JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 37 : You can't touch this (Partie 2)

2331 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/10/2023 22:32




La jeune Joestar était prise d’une forte quinte de toux depuis que la première image de sa vie avait disparue dans le conduit obscur. Elle mettait des coups répétés avec son Stand, espérant que la chaîne qui pendait à son poignet finisse par se briser. Adam arborait un air pensif bien que les précieuses secondes défilaient tandis qu’un “20”se dessinait dans la chair de l'innocence-même.


Adam : Dis-moi, Shizuka…Est-ce-que tu as toujours le pistolet de tout à l’heure avec toi ?


Shizuka : Euh…non…j’ai dû le laisser par terre après le dernier combat, il fallait que je t’amène jusqu’ici déjà…Est-ce-que c’est…grave ?


Adam : Non, ne t’inquiète pas. Il va seulement falloir être plus…créatif !


Le jeune épéiste se dirigea vers la cuisine avec un air nonchalant et déchira le haut d’un sachet de guimauve qui traînait sur la table à côté de la pile de documents. Il prit un chalumeau qui servait à allumer la gazinière, dégaina sa lame et y planta les confiseries. Une flamme bleue jaillit du chalumeau et vint caresser le métal froid pendant de précieuses secondes. La bouche d’Adam arracha un morceau fondu qui coula sur sa langue, recouvrant totalement ses papilles d’une pâte sucrée et visqueuse. Shizuka était totalement médusée par l’étrange spectacle auquel elle assistait. 


Adam : Excuse-moi, tu en veux peut-être ? Je ne t’ai même pas proposé d’en prendre.


Shizuka : Qu’est-ce-que tu fais, au juste ? On a pas le temps de s’amuser !!


Un troisième nombre apparut et une nouvelle image vint se décoller du bras de Shizuka en lui arrachant un cri étouffé de douleur. Des rides commençaient à apparaître sur son visage comme si son corps commençait à vieillir à un rythme accéléré. 


Adam : Je ne perdrais aucune seconde que je juge nécessaire quand je dois sauver un être cher. Je ne m’amuse pas, je suis simplement en train de savourer mon plat de Fugu.


Shizuka : Ton…quoi ?


Adam : Tu as des origines japonaises, tu dois connaître le Fugu, plus connu sous le nom de poisson-globe. Il sécrète une toxine qui paralyse et tue sa victime dans la plupart des cas. Le seul moyen de le consommer est suite à une préparation très précise qui vise à lui ôter toutes les parties qui pourraient contenir du poison. Bien qu’il s’agisse d’une spécialité présente au Japon depuis des siècles, des accidents se produisent régulièrement et de nombreuses personnes se retrouvent hospitalisées des suites de leur consommation. Pourquoi y a-t-il toujours des gens pour en consommer ? Pour son goût ? Non, le Fugu n’est pas si bon et assez fade aux premiers abords. En réalité, c’est le sentiment de triomphe qui motive cette action. 


Shizuka : De…Triomphe


Adam : Exactement. Le même triomphe qui motive ceux qui pratiquent les sports extrêmes où la mort peut les attendre au moindre virage. Ce n’est pas de la folie. Bien au contraire. Par ces actions, l’Homme triomphe de son ennemi originel : la Mort. Il ressent, pendant un court instant, dans chaque fibre de son être, ce que c’est d’être un Dieu qui ne craint pas la mort. Le vrai guerrier, le vrai héros est celui qui regarde la Faucheuse en face et qui lui dit “Danse avec moi”.

Tu comprends où je veux en venir ?


Shizuka : Hum…Oui, je crois ! On ne doit pas se laisser abattre et profiter de cet obstacle pour devenir encore plus fort au contact du danger ! 


Adam : Exactement ! Maintenant, laisse-moi régler son compte à cette bagasse de coffre ! 


Il commença par faire voltiger son double-pendule qui semblait imiter les mouvements de deux trapézistes qui terminaient leur numéro sur un sol de métal. Un tintement se fit entendre quand l’arme frappa le haut du coffre. Les scintillements de sa lame étaient les seuls témoins des coups qu’il enchaînait contre le cube d’acier. Cependant, la situation ne semblait pas différente de leur premier essai et les attaques finissaient inexorablement dans le mur, sans provoquer aucun dommage, comme un pivert frappant un poteau électrique. 


