JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 24 : Sick in Love

1894 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/06/2023 21:13




Infirmière : Hey ! Bonamassa, attends-moi ! On a encore le temps, notre pause déjeuner finit dans une demi-heure ! 


Ce fut la première voix qu’entendit Iz en se réveillant. Il souleva péniblement ses paupières et tourna la tête pour regarder où il se trouvait. C’était une chambre d’hôpital tout ce qu’il y avait de plus classique : une vieille télé accrochée au mur, une table de chevet avec un vase posé dessus dont les fleurs étaient presque totalement fanées. Le jeune garçon baissa la tête pour voir l’état dans lequel son dernier combat avait mis son corps. Il était recouvert de bandages et portait un plâtre à la jambe droite et au bras gauche qui était visiblement les parties de son corps qui avaient subi les plus lourds dégâts. Il lui était impossible de se déplacer et sa minerve rendait même les plus faibles mouvements de tête extrêmement douloureux. Il en profita pour se concentrer sur les voix venant du couloir.


Infirmière : Docteur, bonjour, justement je vous cherchais ! Vous ressortez de la chambre de la petite Katy, c’est bien ça ?


Docteur : Oui, exactement et tout me fait dire qu’elle nous ment.


Infirmière : Elle…nous ment ? Qu’est-ce-que vous voulez dire ?


Docteur : Elle nous a promis qu’elle ne consommait de la drogue sous aucune forme. Cependant, quand elle le disait, on pouvait lire l’anxiété dans ses yeux. Sa paupière tremblait et sa pupille se contractait. Je pense qu’elle n’osait pas aborder le sujet devant sa mère qui était à son chevet. Vous lui ferez une prise de sang pour identifier la drogue qu’elle consomme régulièrement.


Infirmière : Euh…bien sûr, Docteur !! 


Iz entendit ensuite des pas décidés passer devant sa porte avant de s’éloigner certainement vers le bout du couloir. Il n’avait pas tout compris à la conversation mais continua d’écouter les deux infirmières. 


Infirmière : Tu ne trouves pas le nouveau chirurgien très étrange ?


Bonamassa : Tu plaisantes ! C’est un des chirurgiens les plus connus au monde ! Il est venu directement du Japon dans notre petite clinique pour nous aider. En plus de ça, jusqu’à présent, il a toujours donné le bon diagnostic avant de faire le moindre examen. J’ai l’impression de travailler sous les ordres du Dr. House !


Infirmière : Quand même, être sous ses ordres m’inquiète un peu…Je préférais Madame Ronette…


Bonamassa : Tu n’es pas là depuis aussi longtemps que moi. Je t’assure qu’elle pouvait être encore plus bizarre que ce nouveau médecin !  Bon, c’est pas tout ça mais je retourne m’occuper de la petite Katy. À tout à l’heure, chérie ! 


Visiblement, le nouveau médecin ne faisait pas l’unanimité parmi ses collègues. Il avait un peu de mal à comprendre ce qui posait problème. Peu importait la personnalité du médecin, tant qu’il était compétent dans son travail. Les adultes s’attardent beaucoup sur les détails et les apparences. C’est pour cela qu’ils sont aussi lâches et ennuyeux. Il fut tiré de ses pensées par de nouveaux bruits de pas qui se dirigeaient vers sa chambre. La personne ne prit même pas la peine de toquer à la porte et l'ouvrit doucement sans faire un bruit. Il ne semblait pas précautionneux bien au contraire mais son habileté semblait à elle seule empêcher la porte de grincer.


Docteur : Bonjour, Monsieur… Jones, c’est bien cela ? 


Le docteur s’assit sur une chaise en verre à la droite du jeune garçon. Il croisa les jambes et sortit une barre chocolatée de la poche de sa blouse. Étrangement, malgré la distance qui la séparait de sa bouche et le masque qui recouvrait le bas de son visage, Iz avait l’impression que la longueur de la sucrerie se réduisait à vue d'œil. 


Iz : Hum, oui c’est bien ça…


Docteur : C’est l’héroïne. 


Iz : E-excusez-moi ?


Docteur : Vous avez entendu notre conversation avec les infirmières sur cette “Katy”, n’est-ce-pas ? Il est marqué dans votre dossier médical que votre ouïe est très bonne voire exceptionnelle. 


Iz : Où voulez-vous en venir, exactement ?


Docteur : Et bien, c’est très simple. Cette fille Katy consomme de l’héroïne, un dérivé de la morphine, par intraveineuse. Je l’ai déduit en constatant les traces d’injection sur son bras et en cherchant le quartier où elle habitait. Il est connu comme lieu de rendez-vous pour tous les trafiquants d’héroïnes.


Iz : Mais…si vous le saviez, pourquoi l’avoir caché aux infirmières ? 


Docteur : C’est très simple. Connais-tu le serment d'Hippocrate, mon très cher ami ? 


Le jeune garçon hocha légèrement la tête.


Docteur : Une locution latine que l’on rapproche souvent de ce serment est “Primum Non Nocere” ce qui signifie “premièrement, ne pas nuire”. Un médecin n’aurait donc en aucun cas le droit de, consciemment en tout cas, détériorer la santé d’un de ses patients. Je n’ai jamais vraiment compris cette position extrême. Si jamais je dois faire du mal à une personne pour en sauver un million, mon acte est-il vraiment immoral ? La logique mathématique ne nous intime pas de le faire ? 


Pendant qu’il prononçait sa dernière phrase, l’homme en blouse prit un bout de chocolat qu’il écrasa entre ses doigts et fit tomber les miettes au sol. 


