Is it love? Peter pov.

Nous sommes en 1873, Rosa, sa mère et moi sommes en route pour la Roumanie, dans la région transylvanienne, sur les traces de Viktor. Il semble préparer quelque chose, et nous allons essayer de déjouer ses plans.

Nous arrivons dans la ville de Sibiu, selon nos informations, Viktor s’intéresse de près à un jeune pianiste transylvanien. Il se produit, ce soir, au théâtre Sala Thalia et la matriarche a pu nous obtenir des places. Nous devons nous apprêter pour l’occasion, les concerts étant fréquentés par la bourgeoisie et la noblesse. La mère de Rosa nous fournit des corsets et cages à porter sous notre robe. Les robes sont magnifiques mais inconfortables. La mienne est bleu foncée avec des dentelles et des rubans dorés. Le col est échancré et laisse mes épaules nues. Le jupon descend jusqu’à mes chevilles en forme de cloche et cache mes bottines à lacet. La robe est magnifique, finement ouvragée et je me surprends à éprouver un certain plaisir à porter une tenue aussi splendide et à me rendre à ce concert. Je n’en oublie pas mon objectif premier qui est d’enquêter sur l’Originel, je me suis même munie d’une petite paire de jumelles pour pouvoir l’observer dans la salle. Nous nous installons sur les fauteuils et Rosa est aussi impatiente que moi, seule la matriarche reste impassible. Nous repérons Viktor sur un balcon, il est accompagné d’une superbe femme qui se pend à son bras et semble totalement envoûtée par le vampire.

Les lumières s’éteignent et le silence résonne dans la salle. Un jeune homme arrive sur scène et je me sens faillir. Bien que mon cœur ne batte plus, je le sens gonfler dans ma poitrine. Il a les cheveux noirs, avec des reflets légèrement bleutés. Ses traits sont fins et son teint clair. Grâce à mon excellente vision, je peux remarquer ses doigts longs et fins qui se dirigent vers les touches du piano. Je le comprends immédiatement, ce jeune pianiste, Peter Rakoczy est mon âme sœur, mon véritable amour. Rosa sent mon émoi et je remarque qu’elle me fixe intensément. Alors que j’allais lui expliquer, il fait résonner l’instrument et commence par une sonate. L’incroyable harmonie de ce morceau me captive et je me sens envoutée par sa musique. A tel point que sans que je le remarque, une larme coule le long de ma joue. Rosa s’adresse alors à moi : « ça va Dehyan ?

• C’est lui Rosa, c’est lui… »

Mon amie comprend immédiatement et dans un élan de surprise, elle retient un hoquet de surprise en mettant ses mains devant sa bouche et me prend la main. Elle se tourne ensuite à nouveau vers la scène et se concentre sur le jeune homme.

Un incroyable douceur émane de son être et je ressens sa concentration. Je suis transportée par sa musique et le concert se termine déjà. Peter salue la foule et je me plonge dans son regard émeraude. J’ai conscience que lui ne peut pas me voir à cette distance mais je remarque un tressaillement sur son visage et je me demande s’il ne m’a pas ressenti aussi. Je suis comme dans une bulle, complétement sous le charme quand la matriarche s’exprime : Viktor n’est plus au balcon, il a disparu, j’ai complétement oublié de le surveiller. « ce n’est pas grave, on va essayer d’entrer dans la loge du pianiste, c’est après lui que l’Originel en a, je crois qu’il veut le transformer ». Je me sens défaillir. Il va le tuer… il va le tuer et le transformer en créature de la nuit. Si je le rencontre maintenant ce n’est pas un hasard, je peux le sauver ! Je DOIS le sauver ! Je me tourne vers les sorcières et leur regard ne me plait pas… « Dehyan, Rosa vient de m’expliquer que ce garçon est ton âme sœur, nous allons partir, tu n’es pas en état de mener l’enquête.

• Pardon ?! je ne contrôle pas le volume de ma voix, nous n’allons pas mener l’enquête en effet, je vais plutôt aller affronter l’Originel !
• Tu es sous le contrôle de tes émotions et tu n’es pas encore assez puissante, ce n’est pas le moment
• Mais je ne vais pas sacrifier Peter, je peux le sauver, j’en suis sûre !
• Mais si tu échoues tu vas ruiner des siècles d’entrainement, je refuse que nos efforts soient réduit à néant !
• Vous ne pouvez pas m’en empêcher… »

Je leur tourne le dos, bien décidée à sauver le beau jeune homme et je me retrouve subitement enfermée dans une sphère sombre et laiteuse. Je ressens la magie de la matriarche, si elle veut jouer, je ne me laisserais pas faire. J’entends Rosa qui crie à l’extérieur, cela me rassure de comprendre que mon amie n’a pas aidé sa mère dans son entreprise. J’entends la vieillie sorcière faire un laïus à sa fille au sujet de mon émotivité et mon incapacité à réfléchir. Elle ajoute qu’il est trop tard pour le jeune pianiste et qu’elle me gardera enfermée 10 ans pour me laisser le temps de prendre du recul… mais c’est mal me connaître. Je rassemble mon pouvoir et analyse la substance dont je suis entourée. Ma captive connait bien mes faiblesses, elle devait avoir ce sort sous le coude depuis un petit moment vu la rapidité à laquelle elle a réagit avec une entrave si bien adaptée. Je vais en profiter pour supprimer ce point faible de ma vie, j’ai tout le loisir d’étudier cette sphère, la magie et les éléments qui la composent, bien que je dois me hâter, Peter est en danger, je ne laisserais pas Viktor mettre fin à sa vie. Je concentre ma magie au bout de mes ongles et j’agrippe fortement les parois de la sphère qui vole en éclats.