JoJo's Bizarre Adventures : Mood For a Day

Don’t Look Back in Anger

Il y avait ce jeune homme l’autre soir qui était intéressant. Il était beau, il était jeune. Son petit regard perçant faisait tomber les femmes, son charisme imposait le respect auprès des hommes. Ses cheveux blonds platine étaient soyeux et bien coiffés. Il avait tout l’air d’un homme taillé pour réussir.

Il y avait ce vieil homme l’autre jour qui était intéressant. Il était sage, il était vieux. Son regard fatigué mais pourtant perçant, ainsi que son charisme imposaient le respect chez les hommes et les femmes. Il avait tout d’un homme qui avait tout réussi dans sa vie.

Ce que personne ne savait en revanche, c’est que tel Docteur Jekyll et Mr. Hyde, ils étaient une seule et même personne. Le jour c’est un vieillard, la nuit c’est un séduisant jeune homme. Mais contrairement à ces derniers, la personnalité de cet intéressant personnage ne change pas sur le fond. Le vieillard est un homme richissime, suivi de centaines de milliers d’hommes, tous prêts à lui obéir au doigt et à l’œil. Le jeune homme est un garçon chic, sans trait particulier, seul.

Tout le monde aime le jeune homme. De part son altruisme. De part son intelligence. De part sa gentillesse. De part son air franc.

Tout le monde déteste le vieillard. De part son égoïsme. De part sa malice. De part sa méchanceté. De part son air calculateur.

Lequel des deux est réel ? Lequel des deux n’est qu’une marionnette ? Une réponse : le vieillard. Le vieillard est l’homme véritable dans la nature, mais il n’est qu’un pantin. Le jeune homme est un marionnettiste de renom par ailleurs. Il possède des milliers et des milliers de marionnettes. Mais il n’aime pas ça. Il aime jouer avec ses marionnettes, mais il n’aime pas ses marionnettes. Pourquoi ? Ce n’est pas lui qui les a créé pardi ! Il les a volé, il n’y a mis aucun amour, aucune affection, rien.

Mais alors pourquoi avoir volé des marionnettes au lieu de les créer me direz-vous ? Parce qu’il est jaloux. Jaloux de ces grands marionnettistes, il veut être le seul au sommet. Mais le problème c’est que le jour il n’est plus le jeune garçon, il n’est qu’un vieillard. Un vieillard qu’il contrôle telle une marionnette, mais un vieillard qui n’attire pas plus l’attention que ça.

« Comment ?! Pourquoi ?! Je fais pourtant la meilleure prestation du monde des marionnettistes ! Alors pourquoi je n’ai pas la reconnaissance qui m’est due ?! Parce que c’est un vieillard ?! C’est pourtant ma marionnette, je l’ai créé moi-même ! Grandeur nature ! Et j’arrive même à en manipuler dix en même temps ! Même cent s’il le faut ! » s’indignait constamment le jeune homme quand il faisait jour. C’est ainsi qu’il a décidé de commencer à voler les marionnettes des autres.

Il mit un jour la main sur une marionnette intéressante. Ses articulations étaient fluides, et le manipuler était plus facile qu’avec les autres marionnettes habituelles. C’était la marionnette parfaite. Alors il a commencé à jouer avec par-ci, par-là, le succès lui venait à chaque fois. Cette marionnette ne le décevait pas.

Ce qu’il ne savait pas en revanche, c’est que cette marionnette était en réalité vivante. Ce n’était pas Pinocchio, mais ça s’en rapprochait. Quand elle était sur scène, elle pleurait tandis que les spectateurs s’excitaient encore plus en voyant une telle prestation. C’est peu commun après tout, une marionnette qui pleure.

Celle-ci essayait alors de s’échapper à chaque fois que l’occasion se présentait, mais elle était tellement appréciée par ce jeune homme que ces occasions en question étaient rare. Il essayait d’ailleurs de la rendre encore plus parfaite qu’elle ne l’était. Des petits ajustements par-ci, une recoloration par-là, un vernissage juste ici et voilà le travail fini ! Elle ressemblait maintenant au vieillard.

Quand le jeune homme était de nouveau sur scène, il a alors essayé sa nouvelle marionnette, mais le résultat qu’il attendait n’était pas au rendez-vous, loin de là, c’était un bide complet. Alors il a essayé de réparer son erreur, il a essayé de la réajuster pour qu’elle redevienne comme avant…

« Je ne veux plus travailler pour vous, c’est terminé. J’ai déjà bien assez souffert comme ça. » lui dit la marionnette en repoussant la main de son maître.

Le jeune homme était surpris. Pas forcément du fait que sa marionnette venait de lui parler, mais surtout du fait que sa marionnette ne voulait plus travailler pour lui. Quel comble ! Un marionnettiste incapable d’utiliser une marionnette ! Comment ça pouvait être possible ?!

Il la frappe alors, la jetant au sol par la même occasion. La marionnette se relève difficilement, faisant face à son maître.

« Alors comme ça on ose me désobéir ? Très bien, comme tu veux. Mais sans moi tu n’es rien, alors que moi sans toi je suis toujours moi-même. » rétorque le jeune homme d’un sourire terrifiant.

