L'école des démons acte 2

Chapitre 4 : Ce que nous vallons.

2260 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/05/2022 20:48

Callego sait que Shichiro est fort, mais il était loin, très loin de s'attendre à ce qu'il se retienne autant et il n'est même pas certain qu'il soit à fond. Il essuie la sueur qui dégouline de son front en reprenant son souffle. En position de défense, il décrit des pas chassés autour de Shichiro qui en fait de même.

Callego est rapide et il frappe toujours à des endroits sensibles, comme les rotules ou le sternum. Shichiro frappe le vide de sa main comme s’il voulait fendre le vide et son familier derrière lui réplique d’un coup de queue que le Cerbère intercepte, les deux créatures luttent l'une contre l'autre alors que leurs maîtres en viennent aux face-à-face.

Callego vise les cotes de Shichiro qui en relève la jambe dans un réflexe hallucinant et la projette vers l’avant pour contrer le démon. Callego dans son mouvement, ne peut pas l'éviter, il va au contact et d'une main, la rattrape et de l’autre, l'empoigne à la clavicule se lançant vers l'avant en se servant de son poids pour faire chuter Shichiro sur le dos.

Ce dernier s’écrase à peine au sol, qu’il bascule sur le côté et entravent tout en exerçant une pression de ses jambes, celle de Callego qui en voit son équilibre perdu et vient à chuter, l'épaule percutant la première, le sol dans un bruit sourd qui ne plait pas à l’argenter.

Shichiro se crispe, se remet d’aplombs et se hâte d'aller voir s'il n'a pas blessé le démon... Callego se crispe en la voyant faire, bordel ! Ils sont en plein entrainement ! Il tend le bras vers Shichiro projetant une onde électrique que celui-ci évite une nouvelle fois… D'où il sort ses réflexes, lui ? Callego se relève et enchaine les attaques foudroyantes tout en grinçant des dents tandis qu’il regarde Shichiro les éviter sans chercher à riposter.

 

— Bordel, tu vas te décider à attaquer ! hurle Callego.

— Le règlement stipule que nous ne pouvons pas nous porter de coups, c’est inutile, je le fasse, réplique Shichiro.

 

Callego regarde le Cerbère qui se retrouve pattes et gueules liées, merde ! Il ne peut pas l’appeler, le brun bloque Shichiro dans une cage de griffes électriques qui se rétracte sur le démon qui résiste facilement puisque l’électricité n’est pas sa faiblesse et brise assez vite sa prison, sous la consternation de Callego… Il n’a rien de plus puissant. Il l’a incité à agir, il voulait voir de quoi est réellement capable Shichiro, cela le frustre qu'il ne lui porte pas de coup. Enfin, Shichiro se décide à le faire ! Callego porte les bras face à son visage, puis ce fut le noir complet.

Aérin n’en peut plus, la sueur lui coule le long de sa colonne, elle regarde Degan qui lutte toujours contre Opéra… Comment fait-il pour avoir autant d’énergie ?

Degan cherche à rentrer dans le félin qui l’évite et finit par l’envoyer au sol ! Épuisé, Degan revient à sa forme normale et sans vêtements. Opéra se tourne sur Aérin qui est assise sur le sol et s’en approche, le temps que Degan enfile au moins un caleçon.

 

— On devrait apprend un sort qui nous permet de nous dévêtir. Nous revêtir aussi quand on change de forme, dit Aérin, en détournant les yeux de son jumeau.

— Bah, quoi sœurette, tu n’aimes pas mon caleçon ? réplique Degan.

— Ce n’est pas ton caleçon que je préfère éviter de voir, Degan... Je me demande comment cela se passe pour les garçons et Zya.

— Bah Shichiro doit en faire baver à Callego ou peut-être l’inverse et Zya, hum… Azael est frustré de ne pas pouvoir l’entrainer, dit Degan.

— Elle n’a trouvé personne pour l’aider ? demande Opéra.

— Non, elle cherche encore parmi les profs, explique Aérin à Opéra.

 

Opéra lui tend la main qu’elle saisit et il la tracte pour qu’elle se remette d’aplombs. Aérin titube un peu puis se dresse face aux jumeaux.

