JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby
Chapitre 92 : The Man who sold The World (Partie 5)
2445 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Le Stand avait confirmé à Adam que le Mystère était bien un individu lié à son passé et à celui de Ziggy. L’emplacement de l’immeuble Monopolis sur les lieux de l’ancien orphelinat Dante n’était donc pas un hasard. Malgré l’inexpressivité des traits figés dans la rouille, le Stand avait répondu à toutes ses questions.
??? : Emprunte la porte de gauche et ta jambe gauche sera brisée. Emprunte celle de droite et le carnet prendra feu et finira en cendres.
Adam : Et si je refuse d’emprunter n’importe laquelle de tes foutues portes ?!
La silhouette resserra son emprise autour du cou de la fillette. Le sourire moqueur du manieur se devinait derrière le masque fissuré.
??? : Je détiens toujours la petite. N’oblige pas la vie à faire ce choix à ta place.
Batya : Mais le carnet ne lui appartient pas à lui seul, lui demander d’être le seul à payer le prix du carnet est ridicule !
??? : Il est vrai. J’accepte donc qu’un autre d’entre vous sacrifie sa jambe pour sauver le carnet. Cependant, si aucun de vous ne se dévoue, j’appliquerai ma menace et trancherai le cou de la fillette.
Batya s’avança d’un pas pour subir le châtiment à la place de celui que son père adoptif avait chargé de protéger.
??? : Cependant, la femme qui vous a rejoint n’avait aucun intérêt pour le carnet au moment où il a été perdu. Elle ne peut donc légitimement pas se porter volontaire, n’est-ce-pas ?
Par réflexe, Batya regarda autour d’elle. Comment son ennemi pouvait détenir autant d’informations sur eux ? Est-ce-que leur discussion était espionnée ? Avait-elle manqué des caméras à neutraliser ? Monsieur Polnareff allait probablement être déçu qu’elle n’ait pas pu empêcher son fils de perdre un poumon : elle devait faire en sorte qu’il ne se blesse pas davantage. C’était un boulot ingrat pour sauver cet enfant gâté mais la jeune femme n’avait pas vraiment d’autre choix.
Adam : Très bien…Merci Batya d’avoir essayé…mais…je m’en charge…C’est moi qui ai dit à Jojo…de ramasser “HOPE”...Laissez-moi juste reprendre mon souffle…
Shizuka, malgré les mètres qui les séparaient, ressentait la souffrance sur le visage d’Adam. Tout cela à cause d’elle. Non. Elle ne devait pas laisser ce genre de pensées négatives envahir son esprit à nouveau. Respirer. Se concentrer sur son objectif. Respirer. Oublier la lame sous sa gorge. Respirer. S’échapper. La main du Stand entoura celle de la jeune fille pour lui permettre de repousser le bras qui l’emprisonnait. Elle se laissa glisser et se mit à courir le plus vite possible vers le reste du groupe.
Job : Signorina, attention à vous !
Job tentait de la prévenir du danger mais il ne comprenait pas que c’était justement ce qu’elle cherchait. Elle allait se jeter dans la gueule du loup pour lui arracher les crocs. Shizuka glissa sous l’arche à sa droite et, au moment précis où elle la franchit, après un instant suspendu aux regards des adultes qui l’accompagnaient, sa jambe se brisa dans un craquement grinçant. Malgré la douleur que la jeune manieuse ressentait et les larmes qu’elle provoquait, ses jambes continuèrent à la porter jusqu’à Adam qui s’agenouilla instinctivement pour la prendre dans ses bras.
Adam : Jojo ?! Pourquoi tu as fait ça ? On ne va pas pouvoir soigner ta jambe avant d’avoir vaincu le Mystère !
Adam haussa le ton avant que la douleur dans sa poitrine ne le fasse plier sous ses arguments. La petite fille renifla et bredouilla une réponse.
Shizuka : Je ne voulais pas que tu te blesses encore à cause de moi…Si tu as perdu ton poumon…c’est parce que le Stand a réussi à m’attraper…
Adam toussa et releva la tête. Shizuka s’attendait à se faire à nouveau réprimander pour son imprudence mais elle découvrit le visage de son mentor couvert de larmes.
Adam : Tu es devenu tellement forte…Jojo !
Pendant un court instant, les perturbations et la rancoeur cachées du cœur d’Adam disparurent avant de revenir comme des nuages orageux couvrant le Soleil après une brève éclaircie. Il se releva en mettant le bras de la petite fille blessée au-dessus de son épaule pour l’aider à se relever. Shizuka ressentait les spasmes de douleur le long des muscles qui la supportaient.
Job : Laisse-moi prendre le relais, Adam. Tu as bien mérité un peu de repos.
