JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 35 : Somebody that I used to know

2369 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/09/2023 21:06




Guns rentrait infructueux de son exploration de la capitale française. Il n’avait eu aucun mal à trouver des pistes et des traces du passage de manieurs de Stand, en particulier quand il avait donné la description de la jeune Joestar. Cependant, ils ne se trouvaient jamais deux jours au même endroit et il n’avait toujours pas pu identifier le garçon qui l’avait kidnappé. Pour l’instant, il devait se rendre au chevet de Monsieur Joestar dont l’état s’était grandement amélioré durant les derniers jours. 


Pour atteindre l’hôpital, il traversa une rue sombre peuplée de bennes à ordures et de rats qui se faufilaient entre les jambes des passants. Deux hommes se tenaient adossés à un mur tagué profitant de l’obscurité pour dissimuler leurs visages. L’un était petit et fin avec un air de fouine et l’autre - qui semblait être le leader du duo - était un véritable colosse à l’air balourd et menaçant. Ils avancèrent d’un pas hors de la pénombre pour bloquer la ruelle au majordome. Leurs regards étaient menaçant et transperçaient Guns de part en part. Le géant s’approcha en sortant un revolver de sa poche dont le chrome scintilla grâce aux quelques rayons de lumières sporadiques qui arrivaient à trouver leur chemin à travers l’obscurité.


Grande silhouette : Monté, dépêche-toi de sortir ton arme. Je t’ai déjà expliqué que si on était deux, c’était pour menacer le passant à deux, pas pour avoir un boulet à côté qui fait de la figuration !


Visiblement, le plus petit s’appelait Monté et son acolyte n’était pas assez fin pour ne pas l’appeler par son prénom devant une potentielle victime. Guns devait cacher le sourire que cette incompétence lui provoquait.


Monté : Désolé Carlo, j-j’ai encore oublié !! 


Il fouilla ses poches dans tous les sens et sortit en tremblotant un canif. Il manqua de le faire tomber plusieurs fois et le tendit vers le majordome avec un air vaguement menaçant. Il n’avait visiblement pas conscience que lui aussi avait laissé échapper le nom de son complice.

 

Carlo : Écoute, le rosbif. Tu vas gentiment nous donner tout ce que tu as de valeur sur toi et si t’as d' la chance, on te laissera partir avec ton calbut’.


Guns : Ecoutez-moi bien, je ne suis pas vraiment d’humeur à jouer avec vous donc je vais vous demander, s’il vous plaît, de vous décaler et de me laisser passer. 


Le colosse fit un pas en arrière comme médusé par la réaction de sa victime. Il devait sûrement se demander comment un gringalet comme lui pouvait oser opposer la moindre résistance. Guns s’apprêtait à mettre les deux criminels hors d’état de nuire et préparait déjà son Stand lorsque les paroles du vieux Joseph Joestar lui revinrent en mémoire. Il fit alors disparaître son Love at First Sting dès que les réprimandes de son maître apparurent dans son esprit. 


Guns : Tsss…Très bien, je dois respecter les règles que Monsieur Joestar a posé. Je vais donc vous laisser du temps pour vous rétracter avant que je vous attaque. 


Il leva son index.


Guns : Ceci est la première sommation. Il vous en reste deux avant que je passe à l’action.


Carlo : Tu te prends pour qui, au juste ? Tu crois vraiment que tu peux faire quoi que ce soit face à nous, tu n’es même pas armé ! Hahaha !


Guns ignorait le discours de son adversaire et se contenta de lever son majeur qui vint s’ajouter à son index pour former le deuxième nombre de son compte à rebours sous les yeux toujours mêlés /de crainte et d’incompréhension de ses opposants.


Guns : Deuxième sommation. Il ne vous reste que peu de temps pour vous enfuir. 


Monté : C-Chef, il a l’air vraiment s-sûr de lui, mieux vaudrait partir pendant qu’on a encore le t-


Carlo : Tu vas pas me dire que tu crois sérieusement à son bluff ?! Ce mec est clairement en train de se pisser dessus juste à voir nos armes ! 


Guns : Dernière sommation.


 Le géant s’énerva tellement en entendant ces mots que son corps entier se mit à trembler comme si un séisme avait agité la ruelle. Chacun des muscles de son corps se contracta sous la force de sa rage. Ses veines gonflèrent et recouvrirent ses membres comme autant de craquelures le long d’une carapace prête à exploser.  


