L'école des démons acte 2

Chapitre 15 : Coup de colère.

4113 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/10/2022 12:30

Il n’est pas parvenu à dormir, il a passé la nuit à regarder Sybel toujours blottie dans ses bras à se demander à quoi il joue. Il tourne la tête vers la fenêtre, remarquant que le soleil est déjà haut dans le ciel. Ils ne vont pas tarder à se lever… Il va devoir descendre et croiser Azael.

Opéra soupire tout en fermant les yeux, glissant les doigts dans la chevelure de Sybel. Il ne fait que jouer avec elle, mais au fond de lui, il se demande comment pourrait réagir la démone si elle s’aperçoit, qu’il n’est pas ce qu’elle pense ? Il devrait peut-être jouer franc-jeu, le lui dire. C'est aussi risqué que sa véritable nature ne soit révélée et ne vienne pas porter préjudice à Maître Sullivan ou lui-même.

Sérieusement Azael… Tu ne pouvais pas faire ça dans un endroit où il ne risquait pas d’être vu ? Non, ce n’est pas ce que le félin devrait penser. Il lui en veut avant tout de l’avoir mis en danger, que Callego soit tombé dessus. Son corps tremble, il regarde ses mains alors qu’il sent les larmes coulées sur ses joues qu’il touche d’incompréhension. Pourquoi réagit-il ainsi ? Pourquoi se sent-il aussi mal ? Sybel remue et il s’empresse de frotter son visage et de se glisser sous le drap. La rouge qui le voit faire, en cligne les yeux, étonnée. Elle soulève le drap et remarque immédiatement, le rouge sous ses yeux.

 

— Opéra, ça va ? demande-t-elle, béat.

— Ce n’est rien, je fais une réaction allergique, répond-il, en s’étirant.

 

Il se redresse et s’apprête à sortir de son lit, la jeune venant se glisser dans son dos, tout en passant les bras dans son cou.

 

— Je te trouve bizarre depuis hier. 

— Ne t’en fais pas, répond Opéra.

 

Il se lève et se rend dans la salle de bain pour aller se changer, Sybel restée sur place regarde la porte close en grimaçant, puis zut ! Elle peut s’en faire pour lui et oublier un peu ses histoires de rangs ! Elle saute à pied joint sur le plancher et entre, sans même l’avertir, dans la salle de bain. Opéra se retourne sur elle alors qu’il s’apprêtait à enlever son bas de pyjama, plus que surprit et Sybel lui tourne immédiatement le dos en s’excusant.

 

— Tu es blessé ? demande-t-elle, ayant remarqué la bande puisqu’il est torse nu.

— C’est pour ça que je t’ai dit de ne pas toucher mes ailes hier, réplique Opéra, énervé.

 

Sybel sursaute, c’est la première fois qu’elle l’entend monter le ton et parle aussi sèchement…

 

— Sybel, tu comptes rester encore longtemps ? dit-il.

— J’aimerais que tu me dises ce qui ne va pas, c’est à cause de moi ? demande-t-elle.

— Sybel, si je te dis la vérité, tu me promets de le garder pour toi-même si ça te déplait ?

— Oui !

 

Opéra serre les dents avec son caractère, il a franchement peur de lui faire confiance…

 

— Sybel, je suis sérieux, personne ne doit savoir !

— Je te le promets, je ne dirai rien.

 

Qu’est-il en train de faire, Sybel ressemble à plupart des démons, il se méfie plus d’elle que Callego sur ce qui est de vouloir profiter de ce secret pour jouer avec lui. Alors pourquoi se fait-il à l’idée de le lui dire ? Pourquoi s’en approche-t-il en venant se glisser dans son dos pour la blottir contre lui ? Cela ne rime à rien hormis se mettre inutilement en danger.

— Sybel… Je ne peux pas coucher avec toi, pas comme un démon le ferait, parce que je n’en suis pas un.