Shizuka : Mais Adam, tu n’as toujours pas compris ?! Il est immunisé à toutes les attaques directes qu’on pourrait lui faire ! 


Le français se retourna vers elle et lui adressa un sourire empli de malice.


Adam : Qui te dit que mon but était de le toucher directement ? 


L’attention de la fillette fut détournée par une gouttelette de chrome qui vint toucher le sol froid provoquant un bruit semblable à une viande que l’on pose sur un grill brûlant. Le coffre semblait suer de peur face à la nouvelle détermination de ses deux adversaires comme le ferait un être vivant. 


Adam : Tu croyais vraiment que j’avais perdu la tête en me préparant des guimauves fondues ? Non il me fallait simplement un moyen de l’abîmer sans avoir à l’attaquer directement ! 

Une légende grecque raconte que Bellérophon, un chevalier volant, devait venir à bout d’une chimère cracheuse de flamme. Il décida de la tuer en se servant de ses forces au lieu de miser sur ses faiblesses. Au bout de sa lance, il avait planté un bloc de plomb que le souffle de feu fit fondre et qui recouvra la bête. 


Il semblait satisfait de sa victoire sur son ennemi.


Adam : S’il s’était contenté d’encaisser mes coups, il n’aurait eu aucun problème car la chaleur ne se serait diffusée que par la pointe de la lame. En utilisant sa capacité pour esquiver les coups, il a permis à ma lame de frôler toute sa surface et d’ainsi augmenter la surface de conduction. Ce n’est pas moi qui l’ai endommagé, ce sont les lois de la nature ! Mon Butterfly n’avait plus qu’à faire baisser son point de fusion et le tour était joué !! Nous ferons bientôt face à quelque chose d’aussi inoffensif qu’une confiserie fondue !


Le métal se déformait peu à peu comme une sculpture de chocolat laissée en plein soleil déversant des torrents de métal au sol qui réfléchissait la lumière de la vieille ampoule qui trônait au-dessus du coffre. 


Shizuka : C’est génial, Adam ! Tu as réussi !!


Un éclair de doute avait traversé les yeux auparavant si sûrs d’eux d’Adam. Il devait avoir le sentiment que sa victoire n’était que temporaire. 


Adam : Non. Regarde mieux. 


Malgré les cascades d’argent qui s’écoulait le long de la bête d’acier respirante, la flaque qui s’étendait aux pattes de l’animal ne grandissait pas d’un seul centimètre. 


Adam : On a l’impression que le coffre fond mais en réalité, le métal qui descend des côtés remontent par l’arrière et vient réduire à néant la totalité de nos efforts. La seule chose que je ne comprends pas est la raison pour laquelle il nous a laissé un espoir et ne s’est pas régénéré automatiquement.


Shizuka : Adam, fais attention ! La flaque change de forme ! 


Soudainement, la flaque se mit à vibrer et se réorganisa en plus petites flaques se succédant comme les maillons d’une chaîne. Le métal se solidifia instantanément et redressa son long corps d’acier comme un serpent se jetant sur sa proie. La menotte vola vers le poignet d’Adam et le mordit de ses crochets mécaniques. 


P.A.N.D.O.R.A. : Les dégâts indirects…Félicitations, je peux vous annoncer que vous faites partie, selon nos estimations, des 2% des assaillants les plus dangereux. Cependant, les capacités de régénération du Stand sont bien supérieures à vos stratagèmes. 


Bien que le monolithe avait repris son monologue monotone, Shizuka et Adam ne paniquèrent pas face à ce retournement de situation. Peu importait leurs échecs successifs, du moment qu’ils pouvaient collecter des informations sur les capacités du Stand ennemi. S’il fallait défoncer toutes les portes de l’hôtel de Hilbert pour trouver la chambre de leur ennemi, ils le feraient. Le nombre “40” se grava dans la peau de la jeune fille mais, étrangement, le bras du jeune homme resta intact. Il s’asseya en tailleur au pied du coffre et réfléchit à une solution en scrutant l’endroit où aurait dû se trouver le nombre.


Adam : Visiblement, le Stand ne peut “confisquer” la vie que d’une seule personne simultanément. Cela explique que les nombres qui s’allument ne sont qu’en un seul exemplaire chacun. Je suppose qu’il doit rendre les années confisquées s’il change de cible. Cependant, ce n’est pas l’information la plus intéressante qu’il m’a livré avec cette chaîne…


Shizuka fut interloquée par cette dernière phrase. Adam avait déjà réussi à déduire de nombreux éléments d’une simple attaque ennemie alors que la jeune Joestar avait toujours autant de mal à détendre les muscles que sa peur paralysait. 


