JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 29 : Check the Rhythm (Partie 1)

1516 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/07/2023 21:03





Shizuka courut à toute vitesse vers la voiture en tirant par le bras son acolyte médusé. Il fallait fuir cet endroit le plus vite possible. Adam la dirigea du doigt vers le véhicule invisible et ils ouvrirent brusquement la portière pour monter dans la panique. Le voile d’invisibilité disparaissait lentement comme de la peinture dégoulinant le long d’une toile trempée. Adam tourna le contact et le moteur se mit à rugir mais s’arrêta d’un seul coup. Il retenta mais le véhicule ne voulait pas avancer d’un seul mètre. 


Adam : Saloperie !! Tu vas démarrer, oui !


Shizuka : Laisse-moi essayer !


Ils descendirent de la Mystery Machine et Shizuka utilisa à nouveau sa capacité juste au cas où. Une horde de sauvages était en train de surgir du hangar, criant comme des animaux enragés. Parmi les cris, on distinguait cependant les légers tintements désaccordés de clochettes qu’ils portaient tous aux poignets. Les deux protagonistes ne pouvaient pas communiquer mais ils les remarquèrent en même temps et se demandaient intérieurement à quoi elle pouvait bien servir.


La ville qui constituait le territoire de “Quest” était relativement classique de la proche banlieue parisienne : beaucoup de barres d’immeubles très imposantes aux façades délavées, quelques aires de jeu abandonnées et de frêles arbres que l’hiver avait décharnés. Ils rentrèrent dans un des grands bâtiments et se cachèrent dans le hall d’entrée, derrière les escaliers. La tension était insoutenable. Ils ne pouvaient pas communiquer et ne pouvaient qu’attendre, agenouillés dans le froid et dans la peur.


Membre de Quest : Va fouiller le bâtiment de gauche, je m’occupe de celui-ci. Ils n’ont pas pu partir bien loin !


C’était un homme chétif au look très extravagant qui gardait la main constamment crispé sur son couteau pour se rassurer. Son air déterminé n’était qu’une façade et il n’était visiblement pas prêt à affronter un ennemi, manieur ou non. Il donnait vainement des coups de canif devant lui pour tenter de toucher quelque chose. Les grelots attachés à son poignet sonnaient à chacun de ses coups, ajoutant au ridicule de la scène. Light Butterfly n’était certes pas rendu invisible par Shizuka mais ce sbire ne semblait pas le moins du monde posséder un Stand. Le papillon sortit de sa cachette, arma sa poing et frappa dans le visage du caïd qui n’eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait.


Adam utilisa son Stand pour faire signe à Jojo de s’approcher du corps inerte du sbire. Le français le fouilla et découvrit un révolver dans la poche de son blouson. Il se releva doucement pour ne pas faire de bruit. Soudain, le bras de l’homme à terre s’anima et la lame du couteau traça une entaille légère sur sa joue. 


Des gouttes tombaient, quittant la plaie, une par une, à rythme régulier, comme un métronome, battant la mesure. Était-il encore conscient ? Il l’avait pourtant frappé de toutes ses forces. Aucun humain ne pouvait encaisser une telle attaque. Cependant, quand il regarda mieux les mouvements de son mystérieux ennemi, ils n’avaient plus rien d’humain. Ils étaient réguliers et saccadés comme ceux d’un automate qui se contenterait d’agiter mécaniquement son bras de droite à gauche en faisant sonner son grelot. 


Il appuya sur le bouton d’appel de l’ascenseur. La petite musique d’attente normalement insouciante paniquait la jeune manieuse agenouillée dans le coin de la pièce, toujours cachée sous ses ailes. Contre un ennemi capable de repérer le moindre son, tout bruit devenait une menace. Ils s’engouffrèrent tous les deux dans l’ascenseur et Shizuka put relâcher son pouvoir.


Shizuka : Tu es fou ! Pourquoi tu nous as fait prendre cet ascenseur ? Il va nous repérer !


Adam : Calme-toi. Il a sûrement déjà repéré l’impact de mon poing ou même le bruit du corps qui est tombé au sol. Il doit déjà se douter que l’on est dans ce bâtiment. Ce qui m’intéresse le plus, c’est sa capacité. Le mec de tout à l’heure n’était clairement pas dans son état normal !


Shizuka : C’est peut-être un pouvoir de contrôle physique comme la dernière fille qu’on a affrontée !


