Le Dernier Cercle

Chapitre 3 : Une nuit mouvementée

7133 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 26 jours

Dans un club enfumé, baigné de lumières rouges et de vibrations sourdes, Angel Dust, Husk et Cherry Bomb étaient attablés près du bar. Autour d’eux, les conversations allaient bon train, ponctuées du cliquetis des verres. Une aura de soulagement flottait dans l’air : la reconstruction de l’Hôtel Hazbin était enfin achevée. Pour la première fois depuis longtemps, les trois démons pouvaient souffler.


ANGEL DUST

(s’étirant avec exagération, un sourire satisfait aux lèvres)

« Ahhh, les gars, j’pensais pas que je pourrais dire ça un jour, mais… l’hôtel est FINI ! Enfin, quoi ! Plus besoin de vivre dans un taudis en chantier ! »


HUSK

(sirotant son verre, l’air grognon mais apaisé)

« Bah, j’suis juste content qu’on ait terminé. Le bruit des marteaux, les planches qui craquent... J’pouvais plus encaisser tout ça. »


CHERRY BOMB

(à Angel Dust, l’air faussement modeste)

« Hé, fallait bien que ça finisse par payer ! Après tout, qui d’autre pouvait péter la gueule d’Adam, hein ? Bon, Nifty a fait le sale boulot, ouais, mais j’étais pas loin derrière. »


Elle éclata de rire, comme pour mieux s’approprier la gloire d’une victoire due, en grande partie, à la femme de chambre de l’hôtel.

ANGEL DUST

(riant et lui donnant un léger coup de coude)

« Ouais, t’es toujours là quand il s’agit de tout faire sauter, hein ? Sérieusement, c’était une putain de bataille, mais… on a survécu, bébé ! Et maintenant, je vais enfin avoir des suites où je peux VRAIMENT m’étaler. Faudra vérifier combien de types je peux me taper dans mon nouveau lit ! »

HUSK

(fixant son verre avec un soupir)

« Reconstruire, c’est bien. Mais vous savez quoi ? J’parie que tout va s’effondrer dans quelques semaines avec les tarés qu’on héberge. J’veux juste avoir assez de whisky pour tenir jusqu’là… »


CHERRY BOMB

(hochant la tête avec un sourire espiègle)

« Eh, tant qu’on s’éclate en route, c’est tout ce qui compte, non ? Sérieusement, mec, j’suis pas du genre à m’inquiéter pour les détails. »


Elle prit une gorgée, la mine pleine de défi.


ANGEL DUST

(s’enfonçant dans sa chaise avec un sourire rêveur)

« Ouais, ben moi, j’suis prêt pour une loooongue pause. Enfin, tant que les anges nous lâchent la grappe pour une fois… »


Les trois éclatèrent de rire, trinquant à leur victoire et à l’avenir de l’Hôtel Hazbin, inconscients des nouvelles menaces qui se profilaient à l’horizon…


Le club était étrangement calme. Les trois amis, Angel Dust, Husk et Cherry Bomb, étaient accoudés au bar, profitant d’un rare moment de répit. Angel s’étalait sur son siège, Cherry Bomb sirotait son verre avec nonchalance, tandis que Husk, l’air pensif, fixait le liquide ambré dans le sien.


HUSK

(avec un soupir, se parlant à lui-même)

« Combien de temps ce calme va durer cette fois, hein ? »


CHERRY BOMB

(se tournant vers Husk avec un sourire moqueur)

« Husk, sérieux, tu te fais trop de soucis pour un connard alcoolique ! »

Elle lui donna un coup de coude amical.

« Détends-toi, mec. »


ANGEL DUST

(avec un rire étouffé, s’étirant dans sa chaise)

« Ouais, vieux ! Maintenant que les anges sont hors course, on va avoir un looooooong moment de paix. Enfin ! »


CHERRY BOMB

(s’esclaffant)

« Par pitié, j’espère pas. La paix, c’est pas mon truc, moi. J’ai besoin que ça pète de temps en temps ! »


HUSK

(lâchant un rire sec, mais avec une lueur de gravité dans les yeux)

« En enfer, y’a jamais vraiment de paix. »


Il prit une longue gorgée, puis reprit d’un ton plus grave.

« On entend des rumeurs, ces derniers temps… Des rumeurs inquiétantes. »


CHERRY BOMB

(fronçant légèrement les sourcils, mais gardant un air amusé)

« Des rumeurs, hein ? Du genre qui te font flipper, mon vieux ? »


HUSK

(avec un soupir grave)

« Plus que d’habitude, ouais. Des trucs étranges. On parle d’assassinats dans presque tous les cercles… et pas les trucs habituels. C’est… louche. Pas plus tard qu’hier, j’ai entendu des bruits… »

Il marqua une pause, fixant son verre.

« Un truc qui ressemblait à une bagarre. J’y ai pas fait gaffe au début, c’est la norme ici, mais… j’ai entendu un rire. Un rire à glacer le sang. »


Cherry Bomb, soudain plus attentive, se pencha en avant, les yeux brillants de curiosité.


CHERRY BOMB

(un air mi-amusé, mi-curieux)

« Et alors, Husk ? Qu’est-ce que t’as vu ? Allez, crache le morceau ! »


Husk vida une bonne rasade, l’air plus sérieux qu’il ne voulait l’admettre.


