L'école des démons acte 2

Chapitre 12 : Nerfs a vifs

2651 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/07/2022 22:22

Une fois qu’elle eut ouvert la porte de la salle de repos, le rouge de son visage est grimpé en flèche. Bien sûr, la première personne sur qui Aérin pose les yeux, est Callego. Elle sourit alors nerveusement tout en se concentrant pour ne pas dévier les yeux, sans quoi, il comprendrait qu’il y a bien eu quelque chose…

Shichiro camoufle sa gêne en énumérant mentalement la liste de plantes qu’ils vont devoir étudier pour le dernier semestre. Il la suit en venant s’installer à côté de Callego en s’excusant de ne pas avoir pris attention à l’heure.

 

— Vous avez pris du bon temps ? ricane Degan. 

— Il fait plutôt froid donc c’est un peu compliqué, vois-tu cher frère, réplique Aérin.

— Tu imites Opéra ? rétorque Callego.

— Bah, je n’ai pas envie d’être vilaine au point de simplement l’ignorer, dit Aérin.

— Ça, c'est parce qu’elle est une bonne élève, rétorque Opéra, en se penchant vers eux.

— Tiens, tu causes enfin, toi ? intervient, Azael.

— Je cause quand je veux, ajoute Opéra.

— Je t’ai trouvé silencieux tout à l’heure alors que Degan dérangeait ton souffre-douleur préféré, continue Azael.

— C’était plus amusant d’être spectateur, répond le félin.

— Vous avez passé ses trois dernières heures à vous regarder dans le blanc des yeux ? demande Degan, à Aérin et Shichiro.

— Au fait Degan, c’est parce que tu ne tiens pas longtemps tes copines que tu te sens obligé de te mêler de la vie sexuelle des autres ? ironise Shichiro.

— On dit que, ce sont ceux qui en parlent le plus, qui en font le moins, plaisante Opéra.

— Donc si l'on vous compare à moi, vous êtes tous des bêtes de sexe ! Sauf Ilya, elle est trop jeune, rattrape Degan.

— Vous êtes tous trop jeune, râle Callego.

— J’ai quand même 17 ans, intervient Azael.

— Et 15 ans, ce n'est pas jeune, reprend Degan.

— Si les cours de sexualité ne commencent que l’an prochain, c’est pour une bonne raison ! bougonne Callego.

— Ne serait-ce pas mieux d’attendre le mariage pour faire ce genre de chose ? dit Zya, en rougissant.

 

Azael la regarde alors avec un sourire crispé…

 

— Ah, il va falloir prendre ton mal en patience chère frère, réplique Degan, moqueur.

— Sinon, vous savez qu’il y a une enfant parmi nous ? dit Aérin.

— Heu…

 

Ilya se gratte la tête tout en détournant le regard, les démons la dévisagent alors avec les yeux écarquillés.

 

— Ilya, tu l’as déjà fait ? réplique Zya.

— Ça ne vous regarde pas ! dit la jeune, en secouant les mains.

— Avec qui, Ilya ? demande Degan, stupéfait.

— C’est confidentiel ! répond aussi vite la fillette.

— Il a le même âge que toi ? demande Aérin, ahurie.

— Je ne dirais rien !

 

Le groupe tente de faire parler un peu plus la jeune démone, mais préfère taire le fait que ce démon est effectivement bien plus vieux qu’elle… Et de sa famille. Elle pensait qu’ils comprendraient puisque de toute façon, le clan les marie entre eux et qu'en regardant les choses en face… Les clans sont incestueux. Alors, pourquoi l’union entre cousins éloignés est-elle bien vue, mais pas entre membre de la famille directe ?

En fin de soirée et après avoir mangé, les démons se séparent pour aller se laver et décider de qui dort avec qui. Shichiro et Callego, prennent la salle de bain des jumeaux, Opéra utilise celle d’Azael et Sybel, Zya et Ilya attendant leur tour dans la chambre de la rouge.

Degan et Aérin entendent leurs tours assit sur leur lit, dont Degan va très certainement se passer, cette nuit.

 

— Quel drôle de soirée, dit le jumeau.

— À qui, le dis-tu, soupire la rousse.

— Dis, tout va bien ?

— Pourquoi cela n’irait pas ? répond-elle, tout en levant un sourcil.

— Parce que tu tirais une drôle de tête en arrivant, dit Degan.

— Bah, non ?

— On se disait tout avant, ronchonne le démon.

— Et je continue de le faire, dit-elle, en venant contre lui, tandis que Degan, grommelle.

 

Shichiro et Callego se sont glissés sous la douche. Une fois qu’ils se sont isolés du groupe, le silence s'est installé entre eux. Callego ne dit rien et Shichiro ne sait que penser de ce silence. Est-ce qu’il se doute de quelque chose ? Il regarde le dos du démon, Callego se lave, bien qu’il sente le regard de Shichiro sur lui. Il grimace puis se retourne agressivement sur l’argenté.

 

— Quoi ?

— Rien, répond le démon, penaud.

