L'école des démons acte 2

Chapitre 14 : Foi de démons.

2616 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/10/2022 20:01

Ilya se tortille alors que Degan, qui est venu les rejoindre juste après sa douche, la maintient contre le matelas, son visage est rouge et elle a les larmes aux yeux à force de résister !

 

— Alors fillette ? On n’assume plus d’avoir lancé les hostilités ? Je te l’avais dit que si tu me chatouillais, tu le regretterais, ricane Degan.

— Pff….C’est pas juste… Ah, ah… Sybel, Zya aidez-moi !

— Ah, non, tu te débrouilles, plaisante Zya.

— Moi, c'est Degan que je vais aider, réplique Sybel.

 

Degan s’assied sans mettre son poids sur Ilya tout de même, pour la garder bloquée. Alors qu’elle tente de le mordre, le démon lui sourit narquois et la laisse s’épuiser pour rien.

 

— Ils en prennent du temps Opéra et Azael ? remarque Zya.

— Azael doit se battre avec ses cheveux et Opéra l’attend sans doute, explique Degan.

— Ou alors, ils profitent d’être seuls, rigole Ilya.

 

Degan lui met la main sur la bouche pour la faire taire et la démone lui bave dedans, ce qui le fait lâcher tout de suite.

 

— Ah, Ilya, c'est dégueu, recommence et j’essuie dans tes cheveux !

— C’est tout aussi dégoutant, Degan, réplique Zya.

— C’est elle qui a commencé !

— Vous des enfants, réplique Sybel.

 

Ilya échappe à Degan et s’agrippe à son dos tout en lui mordant l’épaule. Le rouge se retourne sur elle et lui attrape la tête en douceur pour la faire reculer.

 

— Au fait, pourquoi Aérin est la seule à pouvoir profiter de ses copains ? ronchonne Ilya.

— Zya et Azael vont dormir ensemble et si Sybel veut un tête-à-tête avec Opéra, il y a toujours la salle de repos, dit le rouge, à cette dernière dont le visage prend la teinte.

— Je vais voir ce qu’ils font, Azael m’avait l’air à fleur de peau, dit Zya.

— C’est vrai qu’il a tendance à rentrer d’un coup dans son cycle, répond Degan.

 

La démone se lève, suivit du jumeau et se dirigent vers la porte pour aller dans le couloir ou il tombe après quelque pas sur Callego, qui sort de la chambre d’Azael. Si Zya est retournée près des filles, Degan lui s’en va dans la chambre de son frère, s’apercevant qu’il entend l’eau de la douche couler. Il entre dans la pièce et remarque alors du sang sur le sol. Le démon en plisse les yeux, puis vient à se dire qu’il y a peut-être eu un échange corsé entre les deux, si Opéra à calmer son frère. De ce fait, Degan fait demi-tour et revient vers les filles, bien qu’ils vont se retrouver à quatre de ce fait…

 

— Opéra était encore sous la douche, j’irais dormir avec lui, dit le démon.

 

Celui-ci baisse alors les yeux sur Sybel, qui joue avec Ilya.

 

— Sauf si tu veux en profiter pour dormir seule avec lui, dit Degan à Sybel.

 

Ilya à moitié endormie lève alors le bras en l’encourageant à foncer. Degan la dévisage, un sourire gêné au visage… Va falloir qu’ils aient une discussion. Sybel, devenue rouge, fait non de la tête, bien qu’en vérité, elle pourrait toujours voir si le félin accepte ?

 

Opéra vient de sortir de la salle de bain, inspirant profondément, toujours sous le choc de ce qu’il vient de se passer. Il va s’asseoir sur le lit tout en vérifiant que la bande qu’il porte à sa poitrine soit bien ajustée. Il sursaute alors qu’il entend frapper à la porte…Il se redresse, bien qu’il ne comprenne pas pourquoi, celui qui frappe le fasse puisque ce n’est pas sa chambre. Il ouvre la porte sur Sybel, sur qui il descend son regard.

 

— Degan demande si tu préfères dormir avec lui ou moi, dit la jeune.

— Comme vous le voulez, répond simplement Opéra.

— Ce serait plus logique que tu dormes avec Degan, dit Sybel.

— On fait comme ça, répond Opéra.

— Opéra… J’aimerais bien dormir avec toi, dit-elle, intimidée.

 

Opéra recule tout en faisant un geste de la main pour qu’elle ait s’installer dans le lit et la suit. Ils s’allongent en se plaçant, dos à dos et Sybel sent son cœur accélérer, bien qu’il reste de son côté sans se rapprocher d’elle.

Le brun n’arrive pas à fermer les yeux, il ajuste inutilement la bande, vérifiant que son pyjama tienne bien en place. Tout à l’heure, juste avant que Degan et les autres arrivent, qu’a-t-elle voulu tenter ? Il se gratte la cheville de son autre pied, ses oreilles s’agitant alors qu’il se tourne sur le dos en regardant vers Sybel, qui ne change pas de place. Encore une fois, il pivote pour se retrouver dans son dos, venant glisser son visage sur l’épaule de la Divalis et passer sa main sur son ventre, ce qui la fait sursauter.

