L'école des démons acte 2

Chapitre 10 : Pause d'entre semestre

2376 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/07/2022 23:24

Degan vient tout juste de partir pour la demeure d’Ilya et Azael s’est envolé pour rejoindre Zya en cours de route. Sybel et Aérin quant à elles sont allées à la rencontre de Shichiro et d’Opéra.

Les filles marchent le long des bois tout en observant les arbres pour repérer le félin qui arrive en bondissant de branche en branche et qui a leurs vues. Saute au sol dans son habituel posture féline, se redresse et les salue.

Sybel sent son cœur accélérer alors que leurs regards se croisent et dévie directement les yeux, en baissant les oreilles tout en rougissant, ce qui fait avoir un rictus à Opéra. Aérin l'a remarqué, mais elle ne pourrait pas en définir la signification. Par-contre, celui qu’il vient de porter sur son épaule, vient de valoir au démon, un regard noir de sa part. Aérin tente de ne plus cacher sa séquelle avec un sort, mais elle continue à ne pas apprécier que l’on y porte attention.

La voix de Shichiro provenant du ciel se fait entendre. Elle l’accueil d’un sourire et le démon, à peine au sol, se hâte à prendre Aérin dans les bras. La rousse en sursaute presque, rougissant légèrement, alors qu'elle glisse les bras dans sa nuque, soulevant de ce fait sa longue chevelure blanche. Il n’aurait pas grandi ? Sybel en lève les yeux au ciel…

 

— Moi aussi, je veux un câlin, intervient Opéra, en regardant le couple.

 

Il plaisante bien sûr et il n'est pas plus surpris de voir Shichiro venir vers lui en ouvrant les bras. Il ne bouge pas, même quand il le sert contre lui tout en le soulevant légèrement du sol. Libre, il lui tapote gentiment le haut du crâne… Il n'aurait pas grandi ? Shichiro veut saluer Sybel, mais celle-ci fait mine de rebrousser chemin pour rentrer, ce à quoi Shichiro ne prête pas attention. Ce n’est pas la première fois et depuis le début, celle-ci le prend de haut, en particulier s’il n’y a personne autour.

 

— Heu Sybel, Opéra. Puis-je vous laisser seuls à la maison ? dit Aérin, prise de gêne.

— Notre présence te dérange ? rétorque Opéra

— Ça va, tu n’es pas en mauvaise compagnie, non plus ! Réponds Aérin, en regardant Sybel qui en rougit.

— Tu me confies ta jeune cousine sans la présence de tes frères ? Réplique Opéra, en marchant à reculons, un sourire narquois aux lèvres.

— Fait gaffe à ce que tu fais, je peux toujours mordre ! Réplique Aérin, arrogante et taquine.

— Tant que tu évites ma queue, réplique le félin.

 

Shichiro les observe, il le sait qu’il s’est passé quelque chose entre Aérin, Callego et Opéra, qu'ils ont refusé de lui dire, mais le froid estompe.

Les duos se séparent et le couple part en direction de la grange, pour ensuite rentrer dans le bois. Aérin, comme elle l’eut fait avec Callego, guide Shichiro en s’enfonçant dans la végétation dense pour rejoindre la caverne qu’elle voulait lui montrer.

Le démon qui la suit et l'attrape soudain en la soulevant dans ses bras. Surprenant Aérin sur l'instant. Avec les ronces, elle va abîmer sa tenue. Aérin en rigole sur le coup, bien qu’elle se sente un peu toute chose.

 

— Je ne suis plus allé à la grotte depuis les vacances, lui explique-t-elle.

— Tu es certaine de vouloir me la montrer ? Ça pourrait être votre coin à Callego et toi, dit Shichiro.

— Je préfère que ce soit notre endroit à tous les trois, répond la rousse.

 

Une fois à l'interstice, elle le met en garde qu'il va devoir la poser au sol pour descendre. Shichiro ne le fait cependant pas et se glisse dans la galerie, surprenant Aérin, qu’il le fasse avec tant d'aisance en s'aidant d'une main seulement… Pratique les pattes d'oiseau.

Dans la cavité, l'humidité et le froid sont plus présents que la dernière fois. Aérin se tient les bras en se les frottant, tant dit que Shichiro, fasciné, observe les cristaux améthyste, l’eau cristalline et les poisons qui y nagent.