— Arrête de me fixer comme ça, tu me gênes, râle le brun.

 

Shichiro en cligne des yeux et baisse immédiatement la tête en grimaçant, alors que son estomac se noue.

 

— J’ai fait quelque chose de mal ? demande Shichiro, perdu.

— Ça dépend, maugrée Callego.

— Comment ça ?

— Vous l’avez fait, crache le brun.

 

Shichiro se crispe, puis fronce les sourcils, comprenant la source de son irritation et bien qu’il n’aime pas s’énerver, vient à hausser le ton :

 

— Je te rappelle que toi aussi, tu l’as tenté et que je n’ai rien dit !

— J’ai dérapé ce jour-là, ça n’a rien avoir, riposte Callego.

— En quoi en es-tu légitime par rapport à moi ?

 

Callego se tend face au ton de Shichiro, bien qu’il le gratifie d’un regard froid, c’est bien la première fois qu’il l’entend s’irriter. Il n’a pas envie de se calmer et tant pis si cela doit s’envenimer, il veut des aveux !

 

— Vous l’avez fait ? réitère-t-il sa question, plus sèchement.

— Nous avons eu une certaine complicité, rétorque Shichiro, qui le regarde froidement.

 

Callego fronce les sourcils face à son regard, puis détourne la tête en soupirant.

 

— Je vois, gronde le brun.

— Elle est autant à moi, qu’à toi… Je n’en peux rien si tu n’as pas de tact, réplique Shichiro.

— Je ne compte pas le faire et vous êtes trop jeunes !

— Je suis resté au-dessus de ses vêtements, ça va, ronchonne Shichiro.

— T’es trop à l’aise avec ce genre de chose, grogne Callego.

 

Shichiro dévisage Callego qui se met la tête sous l’eau, se débarrassant du shampoing qui imbibe sa chevelure sombre. Il soupire alors que le brun lui en ferme les yeux, pour faire comme s’il n’était pas, là. Shichiro en serre les poings, se sentant un peu rejeté. Il ne devrait pas agir ainsi, mais un sentiment entre la colère et la tristesse l’assaille tandis qu'il quitte la douche. Callego lui jette un regard, il coupe l’eau en soupirant et colle son front contre la dalle.

L’argenté se fige contrarié et fait volteface pour revenir vers Callego qu’il pousse contre la dalle et se tend pour venir à la rencontre de ses lèvres. Callego le repousse aussi vite, son cœur s’affolant ! Les deux s’emparent de leur serviette pour se réfugier dedans, dans une colère réciproque.

 

— Tu… Me met mal à l’aise, réplique Callego.

— Je suis désolé, dit Shichiro, songeur.

 

Callego se braque, s’il est vexé qu’Aérin et Shichiro puissent déjà être... Complice, c’est parce que lui, il n’y arrive pas. Il soupire, ses yeux allant vers Shichiro, alors qu’il l’entend renifler. Son cœur rate un battement ! Il pleure ? Callego écarquille les yeux et grimace, sur le coup.

 

— Il faut se méfier… J’ai l’impression qu’elle serait du genre à se laisser faire, même si elle n’en a pas envie, dit Shichiro, en sanglot.

 

Le brun le regarde brièvement, puis il ferme les yeux, ses oreilles devenant chaudes. Il se redresse et se baisse sur le démon pour venir l’embrasser avec cette même maladresse qu’il a avec Aérin. Shichiro rougit, le regarde alors confus tout en reniflant. Callego ouvre la bouche, mais les mots ne sortent pas. Il referme sa mâchoire et lui tourne le dos, pour aller enfiler son pyjama. 

Le félidé sort de la salle de bain, Azael assit sur son lit l’y attendait. S’il connaît certains détails du félin, il en est que celui refuse toujours de se mettre à nu en présence de quelqu’un, lui y compris. Il ajuste sa tenue de nuit, tout en dirigeant son regard sur le démon qui le fixe d’une façon qui ne lui plait guère.

 

— Je ne voulais pas m’en mêler puisque Aérin reste muette, mais j'en ai assez de cette tension entre vous. Que s’est-il passé ? demande Azael, d’une voix encore posée.

— Il n’y a plus de tension entre nous, nous en avons discuté, réfute Opéra.

— Si tu n’as rien à ne te reprocher, alors tu n’as pas à te taire, insiste Azael.

— Azael, tu es stressé ? demande le félin.

— Ce n’est pas question, Opéra, rétorque le bicolore.

— Je voulais les aider quand elle a perdu la mémoire, mais je ne savais pas comment faire pour qu’ils se rapprochent. Alors, j'ai fait croire à Callego que j’allais l’agresser en sachant qu’Aérin était dans le couloir, explique le félin.

— Faire semblant d’agresser Callego ? Tu essaies de te convaincre de quelque chose, rétorque Azael, avec un drôle de ton.

 

Azael empoigne le félin et le fait reculer jusqu’à son bureau, celui-ci butant avec forte contre le bois, ou il se tient avec un bras pour ne pas laisser Azael, l’acculer.

