JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 28 : A Tribe called "Quest" (Partie 2)

1931 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/07/2023 21:04

Shizuka : Un camion de glace, sérieusement ? T’aurais pas pu prendre quelque chose de moins ridicule ?


Adam : Écoute, j’ai déjà passé une demi-heure à trafiquer la radio et il m’a proposé que des modèles encore plus voyants. J’ai même eu une espèce de camionnette qui passe dans les villes pour promouvoir les cirques ! Donc la prochaine fois, si notre chère princesse veut transformer notre camping-car en joli petit carrosse, elle évitera de faire une grasse matinée !


Shizuka : Tu ne m’as toujours pas dit où on allait et pourquoi on a si besoin d’être aussi discret… Tu penses que la Passione est à nos trousses ?


Adam : Ce n’est pas elle qui m’inquiète...En réalité, j’ai reçu un nouvel appel de Vizioz.


Shizuka : Hein quoi ? Comment il t’a contacté cette fois-ci ? Et il t’a dit quoi ?!


Adam : Un homme m’a bousculé dans la rue et, avant que je puisse voir son visage, il avait glissé un nouveau talkie-walkie dans ma poche. Ensuite, la même voix que la dernière fois en est sortie et m’a conseillé d’aller fouiller l’ancien appartement de la folle aux chewing-gums. Apparemment, on pourrait y trouver pas mal d’indices sur le boss.


Shizuka : Mais c’est incroyable !! En plus, si c’est directement Vizioz qui te l’a dit, il y a peu de chance que la mafia soit déjà au cour-


Adam : L’appartement se trouve sur le territoire des Quest. C’est pour cela que l’on doit être très prudent.


Shizuka : Les Quest ? Qu’est-ce-que c’est, un gang ?


Adam : c’est un groupe mafieux avec beaucoup moins d’influence que la Passione mais qui est tellement dangereux et imprévisible que même la mafia italienne n’a pas réussi à les asservir. Leur boss s’appelle Job Fashek mais il se fait appeler “Le Chef d’Orchestre”.


Shizuka : Quel nom super nase !!


Adam : C’est clair, j’ai vraiment du mal à comprendre comment il se fait respecter par ses hommes avec un pseudonyme aussi ridicule !


Shizuka était toujours étonnée de la capacité extraordinaire d’Adam de passer d’une mine grave au rire mais elle trouvait cet aspect de sa personnalité presque inspirant. La plupart des adultes disent que les enfants sont lunatiques. Est-ce-que ça voulait dire qu’Adam était plus un enfant qu’elle ?


Adam : Il n’empêche que son groupe m’effraie un peu. Même quand j’étais ado et que je passais de gang en gang, j’évitais toujours le plus possible de m’en approcher. Son Stand, même s’il n’a clairement pas la réputation de celui du boss, a l’air extrêmement puissant.


Adam sentit la crainte que sa description inspirait dans les yeux de Shizuka et reprit son sourire inconscient habituel.


Adam : Mais…ne t’inquiète pas ! Ton Achtung Baby et mon Light Butterfly ne vont faire qu’une bouchée de lui ! 


Shizuka : J’espère…Tu as une idée de la nature de son Stand ? Y’a bien eu un traître à son groupe qui l’a révélé ou un survivant à un de ses combats, non ?


Adam : Hum…A vrai dire, il semble tellement cruel que peu d’ex-membres osent le trahir. Tout ce que j’ai pu savoir de lui était son obsession pour l’argent qui lui vaut le surnom de “Paycheck”. 


Shizuka s’étira, sortit une DS de sa poche et fixa l’écran longuement, comme si les quelques pixels qui s’éteignaient et se rallumaient à répétition pouvaient apporter une réponse à l’énigme qui s’imposait à eux. 


Shizuka : Donc on a deux hypothèses : soit la musique, soit l’argent…Hum…S’il s’agit de la musique, mon Achtung Baby permet de nous rendre plus discret. Cela devrait suffir pour nous protéger de lui, non ?


Adam : Je suppose qu’on l’a déjà informé des capacités de nos Stands. Cette fois-ci, l’effet de surprise ne marchera pas. Je pense que l’idéal serait d’attaquer vite et fort si on se sent menacé. On laissera la finesse pour une prochaine fois.


Shizuka prit une expression colérique et réagit au quart de tour comme si Adam venait de l’insulter.


Shizuka : Écoute, Adam ! Si tu doutes encore de mes capacités après le dernier combat, je te signale que…


Adam : Chut ! On arrive ! On va se garer à côté de cet entrepôt. J’entends du bruit… On va profiter de l’obscurité pour se cacher. 


Shizuka : J’utilise quand même mon pouvoir sur “Mystery”? 


Adam : Oui mais comme je t’avais dit, laisse le moteur tourner. Achtung baby cachera le bruit mais mon Butterfly sentira les mouvements de gaz du pot d’échappement. Fais le vite, le bruit vient de cet entrepôt !


Shizuka s’exécuta et le voile de ténèbres nocturne recouvrit le véhicule aux couleurs chatoyantes, qui ne devint bientôt plus qu’un vague souvenir et quelques mouvements d’air incohérents. Ils se rendirent eux aussi invisibles et se mirent proche de la grande entrée du hangar d’où s’échappaient des cris inhumains d’une foule enragée. Cependant, au-dessus des hurlements, une voix joueuse se faufilait à travers la cohue sonore.


Job : Mon cher McFerrin, voilà la dernière question qui va décider du sort de ta petite tête. Honnêtement, vu que je t’aime bien, je te propose une question facile. 


McFerrin ne tremblait pas malgré la douleur. Il fixait le boss avec un regard empli de défi et de détermination que rien ne semblait pouvoir faire tressaillir, galvanisé par sa victoire à la dernière question.