Il se tourne vers Aérin qui lui sourit, alors qu'elle tente de se réchauffer. La lueur des joyaux se reflète sur sa robe sombre et ses yeux vert clair ressortent dans cette presque pénombre. Shichiro se fige, son cœur accélère et son échine le chatouille, alors qu’elle le regarde affectueusement en dansant sur sa jambe.

Le démon se laisse prendre par l'euphorie qui le touche, il se porte à sa hauteur et glisse doucement la main sur sa joue, pour ensuite la serrer dans ses bras. Autant pour lui tenir chaud qu’une envie de tendresse.

 

— Tu es magnifique, murmure-t-il.

 

Aérin en rit de gêne alors qu’elle se réfugie contre lui, sa chaleur s’opposant au froid ambiant.

 

— Parce que je suis à moitié découverte ? plaisante-t-elle.

— Parce que tu ne te caches plus, répond le démon, en baissant les yeux sur la séquelle.

 

La démone se raidit en détournant les yeux et baisse ses oreilles, de gêne. Elle essaie de faire comme si cela ne la troublait plus, mais cette marque reste tout de même une preuve de sa faiblesse. L’argenté grimace sur le coup, il ne voulait pas être déplacé. De ce fait, il enlève complètement son masque pour se mettre à parts égales avec la rousse, qui le dévisage avant de rire avec un certain embarras.

Aérin s’assied à même la roche froide et Shichiro l’imite tout en restant contre elle. Elle était si nerveuse la dernière fois où elle était venue avec Callego. Cela l’ennuie tout de même, mais peut-être est-ce aussi parce qu’elle s’est faite à l’idée qu’elle pouvait les aimer ? Et peut-être parce que leurs liens se sont renforcés depuis ?

Shichiro observe sa compagne qui regarde le sol. Doucement, il se penche sur elle pour embrasser sa joue, tout en glissant la main contre sa mâchoire pour l'attirer à la sienne. Elle le laisse faire, alors que son ventre la chatouille étrangement. Elle glisse timidement les doigts le long de son cou, puis sur sa mâchoire, osant toucher ses crocs. Shichiro se raidir tout en ayant un geste de recul, ce qui fait tout de suite reprendre ses distances à Aérin.

 

— Pardon, j’aurais dû te le demander avant, dit la démone, alarmée.

— Ça m'a surpris, mais ça ne me gêne pas, répond Shichiro, embarrassé.

 

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Il ose cette fois l'embrasser… Ce n'est pas aussi agréable qu'avec Callego, mais elle se sent tout aussi drôle et son cœur s’affole tout autant, même s’il reprend plus vite ses distances. Shichiro reste persuadé qu'il la dégoute et aussi pouvons-nous, nous le dire. Qu’ils sont encore maladroits et hésitant sur leurs désirs, toutefois réciproque.

Aérin tient les jambes repliées contre elle et son bras gauche est tendu contre l’épaule de Shichiro. Il se tient en respect face à elle, pour lui présenter la racine de ses ailes plumeuses qu’il vient de déployer, en guise de sollicitation... Celle que Callego avait oubliée, la dernière fois.

Shichiro relève les yeux vers la rousse, se sentant un peu idiot alors qu’elle n’a aucune réaction. Il sait que les déploient leurs ailes dans ce genre de cas, mais à vrai dire, cela s’arrête là… Même si les démones ont des cours de séductions, les cours qui entre plus dans l’intime ne se feront quand deuxièmes années. Peut-être, est-ce un peu tôt que pour avoir ce genre d’envie ? Le démon a pourtant des palpitations, mais Aérin continue de le regarder, comme si elle ne savait pas quoi faire. Il se calme, rabattant ses ailes dans son dos tout en reprenant ses distances, en regardant doucement Aérin.

Elle a comme des frissons dans le creux de ses reins et une impression de chute brève qui la prend par moments. Elle dévisage Shichiro, puis baisse les yeux, alors qu’elle se demande comment elle doit faire ? Cela la rend nerveuse, c’est fou ! Elle vient cette fois, l’embrasser, ses mains, sur les épaules du démon, quelle caresse sans être certaine de ce qu’elle fait.

Lentement, elle s'allonge, acceptant qu’il la domine… Les bisous, se coucher puis, faire ça… Son cœur bat vite et sa respiration accélère brièvement, elle croise son regard et lui sourit, genre de rien pour ensuite, dévier les yeux en retenant sa respiration.

