres étranges dans ma carrière de journaliste. Parfois, on tombe sur des choses qu'on ne peut pas expliquer. »
Martin se pencha en avant, intrigué.
Martin : « Comme quoi par exemple ? »
Jean-François prit une profonde inspiration avant de commencer son récit.
Jean-François : « Il y a plusieurs années, je travaillais sur un article sur des familles excentriques, des gens riches avec des habitudes bizarres. Un jour, j'ai reçu une invitation pour interviewer une famille. Je pensais que ce serait une simple interview... mais c'était bien plus que cela. »
Esther et Martin échangèrent un regard, de plus en plus captivés par l'histoire.
Jean-François : « La demeure où je me suis rendu était sinistre, encore plus que ce que l'on pourrait imaginer. Les murs étaient ornés de symboles étranges, et l'atmosphère était glaciale, comme si la chaleur avait été aspirée hors de l'air. La famille m'a accueilli avec des sourires qui ne semblaient jamais atteindre leurs yeux, des sourires qui vous donnaient des frissons dans le dos. »
Fernand, écoutant de plus près, se tendit visiblement, mais ne dit rien pour le moment.
Esther : « Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? »
Jean-François continua, sa voix se faisant plus grave.
Jean-François : « Pendant l'interview, ils ont commencé à parler de choses étranges, des rituels anciens, des pouvoirs obscurs. Leur chef, un homme aux yeux perçants, a mentionné des plans pour dominer des terres, pour imposer leur volonté sur ceux qu'ils appelaient 'les faibles'. À un moment, il y a eu un changement dans la pièce. Les ombres semblaient prendre vie, se mouvoir d'une manière qui défiait la réalité. J'ai compris que je n'avais pas affaire à une simple famille excentrique mais à quelque chose de beaucoup plus sombre. »
Martin serra les poings, son visage marqué par une inquiétude grandissante.
Jean-François : « J'ai feint l'indifférence, joué le rôle du journaliste curieux mais naïf. À la fin de l'entretien, l'un d'eux m'a attrapé par le bras et m'a regardé droit dans les yeux. Son regard était vide, comme s'il voyait à travers moi. 'Si tu révèles quoi que ce soit de ce que tu as vu ici,' m'a-t-il dit, 'nous saurons, et nous viendrons pour toi.' J'ai réussi à m'échapper sans qu'ils ne découvrent ma véritable identité, mais cette rencontre m'a laissé des cicatrices profondes. »
Esther et Martin échangèrent un regard, leur esprit en ébullition. Fernand, qui écoutait en silence, prit enfin la parole, brisant la tension.
Fernand : « Jean-François, c'est une histoire incroyable. Mais les enfants n'ont pas besoin de plus de peurs dans leurs vies déjà compliquées. Tourtière !»
Jean-François fixa Fernand, son regard sérieux.
Jean-François : « Fernand, ils ont le droit de savoir. Le monde est plein de dangers, et ils doivent être prêts. Esther, Martin, écoutez-moi bien. Vous devez être vigilants. Il y a des forces à l'œuvre ici que vous ne pouvez même pas imaginer. Ne faites confiance à personne à moins d'être absolument certains de leurs intentions. »
Esther, les yeux écarquillés, posa une question.
Esther : « Jean-François, que devons-nous faire ? Comment pouvons-nous nous protéger ? »
Jean-François : « Vous devez être discrets et intelligents. Ne parlez à personne des choses que vous découvrez. Utilisez votre intuition et soyez toujours prêts à remettre en question ce que vous voyez. Et surtout, ne sous-estimez jamais vos ennemis. Les Krashmals sont dangereux et rusés. Ne laissez pas leur apparence vous tromper. »
Fernand, sentant l'atmosphère devenir trop lourde, intervint à nouveau.
Fernand : « Jean-François, je pense que c'est suffisant. Les enfants ont besoin de temps pour digérer tout cela. »
Jean-François acquiesça, mais une lueur de détermination brillait dans ses yeux.