 

— Je ne te dérange pas ? souffle-t-il.

 

Sybel secoue la tête, non, bien du contraire, elle se sent toute chose. Elle sourit nerveusement, alors qu’elle sent le félin se tendre pour embrasser la peau de son cou. Elle frissonne, en se mordant la lèvre inférieure. Il s’écarte un peu de la rouge et glisse ses fins doigts le long de sa colonne, s’attardant sur la racine de ses ailes qui se déploient. Elle soupire tout en serrant les jambes, prise d’une certaine chaleur.

 

— Je continue ? susurre-t-il.

 

Elle glisse sa main dans la sienne et le guide sous ses vêtements, ce qui décroche un sourire au félin... Le message est clair. Il passe l’autre bras sous son cou pour la blottir contre lui. Sybel se frotte volontairement à lui et remonte sa main jusqu’à sa hanche, voulant se montrer joueuse. Le félin en fait de même avec son genou qu’il bloque contre la cuisse de Sybel histoire qu’elle ne puisse pas descendre trop bas…

Elle se concentre sur sa respiration, alors que son corps se tend. Le félin la bascule sur son dos venant en partie la couvrir. Sybel devient écarlate alors qu’il la fixe, son expression restant stoïque. Elle passe les bras dans le dos du félin et glisse ses ongles vers la racine… Opéra se crispe d’un coup et se redresse abruptement. Le regard de Sybel lui donne des sueurs froides et avant qu’elle ne le questionne, il l’embrasse fiévreusement.

Elle lui répond bien qu’elle soit quelque peu troublée par son comportement. Il n’est pas du genre expressif et elle ne le connaît pas encore assez que pour avoir une idée de ce qu’il a en tête. Elle a beau se sentir excitée par lui, elle a l’impression que quelque chose ne va pas.

 

— Tu vas bien ? murmure Sybel.

— Pourquoi cela n’irait pas ? répond le félin, sur le même ton.

— Je te trouve nerveux.

— Ce n’est rien, j’aurais dû te le dire que je n’aime pas que l’on touche mes ailes.

— Pardon, je ne savais pas.

— Tu ne pouvais pas le deviner, répond-il en l’embrassant.

 

Opéra se rallonge sur son côté, Sybel l’imitant. Le démon l’agrippe pour la blottir contre lui, entremêlant ses jambes aux siennes. La rouge se sent un peu mal tout de même, en plus, elle l’a coupée dans son élan. Elle remonte les yeux vers les siens, puis vient cacher son visage contre lui. Il sourit, embrassant ses cheveux tout en caressant son bras.

 

— Veux-tu que je… marmonne-t-elle, en s’aventurant plus bas.

 

Une nouvelle fois, il se tend et lui attrapant la main. Il n’aurait pas dû jouer… Il revient sur elle en la regardant dans les yeux. Il le voit qu’elle ne comprend rien à son comportement. Pourquoi avoir répondu ? C’était idiot de sa part, il ne serait pas la contenter, mais il ne peut pas lui dire la vérité.

 

— Ça me dérange un peu, explique le démon.

— De quoi ?

— J’ai tendance à oublier que tu es plus jeune que tu ne le parais.

 

Elle va penser qu’il ne la trouve pas attirante, n’importe quel autre démon ne la considèrerait pas trop jeune.

 

— Ça te dérange vraiment ? dit-elle, sa voix s’étouffant.

— On peut jouer, mais je ne coucherai pas avec toi, dit Opéra.

— Du tout ?

— Attend au moins d’en avoir quinze, réplique le félin.

 

Elle acquiesce sans discuter… Heureusement qu’elle se soumet facilement. En la regardant là, sous lui, il vient à serrer les dents. Ça lui fait mal, parce qu’il n’y a pas une heure. Les rôles étaient inversés. Pourquoi est-ce qu’il fait ça ? Il n’est pas amoureux de la jeune… Non, en vérité, ce n’est que sa façon de reprendre un peu le contrôle sur ce qu’il s’est passé. Il a été dominé et en cet instant, c’est lui qui domine. Elle ne se pose pas de question, Sybel voit le majordome, sans savoir ce qui se cache derrière ce personnage. Il se sert d’elle parce qu’il se sent mal.

Aérin, Callego et Shichiro se sont allongés. Shichiro n’a pas perdu ses habitudes, il est agglutiné dans le dos de la rousse qui s’est réfugiée contre lui. Elle essaie mine de rien de tiré sur le pyjama de Callego qui est dos à elle pour qu’il se retourne, mais celui-ci ronchonne en leur en ordonnant de dormir.

 

— Amène-toi, dit Aérin, en le chatouillant.