 

Elle fronce les sourcils et se tourne légèrement sur lui, sans comprendre sur le coup. Elle regarde son bandage, puis la lumière se fait. Elle remonte les yeux vers son visage et le félin en recule tout en prenant quelques couleurs.

 

— Je dois vous mentir, dit Opéra.

— Parce que tu es un majordome, continue Sybel.

 

Il acquiesce…

 

— Veux-tu que je fasse la différence quand on est juste entre nous ?

— Non, tu pourrais déraper, continue de voir le démon.

— D’accord, répond la jeune, en souriant.

— Tu n’as pas l’air fâchée, dit-il tout de même, surprit.

— Je ne m’y attendais pas, mais tu restes toi, répond simplement la rouge

 

Il lui accorde un sourire, bien qu’il soit sceptique quant à sa réaction bien trop compréhensive… Il ajuste sa bande et retourne vers l’évier pour enfiler sa tenue.

Sybel s’habille, elle aussi, s’apercevant qu’elle est tout de même confuse de se changer à côté d’une démone qui se fait passer pour un démon. Elle en ressent de la gêne et en même temps, absolument pas. Elle démêle les cheveux tout en se regardant dans le miroir, alors qu’Opéra se contente de secouer sa tête pour que ses cheveux se mettent en place, Sybel utilisant son reflet pour le regarder en levant un sourcil… Ça ne fonctionne pas avec elle !

 

— À propos, notre petit jeu d’hier soir, tu es toujours partante ? dit-il, en baissant les yeux vers elle. 

— Bien sûr, répond Sybel, en lui souriant.

 

Il s’en approche et glisse les doigts dans les siens venant l’embrasser dans la nuque, Sybel se laisse faire tout en riant. Ils quittent la pièce et dans le couloir, tombe directement sur Aérin, Callego et Shichiro et surprise, Ilya et Zya arrivent à leur tour accompagnée de Degan.

Ils se rendent dans la cuisine ou Opéra devient la nouvelle victime de Degan... Il ignore les haut le cœur qui le prenne et fait comme si de rien n’était, évitant même Callego.

Le petit déjeuner de servi, Degan se rend alors à la salle de repos ou a dormi Azael et frappe à la porte pour appeler son aîné.

Quel mal de crâne qu’il se tape ! Putain, il a vraiment merdé hier soir... Que lui apprit-il bon sang ? Il l’a senti qu’il était à fleur de peau, il aurait dû s’isoler dès les premiers signes. Il a beau se dire qu’il se l’est imaginé, il sent l’odeur d’Opéra sur lui. Il tique et enfuit son visage dans ses mains, repoussant les cheveux vers l’arrière tout en expirant.

Que va-t-il lui dire ? S’excuser sera tellement dérisoire… Il se laisse tomber sur le divan, laissant les jambes pendre dans le vide. Il va surement faire comme si de rien n’était pour éviter d’attirer les regards sur lui. Il l'a laissé tel quel en plus, il aurait pu vendre la mèche aux autres. Enfin, de ce côté, aucun d’entre eux n’ébruitera son secret, mais ce n’est pas ça le problème.

Il entend Degan l'interpeller… Il regarde le plafond, bien qu’il soit dans le noir complet et soupire longuement avant de se relever pour assurer à son frère que son cycle est bien passé.

Degan lui ouvre, ils s’échangent un regard, Degan s’écartant pour laisser Azael rejoindre sa chambre tandis que le jumeau le suit des yeux, avant de regarder en direction d’Opéra.

Dans sa chambre, Azael regarde son lit… Est-ce qu’il l’a blessé ? Il n’est pas certain de ce dont il se rappelle. Il s’attrape les cheveux et se les tire de colère, venant à frapper ses points sur son meuble qui se brise. Il relâche une exaltation de rage, alors qu’il se rend dans sa salle de bain en se voutant devant son évier. Il regarde ce connard qui s’affiche devant lui, serrant les crocs de rage à un tel point, qu’il s’en fait saigner les gencives ! Il frappe dans la vitre qui se brise en morceau se plantant dans ses doigts, qu’il secoue tout en se plaignant d’être idiot.