Jean-François : « Très bien. Mais rappelez-vous, Esther, Martin, vous avez plus de force en vous que vous ne le pensez. Utilisez-la bien. »
Après le départ de Jean-François, un silence pesant s'installa. Fernand, les bras croisés, regarda les adolescents avec sérieux.
Fernand : « Écoutez, je ne veux pas vous faire peur, mais ce que Jean-François a dit n'est pas à prendre à la légère. Vous devez être prudents. J'ai moi-même fait face à des situations dangereuses, mais j'ai appris à me défendre. Vous savez que j'ai participé à plusieurs tournois de boxe dans ma jeunesse. Ça m'a enseigné la discipline et la vigilance. »
Esther et Martin écoutaient attentivement, conscients de l'importance des paroles de Fernand.
Fernand : « La boxe m'a appris à toujours garder les yeux ouverts, à anticiper les coups avant qu'ils n'arrivent. Vous devez faire pareil avec les Krashmals. Soyez toujours sur vos gardes, et n'oubliez pas que vous avez des alliés autour de vous. »
Alors que Fernand poursuivait, Esther, agacée, l'interrompit brusquement.
Esther : « Fernand, tu parles comme si tu savais tout. Mais tu n'étais pas là quand Jean-François nous a raconté son histoire. Lui, il a vu les Krashmals de près. Il sait de quoi il parle ! »
Fernand la regarda, surpris par son ton.
Fernand : « Esther, je comprends que tu sois stressée, mais il faut garder les pieds sur terre. Ces histoires de Krashmals et de Karmadors... ce sont peut-être juste des contes exagérés. »
Esther : (élevant la voix) « Et si ce n'étaient pas juste des contes ? Et si c'était la réalité ? Jean-François nous a donné des conseils pour nous protéger, et je crois qu'il sait mieux que toi ce qu'il dit ! »
Martin tenta de calmer sa sœur.
Martin : « Esther, calme-toi. On doit écouter tout le monde et prendre le meilleur de chaque conseil. »
Esther : « Non, Martin ! On ne peut pas juste ignorer ce que Jean-François a dit. Et Fernand, tu ne peux pas comprendre ce qu'on traverse. Tu n'as pas à faire ce choix entre tout abandonner et poursuivre ton rêve. »
Fernand soupira, visiblement partagé entre la compréhension et l'agacement.
Fernand : « Esther, je ne cherche pas à te rabaisser ni à ignorer ce que Jean-François a dit. Mais je veux que tu restes réaliste et ne te laisses pas emporter par la peur. »
Esther : « La peur ? Tu crois que c'est juste de la peur ? C'est bien plus que ça ! C'est ma vie, mon avenir. Je ne veux pas abandonner mon rêve de devenir ballerine pour quelque chose dont je ne suis même pas sûre. »
Fernand adoucit son ton, essayant de la rassurer.
Fernand : « Je comprends que tu sois déchirée entre ces deux mondes. Mais prends le temps de réfléchir. Ne prends pas de décision précipitée. »
Esther se leva brusquement.
Esther : « J'ai besoin d'air. »
Elle sortit de l'épicerie, laissant Fernand et Martin échanger un regard inquiet. Martin se tourna vers Fernand.
Martin : « Elle a juste besoin de temps, Fernand. »
Fernand hocha la tête.
Fernand : « Je l'espère, Martin. Mais souvenez-vous, quoi qu'il arrive, vous pouvez toujours compter sur moi. »
Martin acquiesça, reconnaissant du soutien de Fernand malgré les tensions. Tandis qu'Esther s'éloignait, perdue dans ses pensées, elle savait que la route qui l'attendait serait semée de choix difficiles.
Martin sortit à la suite de sa sœur, la trouvant assise sur le trottoir, le visage dans les mains. Il s'assit à côté d'elle en silence, lui offrant une présence réconfortante.
