JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 90 : The Man who sold The World (Partie 3)

2133 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 2 mois





La Mystery avait stationné devant le gratte-ciel où le Mystère se terrait misérablement. Autour de l’immeuble, des carcasses de béton percées, embryons de ses futurs enfants, parsemaient le No Man’s Land de gravier et de sable. La lutte des classes de voitures était incarnée par l’alternance entre les petites citadines et les grosses berlines. 


Ziggy : Soyons très prudents…Ces satanés richards ont l’habitude d’embaucher des manieurs…Le  business de protection privée est particulièrement florissant ces derniers temps. On aurait pu penser que les Stands seraient épargnés par le capitalisme mais c’est tout l’inverse…


Shizuka sentait une forme de gêne l’envahir. Elle ne s’en était jamais rendu compte mais sa famille avait toujours été protégée par une armée de gardes du corps et de manieurs payés par la Fondation : Guns, Eve…Au cours de son périple, le monde extérieur lui avait paru si dangereux et elle ne pouvait s’imaginer que des personnes comme Adam ou Job puissent faire face seuls quotidiennement à des Stands aussi impitoyables. Elle n’avait jamais manqué de rien mais elle avait fini par comprendre à quel point l’argent corrompait le cœur des hommes. 


Tout le groupe poussa la porte vitrée qui ne reflétait que leurs silhouettes rendues invisibles. Ils rentrèrent dans le bâtiment sans faire de bruit tranchant avec le chaos habituel qui régnait dans le lieu. Des dizaines de silhouettes en costume, féminines et masculines, le téléphone à la main, s’activaient de toute part autour d’une immense statue en marbre. Derrière un comptoir, une jeune femme au chignon bien apprêté et à la jupe tailleur distingué regardait fixement dans leur direction où elle ne pouvait pourtant rien voir.


Dame de la réception : Bonjour, chers visiteurs, je vous invite à retirer les effets du Stand qui vous rend invisibles avant de vous présenter au guichet.


Les cinq intrus étaient sous le choc. Ils pensaient profiter du pouvoir de Shizuka et du chaos ambiant pour tromper la vigilance du Mystère mais ses yeux semblaient voir à travers leurs voiles transparents.


Dame de la réception : Le bâtiment est équipé de caméras thermiques. Il est donc inutile de dissimuler vos visages davantage sinon je serais contrainte d’appeler les autorités.


Adam tapota sur l’épaule de sa protégée pour lui faire signe de mettre fin aux pouvoirs d’Achtung Baby. Après avoir laissé disparaître la déception de son visage, la petite fille libéra le groupe de l’emprise de son Stand, à l’exception de Maneater qui attirait beaucoup trop l’attention.


Ziggy : Vous allez réellement nous laisser passer comme si de rien n’était ?!


Dame de la réception : Vous êtes le cinquième groupe de manieurs venu au sein de Monopolis afin de résoudre le Mystère. Notre Président vous autorise à rentrer à l’intérieur. Cependant, il souhaite que vous le fassiez en toute connaissance de cause.


Adam : C’est-à-dire…?


Dame de la réception : Vous n’avez absolument aucune chance d’arriver jusqu’à lui…du moins en un seul morceau…Je vous demanderais maintenant de bien vouloir me remettre vos armes qui sont strictement prohibées dans l’enceinte du bâtiment. 


L’absence d’émotion dans la voix de la femme et la transition entre les deux phrases ressemblaient davantage au comportement d’une machine qu’à celui d’un humain. Comme une employée d’aéroport, elle sortit un bac en plastique qu’elle tendit à Ziggy.


Dame de la réception : Je vous prie de bien vouloir déposer vos armes à l’intérieur sinon je ne pourrais pas vous laisser entrer.


Ziggy se retourna vers Adam pour obtenir son approbation d’ “homme de terrain”. Le plus âgé acquiesça d’un hochement de tête. L’informateur sortit de sa poche deux armes de poing, poing américain et opinel. Shizuka lui lança un regard inquiet et interrogateur.