 

— Calme-toi Azael, elle a déjà eu sa vengeance . Nous avons aussi mis les choses au clair, c’est pour ça qu’elle ne t’en a pas parlé, dit Opéra, pour tenter de la calmer.

— Tu t’es bien foutu de ma gueule quand j’étais blessé, rétorque le bicolore.

 

Il continue de forcer sur les épaules d’Opéra qui refuse de se plier tandis qu’Azael l’embrasse avec une sauvagerie à laquelle Opéra répond par une morsure. Azael recule, mais sans le lâcher, Opéra force le passage, faisant reculer le démon qui a une force presque identique à la sienne, surtout lorsqu’il entre dans son cycle du mal.

 

— Tu aimes jouer avec les autres, chérie, mais toi est-ce qu’il en est de même ? annonce avidement le démon.

 

Opéra se fige alors qu’Azael vient à égarer la main entre les jambes du félin, qui lui en lance un regard noir. Pour la première fois depuis qu’ils se connaissent, Opéra baisse les oreilles d'anxiété, serrant autant les jambes que les crocs.

 

— Je ne suis pas… Balbutie le démon, sans comprendre pourquoi sa force se défile au fur et à mesure qu’Azael le domine.

 

Opéra pourrait appeler à l’aide, les autres sont juste à côté… Mais, Opéra ne veut pas que l’on le sache, cette vérité qui pourrait mettre en l’air sa vie de majordome. Azael le sait et voir la peur s’installer dans son regard a de quoi l’engager un peu plus loin dans ses vices.

 

Attention, la scène devient plus violente à ce niveau-ci, je n'utilise pas de terme vulgaire et je reste implicite.

 

Une main sur le visage d'Azael, l’autre contre son épaule, Opéra tente de forcer le passage. Dos contre le bureau, Opéra se sert de son appui pour venir frapper la jambe d’Azael de la sienne, avec hargne.

Bien sûr, le bicolore ne se laisse pas faire, il agrippe la main fichée contre son visage et déporte Opéra contre le mur. Son pied contre sa hanche l’oblige à maintenir une distance qu’il meurt d’envie de combler.

Les gestes d’Opéra sont maladroits, au lieu d’essayer de le repousser, Opéra lâche tout ! Azael en perd sa prise et part en avant, ne parvenant pas à rattraper Opéra qui se défile dans la hâte. Il se précipite avant que ses mais ne parviennent à attraper la clinche. Il lui saute sur le dos, Opéra se retrouve ventre à terre, paralysé par la décharge qu’il vient de recevoir.

Opéra tente se relever, mais son corps endolori ne le lui permet pas. Son cœur s’arrête alors qu’il sent la gueule d’Azael, transformé, lui frôler le dos et ses crocs se planter dans son épaule. Les autres sont juste à côté, Opéra ferme les yeux en serrant les crocs, se prenant à espérer que l’on entre dans la chambre.

Azael retourne Opéra pour avoir son visage de face tout en reprenant sa forme normale au grand soulagement d’Opéra, enfin, plus ou moins. Lui ôter son pyjama n’a rien de difficile, même si Opéra tente de retenir ses linges, espérant retarder l’inévitable. Se débattre ne sert à rien, Azael avec détermination parvient à l’immobiliser et à le blesser…

Azael le sait depuis la première année, Opéra n’est pas un mâle et elle lui avait fait jurer de ne rien dire. S’ils ont pu avoir des instants de perditions, Opéra ne lui à jamais montrer son corps, ni même couché avec.

Quand son stress augmente, que ses mauvaises manies de démons refont surface, sa curiosité devient alors malsaine et ses envies primitives.

Il dévisage la démone qui se crispe à s’en mordre elle-même la lèvre… Azael l’embrasse, même si elle le fuit. Il la sent se figer, ses ongles enfoncés dans sa peau, elle encaisse la douleur, toutefois ce n’est pas assez. Le démon veut l’entendre crier, la voir pleurer, lui rappeler que son corps est fait pour être soumis.

Opéra refuse de lui satisfaction, son regard est rivé sur le plafond, tandis qu'Azael souille cette femelle qui ne pourra jamais être majordome. Opéra ne cèdera pas… Il contrôle sa respiration, mais son visage crispé ne parvient plus à retenir les larmes qui coulent le long de ses joues.

 

— Arrête… Sanglote-t-elle.

— C’est difficile d’admettre que tu aimes ça, chaton ?

 

Opéra ravale un halètement de stress et déglutit, se haïssant de se voir aussi faible :

 

— Azael… Ça fait mal, dit Opéra, d'une voie hachurée.

 

Le démon sourit avidement, il continuerait bien, mais se serait risqué que l’on ne leur tombe dessus. Il l’embrasse une dernière fois, la libère et s’en va sans demander son reste.

Opéra se relève lentement, ses jambes se dérobant… Opéra saisit son pyjama, s'apercevant que la porte est entre ouverte et recule en remarquant qu’il y a une personne dans le couloir.

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