 

— Comment te sens-tu ? demande Degan

— Je fatigue encore trop vite, mais je pense pouvoir vous rattraper, dit Aérin.

 

Elle regarde alors dans le vide…

 

— La force pure n’est pas la seule qualité d’un démon, tu as peut-être des difficultés avec la magie, mais tu as ta technique, répond Opéra.

— Regarde-moi, je n’ai pas encore une seule fois réussi à le mettre en mauvaise position, contrairement à toi, dit Degan, en riant.

— Je ne fais que le gêner, répond Aérin.

— Oui, malgré ta faiblesse, tu y parviens, donc j’attends de toi que tu parviennes à me mettre au tapis quand tu recevras ton nouveau traitement, réplique le félin.

 

Aérin remonte les yeux vers lui, puis pouffe alors que ses joues prennent des couleurs. Ils vont se laver et se changer, Opéra leur offre un rafraîchissement avant que les jumeaux ne quittent sa demeure. De retour chez eux, ils donnent un coup de main à Sybel tout en râlant sur Azael de rester sur place. Le repas se finit et la soirée bien entamée, chacun retourne dans sa chambre.

 

— Le froid entre Opéra et toi, semble être passée, dit Degan.

— Parce qu’il n’y en avait pas, réplique Aérin.

— Tu le sais bien qu'il est inutile de nous cacher des choses. On a compris que cela avait à voir avec Callego, d’où le fait qu’Azael et moi ne nous en sommes pas mêlé, répond Degan.

— Il ne veut pas que l’on revienne là-dessus et j’en ai parlé avec Opéra, dit Aérin, en dévisageant son frère.

— Opéra et Callego se sont battus plus méchamment que d’habitude ?

— Disons qu’ils ont eu un froid, quand j’étais amnésique qui m’a mal faite réagir, puisque j’avais oublié leur rivalité, explique Aérin.

— Je vois, réponds Degan, en observant sa sœur.

— Tu me dévisages, mais je n’en dirai pas plus, je t’ai dit ce qu’il y avait à savoir, réplique la rousse.

— Je le sais, mais vu comment tu refuses d’en parler. Je me doute que cela a dû être plus grave que leur querelle habituelle, répond Degan.

— Oui et non, Opéra voulait juste effrayer Callego… J’oublie parfois que nous sommes des démons, parfois, je me demande si je suis normal de mal prendre des comportements violents alors que tout le monde trouve que ce n’est rien, dit Aérin.

— Je ne sais pas, on cherche moyen pour nous faire libérer notre stress, pour nous éviter d’entrer dans notre cycle du mal, mais à côté, les comportements qui nous y poussent sont toujours tolérés et même quand on essaie d’être sympas. On ne peut pas nier que nous avons un tempérament violent innée. Nous gardons pour réflexe, quand une situation ne nous plait pas, d’y répondre par l’agressivité, même toi, dit Degan.

— J’ai tout de même l’impression d’être différente, dit Aérin.

— Tu éprouves juste plus d’empathies que les autres et tu n’es pas la seule, Shichiro et moi, le somme aussi et nous influençons Callego, Azael et Opéra également. Il y a aussi un point commun entre Callego, Shichiro, Opéra, Azael et toi. C’est que contrairement à moi, vous n’étiez pas très sociaux, de base, réplique Degan, en riant.

 

C’est vrai… Enfin, pour ce qui est de ce qu’il s’est passé entre Callego et Opéra restera tout de même entre eux, elle a l’impression que depuis ce passage, que le félin est moins sur le dos du brun et délicat, si elle peut dire avec elle, un peu comme s’il cherchait tout de même à se faire pardonner.

C’est le troisième professeur qui l’envoi sur les roses… Zya soupire, elle n’est que Beth, personne n’acceptera de l’aider. La démone avance dans les couloirs, baisse la tête pour éviter les groupes de démons et rejoint les filles de sa classe.

 

— Alors Zya, tu as trouvé un professeur ? demande sa camarade.

— Non… Ils ne veulent pas se concentrer sur une Beth.

— C’est pareil pour nous, Igrit a réussi à avoir l’aide d’un Daleth de deuxième année, toutefois ce n’est pas gratuit, dit la démone.