Martin : « Esther, je sais que tout ça est difficile. »
Esther releva la tête, ses yeux rougis par l'émotion.
Esther : « Martin, j'ai l'impression que tout me dépasse. Entre notre avenir et... cette mission avec l'eau de Kaboum, je me sens perdue. »
Martin prit une grande inspiration, cherchant les mots justes pour apaiser sa sœur.
Martin : « Souviens-toi, papa te faisait confiance pour cette mission. Il savait que tu étais la meilleure pour tester la résistance de l'eau de Kaboum. »
Esther hocha la tête, les souvenirs remontant à la surface.
Esther : « Oui, il voulait savoir si l'eau de Kaboum pouvait résister à différents éléments. Son plan était de construire une voûte pour la protéger. Mais j'étais tellement préoccupée par mon avenir en tant que ballerine que j'ai oublié de surveiller l'eau sur les ronds. »
Martin lui posa une main sur l'épaule, essayant de lui transmettre un peu de sa force.
Martin : « C'est normal de se disputer, surtout avec tout ce qui se passe. Mais tu sais, il t'aime. Il croit en toi, même si parfois, il ne sait pas comment le montrer. »
Esther : « Cette mission était importante. Il voulait savoir contre quoi protéger l'eau de Kaboum, et j'ai tout gâché. Maintenant, je me sens tellement coupable. Il doit être tellement en colère contre moi... »
Martin la regarda avec compassion.
Martin : « Tu n'es pas seule dans tout ça, Esther. On est une équipe, on doit se soutenir. L'eau de Kaboum est toujours là, on peut encore accomplir cette mission ensemble. »
Esther essuya une larme qui coulait sur sa joue.
Esther : « Merci, Martin. Je suis désolée de t'avoir mêlé à tout ça. »
Martin secoua la tête.
Martin : « Tu n'as pas à t'excuser. On est dans le même bateau, rappelle-toi ? Et pour ce qui est de papa... il comprendra. On doit juste parler avec lui, lui expliquer ce qu'on ressent. »
Esther hocha la tête, trouvant un peu de réconfort dans les paroles de son frère. Ils restèrent là, assis en silence, chacun perdu dans ses pensées.
Esther : « Tu sais, Martin, je pense que Jean-François a raison. Il y a tellement de choses que nous ignorons encore. Peut-être qu'il pourrait nous aider à comprendre ce qui se passe avec l'eau de Kaboum et tout le reste. »
Martin sourit.
Martin : « Oui, et malgré ce que Fernand pense, je crois que Jean-François est quelqu'un de bien. Il pourrait nous donner des conseils précieux. »
Esther acquiesça, déterminée à affronter ses peurs et à accomplir la mission que son père lui avait confiée.
Esther : « On doit continuer à chercher des réponses. Pour papa, pour nous-mêmes... et pour l'avenir des Karmadors. »
Martin serra doucement la main de sa sœur.
Martin : « Ensemble, on peut y arriver, Esther. Ne l'oublie jamais. »
Ils restèrent là encore un moment, puis se levèrent pour rentrer à l'épicerie, déterminés à poursuivre leur quête et à affronter les défis qui se dressaient devant eux.
Le soleil se couchait doucement, projetant des teintes d'or et d'orange sur les murs des bâtiments de Rosemont. Esther, cherchant un moment de tranquillité après la discussion avec son frère, se promenait dans une ruelle calme près de l'épicerie. Les ombres s'allongeaient, et l'air était empreint d'une douce mélancolie.
En marchant, elle entendit soudainement une mélodie envoûtante émanant d'une radio posée sur le rebord d'une fenêtre ouverte. La musique, un classique du ballet, semblait l'appeler. Esther ralentit, fermant les yeux un instant pour s'imprégner des notes délicates. Sans réfléchir, elle commença à danser, laissant la musique guider chacun de ses mouvements.
