Les 68e Hunger Games

L'annonce de mon nom a un effet étrange sur moi, c'est comme si en quelques secondes seulement, ma vie avait prit fin. 

Je marche d'un pas lent vers l'avant tout en regardant devant moi, les yeux terrorisés par la peur. Je suis déjà morte me dis-je au fond de moi, c'est la fin. L'atmosphère est lourde, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que le district entier me regarde avancer vers ma mort. Je monte le petit escalier et m'arrête en haut face au sourire effrayent de Robin.

Cette femme est folle me dis-je dans ma tête, comment peut-elle éprouver un plaisir à faire ça ?

- Quel âge as-tu ? s'empresse-t-elle de me demander tout en gardant cet horrible sourire collé à son visage.

Mon cerveau prend quelques longues secondes avant de comprendre la signification de ses dernières paroles.

- Je m'appelle... je veux dire... j'ai... 15 ans.

Je peux entendre les rires de tout le monde à travers Panem, ce soir, lors de la rediffusion on me reverra répondre comme une pauvre idiote et j'aurai officiellement la réputation d'une pauvre gamine apeurée.

Je me sens rougir sur place.

Malgré tout, elle fait comme si rien ne s'était passé puis s'empresse de continuer.

- Bien ! Félicitation à vous deux, joyeux Hunger Games, et puisse le sort vous être favorable !

La foule applaudit et Tobias et moi nous serrons la main. 

Il me fait officiellement peur. Pendant que nous nous sommes pris par la main, je l'ai vu m'observer d'un air étrange, comme s'il songeait déjà à la façon dont il allait me tuer.

Je suis maintenant dans une petite pièce de l’hôtel de justice, ils nous laissent une heure pour faire nos adieux à la famille ou les amis. Ma mère entre finalement dans la pièce, d'un pas lent, le regard dirigé vers le sol. Sa visite se déroule en silence, elle n'a pas très envie de parler et moi non plus, elle me serre seulement dans ses bras durant de longues minutes. Après un moment, elle réussit finalement à lever les yeux pour me regarder en face puis déclare à voix basse:

- Ce n'est pas facile pour ton père, il n'a pas voulu venir, ta soeur a aussi décidé de resté avec lui...

Voyant que je suis au bord des larmes, ma mère me serre à nouveau et tente de me calmer en me chuchotant quelques mots doux. Encore une fois, un silence s'installe dans la salle.

- Promet moi que tu ne me laissera pas, Laetia tu dois me le promette, promet moi que tu ne mourrera pas là-bas ! sa voix se brise sur la fin de sa phrase et elle éclate en sanglot.

Un pacificateur entre dans la pièce et ma mère se met à hurler et tapper contre le pacificateur qui essaie de la sortir dehors de la pièce. La porte se referme sans me laisser le temps de lui fournir la moindre réponse, je n'ai pas su quoi lui dire, je n'ai pas la moindre chance de m'en sortir, elle le sait surement au fond d'elle.

Je verse une larme.

Wow. Voilà ma première impression de l'intérieur du train dans lequel nous allons séjourner le temps d'arriver au capitole.Robin nous avait prévenus qu'on allait aimer, mais je n'avais pas imaginé un luxe pareil.Après le départ de ma mère, Robin est venue cherchée Tobias et moi pour nous emmener aux trains. Dehors les caméras ne manquaient pas, Tobias lui en a profité pour laisser son air supérieur prendre le dessus. 

- Bien, je vous laisse seul, vous savez ou me trouver si jamais vous avez besoin déclare Robin sans son sourire habituel.

Tobias s'empresse d'aller se reposer sur un fauteuil, je suis sur le point d'aller rejoindre ma chambre quand il déclare en riant sur le même ton que Robin:

- Tu sais où me trouver si jamais tu as besoin.

Il est bizarre, vraiment. Un moment il me regarde comme s'il était sur le point de me manger et la minute d'après il me parle presque amicalement avec un petit ton moqueur. 

- Écoute Tobias, je n'ai pas besoin de tes petits commentaires là maintenant, d'accord ? lui dis-je au bord de l'énervement

- Très bien, à plus-tard donc. 

Je quitte la pièce en évitant de parler plus longtemps avec mon partenaire de district.

Le lit est confortable. Je suis resté couchée sur le lit une heure à fixer le plafond en me rappelant les événements de la journée. D'abord j'ai rencontrée Finnick, ensuite j'ai été choisi pour les Hunger Games, puis il y a eu la visite de ma mère et maintenant me voila ici. 