HUSK

(sombre, mais en tentant de garder son calme)

« Ce que j’ai vu… c’était pas un combat. C’était une foutue boucherie. Les corps étaient en charpie. J’ai même eu du mal à les compter tellement ils étaient déchiquetés… mais y’avait au moins une quinzaine de démons. »


Un silence pesant s’abattit sur eux. Angel Dust et Cherry Bomb échangèrent un regard… puis éclatèrent soudain de rire.


ANGEL DUST

(riant, tapant Husk sur l’épaule)

« Husk, tu te fais trop de soucis, mon vieux ! C’est l’enfer ! Des trucs comme ça, on en voit des dizaines par jour ! »


CHERRY BOMB

(hochant la tête, un sourire malicieux aux lèvres)

« Ouais, mec, t’es vraiment en train de flipper pour des cadavres déchiquetés ? C’est aussi banal qu’un mardi matin pour nous ! »


Husk resta silencieux, leurs rires glissant sur lui comme la cendre sur la pierre. Il finit par lâcher à mi-voix :


HUSK

(froidement, les yeux baissés sur son verre)

« Je sais bien. Mais ça… ça n’avait rien à voir avec les merdes habituelles. J’vous dis que ce truc… ça m’a vraiment glacé le sang. »


Le rire de Cherry Bomb et Angel Dust s’éteignit peu à peu. Le regard de Husk, plus sombre que jamais, les força malgré eux à envisager l’idée que cette fois… ce n’était peut-être pas une alerte de plus dans le chaos quotidien.


Alors que la tension retombait à peine après les révélations de Husk, une nouvelle ombre s’étendit sur le groupe. Une bande de démons massifs à l’apparence de requins, les Selachidés, s’avançait lentement à travers la salle. Leurs dents acérées luisaient sous les spots rouges du club, et leur peau grise luisait d’une moiteur menaçante. À leur tête, un colosse de près de deux mètres soixante-dix, les mâchoires taillées pour broyer de l’acier, les fixait avec un air sinistre.

Son pas lourd résonna contre le sol poisseux tandis qu’il s’immobilisait devant Husk, Angel et Cherry Bomb. Son sourire carnassier ne présageait rien de bon.


CHEF SELACHIDÉ

(d’un ton bas et grondant, mais clairement menaçant)

« Eh bien, eh bien… Quelle surprise. Husk. On dirait que tu nous avais oubliés depuis ta... petite partie de poker. »


Angel Dust et Cherry Bomb échangèrent un regard confus, tandis que Husk, toujours trop calme pour être net, se redressa sur son siège. Un air de défi, presque suicidaire, effaça toute prudence de son visage.


HUSK

(avec nonchalance, haussant les épaules)

« Oublier ? Pff, non, mon vieux. J’crois surtout que t’as oublié qui a gagné à la loyale. C’est ça, le poker. Des fois tu gagnes, des fois tu perds. »


Le chef Selachidé émit un rire rauque, les crocs scintillants. Il se pencha en avant, son regard planté dans celui de Husk.


CHEF SELACHIDÉ

(d’une voix plus grave)

« Gagner à la loyale, hein ? Alors t’as une idée de la somme que tu m’as prise cette nuit-là, Husk ? »


HUSK

(d’un ton sec, sans détour)

« Franchement ? J’en ai rien à foutre de combien je t’ai pris. Et toi, tu devrais dégager ta sale gueule d’ici avant que j’me décide à te botter le cul. »


Un des sbires du Selachidé s’avança, menaçant, les crocs à nu. Mais Husk réagit avec la rapidité d’un serpent. Il attrapa le démon par le col et le projeta à travers la salle. Le corps heurta violemment une table, renversant verres et chaises dans un fracas brutal. Des clients hurlèrent en reculant.

Le silence retomba, lourd. Tous les regards se braquèrent sur Husk, debout, le sourire narquois.


HUSK

(d’un ton provocateur)

« Alors, tu veux vraiment aller jusque-là ? »


Le chef Selachidé, impassible, laissa échapper un grondement de contentement. Il claqua des doigts.


CHEF SELACHIDÉ

(avec un sourire en coin)

« On dirait que t’es tombé sur un os. »


Aussitôt, la majorité des démons présents se retournèrent, leurs yeux brillants d’une hostilité glacée. Le piège se refermait. Husk déglutit, un sourire nerveux accroché aux lèvres.


HUSK

(tentant de plaisanter, une goutte de sueur coulant sur sa tempe)

« Euh… ok, les gars. On peut encore s’arranger, non ? Y’a pas besoin de tout casser, hein ? »


Aucune réponse. Juste le silence, tendu, chargé d’électricité. Cherry Bomb se leva d’un bond. Dans sa main, une bombe déjà allumée crachait des étincelles.


CHERRY BOMB

(avec un sourire féroce)

« Bon, ça va pas le faire. On s’arrache ! »


Elle lança la bombe au centre de la pièce. L’explosion, brève mais violente, souffla tables et rideaux. Une fumée dense s’engouffra dans le club, déclenchant une panique générale. Profondément concentrée, Cherry tourna les talons.


CHERRY BOMB

(en criant)

« Allez, les gars, on décolle avant qu’ils se regroupent ! »


Angel Dust, encore secoué par la scène, se précipita à la suite de Cherry, tandis que Husk, grognant, termina sa bouteille d’une traite avant de se lever brusquement.


