Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre I

Quelques heures avant le dîner, Léana décida de se promener dans le château pour tenter de commencer à y prendre ses repères. D’après tout le monde, Merlin était un piètre magicien, elle n’était donc pas prête de retrouver son appartement et la vie qui allait avec. Sa famille devait être folle d’inquiétude ! Comment expliquerait-elle son absence lorsqu’elle rentrerait ?

C’est ainsi qu’elle se retrouva dans un couloir, face au roi Arthur et au seigneur Perceval.

-         Vous ! s’exclama le roi. Vous étiez au courant pour le secret de Bohort !

-         Bohort a un secret ? demanda Perceval.

-         Oui… non, c’est compliqué, répondirent en chœur le roi Arthur et Léana.

-         Ben faudrait savoir… il a un secret ou il en a pas ? demanda Perceval, perdu.

-         Il en a pas ! s’écria le roi Arthur. Mais vous, continua-t-il en s’adressant à Léana, vous auriez dû me dire avant que je n’entre dans la chambre !

-         La base d’un secret, c’est de ne pas le révéler, même au roi !

-         J’ai été obligé de lui dire qu’il n’y avait pas de remède à ses blessures pour connaître son secret !

-         Quoi ?! Mais vous m’avez dit qu’il y avait un remède ?

Soudain, elle réalisa ce qu’avait fait le roi.

-         Vous êtes cruel ! Le pauvre se croit mourant !

-         Je ne vous permets pas ! s’exclama le roi Arthur. Je suis votre roi, vous me devez le respect.

-         Pas exactement. Je vous rappelle que je viens du futur, et dans le futur, et ben les rois, ils existent plus dans mon pays !

Le roi Arthur et Perceval la regardèrent, choqués.

-         Elle vient du futur ? demanda le seigneur Perceval au roi.

-         Mais oui, elle vient du futur, lui expliqua le roi, passablement énervé. Vous étiez là à la dernière réunion de la Table Ronde, non ?

-         Oui, mais j’étais pas sûr.

-         Eh ben maintenant, vous l’êtes ! Vous venez, on va à l’entraînement de combats ?

Léana crut avoir mal entendu.

-         Vous avez bien dit « l’entraînement de combats » ? demanda-t-elle.

-         Oui, pourquoi ? demanda le roi, sans comprendre.

-         Je peux y participer, s’il vous plait ?

-         Quoi ? Non mais j’hallucine, mais c’est la meilleure, celle-là ! L’entraînement est réservé aux chevaliers de la Table Ronde. Vous êtes un chevalier de la Table Ronde ? Non ? Alors retournez dans votre chambre, ou promenez-vous dans les jardins, j’en sais rien, mais foutez-moi la paix !

-         Mais il n’y a rien à faire, ici, je m’ennuie !

-         Eh ben mettez-vous à la broderie, la Reine sera ravie de vous apprendre !

-         Parce que c’est des trucs de femme, c’est ça ? Une femme n’est pas capable de se battre ?

-         Elle a pas tort, intervint Perceval, qui malgré son silence, suivait toute la conversation. On sait pas ce qu’elle vaut. Si ça se trouve, elle est super forte en technique de combats. C’est comme moi et Karadoc. On est des pros du combat grâce à notre botte secrète, mais ça se voit pas.

-         Mais bien sûr, marmonna le roi Arthur.

-         Laissez-moi vous prouver que vous vous trompez, déclara Léana.

Léana, le roi Arthur, et Perceval venaient de rejoindre le maître d’armes dans la salle d’entraînements.

-         Sire, Seigneur Perceval. Mais qu’est-ce que cette jeune fille fait ici ? demanda le maître d’armes. Ce n’est pas un entraînement pour les fillettes.

-         Parce que j’ai l’air d’être une fillette, peut-être ? se défendit Léana.

-         Laissez, dit le roi Arthur au maître d’armes. Je vais m’en occuper. Je vais être gentil avec vous, je vous laisse d’abord combattre Perceval.

