Is it love? Peter pov.

Chapitre 20 : Le passé de Peter

817 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/01/2024 09:35

Je ferme les yeux lorsque je remarque ses paupières closes et je l'entends sourire. Elle commence à psalmodier et je ressens immédiatement son énergie entrer en relation avec la mienne. C'est comme si nous étions dans une petite bulle de pouvoirs magiques. La sensation est similaire à celle de la transe mais avec une notion plus intime, je suppose que cela est dû à la relation avec mon histoire.

Des images de mon passé défilent dans ma tête, des épisodes heureux et d'autres plus noirs... Ma rencontre avec Lisabeth, ma rivalité avec mon frère Stelian, les heures de travail sur mon piano, les conflits avec mes parents si fiers de mon frère et indifférents à mon égard, la découverte de la trahison de Lisabeth avec Stelian, ma rencontre avec Viktor et son piège qui s'est refermé autour de moi, ma colère explosant contre mon frère,... Je sens Dehyan frémir du bout des doigts. Je ne suis pas fier de moi mais je me sens soulagé de pouvoir à mon tour partager mon passé avec elle. Sans filtres, elle apprend à me connaître. Je comprends à travers les scènes que je revis que le machiavélisme de Viktor a entraîné la tromperie de ma fiancée et aiguisé la fourberie de mon frère. Cela n'empêche la trahison mais mon ressentiment s'amoindrit. Je regarde mon passé avec acceptation. Je ne ressens ni fierté, ni honte, je suis comme je suis grâce à mon histoire et il est grand temps que je m'accepte ainsi. J'entends la voix de ma fée dans ma tête « es-tu prêt Peter ? Il y a quelqu'un qui aimerait te parler ». Je me sens prêt oui, je ne veux pas pardonner mais je suis prêt à écouter ce que l'on souhaite me dire. J'ouvre les yeux et je remarque immédiatement le visage de Dehyan, les yeux baignés de larmes et de chagrin. La voir pleurer pour moi m'émeut. La voir compatissante me rassure. Ce n'est pas du dégoût ou de la déception que je devine mais bien du soutien. Elle me désigne d'un signe de la tête une forme bleutée sur ma gauche. Tandis que je me concentre sur cet esprit, les traits se font plus précis et un hoquet de stupeur s'échappe de ma bouche, témoin de ma surprise. Cette personne venue à ma rencontre n'est autre que mon père...


Je me remémore les paroles de Dehyan : celui qui a eu le plus de regrets à ma disparition est mon père. Je ne m'y attendais pas. Il est plus âgé que dans mon souvenir. Ses grands yeux clairs emprunts de lassitude s'éclairent lorsqu'il me voit. Il tend sa main vers mon visage et tiens ma joue dans le creux de sa paume, je ressens une caresse aussi légère qu'un souffle sur mon visage. Une grosse larme coule le long de sa joue : « mon fils, Peter,... Tu es là ! » murmure-t-il. « Je t'ai tant cherché depuis ta disparition. Lorsque je suis mort j'ai continué à te suivre, à voir ton évolution. Mon pauvre fils tu as vécu bien des épreuves que je ne peux imaginer mais tu as réussi à te construire. Comme je suis fier de toi ». Un goût salé éveille mes papilles. Je me rends subitement compte que je suis en larme moi aussi. Il a fallu que je disparaisse, que je me transforme et que mon père décède pour pouvoir entendre ces mots. Inopinément je m'entends lui répondre : « je suis désolé papa. Je ne voulais pas partir comme ça, je ne voulais pas blesser Stelian. Je n'ai pas réfléchit, je me suis laisser consumer par la colère. ». Moi qui n'était pas prêt à pardonner me voilà en train de chercher l'absolution auprès de mon père. Mon père qui n'attend pas des excuses de ma part mais qui souhaite me transmettre son affection, une unique fois, tant que les pouvoirs de la fée le lui permettent. « Tu t'es construit une famille solide avec tes frères d'adoption mon fils. Votre relation est basée sur la confiance et l'entraide. Et je suis sûr que cette jeune fille vous aidera encore » ajoute il en désignant Dehyan. « Ta vie ne fait que commencer mon fils, profites-en encore et quand le temps de nos retrouvailles sera venu, nous pourrons encore parler de notre vie passée. » Je comprends que l'heure des adieux est arrivée. Je murmure un « merci » timide quand mon père me répond un « je t'aime fils » affirmé avant de disparaître aussi doucement qu'il était arrivé.

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