JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 73 : Chapitre Bonus : Hungry like the Wolf

1704 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/09/2024 23:42




Shizuka : Mesdames et Messieurs, bonjour ! Je vous remercie d’être venu si nombreux pour assister aux chocs des titans ! À la confrontation de deux champions !


À l’intérieur de la Mystery, face à Shizuka faisant des grands mouvements pour imiter une amatrice de show télévisé, le public réduit constitué des trois Stands écoutaient avec attention et silencieusement la jeune fille et sa grandiloquence.


Shizuka : À ma gauche, le champion en titre ! Redouté et admiré dans toute l’Italie, surnommé “Le Chef Étoilé” par ses pairs, applaudissez Job Fashek ! 


Job, à l’appel de son nom, fit voler la spatule en l’air avant de la rattraper et de tourner sa tête pour prendre une pose de personnage de film d’action. Au signal, les trois Stands applaudirent de manière parfaitement synchronisée comme s’ils étaient préenregistrés. 


Shizuka : À ma droite, le challenger bien décidé à conquérir le titre ! Il a… impressionné la France entière par ses expérimentations, je vous demande d’accueillir chaleureusement Adam Polnareff !


Les mêmes applaudissements retentirent à nouveau pour accueillir en bonne et due forme le nouveau candidat. Adam donna des coups de fourchette dans les airs comme s’il maniait son fleuret.


Shizuka : Et comme jury, la top méga géniale Shizuka Joestar ! Messieurs, présentez vos plats ! 


Shizuka s’installa à la table de la cuisine et attacha une serviette autour de son cou. Job posa une cloche argentée devant elle et la souleva pour découvrir son plat et ses parfums envoûtants. Une assiette creuse recueillait des longues pâtes à la couleur blonde recouvertes de fines tranches de saumon au rose éclatant et de perles juteuses aux trois couleurs chatoyantes.


Job : Tagliatelles fraîches au saumon façon “Signorina” aux 3 agrumes ! 


La jeune fille plongea sa fourchette dans les cheveux dorés qui laissèrent échapper un nuage de vapeur sucrée. Les pâtes s’enroulèrent autour de la fourchette et les perles multicolores roulèrent à l'intérieur du tourbillon ainsi formé. Lorsque les arômes vinrent caresser les papilles de sa langue, des étincelles s’allumèrent dans ses yeux.


Shizuka : Trop boooooon !


Dès que sa bouchée précédente fut finie, son bras bougea par instinct pour remplir sa bouche à nouveau. L’instant suivant, l’assiette avait été soigneusement nettoyée et l’huile luisante fut bientôt le dernier témoin du plat qui s’y trouvait jadis. Après ce moment d’égarement, la fillette secoua la tête pour retrouver ses esprits et son jeu de présentatrice.


Shizuka : Notre chef italien a placé la barre haut avec un plat typique de son pays… Son adversaire arrivera-t-il à frapper un aussi grand coup ?


Adam : Jojo, je vois que tu me sous-estimes ! Je n’aurais aucun problème à mettre à terre cette parodie de cuisinier avec ma toute dernière création ! La rencontre des deux côtés du Pacifique, le choc des cultures, un “Pearl Harbor culinaire”...


À ces mots, les visages de Job et Shizuka prirent la même expression de désespoir sans qu’Adam comprenne la gaffe qu’il venait de commettre. Il ramassa la cloche et fit un tour sur lui-même avant de la poser face à la jeune fille à la mine encore choquée. 


Adam : La nouvelle création d’Adam Polnareff, l’Onigiri Burger !


Il leva la cloche argentée qui scintilla à la lumière de la lampe au-dessus d’eux comme pour honorer le trésor que ce coffre de fortune dissimulait. Misérablement posées au milieu de la cloche, tenaient péniblement debout trois pyramides de riz aux contours approximatifs. Shizuka attrapa une des excroissances blanches avec le bout des doigts en prenant la tranche de cheddar qui servait de remplaçants de fortune à l’algue nori traditionnelle.


Shizuka : Ça a l’air délicieux, Adam… mais qu’est-ce que c’est censé être...? 


Le visage d’Adam se cachait dans l’ombre du placard comme un méchant de cinéma. Ses yeux brillaient d’un éclat de génie maléfique.


Adam : Haha, c’est tout simple. J’ai pris les plats japonais et américain les plus emblématiques pour créer la recette ultime. Un onigiri avec une tranche de cheddar et fourré avec un délicieux mélange de de steak haché, de ketchup et de mayonnaise !


Avec prudence, la fille prit la création d’Adam d’un geste hésitant et mordilla la pâte blanche du bout des dents avant de se risquer à prendre une bouchée. Elle mâcha d’abord doucement, puis de plus en vite en vite. Dans ses yeux, une étincelle d’abord timide brillait de plus en plus fort.


Shizuka : C’est super bon ! Le goût est un peu bizarre mais j’adore ça ! 


Depuis la réaction de la juge à son plat, Job était adossé contre le mur du camping-car avec un petit sourire en coin qui disparut immédiatement après la nouvelle réplique de la jeune fille.