Elle exécuta des pirouettes avec une grâce fluide, ses pieds glissant sur le pavé de la ruelle. Ses bras se déployaient comme les ailes d'un cygne, et ses sauts étaient aussi légers qu'une plume. La danse l'emportait dans un autre monde, loin des préoccupations de la journée et des mystères du sous-sol de l'épicerie.
À son insu, des enfants qui jouaient au hockey au bout de la ruelle furent attirés par la musique et la vue de cette ballerine impromptue. Ils arrêtèrent leur match, les bâtons de hockey à la main, et s'approchèrent silencieusement, formant un petit cercle autour d'Esther. Ils regardaient avec admiration, captivés par la beauté et la passion de ses mouvements.
La lumière du soleil couchant enveloppait Esther, accentuant chaque geste et chaque expression sur son visage. Elle se sentait libre et vivante, oubliant un instant ses doutes et ses peurs. La musique montait en crescendo, et avec elle, l'intensité de sa danse.
Un petit garçon, son bâton de hockey encore dans les mains, chuchota à son ami :
Petit garçon : "Elle est incroyable. On dirait qu'elle vole."
Son ami, les yeux écarquillés, acquiesça sans un mot, émerveillé par le spectacle devant lui.
Esther, sentant finalement une présence autour d'elle, ouvrit les yeux et aperçut les enfants qui la regardaient. Elle sourit, légèrement essoufflée mais heureuse de voir qu'elle avait un petit public. La musique s'arrêta, et elle termina sa danse par une révérence gracieuse.
Les enfants applaudirent avec enthousiasme, certains d'entre eux imitant maladroitement ses mouvements avec leurs bâtons de hockey. Esther les rejoignit, riant de bon cœur.
Esther : "Merci, les amis ! Vous êtes de super spectateurs."
Une petite fille, les yeux pétillants d'admiration, s'avança timidement.
Petite fille : "Tu danses tellement bien ! Tu es une vraie ballerine ?"
Esther s'agenouilla pour être à la hauteur de la petite fille.
Esther : "Merci, c'est gentil. Oui, je suis une ballerine. Danser, c'est ma passion."
Les enfants continuèrent à poser des questions, curieux et excités par cette rencontre inattendue. Pour Esther, ce moment simple et joyeux était un rappel de la beauté de sa passion et de l'impact qu'elle pouvait avoir sur les autres.
Alors que le soleil disparaissait derrière les toits, laissant place à la douce lueur du crépuscule, Esther sentit une nouvelle détermination grandir en elle. Peut-être pouvait-elle trouver un équilibre entre son rêve de ballerine et son devoir de Karmadore. La soirée s'annonçait plus lumineuse que jamais, malgré l'obscurité qui commençait à envelopper la ville.
Esther était dans sa chambre, assise à son bureau, tentant de rédiger une lettre d'excuse à son père. Les mots se faisaient difficiles à trouver, ses pensées confuses et troublées par le poids de ses erreurs passées. Elle soupira profondément, cherchant l'inspiration, mais une sensation étrange commençait à l'envahir.
Le ciel à l'extérieur s'assombrissait rapidement, des nuages lourds et menaçants s'amoncelant à l'horizon. Le tonnerre grondait au loin, annonçant l'approche d'un orage. Esther sentit une mauvaise intuition, une sorte de pressentiment qui la fit frissonner. Elle posa son stylo et se leva pour fermer la fenêtre, mais avant qu'elle ne puisse l'atteindre, un murmure sinistre s'éleva dans la pièce, semblant venir de nulle part et de partout à la fois.
Voix d'outre-tombe : "Esther..."
La voix était à peine audible, mais elle glaça le sang de la jeune fille. Esther se retourna brusquement, son cœur battant la chamade. La pièce était plongée dans une semi-obscurité, les ombres dansant sur les murs au rythme des éclairs qui zébraient le ciel.