ANGEL DUST

(avec un air mêlé de panique et d’excitation)

« Ah, c’était pas prévu, mais putain, ça fait du bien de foutre la merde ! »


Ils foncèrent vers la sortie, la fumée couvrant leurs arrières alors que les démons, furieux, commençaient à se relever et à hurler à leur poursuite.

Angel, en pleine course, jeta un rapide coup d’œil derrière lui. Les Selachidés surgissaient déjà hors du club, leurs cris bestiaux résonnant dans la rue. Il tourna la tête juste à temps pour percuter quelque chose de massif. Le choc le projeta au sol, sonné. Un thermos de café roula à côté de lui, répandant une tache sombre sur le bitume, comme un présage. Cherry et Husk, qui avaient pris de l’avance, s’arrêtèrent net en le voyant à terre.



CHERRY BOMB

(inquiète, criant)

« Angel ! Qu'est-ce que tu fous ?! »


Angel, encore étourdi, commença à se redresser, prêt à cracher sa colère sur celui qu’il venait de heurter.


ANGEL DUST

(furieux, levant la tête)

« Regarde où tu vas, espèce de… »


Mais les mots se figèrent dans sa gorge. Devant lui se tenait un démon de 1m84, imposant, à l’allure dérangeante. Sa chevelure noire d’un côté, blanche de l’autre, encadrait un visage sauvage. Il portait un long manteau à capuche, bordé de fourrure bicolore assortie à ses cheveux. Ses gants dissimulaient à peine des griffes effilées. Mais ce furent ses yeux qui paralysèrent Angel. Froids. Cliniques. Et ce sourire… ce rictus déformé par un sadisme si pur qu’il en glaçait le sang.


HUSK

(s’approchant, agacé)

« Angel, bouge-toi bordel ! »


Mais Angel restait figé. Cherry et Husk s’apprêtaient à intervenir quand le chef des Selachidés surgit derrière eux, hurlant à ses hommes.


CHEF SELACHIDÉ

(enragé)

« Descendez-moi ces enculés ! »


Il arma son flingue et le braqua sur Angel. À peine eut-il le temps de viser qu’une masse d’ombre jaillit. Un loup, fait de ténèbres, bondit dans un grognement féroce et referma ses crocs sur le bras du chef. Ce dernier hurla, tentant de se dégager, tandis que le sang giclait sous la morsure.


CHEF SELACHIDÉ

(terrifié, rugissant)

« Bordel de… c’est quoi ce truc ?! »


Le démon aux oreilles de loup s’avança calmement, un sourire carnassier étirant ses lèvres. Sa démarche, lente, contrastait avec la sauvagerie autour de lui. Un des sbires du chef, livide, tenta de s’exprimer.


SBIRE 1

(tremblant, balbutiant)

« C’est… c’est le… »


Il s'interrompit net, pris d’une panique irrépressible, et se mit à courir à en perdre haleine. Il n’avait pas parcouru vingt mètres qu’un second loup d’ombre surgit d’une ruelle adjacente. Il bondit sur lui, le saisit à la gorge et le traîna dans l’obscurité. On n’entendit plus que ses cris, vite étouffés par des bruits de mastication sinistres.


SBIRE 2

(hurlant, hors de lui)

« C’EST LE DÉMON DE LA MEUTE !! »


Le nom d’Arsène éclata comme une claque dans le silence. Les visages se figèrent. La peur prit le pas sur la rage. Mais il était déjà trop tard.

Arsène fondit sur eux avec une vitesse inhumaine. Ses griffes s’allongèrent, acérées comme des lames. Le premier démon qui tenta de l’arrêter fut tranché net, son corps ouvert en deux, ses viscères éclaboussant la chaussée. Les autres n’eurent pas le temps de réagir. Les loups d’ombre déchiquetaient leur chair, surgissant des recoins les plus sombres, tandis qu’Arsène, implacable, lacérait, frappait, éventrait.


Le massacre fut total. Aucun démon ne parvint à l'effleurer. Chaque coup d’Arsène frappait juste. Chaque hurlement était abrégé par la mort. La rue s’emplissait d’un chaos sanglant. Les Selachidés tentaient de fuir, mais les loups les traquaient sans relâche. Certains furent happés dans l’ombre. D’autres, trop lents, furent empalés sur les griffes du démon.

Quand le dernier tomba, la gorge tranchée, le silence revint. Seul le bruit des cadavres s’effondrant persistait. Arsène se redressa, le souffle calme, son sourire toujours figé. Il tourna lentement la tête vers Angel, Cherry et Husk. Son regard brillait d’une lueur malsaine, comme si leur simple présence nourrissait sa soif.

Il s’approcha d’Angel, pétrifié de terreur. Puis un rire s’échappa de sa gorge. Grave. Lent. Sinistre. Il résonna comme un glas dans la rue. Husk se figea à son tour.


HUSK

(à voix basse, livide)

« Ce… ce rire… »


Il le reconnut immédiatement. C’était le même que celui qui avait hanté les ruelles, celui qui résonnait encore dans sa mémoire, le soir où il avait découvert ces corps déchiquetés. Son sang se glaça. Aucune erreur possible.

Ce rire. Cette sauvagerie. Ce silence après la tempête. C’était lui. Le démon de la meute.


