JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 25 : Starless

1799 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/06/2023 21:13




Quelques jours plus tôt, Mista était enfin de retour de France après avoir arpenté le pays plusieurs jours pour remplir les missions que le boss lui avait confiées. Il était exténué, exténué par tous les efforts investis pour honorer ses engagements, bien sûr, mais aussi par l’inquiétude qu’il sentait dans la voix de son supérieur et ami. Il traversa le couloir de leur quartier général, un grand manoir plongé dans l’obscurité qui rappelait presque les quartiers d’un vampire, isolé dans un château lugubre. Giorno était là. Comme d’habitude, il regardait la fenêtre avec un regard vide. Les cheveux dorés qui lui tombaient sur les épaules étaient les derniers signes de vie dans la pièce sombre. 


Mista : Salut, Giorno, je suis rentré de…


Giorno : Alors, tu as accompli les missions que je t’ai confiées ? Elles étaient primordiales, tu sais.


Mista : J’ai réussi à mettre le vieux hors d’état de nuire sans le tuer. C’était pas facile vu son âge mais mes Pistols ont assuré comme d’habitude !!


Mista serra le poing devant son visage et arbora un grand sourire pour montrer la fierté d’avoir gagné son combat contre Adam. Malgré la joie de son ami, le visage du jeune boss de la Passione restait impassible et le ton de sa voix monocorde.


Giorno : Personne ne t’a repéré ? Il ne faut que l’on puisse remonter jusqu’à l’organisation. Toute la fondation Speedwagon doit être à la recherche du coupable.


Le jeune homme ne sentait plus une once de vie dans la voix de son ami. C’était le chœur des voix de la mafia qui résonnait dans chacun de ses mots. Le Giorno qu’il avait connu existait-il encore ou avait-il disparu derrière le boss ? 


Mista : Hum…J’ai rencontré une petite frappe française qui semblait connaître la Passione. Je pensais m’en être débarrassé avec mon Stand et qu’il allait mourir de ses blessures…mais d’après les dernières informations que mes éclaireurs ont pu obtenir…J’ai envoyé la jeune Thorogood et, si c’est pas suffisant, j’ai aussi lancé l’autre folle de “A-Ha” à leur poursuite…


Giorno : Ils vont chercher à en apprendre plus sur l’organisation et sur moi… Précise leur bien de les empêcher d’obtenir quelque information que ce soit. Il faut absolument que je reste dans l’ombre le plus possible…


Mista : Et c’est pour ça que tu m’envoies faire le sale boulot !


Ces paroles lui avaient échappé. Il craignait la réaction du jeune blond qui lui faisait face et qui gardait un regard toujours aussi glacial.


Giorno : Écoute-moi bien, Mista, il faut que je reste caché. Il en va de la survie de l’organisation tout entière. J’espère que tu me comprends. Tu sais très bien que je ne te ferais pas prendre de risques inutiles.


Mista : Mais je ne sais toujours pas pourquoi tu m’as demandé de tirer sur ce type ! Je suis ton bras droit ! Tu es censé tout me dire ! Et puis, ce p’tit que j’ai affronté qui parlait de la tortue, il…


Giorno : De la tortue ? 


Mista répondit d’un long silence terrifiant.


Giorno : Tu veux dire que ce satané Polnareff m’a aussi TRAHI ! 


Il donna un coup de poing sur son bureau avec toute la force que lui permettait son Stand. Tout ce qui était sur le meuble en bois décolla dans les airs et retomba vite au sol. Un cadre atterrit, face contre terre. 


Mista : Giorno, je ne te reconnais plus…Tu sais très bien que Polnareff ne te trahira jamais. Il garde précieusement la flèche dans son Stand depuis presque 10 ans…même en sachant qui était ton père…


Mista remarqua que la main de Giorno tremblait. Le jeune boss s’avança vers Mista puis se pencha pour ramasser le cadre qui était tombé. C’était une photo qui datait de 2001, la fameuse année où il était devenu boss. Elle représentait les membres de son groupe de l’époque. La vitre de protection avait été fissurée par la force de l’impact. Giorno avait l’impression que les yeux de son ancien lieutenant le jugeait. Une larme perlait sur ses joues pendant qu’il parlait à l’homme de l’image.


Giorno : Je suis désolé, Bucciarati…C’est simplement que cette place de boss…me fait perdre la tête…J’ai peur de devenir comme lui…


Il se tenait la tête comme souffrant d’une terrible migraine. Mista ressentait un mélange de sentiments contraires face à ce spectacle : de la pitié devant la souffrance de son ami et de la crainte devant ce qu’il semblait lentement devenir. 


Giorno : On va devoir éliminer ces gêneurs au plus vite. Envoie aussi à leur trousse les Quest et le chef d’orchestre.


Le visage de Mista se décomposa quand Giorno prononça ses mots. Comme si, on avait prononcé le nom du diable en personne.


