JoJo's Bizarre Adventures : Mood For a Day

Chapitre 3 : Brucello

3462 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/02/2024 01:45













Chapitre 3


Brucello










Un jeune garçon accompagné d’une autre personne – Son amie ? Sa moitié ? Le mystère perdure. – se dirigent vers une immense demeure. Ils traversent un grand jardin de sculptures gréco-romaines et classiques et arrivent enfin à la porte de cette villa. Le garçon toque alors à la porte, et instantanément elle est ouverte par un jeune homme, dans la vingtaine. Il leur sourit et demande d’entrer puisqu’il fait froid dehors, de nuit. Il les guide ensuite vers ce qui semble être une salle à manger – elle est impressionamment grande aussi, d’où il tire cette richesse ? – avec des assiettes et couverts déjà disposés sur une petite table ronde, mais assez grande pour qu’à trois personnes on ne se sente pas à l’étroit. Il était vraiment très enjoué de revoir ce jeune garçon, d’autant plus qu’il était accompagné cette fois-ci, c’était rare selon lui, et il leur demande donc, avec joie, de venir s’asseoir et de ne pas se gêner, ce que les invités font. Il demande ensuite ce que ses invités souhaitent manger, tout en invoquant un esprit étrange à côté de lui. Il était tâché de peinture, il portait un genre de masque ainsi qu’un béret, il n’avait pas de jambes, à la place il s’y trouvait un grand pinceau avec écrit dessus D’yer Mak’er, et sous sa ceinture se trouvait une palette de peinture assez grande.


- Je prendrais comme d’habitude : une pizza calzone cuisinée par Aurora Trussardi, et tu m’ajoutes à ça de l’eau du même restaurant.


Et le jeune homme s’exécute donc. Son esprit recrée donc en deux temps trois mouvements la commande du garçon, et il demande une fois fini au compagnon de voyage du fanatique de pizza calzone ce qu’il souhaite, ce à quoi on lui répond ‘La même chose, s’il vous plaît.’ Le jeune homme rit un coup, lui disant de le tutoyer, puis il réalise cette commande. Après avoir servi ses invités, il s’assoit à côté de son grand – ou plutôt petit vu la différence de taille – ami. Il se sert donc à l’aide de son pouvoir des spaghettis à l’encre de seiche, cuisinés par la cheffe Trussardi, bien entendu, accompagnés d’une bouteille de vin rouge italien, du Barolo, vieux de 73 ans – il tire donc sa richesse de son pouvoir ? – et souhaite ainsi un bon appétit à ses convives, suite à quoi ils se mettent tous à déguster ces délicieux plats – même l’eau est appétissante, c’est dire – et vient donc la question que l’un d’eux se pose.


- Comment on s’est rencontré lui et moi ? Hm… Bonne question… Je crois que j’ai oublié, pas grave.


Puis le jeune homme s’indigne, demandant comment il avait pu oublier leur rencontre.


-C’est bon, je rigolais… Mais autant continuer ce que je racontais les deux autres fois, on finira bien par en parler, de notre rencontre…


Après avoir pris une grande inspiration et avoir longuement expiré le tout, il débute enfin :


- Après que Père m’ait jugé enfin prêt à accomplir des missions, il m’avait envoyé voir un capo de la mafia, Polpo. C’était un homme assez bizarre, il était immense, peut-être 3 ou 4 mètres, et pour notre première interaction il m’avait dévisagé comme jamais on me l’avait fait. Je me sentais très mal à l’aise, d’autant plus que je n’avais que 11 ans à cette époque, soit il y a cinq ans de cela… Il m’avait confié un briquet et m’avait ordonné de le garder allumer pendant un jour complet, 24 heures. Je ne comprenais pas vraiment l’intérêt sur le moment mais j’imagine que c’était pour savoir si j’étais capable de garder une chose en sécurité, et si je savais bien dissimuler des choses aussi puisque les policiers – car oui, Polpo se trouvait en prison, j’ai oublié de préciser – s’étaient mis à me fouiller, je n’avais pas le droit d’emmener ou d’apporter des choses. Je crois que j’avais caché le briquet dans mes cheveux, puis quand le policier m’était passé devant et qu’il fouillait vers le bas je l’ai fait glisser dans la capuche du pull que je portais. J’ai vraiment eu beaucoup de chance de ne pas me faire trop brûler, et que mon pull n’ait pas pris feu lui non plus. Et j’ai eu énormément de chance de ne pas me faire avoir par ces policiers, je crois que tout mon bon karma était passé dedans…


Le jeune homme se met à rire. Il lui dit que leur rencontre était une bonne chose et qu’ils avaient passé de bons moments ensemble.