Adam : Merci, Job mais on ne peut pas attendre. Maintenant qu’il sait qu’on est là…Il faut lui laisser…le moins de temps possible pour préparer son assaut…
Batya : Le Stand a disparu. Désormais, il va falloir prendre garde à ne pas le faire revenir. Sauf urgence absolue, il ne faudra pas tenter de récupérer ce que la porte nous a pris.
A tour de rôle, chaque membre du groupe acquiesça à l’affirmation de Batya avec un peu plus d’hésitation pour Ziggy et ceux qui avaient déjà été blessés par le Stand. Maneater, quant à lui, dévorait quelques sardines, pour recharger ses “batteries” tout se concentrant sur les ondes qui l’entouraient. Il n’avait pas réalisé jusqu’ici mais il ne percevait aucune onde provenant de l’extérieur. Est-ce-que ce bâtiment possédait un revêtement spécial ? Il fallait mieux ne rien dire aux humains pour l’instant. La roussette ne leur faisait pas encore assez confiance pour ne pas s’assurer une porte de sortie si la situation tournait au vinaigre.
Job : Je m’en doutais. La cage d’escalier et l’ascenseur sont également des ordalies de son Stand.
Au sein des deux portes ouvertes, quelques volutes semi-transparentes virevoltaient comme des ronds de fumée en formant des lettres au tracé maladroit. Job s’avança vers l’ascenseur pour lire “le prix” pendant que le livre d’acier restait ouvert.
Job : “Un membre de votre équipe perdra l’usage de son Stand de manière définitive”. C’est ridicule. Il nous contraint à la deuxième option. Peu importe de laquelle il s’agit.
Adam : Et j’imagine que Ziggy ne compte pas dans le tirage…et la deuxième option ?
Maneater : Laissez-moi lire ! Laissez-moi. Je vais vous montrer ma maîtrise du langage humain ! Alors, “Beu-”... Non cette lettre là, c’est un “D”...donc ça se lit…
Shizuka, perchée sur le dos de Job, se sentait désolée d’interrompre les tentatives infructueuses de son ami à nageoires mais il fallait faire vite.
Shizuka : Ca dit “deux membres de votre groupe ne pourront pas avancer davantage”. Qu’est-ce-qu’il veut dire ?
Comme si elle répondait, la porte invoqua de nouveaux signaux de fumée formant les mots : “Emportés vers une autre pièce. Loin.”
Job : L’idée ne m’enchante guère. On a aucun moyen de savoir quels membres vont être choisis par la porte.
Ziggy : Au moins, ils seront téléportés ensemble. “Pièce” est au singulier. J’étais moyennement réjoui de me faire transporter seul sans un manieur pour me protéger…
Maneater : De toute façon, il faut avancer ! Avec un peu de chance, ce seront les blessés qui seront envoyés au loin !
Après avoir avalé sa salive, Adam fut le premier à passer la porte suivi par Ziggy. Quand ce fut le tour de Maneater, The Second Law traversa la porte de façon tout à fait normale mais de l’autre côté, les deux avaient totalement disparu.
Adam : Visiblement, la sardine est le premier membre en moins…Dommage, on ne pourra pas compter sur sa perception des ondes pour nous aider.
Ce fut le tour de Batya qui passa la porte et passa sans encombre de l’autre côté. Ne restaient que Job et Shizuka. Ils prirent une seule respiration, l’une sur les épaules de l’autre et s’avancèrent vers la porte. Après avoir franchi le pas, Shizuka se retrouva en chute libre, réceptionnée de justesse par les bras d’Adam.
Ziggy : Visiblement, la petite princesse a perdu son porteur. Allez, grimpe sur mon dos. On va épargner le pauvre Adam Polnareff et la demoiselle.
Shizuka monta sur les épaules de l’informateur. Ils grimpèrent les escaliers et passèrent plusieurs étages avant d’atteindre une voie bloquée. Il savait que s’ils s’en affranchissaient, le Stand les prendrait en chasse.
Shizuka : J’espère que Maneater et Job vont s’en sortir de leur côté. Ça ne me rassure pas de les savoir loin du reste du groupe…
Batya : Je ne suis peut-être pas la meilleure pour juger des compétences des membres de votre groupe mais la porte nous a privés des deux encore indemnes. Pour être tout à fait honnête, notre groupe est bien plus en danger que le leur…
Adam : Batya, cache-toi !
De justesse, Batya se réfugia derrière le mur pour éviter une balle qui alla se loger profondément dans le plâtre dans un petit nuage de fumée blanche. Le bandeau sur son œil avait réduit d’un tiers le champs de vision de la femme et ses réflexes d’autant. Protégé par un pan de mur, Batya aperçut les trois vigiles armés qui leur avaient tiré dessus.
