JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby
Chapitre 86 : Chapitre Bonus : Life during Wartime
1789 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 21/12/2024 22:07
La Mystery s’arrêta dans une petite ville au bord d’un grand lac entourés de quelques bois bien rangés et condensés comme des petits enclos de nature au milieu des champs de blé.
Adam attendait, adossé à la Mystery sirotant une canette de soda. Son autre main était plongée dans la poche d’un pantalon en toile élancé bleu marine. Une chemise blanche recouvrait une partie de son torse même si ses deux boutons ouverts défiaient avec arrogance la faible température de la saison. Comme dernière provocation à la bise, le français tenait sa veste en jean au-dessus de son épaule avec détachement.
Job, quant à lui, était en train de finir sa prière matinale avant que le soleil ne soit complètement levé, le front contre le tapis qu’il avait disposé dans sa chambre. Il avait adopté un look très noble avec une veste en queue-de-pie et un chemisier de style victorien maquillant le criminel qu’il était en aristocrate distingué de deux siècles en arrière.
Maneater manifestait son agacement en faisant taper du pied son Stand tandis qu’il se dégourdissait les nageoires en nageant des pieds à la tête.
Shizuka avait revêtu sa plus belle jupe en jean et un haut noir nuit où perlaient quelques paillettes argentées. Pour protéger ses épaules du froid, un immense manteau reposait sur elle, étreignant son cou d’un collier de fourrure synthétique. Elle s’empressa d’enfiler ses baskets pour partir en exploration et rejoindre les trois acolytes qui l’attendaient à l’extérieur mais lorsque son pied rencontra la semelle, elle se décolla du reste de la chaussure dans un bruit de déchirement aussi déchirant que le cri de la fillette qui s’en suivit.
Shizuka : Adaaaaaaaaam !!
Adam sursauta faisant voler quelques gouttes violettes du soda sur le blanc immaculé de sa chemise. Il poussa un soupir avant de répondre avec une voix faussement mielleuse.
Adam : Oui, jojo…
Job sortit prestement de sa chambre, alerté par le cri, une goutte de sueur coulant sur son front.
Job : Signora, qu’est-ce-qui vous arrive ?!
Shizuka : Mes chaussures de sport préférées viennent de se déchirer !
Adam : Et que veux-tu que j’y fasse ?! J’ai une tête à savoir faire de la couture ? Demande plutôt au rital !
Job : Hé qu’est-ce-qui te fait dire que je sais coudre ?! Tu m’as pris pour ta mère ?!
Shizuka sortit du bus d’un bond et regarda Job avec des yeux de chien battu.
Shizuka : Job, tu sais coudre ?
Job : Non, je suis désolé, Signorina… Quest avait son couturier attitré pour ce genre de situation.
Adam : Fayot…
Shizuka baissa la tête, les yeux embués et le sourire vacillant.
Shizuka : C’était un cadeau de Papa… j’aimerais les garder mais si je continue de les porter, elle risque d’être impossible à rattraper…
Adam : Attends…il te faut juste des nouvelles chaussures en attendant que celles-ci soient réparées, pas vrai ? Je crois que j’ai une idée…
Shizuka : Je déteste quand il sourit comme ça…
Job : Et moi, je déteste quand il a une idée…
Maneater : Et moi, je vous déteste tous les trois.
Job et Shizuka regardèrent avec interrogation le poisson recroquevillé à l’intérieur de sa coquille humanoïde qui ricanait laissant apparaître ses centaines de canines.
Maneater : Oh désolé…je pensais que c’était une tradition humaine de dire à voix haute ce qu’on détestait…
Job approcha son doigt de la touche de son clavier qui avait enregistré le cri de douleur de la petite roussette et jouait avec sadisme avec elle comme une lame dansant sur sa carotide. Le Chef d’Orchestre dessina un sourire encore plus carnassier que celui du carnivore.
Maneater : N-non, j-je plaisantais…Je vous adore, les mammifères…en particulier, vous trois…pas la touche de piano, je t’en supplie…
Adam sortit un papier de sa poche et commença à griffonner à toute vitesse. On l’avait rarement vu aussi impliqué dans une tâche intellectuelle et, comme un signe annonciateur de catastrophe, son sourire en coin ne voulait pas se décoller de son visage.
Adam : Adam Polnareff vient de mettre au point le plan ultime. Mon chef d'œuvre absolu.
Les Astuces d’Adam Polnareff numéro 1 : Les vêtements gratuits
En haut d’une colline, la fine équipe observait à tour de rôle la ville en contrebas. Shizuka regardait à travers les jumelles sans vraiment comprendre où Adam voulait en venir.
Shizuka : Qu’est-ce-que je suis censé voir, Adam ?
Adam : Tu vois, la fille à droite de ce bâtiment. Je pense qu’elle doit être plus âgée que toi d’un ou deux ans.
Job : Et donc ton plan, c’est d’agresser une fillette innocente pour lui voler ses chaussures. Tu as un don pour toujours renouveler les façons de me décevoir…
Adam retira les jumelles de ses yeux pour les passer à Shizuka et rendre le regard dédaigneux qu’il lançait à Job le plus clair possible.