Les murmures se faisaient plus insistants, se mêlant aux premiers coups de tonnerre. Les rideaux de sa fenêtre se mirent à flotter, comme animés par une force invisible. Puis, soudainement, la fenêtre s'ouvrit avec fracas, poussée par une bourrasque de vent violent. Esther sursauta, reculant de quelques pas, son regard fixé sur l'ouverture béante.
Des grognements sourds et menaçants s'élevaient de la rue en contrebas. La jeune fille s'approcha prudemment de la fenêtre, le cœur battant à tout rompre. Elle tenta de discerner ce qui se passait, mais la pluie battante et l'obscurité rendaient la tâche difficile.
Esther : "Qu'est-ce que c'est... ?"
Un autre éclair illumina brièvement la scène, révélant des formes indistinctes et inquiétantes qui rôdaient dans la rue. Esther se sentit envahie par la peur et l'angoisse. Elle referma la fenêtre avec effort, se précipitant pour verrouiller les verrous. Les grognements se faisaient de plus en plus proches, comme si quelque chose, ou quelqu'un, rôdait juste en dessous de sa fenêtre.
Essoufflée, elle recula de la fenêtre et se laissa tomber sur son lit, les yeux grands ouverts, fixant le plafond. Les murmures continuaient de résonner dans sa tête, mélangeant sa peur à une sensation d'impuissance.
Voix d'outre-tombe : "Esther... tu ne pourras pas échapper à ton destin. Nous te trouverons... et ce jour-là, tu regretteras d'avoir défié les Krashmals..."
La menace, claire et terrifiante, résonna dans l'esprit d'Esther, la paralysant de peur. Elle se recroquevilla, essayant de calmer sa respiration. Le pressentiment de danger imminent ne la quittait pas, et elle savait que quelque chose de terrible se préparait. L'orage faisait rage à l'extérieur, mais c'était l'orage intérieur qui menaçait de la submerger.
Soudain, des coups violents résonnèrent à la porte de la chambre d'Esther, la faisant sursauter. Elle resta pétrifiée, le regard fixé sur la porte qui semblait trembler sous l'assaut. Des ricanements sinistres, semblables à ceux d'une hyène, se mêlèrent aux coups, ajoutant une couche de terreur à l'atmosphère déjà oppressante.
Esther tenta de respirer calmement, cherchant à maîtriser sa panique. Mais les ricanements se faisaient plus stridents, plus proches, comme si la créature qui les produisait se trouvait juste derrière la porte. Elle recula lentement, le cœur battant à tout rompre, ses mains tremblant de peur.
Esther (chuchotant) : "Calme-toi, calme-toi..."
Mais avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit d'autre, une main hideuse, couverte de griffes acérées, traversa la porte avec une force terrifiante. Les planches de bois éclatèrent, projetant des éclats dans la pièce. Esther poussa un cri perçant, son instinct de survie prenant le dessus.
Esther : "Papa ! Aide-moi !"
Elle se précipita vers la fenêtre, l'ouvrant à la hâte malgré la pluie battante et le vent violent. Les éclairs illuminaient la scène, mais ses cris étaient étouffés par le vacarme de l'orage.
Esther : "À l'aide ! Quelqu'un, s'il vous plaît !"
Mais ses appels se perdaient dans le fracas de la tempête. Elle se retourna juste à temps pour voir la créature briser complètement la porte, entrant dans la chambre avec une démarche menaçante. C'était une abomination mi-humaine, mi-hyène. Son visage déformé arborait un rictus sinistre, ses yeux luisant d'une malveillance pure. Un pelage épars couvrait son corps musclé, tandis que ses membres étaient tordus et griffus.
La créature s'avança lentement, ses ricanements résonnant dans la pièce comme une sinistre mélodie. Esther, désespérée, tenta de reculer mais se retrouva acculée contre le mur. Les yeux remplis de larmes, elle chercha une issue, une échappatoire, mais la créature se rapprochait inexorablement.
Esther : "Papa ! Je t'en prie... !"
