JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 4 : Achtung Baby, l’Ange Déchu (Partie 1)

1560 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/01/2023 21:00




Shizuka : P-papa, non...C-Comment ça a pu se p-passer ? 


La fillette était agenouillée dans la mare de sang entourant le corps de son père qui venait de s'écrouler, frappé par trois balles. Les larmes qui coulaient de ses joues éclaircissaient brièvement les limbes ocres du Styx. La mort n’a rien de l’épique des films hollywoodiens : un bruit sourd, une odeur de souffre, un frisson glaçant, un voile rouge devant les yeux et un goût amer qui brûle la gorge. 

La légende vivante n’avait pu entendre que le tonnerre des coups de feu percer le ciel bleu parisien. Sa première pensée n’avait pas été de la peur mais de l’inquiétude pour sa jeune fille qui allait assister à ce terrible spectacle. Elle qui avait été bercée par les récits de son père terrassant des demi-dieux anciens quasiment invincibles allait le voir succomber par une misérable arme humaine. 

À côté, le majordome était horrifié. “Comment tout ceci a pu se produire ? J’avais pourtant tout fait pour le dissuader de voyager pour mener lui-même la mission ! J’avais géré ce voyage de l’aéroport jusqu’à l’hôtel en vérifiant qu’il n’y avait aucun traître parmi tous les membres du person…"

Un doute le traversa. Il se jeta sur le chauffeur de taxi et lui planta le dard de mensonge de son stand.


Guns : Es-tu de mèche avec celui qui a fait ÇA ?!


Chauffeur : Évidemment que non, j-je…


Avant de pouvoir finir sa phrase, l’homme se retrouva couvert de pustules brûlantes qui le faisaient hurler dans une longue complainte mêlant douleur et panique. 


Guns : Mon dard de mensonge s’est activé… Je pensais que s'ils envoyaient un traître, ils se contenteraient d'envoyer un assassin… mais ils ont sûrement engagé ce chauffeur pour qu'il communique au tireur notre itinéraire, lui permettant de se positionner. J’ai fait une erreur, j’aurais dû utiliser le dard de mensonge et lui faire directement passer un interrogatoire. 


Les agents de la fondation s’activaient frénétiquement autour des trois silhouettes figées dans le temps. Deux médecins s’accroupirent devant le vieux Joestar pour vérifier son état et le stabiliser. Deux autres s’occupèrent de le soulever et de le monter à l’intérieur d’une ambulance. Leurs actions paraissaient comme une sombre mécanique, des rouages grinçants et sans émotion qui s’enroulent et déroulent la scène macabre. 


Agent Speedwagon : Monsieur, nous avons besoin de votre aide pour nous protéger contre d’éventuelles attaques ennemies sur le trajet jusqu’à l’hôpital. Nous avons des manieurs parmi nous mais leurs stands font pâles figures à côté du vôtre.


Guns : Mais je ne peux pas laisser la pauvre Shizuka toute seule… Bon sang...Laissez-moi quelques instants, j’arrive.


Le majordome avança calmement et se mit à genoux devant la petite qui regardait les événements se produire avec détachement, le regard vide, comme une protection de son âme face au carnaval funèbre qui se jouait devant elle. 


Guns : Écoutez, Mademoiselle Shizuka... Je sais que vous avez peur pour Monsieur Joestar, il compte aussi énormément pour moi, mais… Je vous assure que tout va bien aller...Vous savez...Votre père était un héros quand il était jeune, il n’aura aucun mal à survivre à quelques blessures...héhé. 


Il mimait un sourire et un air rassurant mais, au fond de lui, il savait que le vieil aventurier avait de réelles chances de ne pas survivre à cette péripétie. Une des balles lui avait vraisemblablement perforé le poumon droit et, si l’on pouvait se remettre de cette blessure à 20 ans, il n'en était pas de même à 90.


Shizu : G-Guns, tu pleures… ?


Guns : M-Mais non Mademoiselle Shizuka, voyons, vous savez très bien que votre bon majordome ne pleure jamais ! J-je suis désolé mais je vais devoir vous laisser pendant un petit moment pour m’occuper de Monsieur Joestar mais je serai vite de retour. Vous devrez rester quelque temps avec les gentils employés de la fondation. Ça vous va ?


Shizu : O-oui…


Agent : Monsieur, il va falloir y aller. Ne vous inquiétez pas, nous allons nous en occuper.


Guns : Mmmm... Très bien, allons-y. 