-         Quoi ? s’interloqua celui-ci.

-         Pas la peine d’être gentil avec moi, Sire.

-         Vous êtes sûre ? Vous ne me tiendrez pas responsable des blessures que vous aurez ?

-         J’assume complètement les conséquences de ce combat.

Le roi dégaina Excalibur, tandis que Léana choisit une épée. Ils se défièrent du regard, avant que le roi n’attaque la jeune femme, qui bloqua son attaque avec son épée tout en tournant sur le côté gauche, ce qui déséquilibra le roi, qui manqua de tomber.

-         Alors, déjà fatigué ?

-         Bien sûr que non, on vient de commencer !

Il ne cessa de l’attaquer, tentant de la fatiguer, ce qui paraissait impossible. Elle repoussait les attaques du roi presque avec aisance, alors que ce dernier s’arrêta, essoufflé.

-         Je retire ce que j’ai dit, j’abandonne, déclara-t-il, essoufflé.

-         Je suis sûr que vous avez triché ! s’exclama le maître d’arme.

-         Je dois avouer que j’ai un secret. J’ai été championne d’escrime quand j’étais adolescente. C’est un sport de combat qui se pratique avec une sorte d’épée souple.

-         Très bien, mais nous n’avons pas fini l’entraînement, déclara le maître d’armes. Nous allons passer au corps à corps.

-         J’espère que ça ne vous pose pas de problème, dit le roi Arthur, de nouveau prêt au combat.

-         Pas du tout, mais qu’est-ce qui est permis ?

-         Le but sera seulement de mettre à terre l’adversaire pendant 3 secondes.

-         Parfait, dit Léana en souriant.

Le roi fonça sur Léana pour tenter de la mettre à terre immédiatement, misant sur la rapidité, mais celle-ci fut plus rapide et s’écarta à temps pour le laisser tomber. Elle s’accroupit et pesa de tout son poids sur lui, alors que le maître d’armes décomptait les secondes. Avant que la 3ème seconde ne fut déclarée, le roi se roula sur le côté, saisissant au passage la jeune fille pour la mettre à terre et l’empêcha de se relever en bloquant ses mains par terre, assis sur son ventre. Evidemment, elle n’avait aucune chance, le roi était bien plus lourd qu’elle. A la fin du décompte des 3 secondes, la Reine Guenièvre arriva :

-         Mais c’est quoi, ça ? s’exclama-t-elle. Maintenant vous faites ça n’importe où ? Non mais n’importe quoi, il n’y a plus de respect ! Devant tout le monde, en plus !

Ils se relevèrent immédiatement.

-         Ce n’est pas ce que vous croyez, déclara le roi. C’était un combat au corps à corps.

-         Oh, je suis confuse. Mais je vous cherchais dans tout le château, parce que je suis inquiète.

-         Qu’est-ce qui se passe ? demanda le roi, las.

-         Mon père va mal. Il est devenu clément.

-         Votre père ? Clément ? Effectivement c’est bizarre. Je vous rejoins dans la salle du trône, allez-y.

La reine partit, et le roi déclara, lorsque son regard se reporta sur Léana :

-         J’ai gagné ! J’ai gagné et vous avez perdu !

-         Certes, mais ça, c’est parce que vous êtes plus lourd. Stratégiquement, c’est moi qui ai gagné.

-         Elle a pas tort, déclara Perceval, la défense, ça vaut l’attaque. Je m’y connais, on travaille là-dessus avec Karadoc.

-         Et puis j’ai gagné au combat à l’épée alors que vous aviez Excalibur !

-         Ca c’est un coup de chance, se défendit le roi.

-         C’est vraiment ce que vous croyez ? demanda Léana en s’approchant de lui, le défiant. Parfait, vraiment ! s’écria-t-elle en quittant la salle, énervée.

-         Mais qu’est-ce que j’ai dit ? demanda le roi, cherchant une réponse en vain dans le regard du maître d’arme et de celui de Perceval.