Les 68e Hunger Games

J'aime sentir le contact du sable contre mes pieds nus. Je marche ainsi sur le bord de la mer durant plusieurs minutes sans avoir personne pour me déranger. Je m'arrête un court moment et ferme les yeux.

La veille encore j'étais en direction pour le capitole, ce matin je me suis réveillé dans mon lit à la maison, je n'ai aucun souvenir de ce que j'ai faits après, je sais seulement que je me suis retrouvé à la plage que j'avais si souvent l'habitude de fréquenter.

Ce mauvais rêve est finalement terminé me dis-je au fond de moi. J'ouvre les yeux et la vue de la mer me décroche un sourire.

- Laetia ?

Je reconnais la voix de Finnick, celui qui était mon mentor dans cet horrible rêve.

Je me retourne et découvre un autre Finnick, différent que celui que j'ai connu, je distingue un regard fou dans ses yeux alors que la nuit commence à tomber.

- Il ne peut y avoir qu'un seul vainqueur me dit Finnick en brandissant son trident.

Je prends peur et trébuche en essayant de partir. 

Je me protège le visage avec mes bras et attends le coup, mais rien ne vient.

Confuse, je jette un regard vers l'endroit où était Finnick, il n'y est plus. À présent, c'est ma mère qui se tient face à moi, sans trop savoir comment elle est arrivée ici, elle n'était jamais venu avec moi auparavant.

- Oh, Laetia me dit-elle d'une voix triste.

Je commence à paniquer en comprenant ce qui est en train de se passer. 

Toujours assise contre le sol, je me relève tant bien que mal et lui dit d'une voix au bord des larmes:

- Tu n'es pas réelle, je le sais.

J'ai l'impression de pleurer, mais mes yeux sont toujours secs.

- Oh bien sur que je suis réelle me répond la voix de ma mère, tout comme tes amis.

Au début je ne comprends pas ce qu'elle veut dire, puis un bras passe derrière son cou et lui tranche la gorge. Paralysé par la peur, j'observe le sang gicler de partout, je tente de crier à ma mère, mais aucun son ne sort de ma bouche.

J'essaie de fuir, mais je suis figé sur place, incapable de faire le moindre pas.

C'est un rêve me dis-je au fond de moi, pourtant ça a si l'air réel. La mer n'est bientôt plus qu'une énorme mare de sang, remplie de celui de ma mère qui continue à couler.

Puis sans prévenir, un groupe de cinq adolescents sortent de l'obscurité juste derrière ma mère. Les tributs de carrière.

Ma mère me regarde toujours d'un sourire triste pendant que son sang continue de fuir me déclare finalement d'une voix triste:

- Ne me laisse pas.L'effet est immédiat, je me retrouve dans mon lit, en sueur essayant de reprendre mon souffle.C'était bel et bien un rêve qui a viré au cauchemar, je ne suis pas à la maison. Je ne reverrai jamais la maison.

Durant la totalité du petit déjeuner, Tobias et Finnick discutent à propos de je ne sais quoi, je n'écoute rien de ce qu'ils racontent.

Je réfléchis encore à mon rêve de la nuit dernière, il paraissait si réel, j'en ai des frissons.

J'essaie de ne plus y penser et Finnick me vient en aide en engageant la discussion.

- Alors Laetia...

Qu'il m'appelle par mon prénom me rappelle soudainement mon rêve.

- ... tu te sens prête pour aujourd'hui ? En tant que tribut de carrière, vous deux allez devoir attirer un max de sponspor.

Tribut de carrière ? Moi ? Voilà qui est nouveau, on ne m'en avait pas parlé.

- Heu... je ne savais pas que j'allais être intégrer dans l'alliance lui dis-je sur un ton gêné

- Moi aussi je croyais que tu allais rester solitaire, seulement Tobias a insister pour t'intégrer.

Je jette un regard vers Tobias qui me regardait déjà et le rêve me revient en tête encore une fois. Je me concentre sur les choses présentes et me demande au fond de moi à quoi il joue. Un moment il me regarde comme s'il voulait déjà me tuer, et le lendemain il demande à m'avoir dans son alliance avec les carrières.