Adam : S’il ne peut cibler qu’une personne à la fois, il n’avait aucune raison de m’attaquer. C’est vrai, pourquoi me tuer ? Au contraire, si un des criminels s’en sort vivant et traumatisé, il pourra répandre la rumeur que le trésor qui repose ici est gardé par un coffre meurtrier imprenable, dissuadant les assauts. S’il m’a attaqué, ce n’est pas pour me railler mais, bien au contraire, c’est par peur. Ce coquebert sait que quelque chose ici causera sa perte. Malheureusement, le peu d’intelligence que lui a conféré son Stand ne suffise pas à égaler celle de l’Homme. 


Shizuka : La lettre ! Il y a forcément la solution dedans ! C’est de ça qu’il a peur ! Mais qu’est-ce-qu’elle peut cacher ?


Adam s’empara de la lettre qui était tombée au sol, enleva nonchalamment la poussière qui s’était déposée sur sa surface et scruta les caractères comme un étudiant devant une équation. 


Adam : Et dire que le code était juste là…Si seulement, on pouvait remonter dans le temps avant qu’il soit arraché…


Shizuka : Mmmm…Oh attends une minute, j’ai une idée ! On peut essayer d’utiliser un crayon pour révéler ce qui était écrit ! J’ai vu ça dans un vieil épisode d’Hercule Poirot ! Le papier en dessous de la partie arrachée doit encore avoir la trace invisible du crayon qui a écrit le code. 


Adam : Mais où veux-tu que l’on trouve un crayon ici !?


Shizuka balaya la pièce du regard à la recherche d’une réponse à la question. Elle aperçut la commode où se trouvait le maquillage avec lequel elle avait joué tout à l’heure. Sa réflexion alla aussi vite que l’urgence de la situation le nécessitait. Le numéro “50” se creusait peu à peu dans son avant-bras.


Shizuka : La commode !! 


Adam : Hein ! Mais pourquoi il y aurait un crayon dans une commode de maquillage ?


Shizuka : Pour les yeux, on utilise un crayon spécial pour dessiner des motifs sur le visage ! Ce ne sera pas aussi efficace mais ça peut faire l’affaire ! Mais tu es bien sûr que c’est ça, il faut réfléchir si la lettre ne contient pas autre chos-


Adam : Pas le temps ! J’y va-


Adam se précipita vers la commode mais fut arrêté net par la longueur de la chaîne à son poignet. Il avait, dans l’action, oublié le serpent d’argent qui mordait son bras.  


Adam : Butterfly ! Aide-moi à atteindre cette commode ! 


Le Stand apparut à ses côtés et lui permit de gagner de précieux mètres mais, malgré tous ses efforts, le pendule évitait de justesse le meuble de bois. Leur cible restait désespérément hors d’atteinte. Il se retourna vers Shizuka dans l’espoir d’un peu d’aide de la part de sa protégée. 


Adam : Utilise ton Stand ! Cette friponne de commode est trop loin ! Il a une meilleure portée que le mien, il pourra peut-être l’atteindre ! 


Shizuka : C-C’est ce que j’essaye de faire…


Adam ne l’avait pas remarqué auparavant mais Achtung Baby était comme piégé à l’intérieur du corps de Shizuka : seul son buste et sa tête dépassaient. La jeune Joestar haletait et n’arrivait plus à tenir debout.


Adam : Non ! Le coffre lui a aspiré trop de force. Elle ne peut plus utiliser son Stand correctement! Nom de Dieu, il faut que je trouve un moyen de l’atteindre ! Il ne me manque quasiment rien !


Shizuka n’entendait presque plus les paroles d’Adam. La douleur qu’elle ressentait dans son bras lui rappelait que sa peau allait à nouveau être marquée au fer rouge. Le prochain nombre était le “60”, elle le savait. Ses membres devenaient de plus en plus faibles et elles pouvaient ressentir que ses organes fonctionnaient de moins en moins bien comme si elle vieillissait de façon accélérée. Quelle est l’espérance de vie d’une américaine ? 80 - non - 81 ans. Ils devaient trouver rapidement un moyen de s’en sortir ou sa dernière demeure ressemblerait à un paradis sucré. 



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