Shichiro l'embrasse doucement et mordille maladroitement sa lèvre, soulevant un hoquet de surprise à sa compagne. Il se contrôle pour ne pas briser les poignets de la rousse qu'il vient d'attraper et respire lentement pour calmer les pulsions qui s’éveillent comme le stress qui grimpe en lui. Il desserre sa poigne et glisse avec une certaine timidité sa main le long des formes de son corps tout en restant sur sa robe.

Elle sent les crocs de Shichiro contre la peau de sa gorge. Les légers frissons qui parcourent les zones encore sensibles de son corps quand il la frôle… Mais les doigts du démon qui se hasardent sur son ventre, se glissent contre ses flancs et s’égare sur sa poitrine, elle n'en ressent presque rien. Elle regarde le plafond et les roches par-dessus leur tête, perdue et déglutit. Shichiro la dévisage, sceptique quant à sa non-réaction. Est-ce parce qu’elle ne ressent rien ou parce qu’elle n’ose pas lui dire, non ? Il se redresse tout en l’emportant avec lui pour la serrer dans ses bras, alors qu’il la sent tremblée.

 

— Que fais-tu ? murmure la démone.

— Ce n’est peut-être pas le bon endroit pour une première fois, souffle Shichiro.

— C’est quoi un bon endroit, réplique Aérin, en riant pour cacher sa gêne.

— Ta chambre peut-être ? répond doucement Shichiro.

— Vous avez des cours de séduction ou quelque chose comme ça ? demande la rousse.

— Non, pourquoi ? répond Shichiro, en la regardant les yeux.

— Vous avez l’air de savoir ce que vous faites… Je devrais peut-être suivre les cours du professeur Asmodeus, dit Aérin, en cachant son visage contre le torse de Shichiro.

— On sait dans les grandes lignes, il y a des livres éducatifs, répond Shichiro.

— Tu lis ce genre de livre ? réplique Aérin, en rougissant.

— Les livres éducatifs sont faits pour nous apprendre, répond Shichiro, en riant.

— Ça te dit comment faire ? Je pense que je préfèrerai lire un livre que de participer à un cours, dit Aérin, morte de honte.

— Ça explique un peu, ça explique surtout comment un mâle aborde une femelle, mais ça ne va pas dans le détail de l’acte. Ça enseigne plus le comportement à adopter pour faire comprendre à l’autre le fond de notre pensée, dit Shichiro.

— Je vois… Mais puisque l’on est à trois, tu ne penses pas que s’est déplacé de faire ce genre de chose en écartant l’un d’entre nous ? demande Aérin.

— A trois se serait compliqué de le faire, je pense… Ou il y en a un qui reste en retrait ? réfléchit Shichiro.

— C’est vrai que ça ne serait pas pratique les trois en même temps, dit Aérin, en riant.

— Ça risque d’animé notre compétitivité aussi, dit Shichiro, en se grattant la tête.

— Comment ça ? demande Aérin.

— Bah… Je suppose que Callego a tout autant envie que moi d’être le premier à le faire avec toi, dit Shichiro, en rougissant.

 

Aérin baisse les oreilles et détourne la tête…

— Tu as toujours ce malaise avec lui ?

 

Elle hoche du chef.

 

— C’est pareil pour lui, alors ne t’en fait pas, dit Shichiro, en lui souriant.

 

Aérin remonte les yeux vers le démon.

 

— Vous vous êtes déjà embrassez ? demande Aérin.

— Non, mais il me laisse le prendre dans mes bras, même si ça le gêne, dit Shichiro.

— Tu n’as pas peur qu’il te repousse ? dit Aérin, en le regardant mal à l’aise.

— Il bloque sans doute parce que je suis un mâle, mais parfois, c’est lui qui vient vers moi.

— Peut-être qu’il n’aime pas quand nous faisons nous, un pas vers lui… Je ne sais pas comment doit se comporter une femelle envers un mâle, peut-être que je n’ai pas le comportement adéquat et que cela l’agace, dit Aérin.

— Mais non, tu t’en fais pour rien, il est juste maladroit, répond Shichiro, pour la rassurer.

 

Shichiro la blottit un peu plus contre lui. Aérin regarde dans le vide… Pourquoi l'avoir amené ici à la fin ? Elle avait envie de le laisser faire et en même temps… Peur de le laisser découvrir son corps mutilé. Continueront-ils à l’aimer quand ce sera le cas ? Elle se décide à sortir son téléphone de sa poche pour voir si elle n’a pas reçu un message de la part de Callego et s’aperçoit de ce fait qu’il est déjà près de seize heures.

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