- Je ne sais pas dis-je d'une voix non rassuré, je dois y penser

Quelques heures plus tard, je me retrouve en compagnie de mon styliste, Will.

C'est un petit homme, assez gros, mais pas obèse. Comme tous les habitants du capitole ou presque, Will a un style étrange.

Il a les cheveux coupés en champignon et d'une couleur jaune qui me rappelle le soleil. Il a une sorte de spirale de couleur violette sur chacune de ses joues. C'est affreux, même s'ils croient le contraire. Lorsqu'il approche son visage du mien, je découvre des yeux d'un bleu qui n'est probablement pas naturel. Je ne trouve aucun charme à cet homme répugnant.

- Bien, maintenant je crois que c'est l'heure de te montrer ta tenue me dit-il en affichant un regard pétillant de joie.

J'approuve d'un hochement de tête et au même moment quelqu'un entre avec l'habit en question sur un support.

Ce que je découvre est beaucoup mieux que ce à quoi je m'attendais.

Une sorte d'armure à la teinte bleue comme l'océan se dresse devant moi. Recouverte d'algues vertes à certains endroits, on aurait dit un habit de guerrier marin tout droit sorti du fond de l'océan. Will me donne une couronne de la même teinte que l'armure et encore une fois, recouverte d'algues. Pour compléter le tout, on m’emmène un trident non aiguisé que je porterai durant la cérémonie, mon mentor aurait aimé participer.

Tobias semble apprécier ses futurs alliés, il discute avec eux depuis maintenant dix bonnes minutes pendant que moi je les regarde. Tobias leur fait signe de le suivre et il se dirige vers moi. Oh non me dis-je il était sérieux quand il parlait de m’intégrer dans l'alliance.

Il s'arrête face à moi et les quatre autres sont bientôt là aussi. Il fait une courte présentation puis la fille du deux, Cally je crois déclare à voix haute:

- Elle est faible.

Je ne peux pas m'empêcher de baisser le regard puis mon partenaire me défend un peu.- Peut-être, mais elle pourra toujours nous aider dit-il sur un ton calme

Les aider avant de me faire trancher la gorge dans mon sommeil par cette Cally ? Non merci.

Une voix nous appelle pour rejoindre nos chariots, nous nous exécutons et Cally me jette un dernier regard assassin.

Le district Un est le premier à partir, suivi du Deux, le Trois et puis nous.

Notre chariot s'élance dans la ville, j'entends les hurlements des citoyens en nous voyant. Généralement nous avons toujours bonne impression avec le un et le deux, mais cette année nous sommes largement devant avec cette armure de dieu antique grec.

J'observe mon reflet dans le verre et je ne peux m'empêcher d'être ravie du résultat, j'ai l'air d'une guerrière me dis-je au fond de moi, avec un peu de chance les sponsors croiront que j'en suis vraiment une. 

Puis je vois Tobias, il ne lâche pas le moindre sourire, il garde le regard fixé vers l'avant et jette parfois un regard intimidant aux citoyens. Je me sens inexistante à coté de lui, il attirera tous les sponsors à coup sur, tandis que moi je me fais toute petite à côté de lui.

J'affiche néanmoins un sourire à la foule pour leur plaire. 

Nous entrons dans le grand cirque pour la fin du trajet et écouter le discours du président.

Un petit homme se montre, il doit avoir soixante-dix ans si ce n'est pas plus. Plusieurs rides apparaissent sur son visage et je distingue ce qui doit être un sourire. Dénué de charmes, il a les cheveux gris ainsi qu'une longue barbe.

Il ouvre la bouche pour commencer son discours.

- Bienvenue... Bienvenue, tributs, soyez les bienvenues... Nous apprécions votre courage, et votre sacrifice. Tribut nous vous souhaitons la bienvenue. Joyeux hunger games et puisse le sort vous soit favorable.

La foule applaudit, c'est maintenant que les choses sérieuses commencent et pour de bon