Docteur : Dans mon pays d’origine, avant la guerre, l’Empereur avait fait ouvrir “l’unité 731” dont le but était de concevoir des armes bactériologiques notamment en étudiant l’effet de diverses maladies sur les prisonniers de guerre. Bien entendu, tous les pays ont condamné l’inhumanité de ces essais mais cela n’a pas empêché les Etats-Unis de s’emparer des résultats pour leurs propres expériences en garantissant l’impunité des coupables. La fin justifie-t-elle les moyens ? Ces données obtenues de façon inhumaine devaient-elles servir la médecine pour sauver les malades ou doit-on se bander les yeux devant ces horreurs ? Je n’ai malheureusement pas la réponse à cette question. 


Iz ressentait un mélange d’émotions contradictoires devant le discours du médecin. D’une part stimulé par sa réflexion et l’impertinence de ses conclusions et d’autre part, terrifié par la désinvolture avec laquelle il parlait de telles horreurs.


Docteur : Je n’ai donc pas révélé l’information à mes infirmières pour les “entraîner” en quelque sorte. Je veux tester leur compétence et voir si elles finissent par atteindre les mêmes conclusions que moi. Bien sûr, cela pourrait entraîner un retard des traitements adaptés pour le patient mais cet entraînement pourrait bien en sauver des dizaines d’autres. 


Il arrêta son monologue et quitta sa chaise. Il leva l’index de sa main droite, semblant indiquer quelque chose du regard.


Docteur : Peux-tu le voir ? 


Il attendit quelques secondes devant les yeux médusés de l’adolescent.


Docteur : Visiblement non, si je m'arrête à ta réaction. Tu aurais déjà repéré mon Stand qui se balade partout sur ton corps si tu avais été un manieur. 


Iz : Votre quoi ? 


Docteur : Exactement. Si je te disais que je peux te donner un pouvoir qui peut te permettre de venir à bout de tous les obstacles sur ton chemin, est-ce-que tu serais intéressé ?


Iz : Bien sûr. Je ferai tout pour sauver Shizuka des griffes de ce monstre.


Docteur : Très bien, très bien…


Il sortit une seringue de sa blouse dans laquelle se trouvaient de fines particules grisâtres qui flottaient dans un liquide incolore. Le docteur fixa son contenu en donnant une pichenette pour le remuer. 


Iz : Q-qu’est-ce-que c’est ?


Docteur : Une flèche. Enfin, plus précisément, des microparticules de celle-ci en suspension dans du plasma sanguin. Cette méthode permet d’obtenir en moyenne un Stand 12,5% plus puissant mais augmente les chances de décès de 7,2 % d’après mes propres expérimentations.


Lorsque le mot “décès” fut prononcé, le cœur d’Iz se serra dans sa poitrine. Cependant, il ne devait pas trembler de peur. Le ciel lui avait donné une occasion de se racheter de son échec et il devait absolument la saisir. La seringue s’approcha de son bras. Il tressaillit. La courbe électronique du cardiographe devint une ligne et le fameux long “bip” se fit entendre. 


Docteur : Visiblement, tu ne faisais pas partie des élus… 


Il n’était plus tout à fait conscient mais il crut apercevoir une larme briller dans les yeux du mystérieux médecin.


Infirmière : Bonamassa, tu entends ça ? Il y a un arrêt cardiaque dans la chambre 12 ! C’est celle où le nouveau chirurgien est rentré !


Bonamassa : Tu es sûre ? Je n’entends rien !!


Les deux infirmières coururent jusqu’à la porte et l’ouvrirent avec violence. A l’intérieur, pourtant, tout avait l’air d’aller bien. Le docteur était au chevet du patient et les battements de son cœur étaient réguliers.


Infirmière : Q-quoi ? Il n’est pas en arrêt cardiaque ?


Docteur : Bien sûr que non, mademoiselle, pourquoi cette question ? Cependant, je suis content que vous soyez arrivés, j’ai renversé le vase qui se trouvait sur la table de chevet et comme vous pouvez le constater, des éclats m’ont transpercé la main. Si vous pouviez m’apporter du désinfectant, du sparadrap, des compresses et une pince pour pouvoir arranger ça…


La main droite du docteur était effectivement ensanglantée et percée de trois grands éclats de verre. En réalité, le scénario qui s’était déroulé sous ses yeux était tout autre. Il avait d'abord pensé d’abord le garçon mort suite à l’injection mais, en réalité, son pouvoir s’était éveillé. Le plâtre à la jambe d’Iz était devenu progressivement transparent et avait fini par se briser d’un seul coup comme du verre. Ses éclats avaient volé jusqu’au visage du docteur comme pour défendre le manieur. Par réflexe, il s’était protégé avec sa main expliquant sa blessure. Il s’était ensuite dépêché de maquiller la scène du crime en brisant le vase sur la table de chevet.


Infirmière : Mais j’étais pourtant sûre et certaine d’avoir entendu le bruit de l’électrocardiogramme…


Docteur : Vous avez dû entendre le bruit du vase se briser et mal l’interpréter. Vous me semblez fatiguée. Pourquoi ne pas prendre un petit jour de congé ?


Infirmière : Comment osez-vous…


Bonamassa : Oh ! Excusez-la docteur ! Elle est très à cran en ce moment à cause de la fatigue justement, ne lui en tenez pas rigueur. Nous vous apportons tout cela tout de suite, monsieur Wu !  





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