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Chapitre 3 : Chapitre II - Sauvetage - 2ème partie
Catégorie: T
Dernière mise à jour 05/01/2011 15:41
- Je voudrais que tu fermes les yeux, d’accord bonhomme ?
Jake sourit au garçon pour le mettre en confiance. Il ne pouvait pas lui demander de regarder. Une fois que l’enfant s’exécuta, sous le regard attentionnée de la jeune femme, il incisa avec délicatesse la gorge de la petite fille. La jeune femme lui tendit l’écharpe avec laquelle elle s’était faite un garrot.
- Essayez… de contenir le sang avec ceci, après. Là, il faut que… vous réussissiez à pénétrer les pailles…
- Oui, j’ai comprit, ne vous fatiguez pas.
Jake ne relevait pas les yeux de la petite. Il avait déjà pratiqué des premiers soins, même peut-être un bouche à bouche. Il avait déjà vu des gens se faire tirer dessus et croyez moi qu’il savait se servir d’une arme. Mais cisailler le coup d’une enfant… Cependant, il ne le montrait. Il était concentré, tout en sachant que tous les enfants ne le quittaient pas des yeux, ainsi que les deux jeunes femmes. Il savait qu’il tenait la vie d’une petite fille entre ses mains… Il s’exécuta ensuite avec extrêmement de délicatesse et lorsqu’il eut finit, il s’assit sur la banquette à côté. Le garçon qui tenait la tête de la petite ouvrit les yeux et regarda Jake avec insistance.
- Souffle.
Jake releva de grands yeux vers la femme blonde.
- Il faut que tu souffles…
- Dans les pailles ?
- Vite…
Jake se releva et s’exécuta. Elle lui fit un signe de tête pour lui signifier que c’était bon. Jake sourit de soulagement, alors que la petite fille rouvrait les yeux. Elle regardait dans le vague devant elle, et Jake fit signe à l’enfant qui l’avait aidé de s’occuper d’elle et de le prévenir si jamais elle bougeait de trop. Jake se dirigea alors vers l’avant du car et commença à porter le corps du chauffeur pour le transporter sur une banquette. Il emprunta par la suite une lampe torche à l’un des enfants et il sortit pour dégager la biche qui s’était prise dans les roues du car. Quelques minutes plus tard, il revint, les mains pleines de sang et s’assit à la place du conducteur. Il regarda dans le rétroviseur et vit que la jeune femme derrière lui avait fermé les yeux, une main posée sur sa cuisse, là où elle était blessée. Il voyait sa poitrine se soulever doucement à chaque respiration.
- Votre petite amie a l’air plutôt mal en point…
- Oh, ce n’est pas ma petite amie…
- Vous avez déjà conduit un car ?
- J’étais dans le transport routier…
Sa réponse suffit à rassurer la jeune femme et elle s’installa plus confortablement. Jake démarra alors le bus après avoir prévenu les enfants de se rasseoir et d’attacher leurs ceintures. La fatigue commençait à se faire sentir, ses yeux commençaient à se fermer, mais il savait qu’il avait la responsabilité de toutes les personnes présentes dans le bus. Heureusement, ils n’étaient pas si loin de Jericho et bientôt ils voyaient les premières maisons appartenant à la ville.
Pendant ce temps, à Jericho, la panique s’était faite sentir sans interruption depuis que la bombe avait explosé. Les gens étaient inquiets pour leurs proches, mais aussi pour leurs enfants qui ne revenaient pas de leur sortie scolaire. La panique grandissait et l’instinct de survie prenait le dessus sur la solidarité. Les gens se ruaient vers les magasins pour remplir leur stock de nourriture ou bien ils se battaient devant la pompe à essence. On était presque face à une révolte. Le maire, Johnston Green, le père de Jake, tentait tant bien que mal de calmer ses citoyens alors que son rival, Gray Anderson (qui convoitait son poste de maire) avait échoué. Les rangers avaient allumé des projecteurs pour éclairer la foule, puisque les maigres lumières de la rue ne suffisaient pas.
Puis, d’un coup, le moteur d’un véhicule se fit entendre, au loin, on voyait briller les phares d’un bus scolaire. Tous les habitants attendirent l’arrivée du bus près d’eux comme un miracle, personne ne semblait y croire réellement. A peine le bus arrêté, Jake descendit du bus et demanda de l’aide. Une jeune femme rousse se dirigea vers lui, elle avait ses cheveux attachés en un chignon et elle portait une blouse de médecin.
- April ! Vite, à l’intérieur, une petite fille a besoin de soins et…
- Ça va aller, Jake.