Job : C’est très simple, dis moi…de quelle couleur est mon sang ? 


Le brouhaha s’éteignit d’un seul coup et toute l’assistance semblait terrifiée par les mots que leur chef venait de prononcer. La lueur qui brillait jusque-là dans les yeux de l’homme au sol, vacillait désormais comme une flamme face à une bourrasque.


Job : Et bien alors, où est passé ta détermination ? C’est pourtant simple : tu as bien dû entendre les rumeurs à ce sujet. Au moins quelques indices. Allez, partage-nous tes petites découvertes personnelles ! Tout le monde t’attend ! 


McFerrin n’arrivait pas à articuler un seul mot. Il était perdant dans tous les cas. S’il donnait la réponse, il se ferait sûrement tuer à la sortie de l’entrepôt ou même traquer toute sa vie par les membres du gang pour avoir osé trahir l’identité du boss. 


Job : Comme c’est dommage, il semblerait que notre cher candidat ait perdu sa langue. Il est donc venu le moment de passer à la triste pénalité que je suis obligé de lui infliger pour son abandon. Bon, les gars, comptez avec moi !


McFerrin : Non, je vous en prie…arrêtez…


Job : 3…2…


C’était donc la fin. Chacune des secondes lui semblait plus longue que la précédente. Il cherchait une phrase, un mot, un son, quoi que ce soit qui pourrait lui sauver la vie. 


Job : 1…


McFerrin : Non, écoute… c’était pour ma fille ! 


Job baissa le revolver avec un air interrogateur et laissa l’accuser continuer sa supplique.


McFerrin : Ma fille…elle est malade…j’avais besoin de cet argent pour payer son traitement…je te rembourserai, je te le jure !


Job : Ta fille… Elle est vraiment malade ? Tu me jures que c’est la vérité ?! Si tu me mens, tu me le paieras très cher…


McFerrin : Non…elle est atteinte d’une leucémie…les frais d'hôpitaux sont normalement couverts mais le cancérologue est un des meilleurs du pays et demande des suppléments…


Job lui tourna le dos en prenant un air grave en total décalage avec le bouffon sadique qui se tenait à la même place quelques minutes avant. Il s’adressa à des membres de Quest se trouvant sur la scène.


Job : Emmenez-le, vous prendrez tous les frais d'hôpital de lui et de sa fille directement sur mon argent personnel…


Les deux hommes qui l’avaient emporté sur scène ramenèrent McFerrin qui poussait des gémissements de douleur à cause de ses blessures. Shizuka et Adam, depuis leur cachette, poussèrent un soupir de soulagement inaudible. Le Chef d’Orchestre connu pour sa cruauté semblait capable de pitié. Pendant ce temps, le bras droit du boss s’avança vers son chef avec un visage teinté d’incompréhension. 


Bras droit : Tu as perdu la raison, Job ? Qu’est-ce-qui te prend d’abandonner le spectacle comme ça ? Tu vas décevoir tout le clan si tu ne leur montre rien !


Job : Ah justement mon très cher bras droit, mon très cher Bryn ! Justement, j’ai préparé une autre représentation juste pour toi. J’espère qu’elle te plaira ! 


Bryn : Job, qu’est-ce-que tu racontes, je ne com-


Job : CHECK THE RHYTHM ! 


Un Stand formé d’un unique long ruban entoura le boss comme une écharpe. Ce ruban était en fait une sorte de piano dont les touches semblaient parfaitement fonctionnelles malgré leur flexibilité et leur légèreté proche de la soie. Son Check the Rhythm, comme il semblait l’appeler, ne donnait, par son apparence en tout cas, aucun signe du danger et de la peur qu’il semblait provoquer. Cependant, son aspect ne fut rassurant que pour une courte durée quand une dizaine des membres furent abattus par son mystérieux pouvoir d’une balle dans la tête.


Achtung Baby : A-Adam…Qu’est-ce-qui se passe ?


Light Butterfly : Sois discrète, on va se faire repérer ! 


Bryn : Job, tu as perdu la raison ! Explique-moi pourquoi tu les as tous abattus ?!


Job se retourna vers lui avec le regard amusé et pointa le canon de son arme vers le regard terrifié de son bras droit.


Job : Bryn… depuis combien de temps montes-tu cette rébellion contre moi ? 1 an ? 5 ans ? 10 ans ? 


Bryn : Q-qu’est-ce-que tu racontes ?! Je connais tes fichus mots de passe ! Hold The Line, Just, Another Day, It was…


L’instant suivant, le crâne de Bryn fut perforé par une balle et le corps s’effondra comme celui de ses complices comploteurs.


Job : Les mots n’avaient aucune importance, Bryn…C’est le rythme de la phrase qui en avait. J’ai toujours trouvé que tu manquais cruellement de fibres musicales de toute façon. 


La foule restante s’exclama “Mort aux traîtres” tous en choeur avec une détermination proche de l’obsession avant de se taire pour laisser leur chef parler. 


Job : Mon cher bras droit semble avoir oublié que j’ai des oreilles partout. Absolument partout. Deux autres invités peuvent le confirmer, n’est-ce-pas…Shizuka et Adam, c’est bien ça ?


Adam restait sans voix. Il avait pris toutes les précautions possibles et imaginables. Comment pouvait-il les avoir quand même repéré ? Son Stand augmentait-il son ouïe ? Annulait-il les effets de celui de Shizuka ? Adam était, pour une des premières fois de sa vie, totalement terrifié. Shizuka, derrière son voile invisible, était moins horrifiée par la phrase de Job que par le silence de son partenaire. 



Laisser un commentaire ?