Arsène avançait lentement vers eux, son sourire carnassier toujours scotché sur le visage. Il se délectait visiblement de l’effet qu’il produisait. Angel Dust, d’ordinaire grande gueule en toutes circonstances, restait pétrifié, muet. Cherry Bomb et Husk échangèrent un regard tendu. Ils savaient que s’ils tentaient quoi que ce soit, ce serait leur tour.

À quelques centimètres d’Angel, Arsène s’arrêta. Le silence était si épais que chaque respiration semblait trop forte. Le trio s’attendait à être réduit en lambeaux.

Mais Arsène fit un geste totalement inattendu. Il se pencha, ramassa le thermos tombé lors de leur collision, et le fit tourner dans sa main comme un objet étrange.


ARSÈNE

(calme, avec un sourire ironique)

« Vraiment pas très malin, ça… »


Il secoua le thermos. Seules quelques gouttes s’écrasèrent mollement contre l’acier.

Un vrai grognement résonna alors dans sa gorge. Profond. Animal. Un râle guttural, rauque, bestial, qui n’avait rien d’humain. On aurait cru entendre un loup prêt à mordre.

Il fixa le récipient vide, et son sourire se déforma, effacé un instant par une expression plus... primitive.


ARSÈNE

(murmure grondant)

« Tsss… »



Sans un mot de plus, il jeta le thermos d’un geste désinvolte. Le métal heurta le bitume dans un bruit sec et métallique. Puis il se redressa, glissa les mains dans les poches de son manteau, et tourna les talons.

Il s’éloigna tranquillement. Il ne leur jeta même pas un regard. Angel, Cherry, Husk... aucun d’eux ne bougea. Ils restèrent figés, le cœur battant à toute vitesse. Le silence leur collait à la peau. Derrière eux, des cadavres en charpie. Des membres, des têtes arrachées, des restes méconnaissables. Exactement comme Husk l’avait décrit.


HUSK

(dans un souffle rauque)

« Une… une putain de boucherie… »


Angel et Cherry ne répondaient pas. Même Angel n’avait aucune blague à balancer. Ils observèrent Arsène disparaître dans les ombres, la gorge nouée.

Cherry Bomb tourna la tête vers Husk, abasourdie, puis d’un geste brutal, leva les bras.


CHERRY BOMB

(sèchement)

« Mais c’est quoi ce bordel, Husk ?! »


Husk, encore blême, aida Angel à se redresser. Ce dernier tremblait légèrement, les yeux fixés sur rien. Husk le soutint sans un mot, puis lança un regard nerveux autour d’eux.


HUSK

(à Angel, pressé)

« Allez, debout. On dégage. »


Il fit quelques pas, entraînant Angel avec lui. Cherry, elle, ne lâchait pas l’affaire. Elle le rattrapa et le fixa.


CHERRY BOMB

(ferme)

« Tu le connais ? C’est qui ce taré ? »


Husk s’arrêta. Il soupira, les mâchoires serrées. Son regard se perdit là où Arsène avait disparu.


HUSK

(grave)

« Des rumeurs. Que des rumeurs. Et crois-moi, si on tient à nos tripes, vaut mieux qu’on le recroise jamais. »


Cherry le fixa sans rien dire. Elle n’aimait pas ce genre de réponses. Mais la ruelle empestait encore le sang, et la réalité la força à lâcher prise.

Angel leva les yeux, toujours pâle.


ANGEL DUST

(voix blanche)

« J’ai jamais vu un truc pareil… »


HUSK

(d’un ton sombre)

« Moi non plus. Et j’espère qu’on le reverra pas. »


Cherry soupira, puis tourna la tête une dernière fois vers le champ de massacre. Autour d’eux, le sol était tapissé d’organes déversés, de membres arrachés, de mâchoires brisées. Certains corps n’étaient plus que des morceaux épars, tranchés avec une précision presque chirurgicale. D’autres semblaient avoir été dévorés vivants, la chair arrachée en lambeaux. Le sang formait des flaques épaisses sous les lampadaires vacillants, et l’odeur du métal et de la mort saturait l’air. Un œil, détaché de son orbite, fixait encore le vide depuis une flaque poisseuse, comme un dernier témoin de l’horreur.


Cherry Bomb serra les dents, déglutit difficilement, puis lâcha entre ses lèvres serrées :


CHERRY BOMB

(grommelant)

« Bordel de merde... »


Arsène avançait d’un pas lourd, encore enveloppé de l’euphorie sanglante du massacre qu’il venait d’orchestrer. Les ruelles de Pentagram City baignaient dans un calme étrange, presque respectueux, comme si la ville elle-même retenait son souffle après un tel carnage. L’odeur du sang, épaisse et métallique, s’accrochait à ses vêtements, le suivant comme un parfum morbide.

Le Dernier Cercle n’était plus qu’à quelques minutes. En plein cœur de la ville, le club imposait sa présence, son enseigne rougeoyante attirant toutes les engeances de l’Enfer : âmes errantes, mercenaires dégénérés, bêtes à visage humain. Juste à quelques rues de là, l’ambassade du Paradis offrait un contraste presque grotesque. Deux mondes opposés. Deux mensonges bien polis.

Alors qu’il s’approchait de l’entrée, Arsène croisa Appolia.


Elle l’observa, les bras croisés, le regard plissé, une moue de dégoût sur le visage.


Appolia

(agacée)

« Pourquoi t’es encore couvert de sang ? T’as recommencé, hein ? »


Elle ne s’attendait pas à une vraie réponse. Juste à un prétexte, une excuse, un sourire de travers. Arsène la fixa un instant, ses yeux glacials plantés dans les siens. Son sourire, lui, ne bougea pas.