« Qu’il en soit ainsi, je préfère être rien plutôt que d’aider un minable comme vous. Sans moi vous n’êtes plus rien, vous ne l’avez pas remarqué ? Sans moi directement sur scène, plus personne ne veut vous regarder. » avant de se faire écraser du pied par le jeune homme.

Il ficelle alors sa marionnette désobéissante tout en prenant soin de la bâillonner avec du ruban adhésif. Il l’approche de son visage puis il lui déclare :

« Ose parler une fois de plus, et tu pourras dire adieu à ta petite vie de produit défectueux. C’est bien clair ? Ou dois-je répéter ? » tout en se mettant à rire hystériquement après.

Cependant, la marionnette avait plus d’un tour dans son sac. Quand elle était de nouveau sur scène, alors que le spectacle allait atteindre son climax… Elle s’est désassemblée. Ses bras, ses jambes, sa tête… Tout son corps était en pièces. Faisant rater tout le spectacle. Et que dire de la réaction des spectateurs ! Un pur régal pour les yeux ! Certains ont quitté la pièce sans plus attendre, d’autres ont hué et enfin, les derniers, s’en sont directement pris au jeune homme ! Une jeune fillette qui était assise au premier rang quant à elle était montée sur scène et a saisi tous les morceaux de la marionnette.

« Tu dois avoir mal, mais je vais arranger ça ne t’inquiètes pas. Oh ? Tu as du scotch sur la bouche. » tout en le lui retirant, « Voilà Monsieur Marionnette, tu peux parler maintenant. Je vais te recoller tes morceaux alors ne crie pas si ça fait mal. » disait elle d’une voix douce et apaisante tout en réparant la marionnette.

La marionnette n’en revenait pas : un miracle venait de se produire. Après tout, ses anciens propriétaires étaient des hommes vils et qui ne vivaient que pour le succès. Son maître est maintenant en train de se faire punir tandis que cette fillette est venue le sauver. Alors elle pleure. Elle la remercie, une fois, deux fois, dix fois, mille fois… Mais ce n’est pas assez, elle ne l’a pas assez remerciée.

Pendant ce temps, le jeune homme se faisait chasser par les spectateurs enragés, mais aussi par tous les marionnettistes qui se sont fait voler leurs marionnettes. Et en deux temps trois mouvements, ils lui ont brisé mains et jambes. Il ne pourra plus voler maintenant. Il ne pourra plus performer maintenant. Il ne pourra plus bouger maintenant. On peut lui attacher des cordes et le manipuler à notre guise maintenant. Et c’est ce que les victimes de ses larcins ont fait. Ils l’ont manipulé pour se venger et l’ont bâillonné pour ne l’entendre que gémir.

A chacun des mouvements il semblait souffrir. A chacun des mouvements ont pourrait l’entendre crier ‘Pitié relâchez-moi !’ ou ‘Arrêtez je vous prie !’ et les spectateurs acclamaient alors encore plus cette performance.

La marionnette désormais réparée par la fillette, regardait le spectacle. Elle avait de la peine pour son maître. Elle demande à la fillette de l’emmener sur scène, ce qu’elle fait, et dit alors :

« Arrêtez je vous prie ! Mon maître est peut-être pas une bonne personne, mais il ne mérite pas ça ! Vous ne savez pas à quel point on souffre quand on est manipulé de la sorte, alors s’il vous plaît, laissez-le..! » tout en commençant à pleurer de nouveau.

Les hommes n’arrêtent pas pour autant, pourquoi obéir à une marionnette alors qu’eux-mêmes sont des marionnettistes ? Mais plus la marionnette pleurait, plus elle changeait… Oui, c’est bien ça, elle grandissait. Elle avait tout l’air d’un petit garçon. Puis tout l’air d’un jeune homme. Puis tout l’air d’un marionnettiste.

C’est ainsi qu’évoluent les gens non ? Ils passent d’enfants purs et innocents à de vils adultes manipulateurs, c’est bien cela ? Si ce n’est pas le cas, alors comment expliquer sa transformation ? Quoiqu’il en soit, les autres étaient horrifiés par la vue de cette transformation qu’ils s’étaient enfuis, laissant tomber le jeune homme.

L’ancienne marionnette aide alors son jeune maître à se relever et lui propose de revenir sur de bonnes bases, d’être égaux. Mais le jeune homme ne l’entendait de cette oreille, il en avait bien trop pour le faire, d’égo je parle.

Alors dans une ultime tentative la marionnette essaie de le convaincre, mais rien, il est inchangé. Alors il le laisse tomber là, au sol, sur la scène détruite de part en part, et quitte la salle accompagné de la fillette.

Après ça il est parti chez son ancien chez soi, chez son ancien maître, et détruit un par un les marionnettes qui s’y trouvaient : des vieillards. Des vieillards de partout. Que ces vieillards de malheur disparaissent ! C’est eux qui ont corrompu le jeune homme, ils n’ont apporté que du malheur ! Avec un autre pouvoir dans leur manche, le jeune homme aurait pu tourner en bien, mais non, il a fallu qu’ils attirent tous le malheur !

Le jeune homme, séduisant, aux cheveux blonds platine, ainsi que ses marionnettes de vieillards qui attirent le malheur s’éteignirent alors tous.