Mista : T’as perdu la tête ? Tu sais très bien que la Quest est totalement incontrôlable ! Bien qu’ils soient italiens comme nous, ils n’ont aucune volonté de se plier à la Passione. On a réussi à obtenir la paix mais leur confier une mission, c’est du suicide ! 


Giorno : Calme-toi, Mista. Leur leader, le “chef d'orchestre”, n’a d’intérêt que pour l’argent. Tant qu’on le paye assez, il fera ce qu’on lui demande. De plus, il sait pertinemment qu’il n’a aucune chance face à mon Stand même s’il en ignore la nature exacte. 


Mista : Je suis quand même persuadé que c’est une mauvaise idée mais c’est toi le boss !


Mista quitta la pièce avec plus de questions qu’il en avait en entrant et descendit les grands escaliers en bois grinçants du manoir. Il entra dans la cuisine et commanda un plat de tripes à la sauce tomate pour lui. Ses Pistols plongèrent dans le plat et se retrouvèrent couverts de sauce tomate comme des porcelets s’amusant en barbotant dans la boue. Pendant que son Stand s’amusait, il s’asseya sur un vieux canapé poussiéreux. Avant qu’il n’ait pu profiter de son repos bien mérité, un bruit de grattement se fit entendre sur le côté droit du meuble. Le bras droit du boss se pencha et vit la tortue à la clé dorsale tenter de péniblement monter à ses côtés. Il l’attrapa à deux mains et le déposa doucement sur le canapé. La silhouette entourée d’une aura pâle du français émergea de la gemme rouge. 


Polnareff : Le comportement de Giorno m’inquiète de plus en plus…Je crains qu’il ne soit pas capable de résister à l’emprise de son père. 


Mista : J’ai confiance en lui. Les responsabilités ont beau lui monter à la tête, je suis certain qu’il restera toujours aussi droit. Je sais que son sens de la justice le mènera sur la bonne voie.


Polnareff : J’ai aussi vu l’esprit des Joestar en lui, sinon, je ne lui aurais jamais laissé la flèche où j’aurais directement contacté la fondation Speedwagon mais je m’inquiète de plus en plus…


Mista : Vous n’avez pas à être inquiet. Tout ce qu’on peut faire, c’est de lui faire confiance et de remplir ses missions. D’ailleurs, j’ai affronté un gosse d’à peu près 20 ans à Paris qui cherchait des infos sur vous. Il avait à peu près la même couleur de cheveux que vous... J’espère que vous n’avez pas d’ennemi à votre poursuite. Après, qui pourrait bien vouloir chercher des noises à une tortue franchement ? Vous pouvez même pas tenir un flingue.


Le jeune italien explosa de rire sans remarquer l’air décontenancé de son interlocuteur. 


Mista : Bon, j’ai même pas le temps de faire la sieste. Je dois repartir directement pour Gênes. Apparemment, un groupe dissident s’est mis à vendre de la drogue pour arrondir leur fin de mois. Je vais donc en refroidir quelques uns pour calmer leurs ardeurs.


L’italien avait regagné son sourire malicieux. Ses Pistols dansaient à côté de lui, tout excités par leurs futures batailles et remis sur pieds par leur bon repas. Ils opéraient un véritable ballet aérien qui ne manquait pas d’amuser leur manieur. Mista posa son assiette quasiment terminée sur un meuble alors que le spectre aux cheveux argentés observait avec intérêt les déplacements du plat.


Polnareff : Avant de partir, Mista, je pourrais goûter à ton assiette ? De ce que je vois d’ici, ça a l’air vraiment bon, je…


Mista : Je suis désolé mais je ne suis pas sûr que les tripes soient bonnes pour les tortues, Monsieur Polnareff. Je dois y aller sinon je vais rater le train !


Mista fila en courant jusqu’à la porte et la claqua en repartant, créant un énorme courant d’air à travers le manoir. Pendant ce temps, le héros français souriait.


Polnareff : Quel sale gosse mais bon, j’ai appris à l’apprécier avec les années…


Il rentra dans la tortue et s’asseya sur le canapé. Il ne pouvait pas bouger ses jambes, il peinait donc à se soulever avec ses bras comme le Lieutenant Dan dans Forrest Gump. Il sortit un téléphone portable en soulevant un des coussins de son siège et commença à composer le numéro.


Polnareff : Allo Batya. J’ai une mission à te confier. Pourrais-tu surveiller un jeune homme qui prétend être mon fils, du nom d’“Adam”? Je ne peux pas être certain qu’il s’agisse de lui mais il aurait à peu près l’âge décrit aujourd’hui. Même si la chance est infime, ça vaut le coup d’essayer de le protéger vu que Mista et la mafia semblent être à ses trousses. 


Batya : Entendu, Monsieur Polnareff. Je m’en occupe. Je vous rappelle dès que j’ai des informations. 


Un bip se fit entendre et la communication se coupa.


Polnareff : Visiblement, la capacité à se créer des problèmes est héréditaire... J’espère simplement que je pourrais le revoir sain et sauf. J’ai déjà tellement perdu pendant ma vie…



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