JoJo's Bizarre Adventures : Mood For a Day

Chapitre 11 : La Dame du Lac - Moonchild

1761 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/05/2024 10:30

Moonchild


L’enfant lune marchait. Il errait encore et toujours dans la forêt. Il errait encore et toujours dans son village. Il marchait sans but dans son monde. Il était seul. Après tout, la nuit, tout le monde dort. Mais lui, il ne dort pas la nuit, il dort le jour. L’enfant lune voulait pourtant se faire des amis, il en mourrait d’envie, mais le jour il dormait. C’était plus fort que lui. Il avait beau faire tous les efforts du monde, dès que le soleil se montrait, lui s’endormait.


« Je veux des amis ! » se disait l’enfant chaque nuit, « Je veux pouvoir jouer avec mes amis jour et nuit ! » s’exclamait-il intérieurement.


Mais il avait beau vouloir, il n’en avait pas le pouvoir. Alors il pleurait. Pendant ses promenades, pendant ses repas, pendant son sommeil. Il n’en pouvait plus d’être seul.


C’est alors que lors de la dernière nuit du dixième mois, alors que la lune brillait plus qu’à son habitude, au plein cœur de la forêt, il apparu. C’était un grand homme, très grand. Il avait un grand sourire, très grand. Ses yeux étaient fins, très fins. Et ses cornes étaient imposantes, très imposantes. De sa voix grave mais suave, il demanda au jeune enfant ce qu’il faisait à cet endroit aussi tard dans la nuit.


« Je me promène, j’essaye de me trouver des amis. » lui répondit l’enfant, agréablement surpris de cette rencontre, « Mais qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vu, moi. »


L’homme rigola joyeusement avant de s’abaisser au niveau de l’enfant pour mieux lui parler. D’un grand sourire, très grand, il lui dit bien calmement :


« Savoir qui je suis n’est pas bien important. » tout en caressant la tête de l’enfant « Tu dis essayer de te trouver des amis ? Mais il n’y a personne dehors la nuit… Pourquoi ne pas essayer de jour ? »


« Parce que je dors le jour, et je reste éveillé la nuit. » lui répondit l’enfant d’un air triste, « J’ai même essayé de devenir ami avec les animaux de la forêt mais tout le monde dort. »


L’homme cornu l’écouta bien attentivement, semblant compréhensif. Il se releva et chercha quelque chose dans ses poches. Il chercha longuement. L’enfant se demandait même si les poches de son interlocuteur ne possédaient pas de fond, qu’elles s’étendaient à l’infini. Il sortit plein de choses de ses poches, mais toujours pas ce qu’il cherchait. L’enfant en attendant s’amusait avec ce qui en sortait et semblait prendre beaucoup de plaisir. Puis le moment arriva où il trouva enfin ce qu’il recherchait, ‘Enfin !’ qu’il avait légèrement crié puis il tendit cet objet à l’enfant. C’était une sorte de flacon avec un liquide verdâtre. L’homme sourit alors et lui dit :


« Voilà ce dont tu as besoin : une potion pour vivre le jour. Si tu la bois, tu pourras te faire beaucoup d’amis, parole de démon. » tout en ricanant.

L’enfant était sous le choc, un choc plein de bonheur. Il en pleurait de joie. S’il pouvait il irait même le raconter à ses amis et sa famille pour montrer à quel point c’était une bonne nouvelle.


« Avec ça je pourrais vraiment me faire des amis ? Je pourrais enfin sortir le jour ? »


« Oh que oui mon enfant… Mais ce n’est pas gratuit, attention. » dit-il en tendant sa main ouverte, paume vers le ciel, « Il faudra que tu me donnes ce que je te demande, d’accord ? Je ne te demande pas grand-chose, ne t’inquiètes surtout pas. Je veux simplement que tu fasses ce que je te demande, d’accord ? Et n’en parle surtout pas à tes amis, sinon ils te détesteront et ne voudront plus être tes amis. C’est compris ? »


L’enfant hocha la tête, très heureux que ça ne soit rien de bien difficile alors que ce petit flacon allait enfin lui changer la vie. Il le boit avec précipitation. L’enfant grandit alors, il devient grand, très grand. Ses mains et ses jambes lui semblaient gigantesques. Et de petites cornes poussaient sur sa tête, cachées sous les cheveux bleu nuit de l’enfant. Il partit regarder son reflet dans un lac à proximité, éclairé par cet astre qui éclairait toutes ses nuits mais en le faisant, il s’endormit.


Il tomba dans l’eau, et coula. Comme si le lac le dévorait. Plus le temps passait, plus il tombait de plus en plus au fond du lac qui semblait sans fond. Ce lac possédait un fond abyssal. Plus il s’engouffrait plus ses cornes poussaient.