Ziggy : Quoi ? Je n’ai pas de Stand pour me protéger, moi ! Je suis obligé de prendre mes précautions au cas où ça tourne mal…


Job : Si tu nous avais prévenu de ton arrivée, Stardust, on aurait pu mieux s’organiser.


La phrase de Job fut suivie d’un regard meurtrier de l’ex-chef mafieux montrant à l’informateur qu’il n’était pas en position de se plaindre.


Dame de la réception : Je vais également vous demander de me confier votre fleuret, Monsieur. Je vous le rendrai à la sortie.


Adam écarquilla les yeux en maintenant machinalement son fleuret contre lui comme un enfant dont on voudrait confisquer le jouet.


Adam : Il est hors de question que je leur laisse mon fleuret ! Déjà que Kobain m’a fondu le dernier, je préférais perdre un doigt que de leur filer ! 


Shizuka : Adam ! Arrête de faire l’enfant ! Il faut absolument qu’on rentre pou-


Le visage de la femme prit une légère expression trahissant l’écoute d’une voix dans son oreillette avant de reprendre son sourire robotique.


Dame de la réception : Très bien, vous pouvez le garder. Veuillez prendre la porte juste à votre gauche. 


Tous un peu perdus devant ce changement soudain de comportement, les visiteurs avancèrent vers la porte mentionnée en regardant au-dessus de leurs têtes l’emplacement des différentes caméras.


Adam : Jojo, applique ton invisibilité à nouveau. Je ne pense pas que toutes les caméras soient équipées d-


Au moment précis où Adam passa le pas de la porte, son majeur droit fut sectionné en un instant par une force invisible dans une effusion de sang suivi d’un long cri de douleur d’Adam. 

Ziggy : A-Adam ?! Qu’est-ce-qui t’es arrivé ?! 


Incapable de prononcer le moindre mot, le frère de Ziggy tenait sa main ensanglantée en regardant autour d’eux à la recherche d’un ennemi.


Maneater : Une attaque de Stand ?! Mais c’est impossible, je n’ai senti aucune vibration dans l’air avant l’attaque…


Job : Et moi, aucun son.


L’ancien Chef d’Orchestre se lança vers la porte close qu’il venait d’emprunter et tourna frénétiquement la poignée. Sans succès.


Job : La porte est verrouillée ! On a été piégés ! 


Shizuka : Job, il faut défoncer la porte. Il faut apporter des soins d’urgence pour le doigt d’Adam ! 


Adam arracha un rideau qui pendait à une des fenêtres et se confectionna un garrot de fortune pour sa main, s’imbibant presque instantanément de rouge. De petites perles de sang tombèrent sur la moquette terne qui couvrait le sol. 


Adam : Non, si on rebrousse chemin maintenant…on fera exactement ce que le Mystère désire… En continuant, on le prendra par surprise. 


Shizuka : Vu la puissance de l’attaque, c’est forcément un Stand de courte portée. Le manieur ne doit pas être loin !


Job : Au contraire, Signorina…Si c’était un Stand aussi puissant, il ne se serait pas contenté d’un doigt…il aurait visé un point vital.


Adam : Dans ce cas, il doit s’agir d’un Stand automatique…et il ne nous reste plus qu’à déterminer son déclencheur. Tu te souviens, Shizuka ? Tu peux obtenir énormément d’informations en observant une seule attaque ennemie. 


Shizuka sourit. Même si elle avait beaucoup grandi, elle n’arrivait pas encore à analyser les situations de combat aussi bien que ses deux mentors. 


Shizuka : Mais Adam, tu vas vraiment pouvoir continuer avec la douleur ? On peut conserver ton doigt pour le recoudre avec Kiss From a Rose plus tard…mais ça prendra beaucoup de temps et d’énergie…


Maneater : Ne vous inquiétez pas les australopithèques, Le Léviathan est là. The Second Law ! 


Le visage crispé d’Adam se détendit en un instant comme si la douleur avait disparu. Il lâcha sa main qu’il tenait nerveusement, prêt à continuer.


Shizuka : Manny, c’est toi qui as fait ça ?


Le visage du poisson prit une teinte ocre avant de piquer une crise comme il en avait l’habitude, bien protégé à l’intérieur de son Stand doré.