 

— Tu vas péter un plomb encore longtemps ?

 

Il se retourne de surprise, il ne l’a absolument pas entendu rentrer. Il regarde, stupéfait, le félin qui reste sur place, alors qu’Azael s’en approche, coléreux.

 

— Pourquoi t’es monté ? J’ai les nerfs à vifs, tu veux que je recommence ? rétorque Azael.

— Je préfèrerais que tu l’évites, mais ressaisis-toi, mec, ils se demandent ce que tu fous en bas.

— Aérin et Degan savent que je reste tatillon juste après un cycle, toi par contre, tu devrais t’en aller, je ne comprends même pas pourquoi tu viens me voir, tu devrais être furieux !

— Je m’en fous, mais par ta faute, Callego et Sybel sont au courant.

— Opéra… Casse-toi, dit le bicolore.

 

Le félin recule, mais la porte s’ouvre dans l’autre sens. Il peut toujours céder à un autre cycle et son état ne l’aide pas à se calmer. Il se colle au démon, ses lèvres se pressant rageusement contre les siennes.

 

— Arrête… Grince Opéra.

 

Il plaque une main contre la porte en bois, ses griffes la rayant, luttant contre ses bas instincts. Il devrait en profiter pour s’en aller, pendant son regain de lucidité. Pourtant, Opéra reste-la, les dents serrées et les yeux fermés. Il ne devrait pas agir ainsi, il devient timbré ou quoi ? Il glisse les mains contre le visage d’Azael pour qu’il revienne l’embrasser… Pourquoi ? Cela ne réparera pas les blessures, cela ne les aidera pas à passer à autres choses.

Azael le serre dans ses bras et cela le dégoute au plus haut point. Il ne le réconforte pas ! Elle n’est pas en train de lui pardonner et il refuse qu’elle le fasse.

Avant que Zya ne puisse plus quitter sa teinte rouge, les filles sont allées se changer. La pauvre trouvait déjà cela étrange de dormir en compagnie de Degan, alors qu’elle pensait que celui-ci irait logiquement dormir avec Opéra. Ce dernier ayant préféré la compagnie de Sybel, elle a dû se faire l’idée. Heureusement qu’Ilya était là tout de même. Si les trois autres filles ne sont pas dérangées de se présenter en pyjama devant les démons, ce n’est pas son cas à elle.

Tandis qu’elles se changent, Sybel remarque la tenue choisie par Aérin. Celle-ci n’est pas féminine, hormis son uniforme pour l’école, mais là, ce simple large pull noir et ce jeans qui cache ses pattes…

 

— Pourquoi tu mets ce vieux truc ? demande Sybel.

— Il n’est pas vieux, répond Aérin, en clignant des yeux.

— Tu portes des pulls plus élégants que ça reprend la rouge.

— Je ne cherche pas à être élégante, Sybel, ajoute la rousse, en soupirant.

— Ce n’est pas avec ça que tu vas plaire aux garçons, continue la démone.

— J’ai encore le droit de me vêtir comme il me plait, réplique Aérin.

 

Aérin tente de rester calme, ce n’est pas la première fois que la rouge l’attaque sur sa façon de s’habiller, ou qu’elle l’attaque tout simplement.

 

— S’ils détournent les yeux de toi parce que tu n’es plus assez sexy à leur goût, il ne faudra t’en prendre qu’à toi-même, réplique Sybel, narquoise.

— Ce n’est pas parce que tu as couché avec Opéra que tu dois me prendre de haut ! crache la rousse.

 

Zya et Ilya s’échangent un regard alors que les cousine se chamaillent.

