JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 71 : Only the Good Die Young

2127 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/09/2024 23:15

Guns : Je n’ai quasiment aucune piste pour cet Adam… Toutes les informations que j’ai pu collecter sur lui convergent vers Paris mais elles datent de plusieurs jours… J’espère qu’il n’est pas arrivé malheur à Mademoiselle Shizuka.


Une silhouette encapuchonnée émergea de l’église poussiéreuse et bouscula Guns sur le parvis, le sortant de ses pensées en un instant. 


Guns : Hé, ça te coûterait quoi de t’excuser, espèce de…


Avant même de pouvoir se retourner, l’ombre s’était mêlée à la pénombre comme une hermine à la neige. En un coup de vent, la silhouette avait été balayée et s'était soudainement téléportée de l’autre côté de la rue. Cependant, une odeur désagréable mais familière embaumait toujours l’air ambiant. 


Guns : Cette odeur métallique… On dirait la même que…


La silhouette au bout de l’avenue restait dressée sur le trottoir impassible. Guns se précipita vers l’inconnu dont il devinait progressivement l’identité. Les traits de son visage étaient éclairés brièvement par intermittence par le passage des feux des voitures qui défilaient sur le bitume. Son regard était fixé sur son objectif mais, instinctivement, attirés par une forme floue presque indétectable, un instant, sa pupille se dirigea vers la route, où la lumière des phares de la voiture s’approchant révélèrent un visage. Un enfant.


Sans hésiter, le majordome se jeta devant la voiture pour protéger l’enfant du choc en l’enroulant dans sa veste. Love at First Sting se plaça face au pare-chocs et utilisa toutes ses forces pour arrêter la voiture. Le véhicule ralentit et le même vent souffla, faisant voler l’arrière de sa veste. La cage d’acier fit voler Guns sur quelques mètres après avoir brisé les ailes de son Stand et de les envoyer tous les deux s’écraser violemment contre le sol. 


À chacune de ses respirations, il sentait les os de son corps se fracturer et ses muscles se déchirer. Malgré la douleur, sa première pensée fut pour l’enfant qu’il tenait dans ses bras. Il baissa son regard et ne vit que la poussière du sol. Ses yeux cherchèrent la dépouille partout autour de lui et virent, tenant son jouet dans les mains, sur le trottoir où il se tenait quelques minutes plus tôt le même enfant. Il n’y avait plus de doute. C’était bien lui


Utilisant les forces qu’il lui restait, le majordome enfonça une pointe dans une veine qui serpenta à l’intérieur de son bras gauche et, après quelques secondes, se releva comme si le choc ne s’était jamais produit. Il replaça son bras droit dans une position plus naturelle en un craquement et avança en titubant avec assurance. 



***


Après avoir sauvé l’enfant, le Voyageur avait emprunté une ruelle à l’abri des regards pour atteindre sa destination sans qu’un nouvel incident se produise. Il ne fallait pas que quelqu’un le suive. Son sang bouillonnait comme pour le prévenir qu’un danger approchait même si ses yeux lui dissimulaient sa vraie nature. Il se retourna face au vide des ténèbres de la rue et regarda fixement son interlocuteur fantôme.


Voyageur : Arrête ce stratagème ridicule, je sais que tu es là. Montre-toi.


Après quelques secondes sans réponse, en un clin d’œil, le même homme en tenue de majordome apparut sous ses yeux comme le Diable dans le cœur des Hommes. Il ne savait pas comment il avait pu tromper ses sens mais son aura était familière.


Guns : Alors même le Boléro ne suffit pas pour te tromper… Si tu n’avais pas mis cet appât pour m’affaiblir, je t’aurais tué avant que tu me repères.


Voyageur : J’imagine que ça ne servirait à rien de te dire que cet enfant était là par hasard. Tu ne me croirais pas. Ne perdons pas de temps, que me veux-tu ? Je ne sais même pas qui tu es.


