JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 50 : Road To Nowhere (Partie 6)

2924 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/02/2024 22:40




Devant la Mystery, une boule ardente avait remplacé le soleil couchant un bref instant avant de se transformer en un nuage noir profond. Le camping-car s’arrêta à quelques dizaines de mètres de la colonne de fumée qui masquait l’enseigne du supermarché. La moto qui roulait encore devant eux il y a quelques secondes n’était plus qu’un lointain souvenir, ensevelie sous les cendres des événements. 


Shizuka : Qu’est-ce-qui s’est passé? Pourquoi la moto a explosé ?!


Job : Je ne sais pas ! Ça ne faisait pas partie du plan de Signorina Babylon ! 


Shizuka : Tu as réussi à la projeter avec ton Stand avant que la moto ne parte en fumée ?! 


Job : Non, malheureusement…je n’ai pu appuyer qu’au moment où j’ai vu la lumière de l’explosion, soit quelques secondes avant que j’entende son cri… J’espère que ça a été suffisant pour éviter le pire… 


Adam profitait que Shizuka ne le surveille plus pour se relever en se tenant au bord de la table avec son bras intact. 


Adam : Elle a bien utilisé le briquet que je lui ai donné. Connaissant son égo, si elle s’est servi de mon cadeau, elle devait pas avoir d’autres choix. 


Shizuka : Tu crois qu’ils s’en sont sortis…?


Adam : Je ne m’inquiète pas, Jojo…ils ont l’air d’être sacrément résistants dans cette famille…


 

***



Juste avant que l’explosion ne puisse les atteindre, le Stand au visage mécanique avait réussi à créer une coque de cristal sphérique autour de son manieur et lui. Le souffle projeta l'œuf de verre au loin qui finit par atteindre le sol et rebondir une, deux, trois fois, se brisant petit à petit à chaque impact. Les bras et les jambes de Kobain étaient recouverts d’éclats de verre enfoncés dans sa chair par les rebonds sur le bitume. Il s’était accroupi pour prendre le moins de place possible dans la cloche d’air solide. 


Kobain : Est-ce-que ça va ? Tu tiens le coup, Baby ? 


Sous les bras ensanglantés du frère, se cachait la sœur presque sans égratignure malgré le souffle de l’explosion.


Kobain : Je suis désolé…Mon Motorhead n’aurait pas eu le temps de faire un Crystal Palace plus grand en si peu de temps donc j’ai dû improviser. Oh mais tu saignes ?!


Un mince filet de sang - en théorie bien moins préoccupant que les dizaines entailles sur les membres de Kobain - s’échappait de l’avant-bras de Babylon. Le garçon retira son sweat au sourire carnassier révélant un vieux t-shirt délavé mais souriant qui portait un message à moitié effacé. Il prit son sweat et le noua autour du bras de sa sœur pour faire un garrot et stopper le saignement. L’absence de sa capuche révélait une longue chevelure dans laquelle se perdait la mèche qu’il mordillait en faisant le nœud. Un petit sourire se dessina sur le visage de Babylon.


Babylon : Alors, tu as laissé tomber le rôle du grand méchant ?


Kobain : Eh bien…je pense qu’après t’avoir sauvé de l’explosion…ma couverture ne tient plus vraiment. Tu ne sais pas à quel point tenir le personnage était épuisant… 


L'œuf de Kobain avait éclos et les restes de la coquille Kain jonchaient le sol sous la forme d’éclats de verre. Il rendit à Babylon son sourire, un sourire sincère loin des farces qu’il avait jouées tout le long du combat. 


Kobain : Tu es devenu forte depuis toutes ces années, Baby, et même s’il n’a aucune force dans les bras…ton Stand n’est pas mal non plus…


Babylon : Merci…mais pourquoi avoir joué la comédie si longtemps ? Pourquoi ne pas nous avoir laissé passer et atteindre le Mystère ? On aurait pu le vaincre ensemble…


Kobain ignora les questions embarrassantes de celle qu’il voyait toujours comme une petite fille à protéger et se releva devant son regard inquiet. 


Babylon : Attends, où tu vas ? Il faut que tu te reposes, tes plaies sont encore ouvertes et avec les forces qu’il te reste, tu n’arriveras sûrement pas à geler ton sang. On a un Stand qui peut apaiser les blessures, on pourra empêcher l’hémorragie. 