Carlo : Très bien !! Tu sais quoi ? Je vais te trouer, connard ! J’ai juste à te laisser pourrir par terre en te vidant de ton sang et te détrousser à ce m’ment là !! Je déteste ta gueule de richard ! Les mecs comme toi, j’aimerais tous vous voir crever, étouffés de dindes aux marrons !  


Il dégaina son pistolet avec rage et le dirigea vers sa future victime. Cependant, en un instant, sa cible avait disparu et ne restait devant lui que le mur sale de la ruelle. Il sentait un souffle glacé griffer la peau de son cou.


Guns : Tu me cherchais peut-être ? 


Le frêle acolyte du géant tenta de frapper vainement la silhouette qui venait d’apparaître. Elle se contenta d’un pas en arrière pour esquiver le coup hésitant. Le goliath se retourna et brandit son arme avec la hargne d’un animal blessé face à un chasseur. Il pressa la détente avant de se rendre compte que son pistolet était désormais dans les mains de son adversaire le faisant tournoyer autour de son doigt comme un vulgaire jouet. 


Guns : Un Misirlou 1994, calibre 9 mm… C’est du gâchis de mettre ce genre de bijou entre les mains d’incompétents. Je vais vous confisquer ça pour notre affrontement. Let’s fight like gentlemen !!


Au moment où il prononça sa dernière phrase, il fit une révérence et son Stand s’assit sur son dos, les jambes croisées en faisant tourner un parapluie autour de son doigt comme son manieur l’avait fait plus tôt avec l’arme. Les deux bandits se jetèrent comme un seul homme vers le majordome qui, après un pas décidé vers eux, disparut à nouveau. Les deux larrons percutèrent le mur dans un scène qui aurait pu sortir d’un cartoon. 


Monté : C-chef… Ce type est un monstre. On va jamais réussir à le toucher. Il vaut mieux qu’on s’en aille avant de se faire blesser…


Carlo : Tais-toi ! Si tu veux t’enfuir, fais-le mais je vais pas me faire avoir par ces tours de passe-passe à deux balles ! 


Les deux brigands se relevèrent et le plus petit se rua avec un courage insoupçonné vers le majordome.


Love at First Sting : CANNON SPIKE ! 


Son Stand s’interposa et lui asséna un violent coup de pied retourné l’envoyant vers son manieur. Le gentleman le rua de coups à une vitesse impressionnante en faisant jaillir des gerbes de sang. Il arma un dernier uppercut et lança avec rage un cri de guerre.


Guns : ROL-LING THUN-DEEEEEEEEEER ! 


Le pauvre brigand fut projeté à demi-vivant sur une benne à ordure renversée. Son sang imbibait les papiers journaux chiffonnés et les emballages usagés d’une teinte d’horreur. Le visage de celui qui l’avait frappé était recouvert de ce même sang qu’il observait couler. L’homme s’était grimé en loup avec son maquillage d’ocre. 


Le colosse, pourtant si sûr de lui, arborait maintenant un air horrifié comme s’il faisait face à la mort en personne. Il voulut fuir mais le démon apparut devant lui. Il sentit chacun de ses os se briser, chacun de ses vaisseaux éclatés, dans un requiem dont la violence des coups ne faisait que suivre le crescendo. 


Guns prenait de plus en plus de plaisir à chaque coup sentant sa force grandir grâce à son pouvoir. Il se sentait presque comme sur une borne d’arcade voyant les points de vie de son adversaire descendre et le sentiment de victoire peu à peu l’envahir. Il arma son dernier coup qui allait enfin mettre l’autre personnage au tapis. Cependant, il s’arrêta avant de finir son travail. Quelque chose était tombé de sa poche : une vieille photo abîmée où l’on pouvait voir lui et la jeune héritière Joestar jouer ensemble sur une borne.


***


C’était 3 ans plus tôt, le jeune majordome était agenouillé en train de soigner le genou de la petite Shizuka qui s’était blessée en jouant dans le jardin de la propriété. Il était en train de coller méticuleusement le petit pansement rose habituel. La petite fille semblait préoccupée. 


Guns : Qu’est-ce-qui vous arrive, Mademoiselle ? J’espère que je ne vous fais pas trop mal. Si vous voulez, je peux utiliser mon Stand pour calmer la douleur.

/

Shizuka : Non, ne t’inquiète pas, ça va ! Enfin…Guns…Je peux te poser une question ?


Guns : Bien sûr, Mademoiselle, faites donc. 


Shizuka : Le sang que tu as sur ta joue, c’est encore quelqu’un que tu as puni ?