Adam : Ca ne me paraît pas très crédible… S’il avait vraiment pu pleinement le contrôler, il aurait tenté de me transpercer le ventre directement ou au moins de me blesser la jambe.Vu la distance entre nous, il n’aurait eu aucun mal à me tuer. S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison…


Adam semblait être totalement perdu dans ses pensées. Shizuka, quant à elle, ne pouvait pas détourner le regard de la poche du pantalon où le français avait glissé le revolver qu’il avait subtilisé à son assaillant.


Shizuka : Dis, Adam…T-tu veux vraiment l’utiliser… Enfin, je veux dire, même si on fait face à des méchants ultra dangereux… on peut pas se permettre de les tuer, si…?


Adam : Je n’ai jamais tué qui que ce soit. Parmi les p’tits délinquants, c’est surtout des menaces que l’on met jamais à exécution. Ça pourrait être des jouets que ça ne ferait aucune différence mais, aujourd’hui,  il en va de notre vie. On est en territoire hostile. Il faut qu’on utilise tous les moyens à notre disposition…même si je n’ai vraiment pas envie d’en arriver là non plus…


Shizuka voulait lui faire confiance mais les armes à feu lui avaient déjà causé tant de mal. Elle ne pouvait pas se résoudre à voir Adam se plier à ce genre de bassesse. Elle savait bien qu’ils étaient face à des mafieux mais est-ce-qu’il fallait s’abaisser à leur niveau ? Faire comme leur chef et tirer sur un homme au sol, gisant dans son propre sang et suppliant pour sa vie ? 


Shizuka : On va monter jusqu’à où comme ça ? 


Adam : Dernier étage. On va monter sur le toit. 


Shizuka : Hein ? Mais pourquoi ? 


Adam : C’est simple. Nos deux Stands peuvent planer sur des courtes distances donc on va se la jouer Batman et voler d’immeuble en immeuble. On finira par atteindre celui où se trouve l’appartement qu' on cherche ! 


Shizuka : T-t’es sûr de toi, Adam… ? Je suis pas sûr de pouvoir le faire honnêtement…


Adam : Jojo, tu t’avoues vaincue alors ? Tu avoues que tu es encore une enfant qui n’a pas sa place au sein de cette bataille ? Pas de souci, je te ramène à ton père directement et je continue tout seu-


Shizuka : Très bien, t’as réussi à m’énerver ! Maintenant je serais prête à sauter de la Tour Eiffel si tu me défiais ! 


Adam : Là je reconnais mon acolyte totalement irresponsable préféré ! 


Ils se tapèrent dans la main comme pour conclure un pari. Cependant, les deux masquaient leurs inquiétudes derrière un sourire de façade. Ils étaient dos au mur comme ils ne l'avaient jamais encore été. Il avait l’impression de traverser une jungle sauvage dans laquelle une bête féroce pouvait se jeter à leur gorge à tout moment. Tout à coup, l’ascenseur s’arrêta. Ils étaient arrivés à destination. 


Adam : Enfin !! Bon on va réutiliser Achtung Baby pour se rendre invisible et on met le plan à exécution. Hein,  pourquoi la porte ne s’ouvre pas ?


Il s’approcha de l’entrée de la cage d’acier et commença à utiliser la force de son Stand pour écarter les deux portes métalliques.


Shizuka : Euh Adam…


Adam : Attends Jojo, tu vois bien que j’essaye de décoincer cette foutue porte, parbleu ! 


Shizuka : Normalement, dans un ascenseur, les chiffres lumineux sont les étages que l’on a pas encore atteints, pas vrai ?


Adam : Ça dépend du modèle mais je suppose que oui ça doit marcher comme ça…mais pourquoi tu me poses la question maintenant, nom de nom ?! 


Shizuka : Si on est au dernier étage, pourquoi il y a toujours des chiffres d’allumés…?


Adam : Et si on est pas au dernier étage, pourquoi l’ascenseur s’est arrêté ? Oh putain… Jojo !! Accroche-toi à moi vite ! 


Tout à coup, la musique de l’ascenseur se rejoua et il tomba en chute libre à une vitesse vertigineuse. Les cœurs des deux compagnons bondirent dans leur poitrine. Bien qu’il cherchait déjà une solution pour s’en sortir, Adam ne pouvait s’empêcher de culpabiliser d’avoir emporté Shizuka dans un tel enfer.



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