 

Il se crispe et se retourne d’un coup sûr, elle, énervé. Aérin sursaute, alors que le démon la fusille du regard, puis remonte les yeux vers Shichiro... Il soupire et se glisse contre Aérin avec un bon manque de délicatesse et vient passer son bras contre les deux, l’autre replié sous sa tête.

 

— Voilà, c’est bon comme ça !

 

Shichiro en rit et Aérin en baisse les oreilles, mitigé sur la façon d’agir avec Callego. Elle le dévisage en se tassant un peu, alors qu’il la fixe dans les yeux. C’est tout même étrange de se retrouver ainsi entre les deux, aussi près et… Elle sursaute et se met à rire.

 

— Shichiro, tu me serres trop fort, là, dit-elle, en tapotant son bras.

— Pardon !

— Quand je le dis que c’est compliqué de dormir avec lui ! réplique Callego, en lui attrapant le visage pour le repousser en arrière.

— Je ne le fais pas exprès, je m’endormais.

— Je vais t’envoyer un coup de jus à chaque fois que tu t’oublies ! ricane le brun.

 

Shichiro se cache dans le dos de la rousse qui en rit. Le silence revient et les démons commencent à se laisser emporter par leurs sommeils. Les oreilles d’Aérin s’agitent alors et elle devient complètement rouge. C’est qui à côté, Azael est en bas aux dernières nouvelles ? Elle s’imagine peut-être des choses ? Elle croise le regard de Callego, ses yeux allant vers le mur puis revenant vers Aérin, en fronçant les sourcils.

 

— Je pensais qu’Azael était en bas et dans son cycle ? dit Shichiro, en se redressant un peu.

— Sybel est sans doute avec Opéra, dit Aérin.

— Pourquoi dormirait-elle qu’avec lui ? répond Callego.

— Elle a un faible pour lui, dit la jeune.

 

Aérin se place sur son dos cette fois-ci, tout comme les garçons.

 

— Ils sont trop jeunes, surtout Sybel, réplique Callego.

— Je peux frapper aux murs, dit Aérin, en se cachant sous la couverture.

— Je ne pense pas que cela servirait à grande chose, répond Shichiro.

— Une fille de la classe vient souvent voir mes frères, confie Aérin.

— Tes ? Même Azael qui a Zya ? réplique Shichiro.

— C’est courant comme comportement chez les étudiants, Shichiro, réplique Callego.

— Je n’aurais pas idée d’aller vers une autre démone même si elle me le demandait, alors que j’ai Aérin, ronchonne Shichiro.

— On ne t’a pas dit que tu devais le faire, rétorque Callego.

— Tu en auras peut-être envie si je ne me décide pas à être active… dit Aérin.

 

Un téléphone vient à vibrer et les trois se redressent pour regarder lequel à un appel. C’est celui d’Aérin qui, surprise et décroche aussi vite.

 

— Bonsoir maman, tu téléphones tard ?

« Bonsoir ma chérie, tu dormais ? »

— Non, pas encore.

« Aérin, Abel va venir demain à la maison. Nous avons passé un accord, tu vas aller chez lui deux jours. »

— Pardon ? C'est hors de question ! Il peut retourner chez lui, je ne le suivrais pas, dit Aérin énervée, ce qui soulève l’incompréhension des démons.

« Aérin, nous en sommes convenus avec Abel, après l’incident avec Seth, il vous faut enterrer la hache de guerre. »

— Après l’incident ? Non, il faut surtout laver l’affront à la famille, réplique sèchement Aérin.

« Aérin… Tu le sais que tu n’en as pas le choix. Je sais que tu es attaché à ce démon, mais il n’y a pas d’avenir pour vous. Obéis à Abel, ne l’oublie, il est hiérarchiquement au-dessus de nous. Fais-t-en une raison ma puce, je suis navrée, dors bien. »

— C’est ça, crache la rousse, en raccrochant.

 

Elle remet son téléphone à côté des deux autres, puis se met à trembler de rage, serrant ses dents en retenant ses larmes. Shichiro et Callego s’en redressent, alarmés ! Le plus petit vient immédiatement la serrer contre lui, la rousse se réfugiant dans ses bras.

 

— Que se passe-t-il ? demandent-ils en commun.

— Abel vient me chercher demain… Je n’ai pas le choix de rester deux jours chez eux, sanglote Aérin.

 

La colère se diffuse à présent chez ses compagnons, mais ils restent silencieux, car ils savent qu’ils ne peuvent aller contre la décision des adultes. Hormis serrer les dents en espérant que Seth ou Abel ne se comportent pas comme des goujats avec leurs compagnes, ils ne peuvent rien faire.

Cette nouvelle leur fait comme l’effet d’un coup de poing dans l’estomac, alors qu’ils se rallongent. Aérin reste contre Shichiro, Callego posée contre son dos. Son regard s’ancre dans celui de Shichiro qu’il surplombe aussi. Cette nuit va être affreuse…

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