JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 5 : Achtung Baby, l’Ange Déchu (Partie 2)

1346 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/01/2023 21:09




La porte céda après le troisième coup du géant qui allait surgir dans la pièce. Le colosse prit un petit sac qui pendait à sa ceinture et en tira une poudre blanche qu’il faisait ruisseler dans le creux de sa main. Il en jeta dans toute la pièce, les fines particules retombèrent lentement vers le sol. 

Depuis le placard, cachée, la jeune Joestar comprit alors, à travers le léger interstice entre les deux portes, la stratégie de son opposant : “De la farine ! Il s’en sert pour essayer de me localiser malgré mon pouvoir. Ils sont au courant de l’existence des stands et des capacités du mien, ce ne sont pas des kidnappeurs ordinaires !”. L’homme s’approcha du placard pour vérifier son contenu, ce qui permit à la fillette de mieux le distinguer. Il portait un masque marqué d’un énorme œil unique en son centre qui semblait percer l’âme de quiconque le regardait et un pistolet se balançait à sa ceinture.

Shizuka avait la respiration qui s’accélérait à tel point que les ailes de son stand peinaient à masquer le son de son ressac pulmonaire.


Le cyclope ouvrit le placard avec violence en armant son bras, prêt à projeter une poignée de farine et découvrir la jeune fille agenouillée, tremblant de peur. Cependant, comme un animal à bout de souffle devant un prédateur sur le point de le dévorer, l’instinct de survie enfoui au plus profond d’elle se réveilla dans un ultime sursaut. Elle ne donna qu’un coup, un seul et unique coup. Le bras de son Stand percuta le menton du Polyphème aveuglé par un ennemi invisible et l’envoya percuter le mur avec violence dans une gerbe de liquide rouge. Elle se leva et se précipita en dehors de son abri pour voir le visage de son agresseur, découvert par le coup asséné. 


Shizuka : C-C’est impossible...Qu-Qu’est-ce-que c’est ce truc ? 


La créature qui se tenait devant elle n’avait rien d’humain. Son corps tentait de le mimer mais son visage était lisse comme une figurine dont on aurait oublié de peindre le visage. Elle fit un pas de plus et se frotta les yeux pour être sûre de ce qu’ils avaient vu. À ce moment précis, le corps était devenu une simple peinture placée à l’endroit précis où était le corps plus tôt. C’était comme s’il n’avait jamais été qu’une illusion d’optique, une chimère née de la perspective. 


Shizuka : Il possède un stand lui aussi ? Mais j’ai entendu une centaine de pas ! Il n’y a aucune raison que celui-là en particulier soit un manieur et les autres non. Comment je peux échapper à cent manieurs entraînés avec mon Achtung Baby


La peinture du kidnappeur se mit soudain à se déplacer et fila vers le mur opposé au regard de la silhouette invisible. Ses mouvements ressemblaient à ceux d’un insecte rampant fuyant le danger sur les murs d’une maison. En un clin d'œil, un de ses bras sembla se décoller du mur et pointa son arme vers la jeune fille. Il mitrailla des balles de peintures au hasard dans la salle en espérant toucher sa cible, recouvrant les murs de tâches colorées. Étrangement, bien qu’il n’avait pas de visage, l’ennemi semblait affecté par l’invisibilité de sa cible. Les tirs devenaient de plus en plus durs à parer et le sang ruisselait le long de ses bras et des ailes de son stand.

Le dessin de son ennemi filait d’un bout à l’autre de la pièce et tirait à un rythme effréné créant un véritable dôme de balles autour de la fillette. L’Ange fut recouvert de peinture multicolore à chaque impact, le rendant peu à peu visible. Les ailes du stand protégeaient la manieuse des assauts mais pour combien de temps ? 


Shizuka : Si je ne trouve pas très vite une solution pour m’échapper ou pour le vaincre, cette salle sera le dernier endroit que je pourrais voir ! 


La jeune Shizuka était depuis sa plus tendre enfance une élève surdouée qui réussissait dans tous les domaines qu’elle entreprenait. À l’âge de 11 ans, elle avait déjà sauté 2 classes et possédait un Q.I. estimé à 135. Elle excellait en piano, violon, équitation, basket, patinage artistique et pratiquait l’escrime en compétition. Elle connaissait 150 décimales de Pi. Son père lui avait même appris les rudiments de l’Onde dont il était le maître le plus puissant encore en vie. Cependant, elle savait que toutes ses qualités qui lui donnaient le statut de “génie” dans les discussions mondaines n’avaient aucun intérêt lors d’un combat comme celui-ci. Un combat à mort. Qu’est-ce-qui décidait du vainqueur ? La force ? L’intelligence ? La chance ? Le destin ? Ces questions lui traversaient l’esprit pendant qu’elle suivait du regard les attaques de l’ennemi. 

Elle finit par fermer les yeux. Tout était plus calme les yeux fermés. Elle ne sentait presque plus les impacts des balles contre les ailes de Achtung Baby. En fait, elle ne ressentait plus du tout quelconque forme de douleur. Elle allait simplement s’endormir en fermant les yeux. L’écrivain français Montaigne dans ses Essais expliquait, en prenant en exemple un évanouissement qu’il avait eu après une chute à cheval, que la mort n’avait rien de terrible et n’avait pas à être crainte davantage que le sommeil. Un long sommeil, rien de plus.


 Mais... quelque chose clochait. Elle ne sentait vraiment plus aucun impact comme si l’ennemi avait arrêté de tirer. Était-il à court de munitions ? C’est alors qu’une étincelle embrasa son esprit. Elle avait enfin tout compris. Le visage. Le stand. Le manieur. Les tirs. Tout. S’il n’avait pas de visage, ce n’était pas simplement la matérialisation physique de son Stand : c’était la preuve qu’il n’était pas un manieur mais le Stand lui-même. Son déclencheur était le clignement des yeux. Quand elle s’était frottée les yeux, elle lui avait laissé l’occasion de se transformer en peinture et lorsqu’elle les avait ouverts, elle lui avait permis de transformer à nouveau une partie de son corps en matière tangible et en volume. Ses paupières étant actuellement closes, le stand était donc condamné à rester à l’état de peinture sans pouvoir tirer jusqu’à sa prochaine ouverture. Un grand sourire se dessina sur le visage de la jeune combattante. Elle ne savait pas si elle avait compris tout ça par sa force, son intellect, sa chance ou si c’était sa destinée de triompher. La seule chose dont elle était sûre, c’était qu’elle avait enfin gagné.  




Nom du Stand : ???

Nom du manieur : ???


Ce Stand apparaît sous la forme de clones sans visage dont le nombre n’est pas déterminé. Il semble être pensé pour mimer au mieux les propriétés d’un humain pour tromper sa cible. Bien qu’il n'ait pas de visage, il semble quand même capable de voir, d’entendre et de sentir. Chaque clone peut se transformer en peinture lorsqu’une personne ferme les yeux devant lui et doit attendre que cette même personne ouvre les yeux à nouveau pour se matérialiser sous une forme en trois dimensions. Il est obligé de rester entièrement en peinture pour pouvoir se déplacer sur les murs et s’il sort une partie de son corps, il est donc condamné à attendre le prochain clignement pour se déplacer à nouveau. La perspective semble également jouer un rôle dans l’utilisation du pouvoir mais il n’est pas encore clair. 



Laisser un commentaire ?