Kobain : Ça ne fera aucune différence s’il nous prend tous pour cible… 


Babylon : Mais de qui tu parles ?! Réponds-moi à la fin ! 


Kobain : Je t’expliquerai tout ça plus tard. 


Babylon essaya de se lever mais Motorhead s’interposa. Le Stand à la tête de moteur colla la tête de la jeune fille contre le froid du bitume, conclusion étrange à leurs chaudes retrouvailles. Kobain se mit à s’éloigner en boitant laissant une traînée de sang derrière lui comme une fuite d’huile.


Kobain : Je dois toujours gagner cette course…et ensuite, on pourra fuir le plus loin possible. C’est le seul moyen qu’on s’en sorte. Je suis désolé, Baby. Motorhead, givre l’air autour de ses mains. 


Motorhead poussa un vrombissement qui, dans une langue mystérieuse, devait signifier une réponse positive mais, après plusieurs tentatives, la seule chose qui réussit à sortir du Stand fut une large fumée noire.


Kobain : J’aurais dû m'en douter…après un Crystal Palace et ce qu’on a subi pendant l’explosion, tu as surchauffé. C’est pas grave, son Stand a une force physique inférieure à celle d’un humain, elle ne pourra pas se libérer de ton emprise. 


Babylon : Kobain…libère-moi s’il-te-plaît ! Fais-moi confiance ! Je ne suis plus aussi faible qu’avant, je peux me défendre toute seule ! 


Kobain : Non, Babylon. Tu as progressé mais…tu n’es pas assez forte pour ce combat. 


Malgré toute la force qu’elle mettait pour essayer de se libérer, elle n’arrivait pas à se dégager. Presque machinalement, elle utilisait son Stand pour donner des coups de poing à la face métallique mais sans effet. Des larmes perlaient sur ses joues. Etait-elle toujours la même fillette incapable de se défendre? Celle dont le frère devait rattraper toutes les erreurs? Ces années n’avaient-elles rien fait changer en elle ? 


Elle se souvint de ce qu'avaient dit les mafieux quand elle était rentrée dans la Passione pour chercher Kobain. “Tu crois vraiment pouvoir devenir mafieuse avec un Stand avec la force d’un môme?”. “Tu devrais retourner faire peur aux gosses dans ta fête foraine. Aucun adulte ne va se faire avoir par quelques petits ressorts”. Leurs maudits rires lui revenaient sans cesse en mémoire comme une fatalité déchirante. “T’as beau t’habiller comme une traînée pour le faire oublier, au fond, t’es juste une gosse incapable de te défendre”. 


Babylon : Taisez-vous ! 


Au moment où elle prononça ses paroles, toutes les voix rémanentes s'éteignirent et un coup atteignit le Stand de Kobain. Un coup pourtant pas si différent des autres. Un coup d’un Stand normalement incapable de blesser qui que ce soit. Un coup qui n’avait pas plus de force que celui d’un enfant. Cependant, ce simple coup suffit à assommer le Stand qui la maintenait au sol. Il tomba sur le côté, le chrome de son visage contre terre. 





***



Les trois protagonistes toujours dans la Mystery scrutait le pare-brise à la recherche d’un quelconque interstice dans les volutes de fumée pour s’assurer que Babylon allait bien. Job regardait à travers une paire de jumelles pour ne pas manquer le moindre détail.


Shizuka : Job ! Est-ce-que tu la vois ? Ou au moins est-ce-que tu l’entends ?!


Job : Signorina, attendez. Avec les flammes de l’explosion et la colonne de fumée, cela m’empêche de bien discerner les sons et de bien voir…Oh, attendez, je distingue quelque chose ! 


Shizuka et Adam : Sérieusement ?!


Job : Oui…oh c’est incroyable…elle est en vie et surtout…surtout…


Adam : Accouche, le rital ! On a pas toute la journée devant nous !


Job : Elle est à la station-service du centre commercial et Kain est à quelques dizaines de mètres derrière ! La course est finie ! Elle a gagné ! C’est un miracle ! 


Ils redemarrèrent la Mystery en essayant de manoeuvrer comme ils pouvaient à travers la fumée restante pour rejoindre les deux coureurs quelques centaines de mètres plus loin. 