Mais ses paroles se perdaient dans le vide. La créature tendit une main griffue vers elle, son sourire cruel s'élargissant. Esther ferma les yeux, rassemblant tout son courage pour affronter ce qui semblait être son destin inévitable. Les éclairs et le tonnerre semblaient redoubler d'intensité, transformant la scène en un cauchemar vivant.
Alors que la créature tendait une main griffue vers Esther, la porte de la chambre s'ouvrit brusquement. Martin surgit dans l'encadrement, le visage marqué par la panique mais aussi par une détermination farouche. Sans perdre une seconde, il saisit une lampe posée sur la commode et, avec un réflexe rapide, l'asséna violemment sur la tête de la créature.
Le coup résonna dans la pièce, et la créature poussa un hurlement strident, vacillant sous l'impact. Le choc l'avait sonnée, et elle recula de quelques pas, secouant la tête comme pour chasser les étourdissements.
Martin se précipita vers sa sœur, la prenant dans ses bras. Esther s'accrocha à lui, tremblant de tous ses membres, ses larmes se mêlant à la pluie qui continuait de s'infiltrer par la fenêtre ouverte.
Martin : "Esther, ça va ? Tu n'as rien ?"
Esther hocha la tête, incapable de parler, encore sous le choc de la terreur qu'elle venait de vivre. Les deux se tenaient serrés, leur peur partagée mais leur courage se renforçant mutuellement.
La créature, bien que sonnée, commençait à reprendre ses esprits. Elle grogna, ses yeux luisant de colère, fixant les deux jeunes avec une haine palpable. Martin, le cœur battant à tout rompre, chercha frénétiquement une autre arme ou une issue pour les protéger.
Esther (chuchotant, la voix tremblante) : "Merci, Martin... J'ai cru que... j'ai cru que c'était la fin..."
Martin : "On s'en sortira, Esther. Reste avec moi, d'accord ? On va s'en sortir."
La créature s'approcha de nouveau, mais Martin, avec un courage désespéré, saisit une autre lampe et la brandit devant lui, prêt à frapper encore si nécessaire. Les ricanements sinistres de la créature résonnaient toujours, mais il sentait la peur diminuer légèrement, remplacée par une détermination farouche de protéger sa sœur.
Martin : "On doit trouver un moyen de la faire sortir d'ici. Reste près de moi."
Esther, rassemblant son courage, acquiesça. Elle se sentait plus forte avec son frère à ses côtés, même si la peur continuait de lui nouer le ventre. La créature, semblant mesurer la détermination de Martin, hésita un instant, ses grognements se faisant plus sourds.
Le tonnerre gronda de nouveau, et une idée traversa l'esprit de Martin. Il se pencha vers Esther et murmura rapidement.
Martin : "Il faut qu'on attire cette chose vers la fenêtre. Peut-être que la lumière ou le bruit la fera fuir."
Esther hocha la tête, prête à suivre son frère. Ils reculèrent lentement, gardant un œil sur la créature, tout en se rapprochant de la fenêtre ouverte. Le vent hurlait toujours, mais ils savaient qu'ils devaient essayer quelque chose. La tension dans la pièce était palpable, chaque mouvement de la créature les mettant un peu plus sur leurs gardes.
Avec une ultime poussée de courage, Martin et Esther se préparèrent à mettre leur plan en action, déterminés à se débarrasser de l'horreur qui avait envahi leur maison.
Alors que Martin et Esther se rapprochaient de la fenêtre, prêts à mettre leur plan en action, un bruit de fracas retentit soudainement dans le hall d'entrée. Les deux enfants se figèrent, leurs cœurs battant à tout rompre.
Voix d'homme : "Fiouze !"
La créature, qui s'apprêtait à bondir de nouveau sur eux, s'arrêta net. Elle tourna la tête vers la porte de la chambre, ses yeux brillants d'une lueur attentive.
Voix d'homme : "Fiouze, où est-il ?"