Dans son rêve, il se retrouvait dehors. Le soleil commençait à se lever et les enfants se réveillaient les uns après les autres. Il s’était alors placé sur la place centrale et attendait avec impatience que les enfants partent le rejoindre. Il attendit une dizaine de minutes après que la porte d’une des maisonnettes s’ouvre. Un petit garçon aux cheveux blonds platine était apparu, un peu potelé et portant un haut orange vif. L’enfant lune l’approcha alors et lui demanda après l’avoir salué :


« Est-ce que tu voudrais devenir mon ami ? »


Ce à quoi le petit garçon lui répondit en rigolant légèrement :


« Mais voyons monsieur ! On est déjà amis ! Vous êtes bête ! »


L’enfant lune était touché, il venait de se faire un premier ami. Puis d’autres arrivaient petit à petit, et chacun d’entre eux acceptait de devenir son ami. Il était comme au paradis, il était si heureux.


Vint alors le grand homme cornu, ricanant telle une hyène. Il se frottait frénétiquement les mains tout en approchant du groupe d’enfants.


« Mais qui vois-je ! Alors, tu te plais bien dans ton nouveau corps ? » d’un ton enjoué.


« Oui, merci beaucoup monsieur ! Grâce à vous j’ai tout ce que j’ai toujours voulu ! » répondit-il sur le même ton, très heureux.


« Bien, bien, bien… Maintenant il faut que tu me donne ton dû. » dit-il en tendant sa main comme s’il demandait à recevoir quelque chose, « Je veux que tu m’offres ton âme ainsi que celle de tes petits amis. Il suffit de signer ce petit bout de papier et j’aurais ce que je veux. »


L’enfant lune ne comprenait pas ce qu’était qu’une âme, et saisit alors la feuille en la signant avec joie. Alors qu’il faisait ça, les enfants commençaient à trembler. Ils tremblaient comme des feuilles. Pourquoi donc ? Avaient-ils peur du grand monsieur ? Avaient-ils peur de ce bout de papier ? Non. Ni l’un, ni l’autre. Ils avaient peur d’autre chose…


« Monsieur, est-ce que je peux savoir comment vous vous appelez en fait ? » demanda l’enfant lune, « Et vous voulez bien être mon ami ? »


L’homme cornu pris alors la feuille tout en arborant un large sourire, très large. Il grandit alors, il faisait trois, puis quatre, puis cinq, et enfin il faisait six mètres. Il saisit le groupe de ses gigantesques mains avec violence puis il donna une réponse à l’idiot lune :


« Espèce d’imbécile ! Tu viens de pactiser avec le Mal en personne ! Tu viens d’offrir ta vie ainsi que celle de tes amis à un démon ! Mon nom, tu n’as pas besoin de le connaître. Appelle-moi comme tu le souhaites, mais il est trop tard pour faire marche arrière. Tu viens de sacrifier des vies innocentes, celles de tes amis qui plus est. Tu es bel et bien digne d’être un démon tout comme moi. » tout en relâchant l’idiot lune et en avalant le reste du groupe, « Sans toi pour les regrouper je n’aurais jamais pu profiter d’un tel festin, je t’en remercie ! Pour la peine reste en vie, et souffre pour l’éternité ! »


L’idiot lune qui semblait pourtant si heureux il y avait à peine quelques instants était horrifié. Il voyait ses amis mourir tous d’un coup sans qu’il ne puisse rien faire. Il était terrifié. Il se rendait compte de son impuissance. Il était terrorisé. Le visage de l’homme cornu arborait une telle expression qu’il n’y voyait que le reflet de lui-même dans ses yeux. Et il comprit enfin.


L’enfant lune se réveilla alors, au fond des abysses du lac dans lequel il était tombé. Il s’y trouvait une table avec deux chaises, dont l’une occupée par un étrange être. Celui-ci lui fit signe d’approcher, ce qu’il fit. Il s’installa à la demande de ce mystérieux personnage. Mystérieux pourquoi ? Il était tout simplement indescriptible. Il lui adressa des paroles incompréhensibles puis sortit un miroir qui était placé derrière un grand rocher.


Lorsque l’enfant lune vit son reflet, il était pris de terreur. Ce qu’il vit était monstrueux. Ce qu’il vit était infâme. ‘C’est moi ça ?’ qu’il se demandait. ‘Je suis horrible.’ qu’il se dit. Il avait tout l’air d’un démon. Son reflet ricanait tandis que lui pleurait. Son reflet le narguait tandis que lui s’affolait. Son reflet le frappait tandis que lui se protégeait. Mais son reflet avait gagné, et pris alors la place de l’enfant lune.


Le démon remonta alors à la surface. Il était grand, très grand. Il avait un grand sourire, très grand. Ses yeux étaient fins, très fins. Et ses cornes étaient imposantes, très imposantes. Et une fois hors de l’eau, il partit au village et attendit que le jour se lève afin de pouvoir profiter d’un grand festin.



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