Le majordome passa la main sur sa joue pour sécher ses larmes et se releva, tournant le dos à la jeune Joestar. Elle se retrouvait seule, encore plus seule. Elle fut guidée vers une pièce sombre en sous-sol avec une minuscule fenêtre qui donnait au niveau du trottoir. Le mince filet de lumière vacillant éclairait péniblement le visage de la fillette. Elle restait là, apathique, à fixer les murs blancs aseptisés de la salle comme s' ils avaient des réponses à ses questions et à ses doutes. Devait-elle garder espoir, prier ou se résigner ? Son père adoptif était sa seule famille et elle avait l’impression d’avoir perdu sa boussole dans cette forêt immense. Elle n’était pas dupe et le petit rôle qu’avait tenté de jouer Guns ne s’était pas révélé très efficace. Il était aussi inquiet qu’elle. C’est dans ses moments de doute qu’elle repensait aux récits des exploits de son père et de celui de la mort de son compagnon. Sa mort l’avait d’abord dévasté mais, ensuite, il s’en était servi pour surmonter les épreuves et vaincre ses adversaires. Elle devait suivre cet exem…


??? : FOUILLEZ-MOI CE BÂTIMENT ET RETROUVEZ-MOI CETTE FILLE ! 


Une explosion venait de retentir au rez-de-chaussée et de résonner dans tout le bâtiment. Du sous-sol, elle ressemblait à un terrifiant séisme balayant tous les espoirs de Shizuka. Son enfer n’était pas terminé. Des dizaines de bruits s'enchaînèrent, des dizaines de voix hurlant des menaces, des dizaines de frissons traversant chacun de ses os.

Les pensées filèrent dans l’esprit de Shizuka. Il fallait agir vite, sécher ses larmes et trouver un moyen de s’en sortir. 

Des ailes angéliques se déployèrent derrière elle faisant tournoyer la poussière révélée par la faible lumière de la pièce. Les grains virevoltants mimaient la poussière d’une fée au regard triste mais décidé. 

La silhouette féminine de son stand se tenait derrière elle comme une grande présence rassurante. Ses longs cheveux disparaissaient progressivement plus l’on s’éloignait des racines jusqu’à devenir à peine perceptible. Elle portait dans la main un vieux pistolet à percussion muni de deux canons. L’arme possédait un éclat d’argent parfait où se reflétait la faible lumière de la fenêtre et une crosse en bois portant de magnifiques dorures se développant en une forêt de motifs végétaux. Les deux grandes ailes enlacèrent la fillette aux longs cheveux roses comme une mère qui embrasse son enfant. Peu à peu, sous les ailes, la forme de la manieuse s'évanouissait dans les ténèbres et le stand se recouvrit d’un voile d’invisibilité. 


La silhouette invisible ouvrit le placard qui se trouvait sur le bord de la salle pour chercher un objet qui pourrait lui être utile pour sa fuite. Elle trouva dans l’uniforme d’un employé un pass pour ouvrir toutes les portes du bâtiment. En plus de cela, elle avait toujours dans son sac un revolver factice et une bombe au poivre pour se défendre en cas d'agression. Cela ne lui permettrait certainement pas de gagner un affrontement face à l’un de ses ennemis, elle le savait très bien. L’essentiel était de gagner du temps pour pouvoir fuir : elle avait beau ne pas avoir le sang des Joestar coulant dans ses veines, leur technique secrète n’avait aucun secret pour Shizuka !  


C’est alors que des pas se firent entendre dans le couloir et qu’elle entendit quelqu’un en train de donner des coups pour défoncer la porte. Il fallait agir vite pour être la plus discrète possible afin de s’en sortir et de faire payer ceux qui avaient tiré sur son père.







Nom du Stand : Achtung Baby』(アクトン・ベイビー)

Nom du manieur : Shizuka Joestar


“Achtung Baby” a la capacité de rendre invisible lui et son manieur en le recouvrant avec ses ailes. Il peut également rendre des objets ou des éléments autour de lui invisible en les touchant. En tirant avec son arme, elle peut créer une explosion qui ne fait aucun dégât aux objets autour mais rend invisible tout ce qui est à l’intérieur de l’onde de choc. Le stand étouffe en partie les sons provoqués directement par le corps du manieur (respiration, battements du cœur, bruits de pas…) et par les objets rendus invisibles. Si une personne rendue invisible possède un Stand, il ne sera néanmoins pas rendu invisible . Il devra donc faire très attention lorsqu’il passe à l'assaut.



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