Martin et Esther échangèrent un regard confus. Leurs esprits tourbillonnaient, cherchant à comprendre la situation. Ces intrus semblaient être des Krashmals, et ils cherchaient quelque chose... ou quelqu'un.
Esther : "Martin, ils cherchent notre père..."
Martin hocha la tête, son esprit fonctionnant à plein régime. Ils devaient protéger leur père et comprendre ce qui se passait.
La créature, Fiouze, grogna doucement et fit un pas en arrière, semblant hésiter entre obéir à l'appel de l'homme et poursuivre son attaque sur les enfants.
Voix d'homme : "Fiouze ! Réponds-moi !"
Martin saisit la main d'Esther et l'attira doucement vers la porte, espérant pouvoir se faufiler dehors pendant que la créature était distraite. Mais Fiouze les bloqua de nouveau de son regard perçant, ses griffes scintillant à la lueur des éclairs.
Soudain, une silhouette apparut dans l'encadrement de la porte. C'était un homme immense, à la carrure imposante. Chauve, avec un anneau dans le nez, il dégageait une aura sinistre. Ses yeux se fixèrent sur Fiouze puis sur les enfants, un sourire cruel se dessinant sur ses lèvres.
Shlaq : "Ah, voilà donc pourquoi tu hésitais, Fiouze. Les enfants Bordeleau. Où est votre père ?"
Martin serra les poings, protégeant Esther de son corps.
Martin : "Qu'est-ce que vous lui voulez ?"
L'homme fit un pas en avant, ignorant la question de Martin.
Shlaq : "Fiouze, trouve-le. Il est ici quelque part."
Fiouze grogna de satisfaction et commença à avancer lentement, ses yeux scrutant chaque recoin de la pièce. Martin et Esther reculèrent instinctivement, cherchant une issue.
Esther : "Martin, qu'est-ce qu'on va faire ?"
Martin (tentant de rester calme) : "On doit gagner du temps. Ils ne peuvent pas le trouver s'il n'est pas ici."
L'homme ricana doucement, comme s'il avait entendu leur échange.
Shlaq : "Vous pensez pouvoir le cacher de Shlaq ? Vos petits jeux ne nous arrêteront pas."
Les enfants Bordeleau se retrouvèrent coincés, la créature avançant lentement et l'homme les observant avec un regard froid et calculateur. La tension monta d'un cran, les laissant face à une menace qu'ils comprenaient à peine, mais déterminés à protéger leur famille coûte que coûte.
Fiouze : "Fiouze veut manger... Fiouze sent la peur... Délicieuse peur..."
Shlaq : "Pas encore, Fiouze. Trouve le père. Shlaq veut des réponses."
Fiouze s'approchait de plus en plus, ses griffes prêtes à frapper. Martin, désespéré, chercha rapidement une solution. Soudain, Esther eut une idée. Elle se précipita vers l'étagère et attrapa un pot de poivre de Cayenne.
Esther (chuchotant à Martin) : "Occupe Shlaq, je m'occupe de Fiouze."
Martin acquiesça, saisi par le courage de sa sœur. Il attrapa une batte de baseball sous son lit et se prépara à l'utiliser.
Esther : "Hé, Fiouze !"
La créature tourna la tête vers Esther, ses yeux brillants de faim. Esther ouvrit le pot et lança une poignée de poivre de Cayenne en direction de Fiouze. La créature hurla de douleur, ses yeux brûlants sous l'effet du poivre. Elle se recula, grognant et se frottant frénétiquement les yeux.
Fiouze : "Fiouze... brûle !"
Profitant de la distraction, Martin se précipita vers Shlaq. Avec toute sa force, il asséna un coup de batte sur la tête de l'homme. Shlaq chancela mais ne tomba pas, un sourire cruel se dessinant sur son visage.
Shlaq : "Shlaq est impressionné... mais ce n'est pas suffisant."
Il attrapa la batte de Martin d'une main puissante, la brisant en deux comme si c'était un simple bâtonnet.
Esther : "Martin, attention !"