— Je m’en doute, mais je n’ai pas envie de m’abaisser à ça pour monter de rang, dit l’albinos.

 

Sa compère affirme d’un hochement de tête, elle se relève, excusant sa camarade de vouloir demander aux professeurs d’options. Zya n'a pas demandé au professeur d’astrologie, c’est un jeune prof plutôt sympathique, peut-être qu’il acceptera. Elle rejoint la tour, frappe à la porte et le professeur qui en relève la tête l’invite à y entrer.

 

— Monsieur Amy, je ne vous dérange pas ? dit-elle à mi-voix

— Ma petite Divalis, que me vaut ta venue ? demande le démon, surprit de la voir là.

 

Le démon à la chevelure entre le bleu et le vert se relève. Il a une paire de petite corne droite sur la tête et son regard bleu accroche celui de la jeune, alors qu’il lui sourit.

 

— J’aimerais m’entrainer pour le festival de la récolte, accepteriez-vous de m’aider ?

— Bien sûr !

 

Zya écarquille les yeux, elle était déjà prête à s’abaisser et s’excuser auprès de lui.

 

— Vous… Vous voulez bien ? dit-elle, surprise.

— Certainement, ma petite Zya, que serait un professeur s’il refuse d’aider l’un de ses élèves ?

— Merci monsieur…

 

Elle se recule vivement, devenant blanche, le prof l’acculant contre le mur de la salle, tout en gardant son sourire.

 

— Bien sûr, tu sais comment fonctionnent les échanges de bons procédés, susurre-t-il tout en glissant la main sous le tee-shirt de son uniforme scolaire.

 

Sur le coup, Zya reste paralysée, puis dans un sursaut de colère, vient à gifler le démon, cherchant à le fuir. Celui-ci, prit entre l'excitation et l'énervement, l'attrape par le bras et la plaque contre son bureau.

 

— Allons, tu ne veux pas t’entrainer ? dit le professeur sur un ton mauvais.

— Pas de cette façon, Monsieur Amy, lâchez-moi ! crie-t-elle.

 

Elle agite les jambes dans le vide en cherchant à le repousser !

 

— Je ne vous pensais pas être ce genre de prof, Monsieur Amy, intervient alors une voix.

 

Le démon se redresse et libère Zya qui se hâte de partir alors que le démon se place en mur devant l'albinos.

 

— Monsieur Divalis, décidément, vous êtes vraiment trop nombreux dans cette école, fichez le camp de ma salle de classe ! crache l’adulte.

 

Le démon lui fait un signe de la main et emporte Zya avec lui, la lâchant aussi vite qu’ils ont quitté la pièce. La jeune fille n’y comprend rien, mais son cœur n’en est pas calmé pour autant. Assez éloigné à son goût de la pièce, il s'immobilise pour faire face à Zya en l'inspectant, sous le regard confus de cette dernière.

 

— Pourquoi être intervenu, Seth ? demande la jeune, étonnée.

— Je sais que je ne vaux pas mieux que ce prof… J’ai entendu dire que tu voulais t’entrainer, je reste ton cousin et cela ne me dérange pas de te donner un coup de main, répond-il, en la regardant dans les yeux.

— Tu te moques de moi ? Pourquoi tu te montres sympas alors que je sais ce que tu as fait à Aérin et Azael ? dit-elle, énervé, même si avec sa petite voix, cela ne s’entend pas.

— Je n’avais aucune intention de les blesser… Enfin, Azael a été le premier à attaquer, mais je peux en comprendre la raison, réplique le démon.

— Tu cherches à te rattraper ? demande Zya.

— Je ne veux pas répéter les erreurs de mon père et faire vivre un enfer a Aérin, explique le démon.

— Tu as essayé de lui parler ?

— J’en avais l’intention, mais j’ai croisé Azael en premier, dit Seth, en grimaçant.

— Je vois, réponds Zya.

— Alors ? Tu veux bien de mon aide ou pas, demande le démon.

— Comment refuser l’aide d’un He ? répond Zya, en lui souriant.

 

Il lui tend le bras qu’elle attrape, mais elle reste tout de même sur ses gardes. Un démon qui se remet en question, cela reste tout de même surprenant !

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