Pizza Friday
Julien était assis dans son bureau, l'air grave. Il ne pouvait s’empêcher de faire craquer machinalement ses doigts, essayant de se détendre. Cela ne marchait pas. Il prit alors un stylo qu'il fit tourner sur lui même mais celui ci finit par tomber par terre. Julien, excédé, ne prit pas la peine de le ramasser et se mit alors a frapper du poings sur son bureau, d'abord très légèrement puis de plus en plus fort, jusqu'à le marteler si brutalement que les employés de l'étage inférieur pouvaient entendre la crise de colère de leur patron. Finalement, quelqu'un toqua à la porte et le jeune PDG de Linkle Industries s’arrêta et répondit sèchement : « Entre ! »
Christopher ouvrit la porte tout timidement. Il savait d'après le coup de fil qu'il avait reçu que Julien n'était vraiment pas de bonne humeur.
- Bon, je t'explique la situation sans palabrer. La fondation Speedwagon m'a appelé aujourd'hui même pour m’annoncer la venue d'une personne très spécial. Il est considéré comme l'un de leurs opérateurs les plus doués, c'est aussi un manieur de stand. Il répond au nom de code … Axaïd.
- Du renfort pour enquêter sur Passione ? Ça me paraît être une bonne nouvelle personnellement, qu'est ce qui t'ennuie tant dans ce cas ?
- Il se trouve que lui et moi... nous avons un passif. On a déjà travaillé plusieurs fois ensemble et, je vais être honnête, je ne peux pas encadrer ce sale type.
- Vraiment ? Enfin il faut rester professionnel je suppose, si il nous propose son aide c'est tout de même un bon gars non ?
- Ce n'est pas ce que tu penses. Il n'aime pas travailler en équipe à vrai dire. Si il vient ici c'est probablement qu'il pense qu'on est pas assez efficace, bref il nous prend pour des bons à rien et veut s'occuper de Passione à lui tout seul. Il a toute fois tenu à te rencontrer, peut être as tu suscité son intérêt qui sait ?
- Tu veux donc que je le rencontre ?
- Moi je m'en fiche, de toute manière il est hors de question que je coopère avec lui, je sais déjà ce que ça va donner. C'est à toi de voir, tu as tout a fait le droit de refuser je ne t'en tiendrais pas rigueur.
- Non, cela me convient tout a fait, il faut que je me fasse une idée sur lui, et puis on ne peut pas se permettre de refuser de l'aide... Quand arrive t-il au juste ?
- D'ici une heure il sera là, mais le connaissant...
Julien fut interrompu par la voix de sa secrétaire qui sortit de l'interphone : « Monsieur, quelqu'un demande à vous voir, il dit venir de la part de la fondation Speedwagon. Dois je le faire monter ? »
« Qu'il vienne . » répondit Julien, soupirant d'exaspération.
- Voila, c'est tout a fait son genre d'arriver à l'avance sans prévenir... Je ne l'ai même pas encore vu qu'il m’exaspère déjà ...
- Eh eh, au moins il doit être motivé, vois les choses du bon coté Ju'.
Une silhouette ouvrit la porte du bureau et s’avança au centre de la pièce, face à Julien. A la grande surprise de Chris, le fameux Axaïd était très jeune, il devait avoir à peu près le même age que lui. Il était toutefois habillé de manière très professionnelle, une chemise et une cravate ainsi qu'un pantalon d'homme d'affaires. Rien dans son apparence ne reflétait vraiment cette jeunesse, il avait l'air extrêmement sérieux et digne plutôt qu'immature. Toutefois, un élément capta l'attention de Chris : à la taille d'Axaïd étaient attachés deux barres de fer, quels instruments était ce là ?
Son visage semblait montrer un zeste de dédain pour les deux personnes qui lui faisait face, il regarda Julien droit dans les yeux, levant légèrement le menton comme pour le prendre de haut : « Eh bien, cela faisait longtemps, Schroeder ». Avant même que Julien ne puisse répondre, Axaïd pointa son regard sur Chris et l'examina de la tête au pied minutieusement.
- Alors c'est lui le gars dont on m'a parlé ? Chris c'est cela ? Dis moi, depuis combien de temps possède tu un stand ?
- Aussi longtemps que je m'en souvienne, il a toujours été là.
- Je vois, tu dois être capable de le maîtriser un minimum alors. As tu déjà affronté un membre de Passione, ou même un utilisateur de stand au moins ?
- Eh bien, un véritable affrontement, seulement une fois à vrai dire.
- Un débutant alors, un parfait débutant qui ne connaît rien à rien, c'est ça que tu as trouvé Schroeder ? C'est franchement pathétique.
- On ne dirait pas tu sais, mais Chris m'a déjà sauvé la vie une fois, intervint Julien, On peut compter sur lui.
- Le fait que tu ais été sorti de l’embarras par un débutant me prouve uniquement que je ne peux décemment pas te faire confiance. Mais je veux bien croire qu'il n'est pas aussi mauvais que toi, pas que ce soit difficile après tout.
