A new world

Jake était assis sur un brancard dans le couloir de la clinique. Il semblait à la fois exténué mais également impatient. April passa dans le couloir, il se leva et tenta de la suivre, elle se retourna, s’arrêtant net dans sa course, il faillit lui rentrer dedans.

- Jake, tu retournes te reposer.
- Mais je ne peux pas ! Je suis dans un couloir, tout le monde n’arrête pas de courir dans tous les sens.
- Alors rentre chez toi.
- Non. Est-ce que je peux aller la voir ?
- Personne n’en a le droit avant qu’elle ne se réveille. Tu sais quoi ? Je te donne le droit d’aller te dégourdir les pattes dehors.

Elle esquissa un dernier sourire avant de faire demi tour et de tourner à gauche au bout du couloir. Jake passa une main dans ses cheveux, il regarda ensuite la chambre à sa droite, on pouvait apercevoir l’intérieur grâce à une vitre. Personne n’avait pris la peine de fermer les stores. A l’intérieur, il y avait Pie L. Rogers, la femme qu’il avait secourut la veille et qui s’était faite tirer dessus, apparemment. Gray, méfiant, avait insisté pour que personne ne l’approche jusqu’à son réveil où il la bombarderait de question. Cela faisait déjà 10h qu’elle dormait, et Jake n’osait pas sortir parce qu’il voulait être là au moment où Gray poserait les questions. Une infirmière passa à côté de lui en le bousculant, suivit d’une femme qui avait l’air terriblement inquiète. Jake avait besoin de prendre l’air…
Lorsqu’il descendit sur le parking de l’hôpital, quelque chose le frappa immédiatement, comme si il y avait quelque chose dans l’air de nocif.  Il leva immédiatement les yeux au ciel. Des nuages le parsemaient à quelques endroits, des nuages grisâtres. Poussé par son instinct, il entreprit de monter l’échelle de secours pour aller sur le toit de l’hôpital. Arriver en haut fut rude, sa jambe lui faisait encore mal et il dû s’aider essentiellement de ses bras pour y parvenir. Une fois en haut, il regarda en direction de Denver. Un étrange brouillard s’élevait de l’ancienne ville et de gros nuages gris la recouvraient. Il redescendit en quatrième vitesse, il avait quelques notions en terme d’éléments illégaux, comme le nucléaire et les radiations que cela pouvait engendrer.
Une fois à l’intérieur de l’hôpital, il tomba nez à nez avec sa mère.

- Où cours-tu comme ça, Jake, tu ne devais pas te reposer ?
- Il faut que tu appelles papa par la radio et dis lui d’aller voir le nombre de place qu’il y a dans l’abri antiatomique de l’hotel de ville ! Je vais voir celui de l’hôpital !
- Mais de quoi tu parles ? !

Mais il n’eut pas le temps de répondre, il cherchait déjà April partout. Il la trouva devant une couveuse, occupé à saisir le pou d’un nouveau né sous le regard attentionné et inquiet de la mère.

- April, il faut que je te parle, vite !

Elle leva les yeux et le jaugea un instant. Elle lacha ses instruments et s’avança vers lui.

- Que se passe-t-il ?
- La pluie arrive.
- Et ?
- Elle risque d’amener les radiations de Denver ! Il faut aller voir l’abri antiatomique de l’hôpital, si il est encore opérationnel.

Elle hocha la tête d’un signe d’approbation et dit à la jeune mère qu’elle reviendrait dans quelques instants. Ils marchaient d’un pas rapide, et Jake tentait de ne pas penser à la douleur que cette course lui procurait.

- Il n’a pas fonctionner depuis un long moment, je ne suis pas sur qu’il soit toujours en état de marche…

Sur le chemin, ils prirent des lampes torches et April demanda à deux infirmiers de les suivre. C’est ainsi qu’ils débarquèrent dans l’abri, mais ce qu’ils trouvèrent étaient loin de leur convenir. Toutes sortes de choses étaient amassés, des tables, des chaises, des brancards. Jake demanda aux infirmiers d’essayer de dégager le maximum de chose pour avoir le plus de place possible et il remonta avec April. Elle semblait inquiète.

- On ne peut pas respirer, en bas, Jake, de plus, on dirait une porcherie, je ne peux pas mettre mes patients dans un tel endroit.
- On n’a pas le choix… Je vais essayer de trouver quelqu’un pour réparer la ventilation, elle avait l’air mal en point.

En passant devant une chambre, April s’arrêta d'un  coup et elle se dirigea dans la chambre. Jake, surprit, fit de même. Seulement, dans la chambre, il n’y avait personne. C'était la chambre de Pie.