Batya : Restez à l’abri. Je vais m’occuper d’eux !
Batya glissa sur le sol pour éviter les balles. Pendant sa glissade, elle prit une photo d’un des gardes. Son Stand, apparu à ses côtés, s’empara de l’image, la plia et la déchira en deux. L’instant suivant, par symétrie, le vigile se retrouva aux côtés de Batya qui s’en saisit comme bouclier humain. Le blanc immaculé de la chemise se tâcha peu à peu de sang à chaque nouvelle balle encaissée.
Quand son office fut terminé, elle posa le corps sans vie au sol. Batya prit son arme dans sa main et visa avec son seul œil valide. Au même moment, Son Stand prit une photo de la scène et, en un éclair, la plia en deux. Les balles tirées se dupliquèrent de l’autre côté et les deux salves frappèrent les deux vigiles restants simultanément dans une effusion de sang.
Batya : Venez, je me suis débarrassé d’eux !
Tout le groupe avança au sein du couloir dont la voie était maintenant libre. Quand Shizuka passa devant l’un des cadavres criblé de balles, elle fut prise d’une nausée soudaine qu’elle eut tout le mal du monde à réprimer.
??? : Très impressionnant, même privée d’un œil, tu as réussi à les mettre hors d’état de nuire sans la moindre difficulté.
Avançant lentement devant eux, un homme habillé avec une veste bleu marine pleinement boutonnée en col officier aux bordures blanches les observait. Chaque bouton était marqué d’un dessin stylisé de flocon de neige. Sur ses cheveux châtains ébouriffés, un béret militaire avec un flocon brodé trônait fièrement. Il portait un bas asymétrique avec une jambe plus longue que l’autre formant un short du côté droit et un pantalon du côté gauche. Pour compenser, le pied droit portait une bottine basse et l’autre une longue cuissarde, toutes deux d’inspiration cavalière.
Batya : Il en reste un…
Batya leva son arme vers l’intrus qui venait de sortir de la pénombre, prêt à l’exécuter sans aucune autre forme de procès.
Adam : Non, Batya, attends !
Adam se jeta sur l’arme de la photographe et le coup partit dans le sol.
Batya : Q-qu’est-ce-qui te prend ?! C’est un ennemi !
Adam : Cette voix, ce visage…sale traître, comment tu oses salir sa mémoire ?! Prenez garde, il manipule les illusions également !
Ziggy : Adam…Qu’est-ce-qui t’arrives ? Ne me dis pas que…il a les mêmes…
L’informateur s’arrêta sur le visage de l’homme couvert de balafres reproduisant parfaitement les fêlures dans le masque du Stand qu’ils avaient affronté. Cependant, ce n’est pas ce détail qui semblait troubler Ziggy. C’était les traits du visage eux-mêmes qui semblaient le renvoyer dans un passé lointain.
??? : Une “illusion”... C’est donc toute la considération que tu as pour un vieil ami, Adam…?
La respiration d’Adam devint encore plus saccadée mais l’absence d’oxygène ne suffisait pas à étouffer les tourments venant de son passé. Tout son corps tremblait comme s’il faisait face à un fantôme. Il parla au spectre droit dans les yeux en prononçant des mots hésitants.
Shizuka : A-Adam, de qui s’agit-il…?
Ziggy : S-Salomon…Comment peut-il être…
Adam : Je pensais que tu étais mort…il y a des années de ça…
L’homme eut un sourire moqueur.
Salomon : “Mort”... moi ? Non, j’ai toujours eu tout sous contrôle.
Il ouvrit les bras comme pour montrer le bâtiment entier de ses mains. Son regard froid et vide ne s’animait que pour accueillir l’orgueil et le mépris. Ses yeux gelèrent Adam et Ziggy sur place, figés dans leur passé et leurs larmes glacées incapables de tomber.
Salomon : Vous êtes face à face avec l’”Homme qui a vendu le Monde” !
Nom du Stand : 『The Doors』(ザー・ドーズ)
Nom du manieur : Salomon Morrison (né Veralyn)
“The Doors” est un Stand qui permet de transformer toutes les portes en “ordalie” où la personne devra payer un “prix”. La plupart du temps, la cible fera face à un “choix” entre deux sacrifices. Il est aussi en capacité de créer des portes qui prendront la forme de Torii japonais. Si la cible cherche à éviter ce choix ou si elle cherche à récupérer un prix qu’elle a déjà payé, la forme humanoïde du Stand apparaît pour venir chercher ce qui est dû. Le Stand ne peut en aucun cas attaquer en dehors de cette situation précise.