Dans un dernier élan de courage, Esther jeta le reste du poivre de Cayenne sur Shlaq, qui recula en hurlant, ses yeux également affectés.
Shlaq : "Vous... allez le regretter... Shlaq reviendra..."
Profitant de la confusion, Martin saisit la main d'Esther et l'attira hors de la chambre. Ils dévalèrent les escaliers, leur cœur battant à tout rompre. Derrière eux, ils pouvaient entendre les cris de rage et de douleur des deux intrus.
Ils se précipitèrent dehors, sous la pluie battante. L'adrénaline courait encore dans leurs veines, et malgré la peur et l'incertitude, ils savaient qu'ils devaient rester ensemble pour affronter ce qui les attendait.
Les Bordelau, trempés sous la pluie battante, se précipitèrent à travers les rues détrempées de la ville. Leurs cœurs battaient à tout rompre, mélange d'adrénaline et de crainte face à l'inconnu qui les attendait. Leurs ennemis, les redoutables Krashmals, étaient déjà en mouvement, cherchant à les traquer dans les ruelles sombres et étroites.
Esther et Martin, déterminés à les rattraper, couraient aussi vite que leurs jambes pouvaient les porter. Ils savaient que chaque seconde comptait. Soudain, alors qu'ils tournaient au coin d'une rue, une silhouette mystérieuse émergea de l'obscurité.
Les Bordelau et les Krashmals s'affrontaient dans une danse violente sous la pluie battante. Esther et Martin luttaient avec vaillance malgré la fatigue croissante. Fiouze et Shlaq, semblaient inébranlables, leur arrogance dépassant leur force physique.
Fiouze, esquivant habilement un coup d'Esther, ricana avec mépris. "Vous n'avez aucune chance, pauvres gamins."
Martin, essuyant le sang de sa lèvre, répliqua avec détermination : "Nous ne nous laisserons pas faire par des lâches comme vous. Notre famille vous arrêtera, peu importe ce que cela nous coûte."
Shlaq, enchaînant avec une série de coups puissants, se moqua cruellement : "Ta famille est déjà perdue, petit. Bientôt, vous vous rendrez compte de la futilité de votre résistance."
Pendant ce temps, Esther concentra ses efforts pour garder son calme, répondant avec une fermeté calculée : "Vous ne comprendrez jamais notre détermination. Nous sommes plus forts ensemble, et rien ne pourra nous séparer."
Soudain, une silhouette mystérieuse jaillit de l'ombre, enveloppée dans une aura de pouvoir et de justice. C'était la Karmadore, une légende vivante dont la réputation avait transcendé le temps et l'espace.
Les Krashmals reculèrent momentanément face à cette nouvelle adversité inattendue. Fiouze grogna avec frustration : "La Karmadore... Nous ne voulons pas devoir te faire face. Mais si tu te mêles à ça, tu en subiras les conséquences."
La Karmadore ne répondit pas, se contentant de défendre les Bordelau avec une fluidité et une précision impressionnantes. Les adolescents, épuisés mais remplis d'espoir, regardèrent avec admiration cette figure légendaire qui avait choisi de les protéger.
Pourtant, avant qu'ils ne puissent exprimer leur gratitude, la Karmadore disparut aussi vite qu'elle était apparue, laissant les Bordelau seuls avec leurs pensées et leurs peurs.
Un cri déchirant résonna alors depuis l'appartement au-dessus d'eux, brisant le silence oppressant qui s'était installé. C'était le cri de leur père, un cri chargé d'angoisse et de désespoir qui résonna jusqu'au plus profond de leurs âmes.
Esther et Martin échangèrent un regard chargé de détermination renouvelée. Ils savaient que même avec l'aide de la Karmadore, la bataille n'était pas encore gagnée. Ils devaient traverser l'incertitude et le danger pour rejoindre leur père, leur dernier espoir dans cette lutte contre les forces obscures qui menaçaient leur famille et leur monde.