Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre I

Chapitre 5 : 5. La maîtresse

1506 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/12/2017 20:24

Le lendemain soir, Guenièvre attendait patiemment le roi Arthur, qui devait rentrer d’une quête rapide, puisqu’elle ne durait qu’une journée. Enfin, il arriva dans la chambre royale.

-         Eh ben enfin vous êtes là ! s’écria-t-elle.

-         Bah oui, je suis désolé mais je n’allais pas aller me coucher plein de crasse à cause de cette foutue mission.

-         Ca c’est mal passé, c’est ça ?

-         Juste Karadoc qui a débarqué avec le compotier de sa grand-mère, je crois. Mais qui m’a foutu des cons pareils ?! cria le roi en tapant du poing sur son lit.

-         Calmez-vous, et reposez-vous.

Le roi s’installa dans le lit, et Guenièvre lui dit :

-         Vous savez, tout le monde dit que Léana est votre nouvelle maîtresse, et ça ne m’étonne pas vu la scène que vous avez donnée de voir à tout le monde hier !

-         Quoi ?! s’étonna le roi. Mais vous savez très bien que c’est faux, Léana n’est pas ma nouvelle maîtresse puisqu’elle vient du futur.

-         Mais alors, pourquoi elle est encore au château ? Je pensais que vous y aviez déjà pensé, pour qu’elle puisse rester, de la faire devenir votre maîtresse.

Le roi ne répondit pas, réfléchissant aux derniers mots de sa femme.

-         Elle ne pourra pas rester indéfiniment en tant qu’invitée, et nous savons tous les deux que Merlin n’est pas près de la renvoyer à son époque !


Léana s’était sentie vexée par le roi. Refuser d’admettre sa victoire parce que c’était une femme, c’était vraiment petit. Elle ne lui adressait plus la parole, alors quand ce dernier la demanda, elle n’était pas très enchantée.

Elle arriva dans une salle dans laquelle il y avait deux grands sièges, tout près d’une cheminée. Sur l’une d’elle le roi était assis, regardant le feu, jusqu’à l’arrivée de Léana, qui s’installa sur l’autre chaise.

-         Bonjour, dame Léana.

-         Bonjour, Sire, le salua-t-elle maussadement.

-         Sympa l’accueil ! Qu’est-ce que j’ai encore fait ?

-         Qu’est-ce que vous avez fait ? Vous osez me demander ? Je vous rappelle que je vous ai battu à notre combat d’avant-hier, et vous n’avez pas reconnu ma victoire parce que j’étais une femme ! J’ai de quoi être scandalisée, non ?!

-         Bien sûr, bien sûr, dit le roi en souriant, calmez-vous. Si je n’ai pas reconnu votre victoire, c’est parce que nous n’étions pas seuls. Il y avait le maître d’arme et Perceval, et je dois garder une certaine image auprès d’eux. Je ne peux pas bouleverser tous les codes d’un seul coup.

-         Ok, je comprends, se calma-t-elle. Mais vous auriez dû prendre le temps de m’expliquer.

-         Je sais, j’aurai dû et je m’en excuse. Mais ce n’est pas pour ça que je vous ai appelée. En fait, suite à une remarque de ma femme, pour une fois intelligente, j’aimerai vous proposer de devenir ma maîtresse.

Léana était en état de choc. Tout cela bouleversait sa vision du mythe arthurien.

-         Pardon ? Mais attendez, vous n’êtes pas censé être éperdument amoureux de votre femme Guenièvre, puis avoir le cœur brisé parce que Lancelot vous a… Non, ça je ne dois pas le dire.

-         Mais si vous allez le dire ! Parce que Lancelot m’a… ?

-         N’insistez pas, je ne dirai rien. Je ne dois pas changer le cours des choses.

-         Vous ne pensez pas que vous avez déjà changé le cours des choses en voyageant dans le temps ?

-         Justement, il ne faut pas que je change trop les choses non plus. Le monde risque de se modifier à mon retour, il faut que je puisse y retrouver mes repères.

-         Je comprends…

Soudain, le roi éclata de rire.

-         Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? demanda Léana, sans comprendre.

-         Je repense à ce que vous venez de dire ! Moi, éperdument amoureux de Guenièvre ! Je suis désolé, mais c’est hilarant !

Le roi tenta de se calmer.

-         C’est vraiment ce que l’histoire a conservé de moi ?

-         Oui, c’est l’image de vous qui est restée.

-         Je suis sûr que c’est à cause du père Blaise, il est toujours là à retranscrire des trucs, et il modifie les évènements, j’en suis sûr. Ce que vous dites en est la preuve. Et pour en revenir à ce que j’ai dit, vous acceptez ?

-         Euh… Je dois avouer que ça me gêne un peu. Ce n’est pas contre vous, mais c’est la notion de maîtresse, ça ne me plait pas, comme si c’était caché, et puis… je ne vous connais pas assez, je veux dire…

-         Laissez-moi vous expliquer ce que ça implique et pourquoi je vous demande ça. D’une, ce n’est pas pour les raisons que vous pensez, si ça peut vous rassurer, vous êtes pas du tout mon genre, de deux, c’est pour que vous puissiez conserver votre chambre au château, et de trois tout le monde pense déjà qu’on est amants.

-         Quoi ? Vraiment ?

Il acquiesça.

-         Waouh, je n’aurai jamais pensé vivre ça un jour. Je suis obligée d’accepter, c’est ça ?

-         Obligée ? Non… Mais ça serait mieux pour vous. J’ai déjà plusieurs maîtresses, vous passerez vos journées en leur compagnie, et évidemment, je devrai vous consacrer une soirée, pour faire illusion.

-         Pour faire illusion ? Donc je ne serai pas votre maîtresse ?

-         Officiellement, si, mais dans les faits, non. Si vous voulez, on pourra s’entraîner au combat.

-         C’est vrai ? Alors j’accepte !

-         Parfait, il commence à se faire tard, vous devriez aller vous coucher.

-         Vous avez raison. Bonne nuit, Sire.

Léana se leva et se dirigea vers la sortie de la pièce, quand tout à coup, elle entendit :

-         Arthur, j’ai une mission pour vous.

C’était une voix de femme, pourtant personne n’était entré. Sans faire de bruit, Léana se retourna et vit une chevelure rousse dépasser sur le côté du siège sur lequel elle était assise quelques instants plus tôt.

Léana ne le savait pas encore, mais elle venait de voir et d’entendre la Dame du Lac.

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