- Comme j’ai dit, tout mon bon karma est passé dedans…


L’hôte s’indigne à nouveau et serre très fort son ami, l’étreinte l’étouffait puis il le relâche après avoir répété ce qu’il venait de dire.


- Oh c’est bon, je rigolais, pas besoin de m’étrangler… Du coup, j’avais réussi l’épreuve sans problème, j’avais pu quitter la prison, emmener le briquet dans un endroit sûr puis j’étais revenu le voir le jour suivant en réussissant une fois de plus à passer la fouille des policiers. C’était pas si difficile grâce à mes connaissances et les entraînements que j’ai eu avec Père, et surtout grâce à ma chance. Pourtant, Père semblait un peu déçu quand il m’avait vu réussir cette mission avec brio, je ne comprenais et je ne comprends toujours pas pourquoi. Mais bref. Après ça, je m’étais vu confier des missions de surveillance, ou d’espionnage appelez ça comme vous voulez. Je devais surveiller un endroit en particulier, sur cette mission c’était la fontaine de Trevi. Je devais noter le nombre de passants qu’il y avait à chaque heure, et aussi noter, s’il y en avait, des policiers qui passeraient dans le coin. De mémoire… Je crois que c’était une moyenne de 147,3 passants par heure et j’avais vu uniquement 4 policiers qui passaient par là dans les 17 heures. Cette mission servait de repérage, puisque j’avais noté qu’entre midi et treize heure il n’y avait que 71 et 84 passants, alors le deal ne pouvait se faire car il y avait trop peu de monde, il fallait un maximum de monde pour passer inaperçu dans la foule, soit à quinze heure où il y avait 203 passants à cette heure-là.


- Hm ? Je sais que la drogue est une mauvaise chose mais dans les faits je ne faisais rien de mal, ce n’est pas moi qui vendait de la drogue, et puis ce n’était qu’une mission que l’on m’avait confié, je ne pouvais pas refuser en plus, surtout que c’était ma deuxième mission…


- Oh oui, on continue toujours d’en vendre, enfin sûrement. Je vois mal les gens se plier sagement à la réforme de nos règles. Et puis ça fait maintenir l’influence de la mafia, on nous demande telle marchandise, on leur fournit tout ça et tout le monde est content, de toutes façons les toxicomanes trouveront toujours un moyen d’acquérir leur drogue, alors autant leur éviter de faire trop d’efforts pour rien, si ça nous fait profiter derrière.


- Je ne vois pas en quoi c’est mal… Hm… Non, vraiment je ne vois pas, je suis sûrement trop habitué à ce genre de choses. Tu vois quelque chose de mal là-dedans ?


L’ami du garçon confirme ses propos, il ne voit aucun mal dans la vente de drogue lui aussi.


- Voilà. Après comme j’ai dit, c’est sûrement l’habitude. Et pas grave si c’est ‘mal’ parce que ce qui importe c’est que nous ne le faisons pas nous-même, et puis il a été ordonné d’arrêter la vente de drogues. On ne va pas tuer des membres simplement parce qu’ils n’obéissent pas, si ? Parce que dans ce cas, il ne resterait plus qu’une vingtaine de membres, et je crois que je suis gentil. Mais passons cet aparté, c’est assez inutile de continuer de parler de ça, vous ne pensez pas ? C’est ce que je me disais. Soit. Ma troisième mission était encore différente des deux précédentes, puisque cette fois-ci je gardais un spot de deal. Un deal d’arme, c’était. Je devais faire semblant de jouer à la balle tout seul sur ce spot le temps que le client et le dealer arrivent. J’avais réussi, bien entendu, après tout je n’ai échoué qu’une seule mission dans ma vie et c’était cette malheureuse mission… Mais c’est là qu’il y a eu un premier imprévu : un jeune dealer était pris en otage par le client, il voulait avoir l’arme gratuitement, semblerait-il. Et le malheureux c’était lui, Brucello. D’ailleurs pourquoi t’es entré dans la mafia déjà ? C’était pas pour des raisons d’argent, ou un truc du genre ?


Il lui est donc répondu que c’était pour financer ses études en école d’arts, puisque ses parents n’étaient pas assez fortunés pour l’aider, et il n’avait pas réussi à trouver un travail à mi-temps légal.


- Ah oui, c’est vrai… T’as vraiment fait l’une de tes plus grosses erreurs de ta vie… Mais bon, c’est le résultat qui compte on va dire.


- Où il est né ? Attends, laisse-moi trouver moi-même… C’est en Florence que t’es né Brucello, c’est ça ?