En vérité, j'aurais préféré qu'elle ne vienne pas me rendre visite. Ses paroles vont me hanter jusqu’à la mort atroce que je vais subir d'ici une semaine ou deux.

La voix de Robin me signale qu'il est l'heure de manger.- J'arrive dis-je sur un ton ennuyer.

Je me lève et me dirige vers la salle à manger.

Excepté Robin qui ne cesse pas de parler, personne ne parle. Quand je dis personne, je veux bien sur parler de Tobias et moi, notre mentor a décidé de ne pas venir. C'est compréhensible, j'imagine qu'une gamine apeurée et qu'un prétentieux comme mon partenaire de district ne l'intéresse pas plus que ça. Je m'imagine un vieil alcoolique dans la cinquantaine, sans aucune connaissance sur les jeux et qui préférera continuer à boire son alcool plutôt que de m'aider pendant que j'essaie de ne pas me faire transpercer par une lance.

Je n'ai pas envie de rester ici plus longtemps, l’ambiance est insoutenable 

- Hum, Je vais retourner à ma chambre dis-je à Robin et Tobias en me levant de ma chaise.

Je pense avoir besoin de dormir, ça ne me fera pas de mal après cette dure journée.Tobias se lève lui aussi.

- Oh si tu veux, moi j'allais regarder la rediffusion de la moisson, tu peux venir me répond-il aussitôt.

Il a peut-être raison, au moins je pourrai me faire un idée de la tête de ceux qui chercheront à me tuer.

- Suis-moi, ajoute-t-il sans que j'aie encore donné mon avis avec un regard moins dur que d'habitude

Nous entrons dans une pièce qui est visiblement le salon. Une énorme télé est fixée au mur et de nombreux fauteuils lui font face.L'émission commence par l'hymne de Panem, suivi de la voix de Caesar Flickerman, le présentateur officiel des Hunger Games.Puis la rediffusion commence:le premier tribut à être choisi est le garçon du district Un, un certain Liam. aussitôt son nom tiré. Un énorme colosse sort de la rangée et s'avancer vers l'avant d'un pas rassuré. Il a le teint de peau foncé ainsi que des cheveux bruns. Il jette un regard menacent les yeux fixés droit sur la caméra, comme s'il me voyait.Je m'imagine soudain dans l'arène, face à lui et sans aucune issu.Le temps que je revienne à la réalité, j'ai déjà manqué la fille du district Un ainsi que le garçon du district Deux, je vois cependant une certaine Cally se porter volontaire pour le district Deux. Elle n'a pas un physique aussi imposant que celui de Liam, mais elle s'est porté volontaire, ce qui en soit, est assez intimidant. À vrai dire elle est plutôt petite, des cheveux noirs et la peau pâle. Pour le reste des tributs, rien d'exceptionnel sauf par exemple les deux géants du district sept et ainsi que la fille du neuf.Au bout du district 11, la porte s'ouvre derrière nous et je m'empresse de me retourner pour voir qui pourrait bien se présenter.

Un Finnick Odair souriant entre dans la pièce en nous saluant. En se plaçant juste entre moi et Tobias, il nous observe longuement tous les deux, puis fini par déclarer toujours souriant:

-  C'est ma première année en tant que mentor j'espère ne pas vous décevoir. 

Tobias paraît choqué, j'imagine qu'il s'attendait à quelque chose de différent.

- C'est qui ce gamin ? Je préfère encore ne pas avoir de mentor du tout si c'est comme ça s'empresse de répondre Tobias visiblement dégouter par notre mentor.

- Très bien, alors tu peux quitter la salle et te débrouiller seul pendant que MOI, je m'occupe de madame ici présente lui répond Finnick indifférent.

Il s'arrête le temps de voir si mon partenaire va réagir, mais il n'en fait rien. Voyant qu'il ne part pas, il décide de continuer.

- Mon nom est Finnick Odair et j'ai gagné les jeux il y a de cela trois ans.

Il termine sa phrase en regardant mon partenaire avec un beau sourire collé au visage.

- Demain, c'est la cérémonie d'ouverture, vous allez vous faire attribuer un styliste ainsi qu'une équipe de préparation. Ils seront l'une de vos meilleures chances d'attirer des sponsors et c'est comme ça que l'un de vous va s'en sortir.

Ma meilleure chance de m'en sortir. Ridicule. Il a beau essayer de me maintenir en vie, je n'ai aucun talent, au bout de quelques jours je serai déjà morte.

Finnick se lève satisfait et souriant:

- Bon, maintenant c'est l'heure d'aller dormir, faites de beau rêves.