Le Voyageur ne craignait pas son adversaire. Cela faisait des décennies qu’il n’avait pas ressenti la moindre peur. Il avait peut-être réussi à le suivre mais sa force combative ne représentait même pas un centième de la sienne. Il ne représentait aucune menace.


Guns : Tu es le Voyageur, n’est-ce pas ? 


Voyageur : Tu fais erreur. Je te souhaite une bonne soirée.


Il se retourna, balayant la poussière de son long manteau noir et commença à s’éloigner en ne portant pas plus attention à l’inconnu. Son identité devait rester secrète. Il masquait toujours ses traits à l’intérieur de sa capuche. Seul le blanc de ses yeux réussissait à percer les ténèbres. 


Guns : Bien sûr que c’est toi… Tu empestes le sang noir. Le jour où Ève est morte, il y en avait plein les murs… Jamais, je n’oublierai cette odeur.


Le Voyageur s’arrêta net. Son cœur avait sauté un battement au moment où le nom d’Ève avait été prononcé. 


Guns : Tu vas payer pour ce que tu lui as fait ! Je vais te faire regretter d’avoir signé ton crime ! 


L’inconnu en tenue de majordome disparut à nouveau avant de réapparaître un instant plus tard. Il prit appui sur le mur de la ruelle et se jeta comme une bête enragée sur l’autre homme qui restait impassible. 


Voyageur : The Wall.


Du point de vue de Guns, la silhouette du Voyageur se dédoubla un court instant. De nulle part et en un clin d'œil, un mur de brique rouge se construisit autour du bras du jeune homme. Il tenta de dégager son bras et de faire céder le mur sous des coups de poing mais rien n’y fit. Le majordome ne pouvait pas la reconnaître mais les yeux de son adversaire avait pris la même teinte noire que celle des Mystères.


Voyageur : Dis-moi où tu as appris le nom d’Ève et qu’est-ce que tu sais sur sa mort ? 


Guns continuait de donner des coups avec son bras libre sur le mur pour se déloger. Il lança un regard de dédain et cracha au visage de l’homme masqué.


Guns : Je n’ai rien à te dire. Je ne vais pas souiller la mémoire d’Ève en parlant d’elle à son meurtrier.


Le Voyageur prit la tête de son ennemi dans sa main et la frappa violemment contre le mur de brique, lui laissant le visage en sang. 


Voyageur : Je vois que la politesse et le flegme des britanniques ne sont vraiment qu’une façade. Mon but n’a jamais été de te faire du mal alors si tu acceptes calmement de me dire ce que tu sais d’Ève, je ne te ferai aucun mal.


Guns continuait inlassablement de frapper dans le mur avec son bras. Cela amusa au premier abord le Voyageur avant de voir la faible lueur des braises toujours dans les yeux de l’anglais. C’était les prémisses des mêmes flammes qui brûlaient dans les pupilles d’Ève des années plus tôt.


Guns : Boléro 5ème mesure ! Light of Justice !


Le mur de brique vola en éclat sous le poing du majordome. Il se jeta en avant et utilisa son bras à nouveau libre pour tenter de frapper le Voyageur au visage mais au moment où il frôla son cou, la silhouette disparut dans le souffle de l’onde de choc. Elle réapparut quelques secondes plus tard dans son dos, visiblement circonspecte du spectacle.


Voyageur : Le Boléro… alors tu maîtrises la même technique qu’Eve…


Guns se retourna vers sa cible en haletant. Il sentait ses forces s’évanouir petit à petit mais il devait tenir. Au moins quelques minutes de plus. S’il ratait cette occasion, il n’aurait sûrement plus jamais la chance de venger celle qu’il avait perdue.


Guns : Boléro 6ème mesure ! Blue Noc-


Avant qu’il ait pu finir de préparer son attaque, une main blanche mystérieuse lui asséna un violent coup réduisant ses côtes en poussière. Guns tomba, haletant, accroupie à terre. Son bras, pourtant épargné de toutes blessures, se retourna dans un angle inhumain en un instant en faisant crisser les dents de l’anglais.