Son ami lui confirme sa réponse, puis il ajoute qu’il est né de deux parents artistes : le père étant peintre et sa mère écrivaine. Il explique alors que ses parents n’avaient pas de métier à côté, qu’ils vivaient uniquement de leur travail d’artiste, et donc il leur était difficile de vivre avec cet argent, le revenu étant bien trop irrégulier et souvent insuffisant pour régler les factures. Mais ils n’avaient pas arrêté pour autant, et donc il vivait donc dans une certaine pauvreté, bien heureusement ses grands-parents et ses oncles et tantes aidaient un peu sa famille, juste assez pour qu’ils puissent passer le mois et pour financer sa scolarité. Une fois l’équivalent de la Troisième passée, il avait été envoyé dans le lycée d’Arts de Rome, là où ses parents avaient étudié également, mais il fallait payer davantage d’argent, puisque le lycée était plus cher et il fallait payer pour l’internat et les repas, d’autant plus que ce n’était pas un lycée de secteur, il fallait d’autant plus payer… Bref, il raconte que c’était un enfer financièrement. Donc il avait essayé de trouver un travail à mi-temps, entre les restaurants, les boutiques, les magasins, chez des particuliers… Mais sans résultat. Puis alors qu’il était désespéré, un dealer l’avait interpellé dans une ruelle non loin de l’entrée de son lycée, il lui avait proposé de la cocaïne en échange de travail, ce qu’il avait accepté pour trois raisons : il cherchait du boulot, et il fallait qu’il décompresse. En plus de ça, il songeait à essayer au moins une fois pour constater les effets de la drogue, afin de s’en inspirer dans ses œuvres, et donc il avait saisi le sachet presque instantanément. Suite à ce deal, il a commencé à fréquenter ce même jeune dealer et il lui était confié des ‘missions’ où il lui fallait vendre telle quantité de drogue dans le lycée et ses alentours, ce qu’il a fait du coup. Mais ce qu’il ne savait pas sur le moment, c’est qu’il était pris au piège dès l’instant où il avait accepté le marché, puisqu’il devait maintenant obéir au doigt et à l’œil de son employeur de l’époque, qui était un simple membre de la mafia, la Passione. Puis Brucello explique comment il a fait pour se retrouver pris en otage dans le deal d’arme : il était simplement acteur, il faisait semblant de paniquer, il aidait son employeur pour recevoir une prime.


-Ah oui ? J’étais pas au courant. Après c’est vrai que c’est ton côté ‘artiste’ aussi, mais je ne te pensais pas acteur même à cette époque, enfin on s’est compris. Et donc c’est ainsi qu’on s’est rencontré.


- Hm… Clairement pas, on se détestait, donc totalement le contraire de ce que tu pensais. Il était bien trop débile et incapable, il fallait tout lui expliquer et tout le temps l’assister.


Brucello quant à lui dit qu’il était bien trop arrogant pour son âge et qu’il n’avait aucune notion de tolérance, et donc que c’était un enfer à vivre. Mais il ajoute aussi que malgré tout, il était la personne en qui il avait le plus confiance et avec qui il a passé ses meilleurs moments.


- Arrête, tu vas me faire rougir. Je rigole évidemment, imbécile. Plus sérieusement, nos premières missions ensemble étaient catastrophiques, mais on s’en sortait miraculeusement. Brucello aidait bien, à sa manière, j’imagine que t’avais déjà ton stand à l’époque.


Il lui confirme sa supposition et explique qu’il avait découvert son pouvoir à l’âge de douze ans, mais qu’il ne le maîtrisait pas encore, qu’il était loin d’être familier avec son pouvoir.


- Mais maintenant tu es capable de tellement de choses, on voit que t’en as fait des progrès depuis. Et on dirait que t’avais pas pensé à te créer de l’argent, ou que tu savais pas faire, pour finir par travailler pour la mafia à tes quinze ans. Le destin est ainsi fait, on n’y peut rien, il fallait que tu me rencontres à mon grand regret. Je rigole, encore une fois. Bref, notre première mission ensemble, et toutes nos missions en fait, c’était du repérage ou de la surveillance de spot, des choses faciles en somme. On pouvait pas avoir de missions d’exécution puisque Brucello n’était pas formé et puis Polpo le garder pour lui-même quand on était parti à Naples sur ordre de Père.


Brucello dit d’un air gêné qu’il avait en quelques sortes convaincu Polpo de le recruter instantanément parce qu’il avait déployé son stand par mégarde, il avait peur de Polpo et inconsciemment il avait créé des sucreries qu’il avait mangé, par stress.