 

— Allons les filles, ne vous disputer pas pour ça, dit Ilya.

— Et je n’ai pas eu besoin de jouer de mes charmes, ils sont venus d’eux-mêmes en m’acceptant avec mes défauts, renchérit Aérin.

 

Sybel fronce les sourcils vexés, elle finit de remonter ses bas, alors qu’Aérin lui tourne le dos, pour fermer la fermeture de son pantalon. Zya observe la rousse qui n'a pas l'air dans son assiette et elle est certaine que ce n'est pas à cause des paroles de Sybel.

 

— Aérin, tu vas bien ? demande alors l’albinos.

— Seth m’a envoyé un message pour s’excuser et me demander de reprendre à zéro et voilà qu’hier soir, ma mère m’appelle pour me dire qu’Abel vient me chercher aujourd’hui pour passer deux jours chez lui, confie Aérin.

— Seth, c’est bien lui qui a cassé les jambes d’Azael ? demande Sybel.

— Oui, mais il m’a aussi aidée pour le festival, il semblait sincère quand il m’a dit vouloir se racheter, explique Zya.

— Si c’est Azael qu’il a attaqué, pourquoi il s’excuse à toi ? demande Sybel, confuse.

— Nous avons eu un désaccord sur le fait que nous allons devoir nous marier, explique Aérin.

— Donc tu sais avec qui tu vas te marier ? demande Sybel, choquée.

— Oui, répond la rousse.

— Et tu t’es quand même mise avec les garçons ? Je trouvais déjà déplacé que tu te tapes deux mecs en même temps ! Ils sont au courant au moins pour Seth ?

 

Une nouvelle fois Zya blanchit et se place entre les filles, Ilya, elle recule quant aux paroles de Sybel sentant l’orage arriver. Aérin a le regard noir et son sang ne fit qu’un tour au dire de sa cousine.

 

— Nous allons toutes devoir nous marier contre notre volonté, alors laisse-moi vivre ma jeunesse comme je l’entends, réplique Aérin.

— Zya et Ilya ne s’en plaignent pas et ne se tapent pas d’autres mecs, rétorque la rouge.

— Heu…Si, j’ai un amoureux, glisse Ilya.

— Toi, c'est encore pire, tu es trop jeune pour ça, rétorque Sybel, en se tournant sur elle.

— D’où tu te permets de juger, Sybel ? réplique Aérin.

— Chacun prend cette nouvelle à sa façon ! Je n’étais pas ravie d’être promise à Azael l’an passé. Si nous sommes ensemble aujourd’hui, c’est parce qu’il a voulu reprendre à zéro, explique Zya.

— Et moi, je n’ai rien contre Degan, il est gentil, ajoute Ilya.

— Seth ne ressemble pas à son père, donne-lui sa chance comme je l’ai fait avec ton frère, dit alors Zya à Aérin, pour changer de sujet.

— Je n’ai pas le choix que de suivre mon oncle, bougonne Aérin.

— Qui c’est, tu pourrais aussi tomber amoureuse de lui, dit Ilya.

— J’ai assez avec Callego et Shichiro, répond Aérin, avec un petit sourire ironique.

 

Les filles rejoignent les garçons qui les attendaient dans le salon, Aérin s’assoit à côté de Shichiro tandis qu’Ilya se glisse entre leurs jambes pour aller se mettre sur celle de Degan, lui-même à côté de Callego. Zya à la droite d’Azael et Opéra s’écarte pour que Sybel vienne entre lui et le bicolore.

Aérin a les oreilles basses, elle prend une grande inspiration avant de déclarer à ses frères qui ne sont pas encore au courant de l’histoire à venir :

 

— Maman m’a appelée hier, je dois séjourner chez Abel, il va arriver.

— Pardon ? Et, encore quoi ! réplique sèchement, Degan.

— C’est un arrangement qu’ils ont eu, je ne peux pas refuser Degan.