***



Kobain : J’ai perdu…Tu as réussi à mettre K.O. mon Motorhead mais…pourtant…quand j’ai affronté ton Stand sur la moto tout à l’heure…Il n’était pas plus fort qu’un enfant…


Kobain était assis par terre et se frottait la joue rouge du coup de poing qu’avait asséné Babylon à Motorhead


Babylon : Disons simplement que je ne pouvais pas te laisser me traiter encore comme un gosse…


Kobain laissa un long silence avant d’exploser de rire comme un fou. Babylon accoura vers lui et s’agenouilla pour vérifier son état. 


Babylon : Kobain ! Qu’est-ce-qui t’arrives? C’est la douleur qui te fait délirer? 


Il utilisa le peu de force qu’il avait pour s’essuyer les yeux pleins de larmes et surtout enlaça sa sœur tendrement. 


Kobain : Je suis tellement fière de toi…je te traitais encore comme une enfant alors que tu es quasiment une femme. J’ai mérité tous les coups de poing que tu pourrais me donner ! Bon sang, j’ai été tellement stupide ! 


Babylon, d’abord surprise, le serra également dans ses bras et des larmes, ni de tristesse, ni de rage mais bien de joie coulaient de ses yeux. 


Babylon : Je suis tellement heureuse de te revoir Kobain…si tu savais comme je suis désolé. J’aurais dû mieux te défendre à l’époque…je…


Kobain : Ne t’inquiète pas. C’est du passé. On va tous les deux arrêter de fuir et rattraper toutes ces années…


Pendant leur discussion, la Mystery avait eu le temps de les rejoindre. Job, Shizuka et Adam se tenant l’épaule sortirent et se lancèrent vers Babylon et Kobain pour voir dans quels états ils étaient. 


Shizuka : Baby ! Je suis tellement contente ! 


Shizuka allait, comme à son habitude, se précipiter pour faire un énorme câlin à la gagnante mais se réprima en voyant la scène de retrouvailles fraternelles qui se jouait devant elle.


Adam : Alors c’est bon ? Kain…enfin je devrais dire Kobain a arrêté de jouer la comédie? 


Kobain : Et le gamin Viking ? Il s’est remis de son petit bobo? Encore désolé pour ça d’ailleurs, il fallait que ma couverture reste crédible…


Adam : Gamin Viking ?! Pourquoi tout le monde me surnomme comme ça maintenant !? 


Job, malgré l’ambiance de soulagement qui l’entourait, restait un peu interloqué par la situation. 


Job : Je suis content que la folie de Kain n’était que la comédie mais…pourquoi? Et cette réputation de “Kain aux cent victimes”, d’où vient-elle ? Tu es bien liée à toutes ces affaires, n’est-ce-pas? 


Shizuka qui s’était déjà placé à côté de Kain pour soigner ses blessures avec son Kiss From A Rose sursauta et s’arrêta net. 


Shizuka : C’est vrai, ça ! Comment on est sûrs que tu n’es pas un vrai méchant qui joue les faux gentils ! 


Kobain hésita avant d’abandonner devant les regards interrogateurs qui l’entouraient.


Kobain : Très bien. En réalité, je n’ai jamais tué personne. Cette réputation de “Kain aux cent victimes” est totalement usurpée. Je n’ai rien du tueur sanguinaire dont la légende parle.


Adam : Mais…mais…on a retrouvé des empreintes et des preuves qui te liaient à tous ces crimes ! La police ne t’a pas accusé pour rien ! 


Kobain : Haha…c’est simplement que je faisais très bien mon boulot. Vois-tu, dans la mafia, il arrive souvent qu’un membre important ait à tuer un “gêneur” mais bien sûr, il ne faudrait pas qu’on puisse remonter jusqu’à lui. Il faut donc un homme de paille… un tueur fou qui puisse porter le chapeau…dont les empreintes sont connues de tous les services de police, qui n’y prête aucune attention et recouvre littéralement la scène du crime d’éléments l’incriminant. 


