Is it love? Peter pov.
Trouver les sorcières n’aura pas été évident, elles ont pris l’habitude de cacher leur existence au monde entier pour éviter la persécution. Mais à force d’enquête nous y sommes parvenus. J’ai fréquenté plusieurs Coven dans lesquels j’ai pu apprendre bon nombre de choses. Elles connaissaient déjà mon existence, prévenue par « Gaïa », la Terre, de l’arrivée d’un défenseur contre les créatures maléfiques. J’appris aussi la naissance de nombreux vampires, transformés par les Originels. J’ai aussi eu l’occasion de rencontrer d’autres fées, en quête d’apprentissage, elles aussi. Nous nous sommes rendues comptes que nous étions reliées par une connexion magique et que lorsque la situation le justifiait, nous pouvions communiquer bien que des kilomètres nous séparent.
Les années défilent et avec elle, les rencontres, les entrainements et surtout, le premier grand drame de mon histoire. La mort de Louis, mon ami, mon frère qui n’a pas hérité de l’éternité. Il aura vécu plus d’une centaine d’année, mais la vieillesse aura fini par le rattraper et c’est le cœur lourd que je lui ai dit au revoir. J’ai tout de même eu la chance de le revoir, à travers les différents Alphas. J’ai même appris que c’était l’esprit du précédent Alpha décédé qui choisissait son successeur et que chaque Alpha restait en vie sous forme d'esprit, relié à son successeur. Pendant plusieurs années, j’ai laissé mes loups vivre leur vie, il n’était pas nécessaire qu’ils me suivent dans mes nombreux voyages.
Puis un jour, dans les années 1870, en Angleterre, je fis la connaissance de mon Originel. Je l’ai su à l’instant où je l’ai vu. Il fait partie des hautes sphères et participait à une réception chez un baron, en présence de la reine Victoria. J’ai ressenti un frisson lugubre remonter du haut de ma colonne et un sentiment de haine pure et irrépressible. J’ai également pu sentir sa puissance et voir l’incroyable confiance en lui qu’il dégageait. Je ne me suis pas sentie à la hauteur et j’ai compris l’importance de mon entrainement. J’ai donc décidé de masquer mes pouvoirs le temps de me sentir prête. J’ai tout de même profité de cette occasion pour enquêter légèrement sur ses activités et me suis rendue compte qu’il s’intéressait de près aux loups-garous. Craignant la création d'être hybrides, je suis resté un certains temps en Angleterre. J'ai alors découvert que Viktor voyait les Loups-Garous comme des adversaires idéaux pour exercer ses pouvoirs, j'ai prévenu un maximum de personnes à ce sujet, mais n'étant pas encore assez puissante, j'ai quitter ce pays pour reprendre mon entrainement.
Une nouvelle fois les années défilent : les sorcières m’apprennent à sceller mes pouvoirs et cacher mon aura. J’approche le Coven des Osborne à plusieurs reprises, elles centrent leurs recherches autour de Viktor Bartholy et toute connaissance peut m’être utile.
Le flux d’image s’immobilise alors que je ressens une douleur d’une intensité extrême au creux de ma poitrine. Je comprends qu’une autre fée m’appelle, elle nous appelle toutes, elle souffre et nous souffrons avec elle. J’accepte cet appel et mon esprit s’envole, il parcours plusieurs kilomètres avant d’arriver en France, sous le règne du Roi Soleil, dans le palais de Versailles. Je découvre Hélène, une autre fée, ma sœur, je ressens fortement notre lien et je remarque qu’elle nous voit. Nous sommes plusieurs fées à avoir répondu à l’appel et assistons à une scène déchirante. Elle est ligotée par des liens magiques, elle est en pleurs, au sol. A ses côtés, un petit garçon d’environ 5 ans est mort, en sang. Face à elle, son Originel tient son mari par les cheveux et s’apprête à le tuer également. Je ressens à la douleur d’Hélène, je sais que cet homme est son âme sœur, qu’elle voudrait mourir à cet instant et que la vie n’a plus aucun intérêt pour elle. Je ressens pour la première fois, et par procuration, l’intensité du sentiment amoureux, son évidence et la souffrance que l’on peut ressentir lorsqu’on le perd. L’Originel se moque de la fée, se délecte de sa souffrance mais préfère la laisser en vie pour éviter qu’elle ne soit remplacée par une nouvelle recrue. Il achève son mari et laisse Hélène pantelante. Nous nous rapprochons d’elle, elle nous supplie de l’aider, de sauver sa famille ou de l’achever. Je ne peux que la regarder tristement et partager sa souffrance. Je comprends qu’un affrontement avec l’Originel n’est pas à prendre à la légère et que mon âme sœur constitue potentiellement ma plus grande faiblesse.
Je réintègre mon corps et laisse éclater mon chagrin, je ressens encore toutes les émotions et sensations d’Hélène, comme si elles étaient les miennes. Je sais qu’elle ne tiendra pas longtemps et que son désespoir ne s’amoindrira pas. Je vais trouver la matriarche du Coven et lui raconte mon expérience. Elle semble bouleversée et réfléchit aux implications de cette nouvelle. Cette malencontreuse expérience va tout de même pouvoir enrichir nos connaissances et nous permettre d’approcher l’objectif final.
Les siècles se poursuivent à nouveau, centrés sur l’enquête menée conjointement avec les sorcières du Coven Osborne. Pendant ces années, je me fais ma première amie, en dehors de ma famille d’adoption. Elle s’appelle Rosa, c’est la fille de la matriarche Osborne. Elle m’aide dans mes recherches et nous partageons une certaine colère quant à la place des femmes au sein de cette société patriarcale. Elle est particulièrement dans une position difficile car la responsabilité du Coven lui reviendra. On attend d’elle qu’elle maitrise parfaitement ses pouvoirs, qu’elle se marie et prodigue une héritière au Coven. Elle se sent emprisonnée dans cette position alors qu’elle n’a que 24 ans. Son esprit rebelle et sa fraîcheur me font du bien et j’apprécie chacun des moments passés ensemble.