— Pourquoi irais-tu là-bas ? Ils sont idiots ou quoi ? Je viens avec, rétorque le jumeau.

— Calme-toi, Degan, intervient Azael.

— Me calmer ? Mais, c'est l’envoyer en pâture à ses connards ! dit démon, hors de lui.

— Zya a travaillé avec Seth et il n’est pas le seul à avoir merdé ici, rajoute l’aîné.

— Parce qu’il joue les sympas, il faut le laver de tout soupçon ? rétorque Degan, manquant de renverser Ilya, qu’il rattrape.

 

Sur le coup, le bicolore se refroidit et brièvement tourne les yeux vers Opéra, tout en surprenant le regard noir que lui lance Callego. Son silence soudain, intrigue quelque peu le groupe, mais ils n’en portent pas plus attention, du moins pas devant tout le monde.

 

— Tu vas vraiment y aller ? demande Degan, plus calmement, à sa jumelle.

— Je n’en ai pas le choix et il a pris la peine d’avoir mon numéro pour s’excuser, dit Aérin.

— Qui le lui a donné ? reprend le rouge.

— Moi, avoue Zya, au jumeau.

 

Degan soupir... S’il lui arrive quelque chose, il va s’en vouloir et même s’il se venge sur le démon par la suite, le mal aura été fait. Il n’avait pas agi pour des questions de savoir-vivre au bal. Parfois, il aimerait juste envoyer au diable, l’éthique. Ilya le regarde, les oreilles basses, il l’attrape entre ses bras pour la blottir contre lui ce qui fait rire la fillette. Il dévie son regard vers le duo qui est étrangement silencieux. Eux aussi doivent avoir la rage d’accepter sans sourciller le fait que leur copine soit juste traitée comme un objet. Callego vient à remonter les yeux vers lui, il a un regard si noir ! Il a toujours cette expression froide, mais il s'aperçoit qu’il n’avait jamais vu le brun en colère, réellement en colère !

 

— Ah ! J’ai oublié de faire charger mon téléphone, Aérin je peux utiliser le tien ? demande soudain Shichiro.

 

Elle le lui tend, confuse, il le prend et s’excuse de vite appeler sa mère prétextant le fait qu’il a oublié le double de ses clés chez lui. Aérin et Callego en sont sceptiques, mais peut-être ne veut-il pas montrer sa colère. Quelques minutes s’écoulent et il rend l’appareil à Aérin qui vérifie mine de rien son fil d’appel… Il ne l’a pas fait.

Abel ne devrait plus tarder et le duo préfère s’en aller pour ne pas envenimer les choses et Degan reconduit Ilya chez elle, pour être sûr de ne pas croiser Abel. Opéra se prépare lui aussi tout en proposant à Sybel de venir avec lui au manoir, ce qu’elle accepte bien entendu. Avant de quitter la demeure des Divalis, le félin se tourne alors sur Zya qui va de ce fait se retrouver seul avec Azael… 

Callego tourne les yeux sur l’argenté bien trop calme à son goût :

 

— Ça va, Shichiro ?

— Non, mais tu n’y peux rien, rétorque le démon.

— Toi non plus.

— J’aimerais tellement pouvoir changer les choses, que nous puissions vivre ensemble, grogne Shichiro.

— Je le sais, soupire Callego.

 

Callego dévisage le démon, puis regarde dans le vide.

 

— Est-ce que tu veux que je vienne un peu chez toi, demande Callego.

— J’en serais ravi, mais il faut d’abord que je demande à mes parents, s’ils n’ont rien prévu, répond Shichiro, qui le regarde alors en souriant.

— Pareil, on se dit quoi, dit le brun, en lui souriant.