Adam : Non, tu vois l’endroit où elle se dirige ? C’est un gymnase et vu la taille de son sac, je pense qu’elle va à un cours de danse. Suivez-moi, Jojo, tu veux bien nous rendre invisibles ?!
La fillette gonfla les joues et croisa les bras d’agacement.
Shizuka : Pas question que je t’aide dans ton vol avec Achtung Baby ! Si tu es un expert à ce point, débrouille-toi tout seul !
Adam : Parbleu, ça m’apprendra à vouloir rendre service…Le plan est tout ce qu’il y a de plus simple : elle pose ses chaussures, rentre dans le gymnase, lorsqu’elle est à l’intérieur, je me jette sur l’occasion pour lui piquer ses baskets et je rentre comme si de rien était à la Mystery. Aucune chance d’échouer !
Ils remontèrent tous à bord de la Mystery qui avait pris la forme d’un grand bus américain à deux étages semblable à ceux qu’utilisent les musiciens pendant leur tournée. Au centre du sol de premier étage, comme une cicatrice de leur dernier affrontement, s’étendait un bandage d’acier dont la couleur se séparait du reste. Après quelques minutes, ils arrivèrent dans la petite ville aux maisonnettes de pierres blanches et s’arrêtèrent à quelques pas du bâtiment dans lequel leur cible était rentrée.
Adam : À ces vêtements de marque, on voit que c’est une fille de bourges. Quand j’étais à l’orphelinat, c’était mes cibles favorites. Généralement, elles iront pleurnicher à leur “papa chéri”
pour en avoir des nouvelles dès la sortie de la répétition…
Shizuka mima une toux pour faire comprendre l’indélicatesse de la réflexion d’Adam qui se précipita pour bredouiller une réponse avant que la petite fille ne l’assassine d’un regard meurtrier.
Adam : P-pas toi, bien sûr…Jojo…
Adam sortit de la Mystery et se faufila, de mur en mur, et de lampadaire en lampadaire, longeant les petits immeubles comme un espion de bas étage. La fille qu’il suivait regarda des deux côtés avant de pousser la barre de métal de la lourde porte vitrée et pénétrer dans le bâtiment. D’un discret coup d'œil, il observa le reflet déformé de la silhouette retirer ses chaussures et courir vers le gymnase. Dès que l’occasion se présenta, Adam glissa le long du trottoir et poussa discrètement la porte. Son regard balaya l’entrée où des dizaines de paires de chaussures coloraient le plancher de teintes pastel et flashy. Il remarqua les baskets roses surmontées d’un ruban qu’il avait promis à Jojo, les saisit et poussa la porte, satisfait de son méfait. Il sortit avec un sourire glorieux du gymnase.
Adam : Et voilà, mission accomplie, une paire de chaussure pour ma fantastique…
Il avançait triomphalement vers le reste du groupe, sa prise suspendue par les lacets. Il mimait si bien l’attitude du pêcheur victorieux que Maneater faillit le prendre mal.
??? : Cecilia, est-ce-que tu as vu mes chaussures ?!
Au moment où il entendit la fillette crier, Adam fila comme un chat avec sa proie dans la bouche. Au rythme de ses pas, les petites chaussures se balançaient comme les ballerines d’une danseuse. Il se réfugia, encore haletant de sa fuite, à l’intérieur de la Mystery sous les yeux dubitatifs de ses trois compères.
Adam : Et voilà, le crime était presque parfait…
Shizuka : Euh…Adam, où sont les chaussures…?
Adam regarda par la fenêtre de la Mystery et son regard se focalisa sur les deux chaussures roses tombées misérablement sur le bitume, les lacets soulevés par le vent comme les billets sur le tarmac de l’Ultime Razzia. Leur véritable propriétaire les ramassa avant de répartir en sautillant vers le gymnase.
Maneater : Si ce n’était pas si pathétique, cet échec serait presque poétique…
Job : Alors, Hitchcock…Qu’est-ce-que ça fait d’être battu par une fillette ?
Adam n’en revenait pas. Il avait fait ce stratagème des dizaines de fois quand il était à l’orphelinat. Est-ce-que les années l’avaient rouillé ?
Shizuka : De toute façon, ça m’aurait mis mal à l’aise de priver une autre fille de ses chaussures préférées…Mais attends, j’y pense ! Si tu volais tes vêtements dans des salles de danse quand t’étais petit, ça veut dire que tu ne portais que des trucs de fille !
Après quelques secondes de silence gênant, Adam tenta de bredouiller une réponse la plus convaincante possible.
Adam : N-non, b-bien sûr que non, y avait pleins de g-garçons qui faisaient de la danse. Et puis, même si c’était le cas, ça a rien de ridicule…je veux dire… Désolé, j’ai quelque chose d’urgent à faire !
L’enfant qui avait oublié de grandir fila vers sa chambre du bus laissant Job et Maneater dubitatifs tandis que la petite fille riait d’imaginer son mentor en habits féminins. Elle finit par un regard machiavélique et malicieux.
Shizuka : Au moins, maintenant je sais ce que je vais lui offrir pour son anniversaire !