Julien réussit, au moyen d'une concentration d'acier, à garder son calme et ne pas se jeter sur Axaïd, mais serra les dents pour contenir sa rage.
- Si tu te crois plus compétent que moi, grand bien t'en fasse ! Mais les types de chez Passione ne sont pas des enfants de chœur, certains sont de vrais machines à tuer. Tu as beau avoir déjà combattu de nombreux manieurs de stands pour le compte de la fondation, tu n'as sûrement que très rarement eu affaire à des monstres pareils. Chris et moi cependant avons très bien su nous débrouiller face à l'un d'eux, nul doute que ce garçon est de taille pour cette mission.
- Insinuerais tu que je ne fasse pas le poids ? Pire, que ce garçon soit plus capable que moi ?
- Oh je n'en sais rien moi, je dis juste que tu pourrais être très surpris si jamais tu décidais de faire cavalier seul. Moi je n'ai pas vraiment envie de perdre mon temps avec une tête de mule comme toi, mais lui n'a rien contre. Fais quelque chose d'intelligent pour une fois, et assure toi de combattre a nos cotés plutôt que seul.
- Je n'attends rien de toi. Ce garçon par contre, il faut voir ... Je dois me faire une idée de ses capacités d'abord. Si vous êtes d'accord, je vais l'affronter en duel, juste pour doser son niveau. Si je juge qu'il peut m'être d'une quelconque utilité, alors soit j'accepterais éventuellement votre aide.
- Très bien. Tu n'y vois aucun inconvénient Chris ?
- C-cela me convient, je suppose. Quand allons nous...
- Ne tardons pas ! Je n'ai pas de temps à perdre avec ça. Schroeder, trouve nous un endroit tranquille à l'abri des regards indiscrets et voyons ça.
- Ça tombe bien, j'ai l'endroit parfait en tête .
Julien fit venir une limousine, conduite par son propre chauffeur privé, devant les locaux de Linkle Industries. Christopher ne put s’empêcher de s'émerveiller devant elle, il n'était jamais encore monté dans une voiture si luxueuse et n'aurait jamais cru que cela arriverait un jour. Axaïd, quant à lui, ne semblait pas le moins du monde perturbé et entra d'un pas décidé à l'intérieur. Après quelques minutes de route, sans que Julien ne leur dise où ils allaient, Chris prit conscience de leur destination. Ils arrivèrent alors devant un entrepôt, le même que celui où ils avaient affronté Alex Decker.
- Voila ! , annonça Julien, un endroit à l'abri des regards, tout ce qu'il y a de plus tranquille. Ça te convient ?
- Ma foi, ça devrait faire l'affaire, marmonna Axaïd, un peu bougon.
Une fois à l'intérieur, Axaïd retira sa cravate et déboutonna légèrement sa chemise, il se dirigea alors à une extrémité de l’entrepôt.
- Je vais m'échauffer, faites les préparations que vous jugez nécessaires pendant ce temps, lança Axaïd d'un ton sec.
- Bien compris, répondit Julien avec un sourire narquois. Il se tourna ensuite vers Chris, Bien, ne t'inquiète pas trop je suis sur que tu peux gérer ça sans problème, ce type se prend pour ce qu'il n'est pas.
- Honnêtement, tu as organisé ça juste parce que tu espérais que je lui rabatte son caquet non ? , soupira Chris
- Eh eh, c'est vrai que rien ne me ferait plus plaisir. Laisse moi te donner quelques petits conseils cela dit, tu vois ces bâtons ? Ce sont des armes qu'il utilise pour se battre, fais bien attention à ne pas t'en prendre un coup car c'est du très lourd.
- Quoi ? Mais c'est injuste ! J'ai pas d'armes moi, comment je vais faire ?!
- Calme toi, t'as pas besoin d'armes, faut vraiment être un minable pour s'abaisser à ça de toute manière alors tu l'exploseras sans problème. Je te fais confiance !
- Alors pourquoi bordel je le sens si mal ? , se plaint Chris.
Axaïd finit alors ses étirements et se tourna vers son adversaire, il avança jusqu'au centre de l’entrepôt, et prit les deux bâtons qui étaient à sa taille.
- C'est quand tu veux, je t'attend.
Chris se décida, malgré sa réticence, à le rejoindre. Il regarda Axaïd, examina sa position, et tenta de prendre une pose similaire mais de manière hésitante, ne sachant trop si il faisait quelque chose de mal ou non. N'importe qui aurait pu voir qu'ils n'avaient pas la même expérience du combat.
- Très bien, quand je vous donnerez le top à trois, vous commencerez, annonça Julien. 1, 2, il attendit quelques instants, laissant une ambiance tendue s'installer entre les deux adversaires qui s'observaient les yeux dans les yeux, l'un avec un regard intense et confiant, l'autre aux yeux fuyants et ne sachant trop où se poser. Julien finit alors son décompte : 3 !