Maneater : Mon nom, c’est “Maneater” pas “Manny” et je suis la terreur des mers ! Mais oui, c’est Good Vibrations. C’est l’exact inverse de Réflexions Basses que j’ai utilisé pendant notre combat. J’émets des sons subliminaux pour calmer le sujet. J’ai eu que peu d'occasions de m’entraîner mais ça a l’air de bien fonctionner.


La petite se pencha vers Adam pour lui chuchoter à l’oreille, oubliant visiblement que deux des membres du groupe étaient capables de l’entendre aussi bien que si elle criait.


Shizuka : Oh il est encore plus trognon quand il s’énerve… 


Le visage du poisson se teinta à nouveau de rouge mais, cette fois-ci, pas pour exprimer sa colère. Toute l’équipe d’envahisseurs traversait les couloirs les uns après les autres à la recherche d’un plan du bâtiment. Perdus dans ce labyrinthe de halls tous identiques et froids, ils finirent par apercevoir un groupe de trois gardes qui ne pouvait pas les voir sans caméra thermique. Les hommes en uniformes tombèrent un par un sous les coups d’un ennemi invisible. Shizuka retira l’emprise de son Stand pour que les quatres humains puissent s’équiper.


Adam : Ils ont chacun une arme. Ziggy, le rital, venez en prendre une. 


Ziggy et Adam attachèrent leur arme à leur ceinture sous le regard mal à l’aise de Shizuka qui détestait toujours autant les armes à feu. Job prit la sienne et la tendit à la petite fille.


Job : Madame, vous voulez prendre la mienne pour vous protéger ?


Shizuka ne comprit pas à quoi Job pouvait bien faire référence tandis qu’Adam ricanait derrière lui. 


Adam : Pardieu, je pense que le Prosecco a dû te monter à la tête. Comment veux-tu qu’une gamine de dix ans sache utiliser un pistolet ?! 


Le silence et l’incompréhension de la fillette servit de réponse à la question que se posait Job depuis quelques temps. Il n’ajouta rien, ébouriffa les petits cheveux étoilés et se releva. 


Ziggy : Hé ho, toi ! Reviens ici. 


L’informateur pointa avec son arme une femme qui fuyait dans la direction inverse. Ils laissèrent les trois corps inconscients derrière eux et se lancèrent à la poursuite de l’inconnue. Ils ne pouvaient pas prendre le risque qu’elle révèle leur position. Job prit Shizuka dans ses bras pour que ses petites jambes ne ralentissent pas le groupe. Le comportement de la fugitive était étrange. Elle courait en ligne droite en évitant scrupuleusement les portes alors qu’elle aurait pu facilement semer ses poursuivants en se cachant dans l’un des quinze bureaux reliés au couloir. Adam prit finalement l’initiative de passer par une remise adjacente pour prendre un raccourci et lui tendre une embuscade. 


Adam : Bon sang ! 


Adam lâcha son sac par inadvertance au milieu de la pièce laissant tomber toutes ses affaires. Il se dépêcha de les ramasser avant de voir que l’une d’entre elles, sans doute la plus importante - le carnet “HOPE” - avait glissé jusqu’au sol du couloir. Sa main s’apprêta à passer le pas de la porte quand un cri l’interrompit.


Batya : Surtout, ne ramasse pas ce carnet ! Sinon, le Stand ennemi te prendra en chasse !


La fuyarde lui parlait depuis le couloir, prenant ses distances, comme si elle était trop effrayée pour rentrer dans la même pièce que lui. Elle portait une bande de tissu sur son œil gauche, teintée de sang. 


Adam : C’est le Stand du Mystère qui t’a fait ça ?!


Batya : Oui…enfin…non c’est moi mais c’était le seul moyen d’y échapper ! Tu dois me croire : si tu essayes de récupérer ce que tu as perdu, c’est la fin !


Adam : Et pourquoi, je ferais confiance à une folle qui s’est crevée à un œil ?!


Adam parlait avec hargne et mépris.. La tension le laissait sur la défensive et cela semblait attrister la femme en son for intérieur. 


Batya : Parce que c’est ton père qui m’envoie pour te protéger, Adam Polnareff ! 



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