Arsène

(provocateur)

« Ça te pose un problème ? »


Appolia secoua la tête, écœurée par tant de désinvolture.


Appolia

(dédaigneuse)

« T’es vraiment répugnant. »


Sans attendre de réponse, elle détourna les talons et s’éloigna, le laissant seul devant les portes du Dernier Cercle, comme un chien qu’on refuse de caresser.


À l'intérieur du Dernier Cercle, la salle de restauration était calme, presque vide, ce qui donnait au lieu une ambiance feutrée. Les lumières tamisées créaient un contraste saisissant avec l'agitation extérieure de Pentagram City. Derrière le comptoir du bar, Marcus, le barman, nettoyait méticuleusement un verre, son regard concentré sur ses tâches quotidiennes. Grand et musclé, ses longs cheveux blonds tombant sur ses épaules ajoutaient à son allure imposante. Ses yeux rouges brillaient dans la pénombre, et ses cornes noires accentuaient sa présence intimidante. Avec une chemise dont les manches étaient retroussées et une cravate desserrée, il incarnait à la perfection le démon décontracté mais professionnel.


En entendant les portes du Dernier Cercle s’ouvrir dans un léger grincement, Marcus leva les yeux pour voir Arsène entrer. Il ne fut pas surpris de le voir dans cet état, couvert de sang, avec son air habituellement satisfait après une "soirée animée".


Arsène s'approcha du bar, traînant sa fatigue mais aussi une certaine satisfaction dans ses mouvements. Il s'assit lourdement sur l'un des tabourets, sans dire un mot au début, avant de grogner en direction de Marcus.


Arsène

(sans détour)

"Un whisky."


Marcus esquissa un sourire sarcastique tout en attrapant une bouteille.


Marcus

(moqueur)

"Eh bien, on dirait que quelqu'un s'est bien amusé ce soir."


Arsène attrapa le verre que Marcus lui tendait d’un geste brusque, sans même accuser la remarque. Son sourire carnassier s’étira un peu plus alors qu’il fixait Marcus dans les yeux.


Arsène

(avec un ton mordant)

"Va chier, Marcus."


Sans attendre, il avala le verre d’une seule traite, le reposant avec fracas sur le comptoir, demandant immédiatement un autre. Marcus, habitué aux humeurs d’Arsène, ne répondit rien, se contentant de remplir de nouveau le verre.


Soudain, un nuage de fumée noire apparut à quelques pas d’eux, et Ginger fit son entrée, son masque de renard sur le visage. Sa capacité de téléportation laissait toujours un voile sombre dans l’air, donnant à ses apparitions une touche dramatique. Elle traversa la pièce avec son énergie habituelle, s’approchant du bar d’un pas léger.


Ginger

(joyeusement)

"Une vodka grenadine, Marcus !"


Marcus, sans se presser, sortit un verre à cocktail et commença à préparer la boisson avec précision, un sourire amusé aux lèvres en voyant Ginger entrer en scène avec son exubérance.


Ginger se tourna vers Arsène et le fixa, fronçant légèrement les sourcils en remarquant le sang qui recouvrait ses vêtements.


Ginger

(sur un ton taquin)

"Dis donc, t’as remarqué que t’es couvert de sang ?"


Arsène tourna la tête vers elle, arquant un sourcil. La remarque semblait si dénuée de sens à ses yeux qu’il ne daigna même pas y répondre. Il la fixa avec son indifférence habituelle.


Arsène

(blasé)

"Bravo pour l'observation."


Ginger, amusée par le manque de réaction d’Arsène, enleva son masque, révélant son visage espiègle avant de boire une gorgée de son cocktail.


Ginger

(avec un sourire)

"Tu comptes picoler toute la nuit ?"


Arsène posa de l'argent sur le comptoir, jetant un regard rapide à Marcus sans même répondre à Ginger.


Arsène

"File-moi une bouteille."


Marcus le regarda avec une certaine lassitude, ses gestes ralentissant légèrement alors qu’il retournait vers le mini-bar. Il sortit une bouteille de whisky et la posa devant Arsène, secouant doucement la tête.


Marcus

(avec une pointe de reproche)

"Tu sais que ça va mal finir."


Arsène lui arracha presque la bouteille des mains, ne prenant même pas la peine de répondre. D’un pas lourd, il se leva et se dirigea vers le couloir à gauche du bar, laissant derrière lui une aura de violence à peine contenue. Il traversa les couloirs sombres du Dernier Cercle, le bruit sourd de ses bottes résonnant sur le sol de pierre. Sans prêter attention aux autres âmes qui erraient dans le club, il gravit l'escalier et disparut dans l'ombre qui menait à sa chambre, sa bouteille fermement serrée dans sa main.


Dans le silence pesant qui suivit le départ d'Arsène, une petite voix timide s'éleva depuis la porte encore fermée de la réserve, hésitante, presque tremblante.


Madeleine

(avec une pointe de crainte)

"Est-ce qu'il est parti ?"


Marcus leva les yeux de son verre, jetant un bref regard à la porte avant de soupirer, légèrement agacé, mais aussi compréhensif.


Marcus

(blasé mais apaisant)

"Oui, Madeleine, tu peux sortir."