- C’est pas vrai… Gray va piquer une colère.
- Je ne comprend pas comment elle a pu marcher… Bien que la balle n’est pas fait réellement engendrer de dégât puisqu’elle avait simplement traversé la chair, l’anti-douleur ne devait plus réellement faire effet…

Après ces mots, April fit demi tour et regarda dans le couloir.

- Jake, va chercher quelqu’un pour la ventilation, je vais tenter de la retrouver.
- Non, elle n’est pas la priorité. Occupe toi de tes patients, je vais chercher quelqu’un et je verrais après…
- D’accord…

April partit à droite dans le couloir en attrapant déjà son stéthoscope. Jake regarda le lit vide et le sac à main qu’il avait posé sur la chaise à côté, il y était toujours. Heureusement pour lui, il trouva un vieil ami de son père plutôt doué en mécanique à la sortie de l’hôpital. Il resta cependant un moment sur le parking, en se demandant si il devait la chercher ou non.

- C’est moi que tu cherches ?

Il fit volte face et découvrit la jeune femme blonde juste derrière lui, elle avait une paire de béquille à la main et un léger sourire aux lèvres. Jake la scruta un moment et plongea ses yeux dans les siens, se perdant dans les teintes vertes pastels. Il ne sut pourquoi, mais il ne put s’empêcher de sourire.

- On a des questions à vous poser…
- Oh, et quelle genre de question ?

Elle marqua une pause et cessa de sourire, elle regarada Jake avec suspicion. Puis un léger rictus apparut sur ses lèvres.

- Je vois.
- Heureusement pour vous, je crois que cela attendra. Vous avez réellement essayer de filer en douce ?
- Oui, mais en béquille, c’était plutôt moyen.

Jake sourit, mais elle resta impassible. Un homme barbu sortit de l’hopital et appela Jake.

- Jake ? Enchanté… Je crois qu’on vous appelle.

Jake se retourna et fit signe à l’homme qu’il arrivait.

- Enchanté, Pie.

La jeune femme hocha un sourcil quand elle entendit son prénom sortir de sa bouche, elle allait répliquer mais elle n’eut pas le temps.

- Nous sommes en état d’alerte, je vous demanderais de retourner à l’intérieur de l’hôpital et d’éviter de vous faire la belle.
- En état d’alerte ?
- Les radiations de Denver risque de nous tomber dessus avec la pluie qui arrive.

Son visage se déforma légèrement, et elle remit ses béquilles en place avant de se mettre en marche vers l’entrée de la clinique. Jake l’aida à grimper les quelques marches avant de se diriger vers l’escalier qui menait à l’abri, sachant que la jeune femme le suivait. Il descendit les escaliers, sans l’attendre puisque l’homme qui l’avait appelé ne cessait de se plaindre. Quand elle arriva en bas et qu’elle descendit les marches assez maladroitement, elle se cala contre un mur et tenta de remettre quelques mèches rebelles en place. Jake était assis devant le ventilateur, un tournevis à la main, et semblait tellement concentré qu’elle abandonna l’idée de se plaindre en lui faisant remarquer qu’il l’avait laissé descendre ces escaliers seule alors qu’elle avait deux béquilles à la main.  Quelques minutes plus tard, Heather faisait son entrée, elle aussi affublée d’une béquille. Elle marqua un temps d’arrêt en voyant la jeune femme blonde, on lui avait sûrement raconté l’histoire de l’arme. Elle alla ensuite voir Jake qui l’accueillit avec un sourire en coin.  Elle inspecta le système de ventilation sur lequel il travaillait.

- Salut.
- Salut... Il faut changer la courroie, celle d’une voiture des années 50 conviendrait et puis il faudrait…
- Ok… Tu sais quoi, tu vas prendre ma place.
 
Tout en se relevant, Jake lui servit un grand sourire et lui tendit son tournevis. Heather s’installa donc à sa place tout en conseillant l’homme avec lequel Jake faisait équipe quelques secondes plus tôt. Jake lança un regard vers Pie qui semblait observer, seule contre le mur, à quelques centimètres de la sortie. Elle avait croisé ses bras sur sa poitrine, alors que des frissons lui parcouraient le corps, frissons que même Jake pouvait percevoir d'où il était. Elle ne cessait de regarder les murs du fond de la pièce, tout en se pinçant la lèvre inférieur. Jake s’approcha d’elle en boitillant, et il posa une main sur son épaule. Elle sursauta, tout en manquant de tomber, il la rattrapa et la remit sur ses pieds tout en lui ramassant l’un de ses béquilles qui était tombée au sol.

- Ca va ?  
- C’est ici que l’on va devoir rester quand la pluie arrivera ?
- Oui. Il y a un problème ?

Elle sourit légèrement et passa une main dans ses cheveux.

- J’ai une légère tendance à la claustrophobie.