- Ah oui, c’est vrai que c’est un sacré toc que t’as, de manger des choses sucrées à chaque fois que tu stress ou que t’as peur. Mais ça veut dire que tu maîtrisais ton pouvoir rien que pour ça ? Pathétique. T’aurais vraiment pu ne pas rejoindre la mafia si t’avais été plus malin à l’époque. Et si tu restais discret avec ton pouvoir tu l’aurais eue, ta vie tranquille et sans histoires. Eh mais une minute… Ce jour-là, c’était ton pouvoir qui m’avait sauvé ? Tu sais, à la neuvième mission qu’on nous avait donné, quand il fallait que l’on revienne à Naples pour surveiller les abords de l’église là, et qu’un type allait me tirer dessus parce qu’il avait compris qu’on était en repérage pour celui qui allait deal. C’est ton stand qui avait fait dévier la balle de ce type ?


Il hoche la tête, puis dit qu’il avait bougé la main du tireur à l’aide de son stand. Et qu’ensuite quand il l’avait frappé avec ses poings c’était en vérité à l’aide de son stand qu’il frappait, d’où la puissance des coups qui était anormale pour un enfant de quinze ans.


- Tout s’explique… Après, depuis ce jour on s’entendait bien mieux tous les deux. On a continué à bosser ensemble pendant deux ans, on s’est pas mal rapproché tous les deux, on traînait souvent ensemble, on était presque inséparable. C’était à ça d’avoir une bonne fin, mais y a ce jour qui est arrivé… La première mission que j’ai échoué de ma vie. On avait pris pour habitude de se séparer dans les missions, puisque ça fonctionnait bien, et on changeait de rôle à chaque fois, une fois l’un espionnait de loin, l’autre fois il était sur les lieux en train de garder le spot. Mais ce que nous savions pas, c’est que toute cette mission était un piège. J’étais donc sur les lieux, et comme d’habitude je jouais avec un ballon comme un enfant lambda, puis une camionnette était passée devant moi. Trois hommes en étaient sortis et ni une ni deux ils m’avaient embarqué.


Brucello s’excuse, et alors qu’il allait parler il se fait interrompre.


- Non, c’est bon. Je sais que t’as toujours été un lâche et trouillard quand il s’agit de faire face au danger. Je t’ai déjà dit mille fois que je te pardonnais. Si tu m’avais sauvé l’autre fois c’est seulement parce que t’avais réagi par instinct et que t’étais bien plus proche de l’ennemi ce jour-là. Et puis bon, t’aurais fait quoi ? C’est pas parce que t’avais deux ans d’expérience de plus que t’allais maîtriser ces trois gars, enfin pas sans les blesser voire les tuer. T’aurais pris sur toi si t’avais réussi ? Non. Mais bref, c’est pour ça que je n’aime pas aborder le sujet de ce jour, parce que même aujourd’hui tu éprouves trop de culpabilité alors que tu pouvais simplement rien faire, stand ou non.


- Comment je m’en suis sorti ? C’est simple : c’est ce jour-là que, à cause de la peur et du stress intense que j’éprouvais, ligoté dans le coffre de la camionnette, qu’il s’est manifesté. Je parle ni plus ni moins de mon stand, Mood For a Day. J’ai pu devenir invisible à leurs yeux ainsi que de me faire oublier de tous sur le moment, et donc j’ai pu fuir. Mais depuis, comme je l’avais dit, je n’ai plus jamais recroisé Père de ma vie, jusqu’à ce jour… Enfin si, je lui avais évidemment raconté en rentrant ce qu’il venait de m’arriver et tout ce qu’il avait fait c’est de me sourire et il m’avait emmené chez lui sans dire un seul mot, puis il était parti aussitôt. Il avait l’air de comprendre ce qu’il se passait, et donc il m’a pris sous son aile pour ces dernières années que j’ai vécu, jusqu’à aujourd’hui. Bon ! C’était bien bon, ce plat, comme toujours. Merci Brucello de nous avoir accueilli chez toi. Mais je pense qu’il est l’heure pour nous de rentrer et d’aller dormir. Et non, j’ai pas envie de dormir ici, tu risques de faire comme d’habitude, et que fera-t-on si en nous baladant on tombe sur ta chambre ? Tu as bien compris de quoi je parle, donc je passe mon tour.


Ainsi, les trois partirent en direction de la sortie, le jeune homme leur ouvrit la porte et les salua, le sourire aux lèvres, tandis que les deux invités repartaient tranquillement vers chez eux. Ils étaient rassasiés, ils étaient contents, et ils saluèrent en retour le riche hôte avant qu’ils ne disparaissent dans l’obscurité de la nuit.

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