La porte de la réserve s'ouvrit doucement, et Madeleine fit son apparition. Habillée d'une robe noire rappelant une ambiance de cabaret, bordée de dentelles rose foncé, elle avançait avec une certaine élégance, bien que l'inquiétude ne quittait pas son visage pâle. Ses longs cheveux noirs, avec des pointes assorties à la dentelle de sa robe, encadraient son visage délicat, accentuant la pâleur de sa peau. Ses yeux rouges, frappés d'iris jaunes, brillaient dans la pénombre de la pièce tandis qu'elle serrait légèrement ses gants longs, montant jusqu'à ses avant-bras.


Ginger, assise au bar, tourna la tête vers Madeleine et afficha immédiatement un sourire joyeux.


Ginger

(avec sa voix habituelle pleine d’entrain)

"Hey, Madeleine ! Contente de te voir ! Mais qu'est-ce que tu fais là, planquée dans la réserve ?"


Madeleine rougit légèrement, mal à l'aise d'avoir été surprise. Avant qu'elle ne puisse répondre, Marcus, sans même lever les yeux de son comptoir, expliqua d'un ton toujours égal, comme si tout cela était devenu banal pour lui.


Marcus

(fatigué mais détaché)

"Claris m'a demandé de former Madeleine à tenir le bar."


Ginger, bien trop habituée à l’ambiance souvent chaotique du Dernier Cercle, esquissa un sourire moqueur et compatis de manière théâtrale.


Ginger

(compatissante, d’un ton exagéré)

"Ah, pauvre Madeleine, ça doit être dur pour toi…"


Le ton de Ginger fit sourire Madeleine, qui sembla un peu plus à l’aise en sortant complètement de la réserve. Marcus, quant à lui, leva un sourcil avec un soupir.


Marcus

(ironique)

"Disons qu’il y a des clients plus faciles que d'autres."


Ginger, toujours avec son air malicieux, croisa les bras et s’appuya contre le comptoir, prenant une autre gorgée de sa vodka grenadine. Elle regarda Madeleine et Marcus tour à tour, avant de demander avec un sourire en coin.


Ginger

(curieuse)

"Alors ? Qu'est-ce qu'Arsène et Lobo ont fait cette fois ?"


Madeleine baissa légèrement les yeux, un peu mal à l'aise, mais essaya de rester polie.


Madeleine

(hésitante)

"Oh… rien de grave. Vraiment."


Mais Marcus, qui connaissait bien la situation, la coupa en hochant la tête.


Marcus

(franchement)

"Lobo rend Madeleine nerveuse avec son silence constant… et Arsène… Eh bien, c’est Arsène."


Ginger éclata de rire, trouvant l’explication beaucoup trop réaliste.


Ginger

(rigolant)

"Ah, ça, c’est sûr !"


Elle fit tourner son verre, réfléchissant un instant avant de tendre sa vodka grenadine à Madeleine, avec un sourire espiègle.


Ginger

(taquine)

"Tiens, bois un coup, ça te fera du bien. Faut bien que tu t’habitues aux énergumènes de ce genre ici."


Madeleine regarda le verre que Ginger lui tendait, hésitant une seconde avant de sourire timidement. Avant qu’elle n’ait pu accepter, Marcus se pencha déjà derrière le comptoir pour préparer une nouvelle vodka grenadine pour Ginger, anticipant la demande sans même attendre.


Marcus

(blasé, mais déjà résigné)

"Je suppose qu'une deuxième ne te ferait pas de mal."


Ginger regarda Madeleine avec un mélange de curiosité et de malice. L’expression sur son visage changea légèrement lorsqu’elle remarqua que Madeleine l’observait fixement. Après une seconde de silence, elle demanda avec un sourire perplexe.


Ginger

(souriante, mais intriguée)

"Eh bien, qu’est-ce qui ne va pas ? J’ai quelque chose sur le visage ?"


Madeleine, prise au dépourvu, se redressa légèrement, ses joues devenant presque aussi roses que les pointes de ses cheveux.


Madeleine

(bégayante)

"Non, c’est juste… c’est la première fois que je te vois sans ton masque."


Ginger cligna des yeux, surprise. Son sourire espiègle disparut l’espace d’un instant alors qu’elle réalisait la remarque de Madeleine. Elle n'avait pas l’habitude que les gens la voient sans son masque.


Ginger

(perplexe)

"Vraiment ? La première fois ?"


À cet instant, Marcus posa calmement la nouvelle vodka grenadine devant Ginger, brisant le léger silence qui s’était installé.


Marcus

(philosophe)

"Il faut bien qu'elle l'enlève de temps en temps."


Le silence fut de courte durée, car Ginger retrouva rapidement son sourire malicieux, reprenant une gorgée de son verre, avant que Marcus ne change le sujet pour alléger l’ambiance.


Marcus

(détaché, mais curieux)

"Alors, Ginger, quoi de neuf en enfer ces temps-ci ?"


Ginger, ravie d'avoir l'attention de ses deux compagnons, reprit son attitude théâtrale habituelle. Elle posa son verre avec un bruit sec et pencha légèrement la tête en avant, son sourire espiègle réapparaissant sur ses lèvres.


Ginger

(avec exagération)

"Oh, tu sais, toujours les mêmes embrouilles. Mais… il se trame quelque chose. Les Overlords préparent un truc, c’est sûr."