Il avait commis une nouvelle faute. Il n’aurait pas dû laisser cette trace apparaître aux yeux de la fille de Monsieur Joestar. Il s’empressa de l’essuyer.


Guns : Je suis désolé. Je vous prie d’éviter de faire part à votre père de cette erreur de ma part.


Shizuka : Je veux pas que tu continues de faire mal aux gens comme ça ! T’es un gentil, tu es pas censé taper les autres comme les méchants…


Guns : Mademoiselle, je me contente simplement de protéger votre père et sa propriété contre les “méchants”. C’est mon rôle en tant que serviteur. 


Shizuka : Hum…D’accord…


Le majordome s’apprêtait à se relever pour quitter la pièce quand la petite fille lui tira la manche avec hésitation.


Shizuka : Tu pourrais peut-être essayer de leur faire moins mal…Par exemple, leur faire des petits bobos et pas des gros. Je veux pas que quelqu’un subisse la même chose que nous après l’accident d’Eve…


Guns : Je…Je suis désolé, Mademoiselle mais c’est ma mission et, sauf si je reçois un ordre direct le contredisant, je ne peux pas…


Shizuka : Alors c’est un ordre ! Sois plus gentil avec les autres ! 


Elle avait parlé avec un ton ferme et assuré que personne n’aurait pu anticiper de la part d’une fille de son âge. Guns était totalement ébahi mais tentait vainement de garder son impassibilité habituelle. Quand la fille réalisa comment elle lui avait parlé, elle prit un air désolée.


Shizuka : S’il te plaît… ?


Guns reprit ses esprits et prit un petit sourire en coin malicieux. 


Guns : Très bien alors. Si c’est un ordre, je suppose que je suis obligé de le respecter. Je respecterai vos désirs, Mademoiselle.


Shizuka : Arrête de m’appeler comme ça ! Appelle-moi, Shizuka ! Papa ne veut plus qu’on m’appelle Jojo…


Le majordome hésita une seconde puis hocha la tête en signe d’approbation. 


Guns : Bon, maintenant que vous êtes à nouveau d’aplomb, vous voulez faire une nouvelle partie de 3rd Strike


Shizuka : C’est nul ! C’est toujours toi qui gagne ! 


Guns : C’est pour ça qu’il faut vous entraîner davantage, Mademoiselle Shizuka. 


Shizuka : Hey ! C’est pas ce qu’on avait dit ! 


***


Il ramassa la photo et la fixa pendant une petite seconde avant de la ranger dans sa poche. 


Guns : Excusez-moi, Mademoiselle Shizuka. J’ai encore perdu mon sang-froid aujourd’hui. Vous avez tant fait pour moi et je n’ai pas été à la hauteur. 


Il reposa le corps de son opposant et fouilla dans sa veste où il trouva un carnet abîmé qui recensait les différentes exactions commises par les deux bandits dont principalement des braquages. Une page l’intéressa cependant beaucoup plus. Elle portait une image de Shizuka avec une prime écrite au marqueur rouge au-dessus mais surtout, à ses côtés, se trouvait un mystérieux homme. Le nom d’ “Adam” était précisé. Cette nuit n’aurait pas été inutile. Il avait enfin un prénom et un visage pour retrouver ce kidnappeur. Il pouvait progresser dans ses investigations. 


Le majordome devait régler un autre problème pour l’instant. Il enfonça un “dard d’échec” dans le cou de chacun des deux voleurs, leur faisant oublier la totalité du combat et leur défaite face au manieur. Il composa le numéro de la police et tomba sur un agent à la voix bourrue. 


Agent : Que puis-je faire pour vous, Monsieur ? 


Guns : Bonjour, c’était pour signaler deux personnes blessées dans la rue Séchan. Visiblement, un règlement de compte. Ils semblent avoir été frappés par au moins une dizaine de personnes. 


Agent : On envoie une patrouille tout de suite mais vous ne nous avez pas déjà appelé un autre jour ? Je crois reconnaître votre voix. 


Guns : Disons simplement que je me trouve souvent au mauvais endroit au mauvais moment.


Agent : Très bien, ne bougez surtout pas, je…


Avant que son interlocuteur finisse, il jeta le téléphone à terre et l’écrasa nonchalamment avec sa chaussure. Ses pensées étaient ailleurs. 


Guns : Peu importe où vous êtes et qui vous retient prisonnière, je viendrai vous sauver, Mademoiselle Shizuka. 


Il mit la main sur la poche contenant la photo et fit quelques pas avant de se fondre dans l’ombre. 



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