Elle était suivit d’une seconde femme rousse, plus âgée, les cheveux plus courts, plus petites, elle avait le visage déformé par l’inquiétude et elle se jeta dans les bras de son fils.
- Jake, j’étais si inquiète !
- Je suis là, maman, c’est finit.
Il entoura sa mère de ses bras. Il chercha ensuite rapidement des yeux son père, qui le fixait avec insistance et libération. Au loin, on entendait les sirènes de plusieurs ambulances. Jake desserra l’étreinte avec sa mère, les parents inquiets arrivaient en masse vers la porte du car. Jake rentra alors dans le bus et incita les enfants à descendre calmement un à un. Les parents retrouvaient leurs enfants soulagés, ils les serraient dans leurs bras, près à ne plus les quitter. Deux infirmiers évacuèrent la petite fille et l’emmenèrent dans une ambulance accompagnée de ses parents. Ensuite, deux hommes sortirent la jeune femme blonde, Jake récupéra son sac et suivit les hommes jusqu’à l’ambulance. April, la femme de son frère, arriva derrière lui en épaulant l’autre jeune femme.
- Gail, pourriez vous emmener Heather avec vous à l’hôpital ?
Jake se tourna vers la jeune femme brune, Heather, et il lui sourit doucement.
- Enchanté.
La jeune femme lui renvoya son sourire.
- De même.
- Jake, tu vas aller avec ta mère, aussi.
- Non, je prend l’ambulance avec… cette jeune femme.
April le regarda avec suspicion. Un infirmier était en train d’inspecter la blessure de la jeune femme. April n’insista pas et aida Heather à monter dans la voiture de Gail, la mère de Jake, un peu plus loin. L’infirmier tira une drôle de tête alors Jake se rapprocha de lui et regarda la blessure.
- April… April… April !
La jeune femme revint en courant et regarda les deux hommes avec interrogation. Jake releva les yeux de la blessure alors que l’autre homme était en train de faire un garrot. Gray Anderson arrivait lui aussi près de l’ambulance.
- Il faut partir tout de suite. C’est une blessure par balle.
- Que se passe-t-il ?
April commença à s’agiter. L’infirmier quitta l’arrière du véhicule et se dirigea vers l’avant pour s’asseoir derrière le volant.
- Cette fille s’est faite tirer dessus ! ?
Gray regardait la jeune femme avec suspicion et crainte.
- Elle est peut-être dangereuse…
Il s’avança vers elle en la pointant du doigt, Jake le repoussa en posant sa main sur son épaule. Jake était tout aussi surpris que lui, mais il n’était pas aussi inquiet. Gray semblait prêt à la laisser mourir par peur qu’elle ne soit pas du bon côté.
- Pour l’instant, elle a besoin de soin.
- Fais moi voir son sac, voyons qui elle est, vu dans quel condition nous nous trouvons, nous ne pouvons pas prendre de risque !
- Mais que veux-tu trouver dans son sac ?
Gray saisit le sac à main que tenait encore Jake et il fouilla dedans sans perdre de temps. A l’intérieur de l’ambulance, April poussait Jake à se dépêcher de monter à l’intérieur. Gray écarquilla les yeux et sortit quelque chose du sac.
- Une arme !
L’expression qui déformait le visage de Gray se forma sur celui d’April et de Jake, et de toutes les personnes qui avaient suivis la discussion. Un homme assez âgé, à la silhouette d’un gros nounours, avec de la barbe blanche comme le père Noël et un air sage arriva derrière Gray et regarda l’arme avec attention. Il prit le sac des mains de Gray et le tendit à Jake en lui faisant signe de monter à l’intérieur de l’ambulance. Jake hocha la tête en signe de compréhension et il fut aider d’April pour grimper à l’intérieur du véhicule. Puis Johnston Green prit l’arme et posa la main sur l’épaule de Gray.
- Nous verrons cela plus tard.
Jake ferma les portières de l’ambulance après ces mots et il s’assit près d’April. Elle sortait une seringue et un produit que Jake ne prit pas la peine de retenir le nom. Le sac de la jeune blonde traînait à côté de lui. Il le prit sur ses genoux et commença à chercher à l’intérieur. Il trouva un vieux portefeuille qu’il ouvrit, et à l’intérieur, il trouva une carte d’identité.
- Pie Lullaby Rogers…
Il lut son prénom à voix haute pour il ne sait quelle raison, et de toute évidence, personne ne l’avait écouté. Elle avait 23 ans, elle vivait à Denver. Il fit tourner la carte d’identité plusieurs entre ses doigts et ses yeux se posèrent sur le visage de la jeune femme.