Madeleine, toujours inquiète mais désormais curieuse, s’avança un peu plus vers le comptoir, les yeux grands ouverts.


Madeleine

(inquiète)

"Les Overlords ? Que veux-tu dire ?"


Ginger haussa les épaules, prenant une nouvelle gorgée de sa boisson avant de répondre avec nonchalance.


Ginger

(avec un air mystérieux)

"Eh bien, l'Hôtel Hazbin commence à gagner en influence. Les Overlords le voient comme une menace. Je parierais qu’ils mijotent quelque chose pour rétablir l’ordre, enfin, leur ordre."


Madeleine, visiblement préoccupée, fronça les sourcils en écoutant.


Madeleine

(inquiète)

"Tu crois qu’il va se passer quelque chose ?"


À cette question, Ginger éclata de rire, secouant la tête en se tenant le ventre, comme si elle trouvait l'idée même absurde.


Ginger

(amusée, mais sincère)

"Ma pauvre Madeleine, Claris ne me paie pas pour réfléchir à ce genre de choses. Elle me paie pour espionner et rapporter ce que j'entends."


Marcus, qui observait la scène avec un sourire en coin, hocha la tête, amusé par l'explosion de rire de Ginger.


Marcus

(blasé, mais affectueux)

"Ça te va bien de dire ça, Ginger."


Le long silence qui suivit, ponctué par le léger bruit des glaçons dans les verres, permit à Madeleine de se détendre un peu, bien que l’atmosphère restait lourde de mystère. Ginger reprit sa boisson, tout sourire, tandis que Marcus observait tranquillement ses deux camarades. Il savait que la tranquillité du Dernier Cercle ne durerait pas éternellement.


Ginger

(avec un petit rire)

"Réfléchir ? C'est pas mon truc."


Madeleine, qui écoutait attentivement, hésita un instant avant de poser une question respectueuse, toujours un peu intimidée par Ginger.


Madeleine

(timidement)

"Alors… c'est quoi, ton truc ?"


Un long silence s'installa. Le regard de Ginger se fit plus intense, un sourire mystérieux étirant ses lèvres. Elle fit durer le suspense un peu plus longtemps que nécessaire avant de finalement parler.


Ginger

(avec un sourire en coin)

"Tu veux voir, Madeleine ?"


Madeleine cligna des yeux, surprise, et hésita quelques secondes. Elle jeta un coup d'œil à Marcus, qui s'éloignait déjà du bar pour se verser une pinte de bière, ne montrant aucun signe d’inquiétude. Après une courte hésitation, Madeleine finit par murmurer.


Madeleine

(avec un mélange de curiosité et d’appréhension)

"Euh… oui."


Marcus, de l'autre côté de la pièce, remplit sa pinte, apparemment indifférent à ce qui allait suivre, comme si c'était la routine. Il ne prit même pas la peine de lever les yeux vers Ginger, alors qu’elle fouillait dans une des poches de son kimono. Elle en sortit une petite pièce, la faisant tourner entre ses doigts avec aisance, ses yeux fixés sur ceux de Madeleine.


Ginger

(taquine)

"Regarde bien."


Elle tira la pièce avec son pouce, la projetant vers le plafond d’un geste rapide. La pièce scintillait brièvement dans la lumière du Dernier Cercle, montant en l’air. Et presque au même moment, Ginger, avec une précision fulgurante, lança un couteau d’un mouvement à peine visible.


Le couteau traversa la pièce en un éclair, se plantant dans le plafond dans un "clac" sonore, tranchant la pièce en deux parties parfaitement égales. Les deux morceaux de métal retombèrent lourdement sur le sol, produisant un léger bruit métallique en touchant le sol.


Madeleine resta bouche bée, incapable de dire un mot. Elle regardait le plafond, puis Ginger, et enfin les morceaux de pièce sur le sol, ébahie par la précision du geste. Marcus, quant à lui, prit une longue gorgée de sa bière, ne montrant aucune réaction, comme si tout cela était parfaitement banal.


Marcus

(impassible, tout en buvant)

"la routine..."


Madeleine baissa les yeux vers les morceaux de la pièce, encore sous le choc de ce qu’elle venait de voir.


Ginger

(avec un clin d’œil)

"Et voilà, Madeleine. Ça, c’est mon truc."


Elle récupéra son verre et le leva vers Madeleine avec un sourire amusé, avant de prendre une gorgée de sa vodka grenadine.


Madeleine, toujours perplexe et un peu abasourdie par la démonstration de Ginger, resta silencieuse, ses yeux rivés sur les morceaux de pièce éparpillés au sol. Le silence au bar était presque palpable, comme si le temps s'était figé dans cet instant d'étonnement. Soudain, avec une grâce presque surnaturelle, le couteau que Ginger avait planté au plafond se délogea. Dans un mouvement fluide et naturel, Sebastian s'avançant sans un bruit, le rattrapa d'une main, comme s'il avait anticipé sa chute depuis le début.


Il examina calmement le couteau, jetant un regard vers la pièce coupée en deux au sol, puis leva les yeux vers Ginger avec une légère inclinaison de la tête.


Sebastian

(calme et respectueux)

"Un geste d’une précision remarquable, Ginger."


Ginger, tout sourire, vida son verre d’un trait avant de saluer chaleureusement Sebastian.


Ginger

(joyeusement)

"Sebastian ! Toujours aussi poli. Alors, comment va Claris ?"