Shizuka : Mais oui ! C’est ce que nous avait dit Ziggy ! Il n’y aucun lien entre les victimes à part qu’elles sont vaguement liées au monde mafieux ! Et en plus, l’hypothèse d’un tueur fou qui choisit ses victimes au hasard, c’est parfait pour empêcher la police de fouiller plus loin et de découvrir les vraies intentions du vrai tueur ! S’il n’y avait pas des gens qui mourraient dans l’opération, je pourrais presque trouver ça génial…


Kobain : D’ailleurs, même le nom…”Kain aux cent victimes”. C’est moi qui l’ai trouvé et ça m’a toujours fait rire que personne ne comprenne que c’était en fait “Kain, le tueur sans victime” ! 


Kobain éclata de rire à la fin de sa phrase, visiblement très fier de lui. Adam se tourna vers Shizuka et commença à lui chuchoter, légèrement gêné, à l’oreille.


Adam : Je trouve quand même qu’il rigole d’un peu trop bon cœur de maquiller des meurtres, Jojo…je ne sais pas si c’est le grand-frère idéal pour Baby…


Shizuka : Laisse-les…Ça fait dix ans qu’ils sont séparés, ils pourront faire des thérapies familiales plus tard…


Babylon : Qu’est-ce-que vous marmonner, tous les deux ?!


Shizuka et Adam : Rien ! R-rien du tout ! 


Job : Et pour le Mystère? Si ce n’est pas toi, qu’est-ce-que tu fais dans cette région ? 


Kobain : Et bien…le boss de la Passione m’a demandé de défendre le Mystère contre ceux qui voudraient lui “voler son sang”... je n’ai pas tout compris mais personne ne devait rentrer dans cette région pour l’attaquer donc mon but était d’effrayer les touristes avec mon Stand…et les mafieux avec ma réputation de tueur fou. Vous ne voulez pas le blesser, rassurez-moi? 


Shizuka : Non, on veut simplement un peu de son sang…en fait, une simple goutte suffit ! Job nous a déjà aidé comme ça ! 


Job : Très bien mais ça n’explique pas pourquoi tu as monté toute cette histoire de course pour nous faire abandonner…Qu’est-ce-que tu craignais de si ter-


Babylon : Attention ! 


Sans personne pour la conduire, la Mystery, presque possédée, percuta le petit groupe et les poussa en dehors de la route. Heureusement, la combinaison des Stands d’Adam et Job absorbèrent une partie du choc pour que tout le monde reste indemne. Le groupe était secoué et leurs vêtements couverts de sable rouge. 


Shizuka : Mystery ! Qu’est-ce-que t’as fait ? T’es devenue folle, tu aurais pu nous tu-


Avant qu’elle ne puisse finir sa phrase, la route sur laquelle ils se trouvaient quelques secondes plus tôt fut sectionnée en deux en un instant, comme si un géant l’avait tranchée d’un coup de sabre. 


Kobain : Oh non…non…non…non… il a déjà compris. Mais comment ?!


Kobain sortit son talkie-walkie de sa poche, paniqué. Il l’alluma et une voix au ton monotone mais emplie d’une rage contenue en émergea.


??? : Tu t’es bien foutu de moi, Kain. Tu étais allié avec ces intrus depuis le début et tu voulais les aider à me tuer. J’ai fait l’erreur de croire Giorno car nos intérêts se croisaient mais j’aurais du me douter que je ne pouvais faire confiance à personne. 


Kobain : Non…par pitié, écoute-moi ! Ils ne veulent pas te tuer ! On peut régler ça à l’amiable et sans blesser personne ! C’est pour ça que Giorno m’a dit de te protéger pour que tu évites de tuer plus de gens ! 


??? : Comme tu es candide, Kain…surtout pour un prétendu tueur. Cependant, j’ai eu à faire à assez de gens qui voulaient “simplement trouver un arrangement” et qui finissait par me mettre un couteau sous la gorge, pour arrêter d’y croire. J’ai déjà été assez patient avec toi…c’est fini. Tous ceux qui rentrent dans la Road to Nowhere n’en ressortent jamais. C’est la règle.


Kobain : Je t’en prie…crois-moi ! Je ne veux aucun mort, ni toi, ni eux ! Je suis même prêt à me sacrifier pour qu’ils s’en sortent ! 


??? : Cesse de t’humilier, Kain. Fin de transmission. Définitivement. 


Le talkie-walkie s’éteignit devant les yeux horrifiés de Kobain comme s’il avait vu le diable en personne.


Kobain : Non, rallume-toi ! Je t’en supplie, réponds-moi, Tennessee ! Tennessee !!



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