 

Shichiro acquiesce d’un mouvement de tête, ils ralentissent puisque leur chemin se sépare ici. L’argenté le regard en se grattant la tête, lui aussi ignore comment réagir avec le brun. Il sursaute tandis que Callego lui enlève la grille de son masque pour venir abruptement l’embrasser, lui donnant un coup de dents involontaire. Le brun la lui rend en le regardant dans les yeux, bien que son visage soit rouge et ses épaules affaissées. Shichiro lui sourit bêtement et remboite la plaque alors qu’ils détournent les yeux, intimidés.

Les démons continuent leur route, Shichiro s’assure de ne plus avoir Callego dans son champ visuel pour sortir son téléphone et compose le numéro qu’il a pris dans celui de la rousse et patiente jusqu’à ce qu'on lui décroche enfin :

 

« Allo ? »

— Est-ce bien Seth Divalis ?

« Oui, mais toi qui t’es ? »

— Tu ne me connais pas, mais j’aimerais te parler, maintenant, de vive voix.

« Je ne sais pas qui t’es mec et qu’est-ce que tu me veux ? »

— Tu m’as vu quand tu es venu attaquer les frères d’Aérin.

« Celui que j’ai croisé au bal ? »

— Non, l’autre, réplique sèchement Shichiro.

« Écoute mec, j'ignore ce que tu espères faire en m’appelant, mais tu dois oublier cette fille, elle est tenue comme moi par un pacte. »

— Je le sais et ce n’est pas de ça que je veux parler.

« Ha ? Que veux-tu me dire ? »

— Je préfère t’avoir en face de moi, localise-toi, je vais te rejoindre, je suis seul.

« Pourquoi je ferai ça ? »

— Quoi ? Tu crains un gringalet comme moi ? réplique le démon.

« Tss… Si tu y tiens gamin, viens, mais tu vas le regretter. »

 

Shichiro raccroche et quelques secondes après, la position de Seth s’affiche sur son téléphone. Il accélère son vol pour aller rejoindre le démon qui n’habite pas tout près, mais il ne devrait pas croiser Aérin. Après un moment de vol, il reconnaît le démon à la chevelure rouge et noir qui l’attend, adosser contre un arbre. Shichiro se pose face à lui, le regard noir.

Seth l’observe, soulevant un sourcil, il est vraiment petit ce mec, c’est vraiment ça le genre d’Aérin ? Il se redresse à l’approche du démon.

 

— Bon, que me veux-tu ? soupire Seth.

 

Il n'a pas le temps de réagir, le voici plaqué contre le tronc avec une telle violence que celui-ci vibre à en perdre une grosse quantité de feuilles. L’arbre n’est pas le seul à s’en retrouver malmené, Seth, le souffle coupé, s’affaisse uniquement retenu par la poigne de Shichiro qui maintient son visage à la hauteur du sien.

 

— Je déteste être violent ! Je te préviens Divalis, si tu fais le moindre mal à Aérin et rassure-toi que je le saurai. Ce que je viens de te montrer, n’est rien comparé à ma force réelle.

 

Il le lâche, Seth écarquille les yeux, confus alors que Shichiro recule et s’envole sans un mot de plus. Pourquoi vient-il l'agresser maintenant ? A-t-il manqué un truc ? Attendait-il la fin du festival pour cela ? Il retourne chez lui, doit-il l’avouer quelque peu chamboulé… Il se serait presque fait dessus.

Shichiro retourne cette fois chez lui, cela fait un bien fou de pouvoir expulser sa rage ! Il n’aime pas ce qu’il vient de faire. En revanche, à défaut de pouvoir empêcher SA compagne d’aller chez ce démon, il lui a laissé un avertissement. Bon, il va falloir qu’il le garde pour lui ou Callego risque de lui en vouloir de ne pas l’avoir accompagné, mais il refuse que ses comparses le voient ainsi. Il s'essuie les yeux, l’énervement et le stress qu’il avait accumulé retombant. Lui aussi a tendance à tout garder, mais parfois, il n’a pas le choix que laisser exploser sa rage au risque de rentrer dans son cycle du mal.

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