Voyageur : Tu as eu de la chance et tu n’en as même pas profité pour fuir. J’ai horreur des impies comme toi. Ce ne sont que des poissons volants qui gaspillent la vie que le Tout-Puissant leur a donné. C’est pathétique.


Le majordome se planta un dard de son Stand dans son bras et, après quelques secondes, se releva en chancelant. Les deux yeux fixés sur son adversaire et ses deux poings devant son visage, le boxeur revenait dans l’arène.


Voyageur : Alors ce sont les capacités de ton Stand. Je me demandais comment tu pouvais te relever constamment mais, en réalité, ton corps subit bien les dégâts. Tes petites épines te permettent juste d’ignorer la douleur. Cela ressemble à ce que les orientaux appellent de l’acupuncture… Je me doutais que tu étais un imposteur.


Guns tenta de donner un coup de poing mais chuta violemment à terre. Son corps ne suivait plus. Chaque souffle remplissait un peu plus ses poumons de sang. Le Voyageur ouvrit la Bible qu’il tenait dans sa main et en sortit une arme. Il la pointa en direction de l’animal blessé.


Guns : J’ai échoué. Je ne suis pas encore assez fort… Je t’en prie simplement… avant de tirer, dis-moi pourquoi… pourquoi tu as tué Ève


Voyageur : Je te l’ai déjà dit. Je ne l’ai pas tué… en réalité, j’ai sans doute été le plus attristé d’apprendre sa mort.


Le Voyageur recula son visage dans sa capuche sous le regard troublé de Guns.


Voyageur : Je suppose que je peux retirer ça maintenant que tu es sûr de ma bonne foi.


La silhouette encapuchonnée mit la main sur sa nuque et retira quelque chose en faisant jaillir quelques gouttes de sang noir.


Voyageur : Je suppose que ce dard te permet de savoir si je dis la vérité. Tu voulais avant tout des réponses donc c’est la seule chose qui aurait pu être plus importante que de m’attaquer.


L’homme au pistolet tira. Guns ferma les yeux. Quand il les ouvrit, une balle fumante se trouvait à quelques centimètres de son visage.


Voyageur : Je ne vais pas te tuer. Si tu étais assez proche d’Eve pour qu’elle t’apprenne son pouvoir, je pense qu’elle aurait préféré que tu restes en vie. 


Guns restait silencieux. De son point de vue, la scène ne ressemblait plus qu’à un songe brumeux.


Voyageur : En plus de cela, ton heure n’est pas encore arrivée. Ce sont les meilleurs qui partent en premier. 


Un sourire triste illumina les méandres de la nuit. Ce fut le dernier signe de la présence du Voyageur dans la ruelle poussiéreuse. Sur le sol humide, Guns ramassa son téléphone à l’écran brisé par le choc et grommela une commande vocale. Une voix à demi-réveillée en sortit.


Sous-officier : M-monsieur Guns… Bonsoir… Que me vaut un appel à cette heure ?


Guns : En…voyez une am…bulance à ma po…sition…


Sous-officier : M-mon dieu… Monsieur, vous êtes blessés ?


Guns : Contentez-vous… de me l’envoyer… 


Sous-officier : B-bien sûr, elle est en chemin ! N-nous avons aussi eu du nouveau de l’enquête sur ce Adam… Un de nos agents a pu le prendre en photo avec Mademoiselle Joestar… sur le territoire du gang “Quest”. Je vous l’envoie tout de suite.


Sur l’écran fissuré, une image apparut à moitié dissimulée par les pixels éteints du téléphone. Cependant, les sujets restaient identifiables : la jeune Joestar et un jeune homme à l’accoutrement ridicule. Sûrement le fameux “Adam”. Sur la photo, un objet qui brillait dans la main du suspect captura l’attention du majordome.


Guns : La… Passione…


C’était les derniers mots que Guns put prononcer avant de perdre connaissance. 


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