Job : Mais Signorina, vous n’allez pas comparer mon plat à ce mélange totalement hasardeux ! 


La seule réponse de la jeune Joestar aux complaintes de Job fut un concert de “crunch-crunch” alternant entre une fourchette de pâtes et une bouchée de riz. 


Adam : Alors, on est mauvais joueur, le rital ? On sait pas avouer la supériorité de la gastronomie française ?!


Job : Il n’y avait rien de français dans ton plat, giullare !


Adam : Tu comprends rien à la gastronomie, sale bouffeur de pizza !


Shizuka se mit entre les deux et utilisa toutes ses forces pour les repousser l’un de l’autre avant qu’ils ne s’écharpent. Elle reprit son rôle de jury aussitôt prouvant son professionnalisme au milieu de deux bêtes sauvages prêts à s’entretuer. 


Shizuka : Il est temps d’annoncer les résultats ! 


Dès qu’ils entendirent les mots de la juge, les deux adultes s’assirent comme des enfants réprimandés par leur professeur. 

Shizuka : Aujourd’hui, dans cette émission, nos deux champions se sont battus corps et âme pour présenter au jury des plats d’excellence. Cependant, un seul peut hériter de la couronne et il s’agit de…


Les deux concurrents se penchèrent en avant sur leurs chaises dans l’attente du résultat fatidique, suspendus aux lèvres de la jeune juge.


Shizuka : Personne ! Bon maintenant, on finit de manger !


Devant les mots de la jeune fille, les deux hommes furent renvoyés violemment de surprise contre le dossier de leur chaise comme au démarrage d’un train de montagne russe. Leurs mâchoires s’étaient décrochées d’un seul coup dans un mouvement cartoonesque. Ils réussirent péniblement à marmonner quelques mots intelligibles.


Job : S-signorina, q-qu’est-ce que vous entendez par “p-personne” ?


Shizuka : Crunch crunch… C’est simple… vous êtes ex aequo ! Les deux plats sont à égalité ! Crunch crunch…


Adam : E-égalité, n-non, tu ne peux pas nous faire ç-ça…


Shizuka arrêta son mouvement et referma sa bouche qui s’était préparée à enfourner un onigiri. Elle se leva et fit un mouvement de tête pour faire chuter ses lunettes sur son nez pour montrer son assurance.


Shizuka : C’est très simple en réalité…


Elle montra soudainement du doigt le colosse avec un jeu dramatique en décalage complet avec la situation.


Shizuka : Job ! Ton plat était excellent… Cependant, tu as fait le choix paresseux d’un plat italien que tu connaissais par cœur ! 


Job se plia en deux de douleur face à ce coup porté en plein cœur de son amour propre. Adam ricana quelques instants avant de sursauter lorsque la juge le pointa également de son doigt vengeur.


Shizuka : Adam ! Quant à toi, tu as utilisé des saveurs que je connaissais pour donner un effet “madeleine de Proust” à ton plat ! C’est clairement une technique de tricheur car tu n’avais pas assez confiance en tes qualités de cuisinier ! C’est pourquoi vous êtes tous les deux dis-qua-li-fiés !


La petite fille se retourna pour s’asseoir à table et continuer son repas mais une force mystérieuse la retint et la souleva dans les airs.


Adam : Attends, Jojo… tu vas pas t’en tirer aussi facilement !


Adam la retenait par le col de son sweat pendant qu’elle se débattait dans les airs pour échapper aux remontrances.


Job : Je connais une Signorina qui n’a pas apprécié qu’on ne l’ait laissé pas cuisiner pour le concours d’aujourd’hui.


Adam : On pourrait même dire qu’elle ressent un peu de rancœur… n’est-ce pas, Shizuka ?


Le visage de la fillette prit une expression apitoyante de petit chiot blessé et commença à bégayer une explication.


Shizuka : M-mais quand j’ai appris pour le concours de cuisine, j’étais tellement heureuse m-mais vous m’avez même pas laissé m’approcher des ustensiles et du four…


Adam : Tu vois, espèce de butor, t’auras dû m’écouter et la laisser participer !


Job : Je suis le tuteur de la Signorina. Je ne peux pas la laisser prendre des risques inconsidérés !


Shizuka, une fois la terre ferme retrouvée, se faufila à nouveau entre les deux pour calmer leurs chamailleries. 


Shizuka : Au lieu de vous battre, goûtez vos plats !


Sans les laisser élaborer, elle enfourna une fourchette de pâtes dans la bouche d’Adam et une bouchée de riz dans celle de Job dont les protestations finirent par s’évanouir dans les bruits de mastication. 


Job : C’est… pas trop mal.


Adam : Avec de la mayonnaise, ça aurait été parfait mais ça le fait plutôt bien comme ça…


Job : La prochaine fois, je vous promets de vous laisser cuisiner, Signorina.


Les deux adultes ébouriffèrent les cheveux de la petite fille à tour de rôle. Les trois s’asseyèrent à table et se jetèrent sur les restes du concours dont la cohésion du groupe était la vraie gagnante. 



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