Sebastian, avec son habituel calme, lui répondit d'une voix assurée.


Sebastian

(sourire en coin)

"Oh, elle va plus que bien."


Il laissa planer une courte pause, avant de poursuivre en expliquant :


Sebastian

"Les choses vont enfin s'accélérer."


Madeleine, qui observait la scène avec attention, ne put s'empêcher de s'inquiéter pour Claris.


Madeleine

(avec respect, mais une pointe d'inquiétude)

"Que voulez-vous dire, monsieur Sebastian ?"


Sebastian rendi le couteau à Ginger avant de répondre.


Sebastian

(avec calme, mais sérieux)

"L'Hôtel Hazbin a résisté à une extermination angélique. Ce n’est pas le genre d’événements que les Overlords peuvent ignorer. Ils tiennent à leur influence, et ce genre de victoire peut semer le trouble. Sans compter que les anges... sont du genre plutôt rancuniers."


Ginger éclata de rire à cette remarque, son rire espiègle résonnant dans la pièce.


Ginger

(amusée)

"Ah, les choses vont devenir encore plus divertissantes. Appolia va adorer ça !"


Elle se leva de son siège, déposant une somme d’argent généreuse sur le comptoir. Marcus, qui observait la scène d'un œil fatigué, regarda la pile de billets et secoua la tête avec lassitude.


Marcus

(sarcastique)

"Tu as laissé trop d’argent, Ginger. C'est pas un casino, ici."


Ginger, toujours dans son humeur joviale, haussa les épaules.


Ginger

(avec un sourire malicieux)

"Considère ça comme un petit cadeau."


Sans attendre de réponse, elle se tourna vers la sortie, un dernier clin d’œil lancé à l’assemblée avant de disparaître dans un nuage de fumée noire, comme à son habitude.


Sebastian, quant à lui, sortit tranquillement sa montre à gousset, jetant un coup d'œil à l'heure. Il constata que l'aiguille marquait 3 heures du matin. Avec une satisfaction presque sereine, il referma sa montre d'un geste précis.


Sebastian

(avec un sourire bienveillant)

"Il est l’heure de fermer."


Madeleine, qui n'avait pas vu l'heure passer, regarda Marcus avec une certaine fatigue dans les yeux. Marcus la regarda avec un sourire indulgent.


Marcus

(blasé, mais chaleureux)

"Allez, va te coucher, Madeleine. Je m’occupe de clôturer."


Sebastian, toujours aussi tendre, leur adressa un regard affectueux.


Sebastian

(avec douceur)

"Bonne nuit, à vous deux."


Madeleine, légèrement rassurée par les mots de Marcus et Sebastian, hocha la tête. Elle souhaita une bonne nuit à Marcus et Sebastian avant de s’éclipser discrètement, montant les escaliers vers les chambres du Dernier Cercle. Marcus se mit à nettoyer les derniers verres et à ranger le comptoir, tandis que Sebastian, toujours impeccable, fermait la grande salle, prêt à accueillir un nouveau jour de chaos en enfer.

Il ferma soigneusement la porte du Dernier Cercle, veillant à ce que le verrou émette ce clic rassurant qui signifiait la fin d'une autre nuit mouvementée. En jetant un coup d'œil par la fenêtre, il remarqua l'éclat pâle des réverbères de Pentagram City, projetant une lumière froide sur les ruelles désertes. Un soupir s’échappa de son bec tandis que ses pensées vagabondaient.


"Cinq ans déjà," pensa-t-il avec un léger sourire nostalgique.


Cinq années s’étaient écoulées depuis l’ouverture du Dernier Cercle. Un établissement qui, au départ, s'était forgé une réputation discrète, mais qui commençait à prospéré. L'argent coulait à flots, principalement grâce aux contrats d’assassinat signés à travers les sept cercles de l'enfer. Ce flux d'argent constant, conjugué à l’influence de la famille Goetia qui avait soutenu Claris dès le début sans hésiter, avait joué un rôle crucial. Sebastian savait que leur succès était aussi dû à la détermination de Claris et à son réseau de contacts.


Pourtant, ce qui fascinait Sebastian, c'était que l'affaire marchait encore mieux que ce qu'il n'aurait jamais imaginé. Le Dernier Cercle, à sa manière, était devenu une famille. Une famille dysfonctionnelle, certes, mais qui se soudait dans l'adversité et l'influence croissante qu'ils acquéraient.


Il eut un petit sourire en coin en repensant à la soirée. Après tout ce temps, il n'éprouvait aucun regret d'avoir quitté la vie fastueuse des Goetia. Ce choix, qu'il avait fait pour Claris, s’était avéré bien plus satisfaisant qu’il ne l’avait anticipé. Avançant sa main vers la pancarte accrochée à la porte, il la fit doucement pivoter, passant d'« ouvert » à « fermé », scellant ainsi la fin de cette journée.


Sebastian monta ensuite les escaliers menant à sa petite chambre à l'étage. Contrairement à la splendeur des vastes chambres qu'il occupait autrefois chez les Goetia, celle-ci était modeste, voire spartiate. un lit simple mais confortable, une table de chevet sur laquelle reposait une lampe un bureau simple près de la fenêtre sur lequel reposait différents livres et parchemins, et un fauteil était au centre de la pièce. Pourtant, il s'était rapidement accoutumé à ce style de vie plus simple. Pour lui, tant que c’était pour sa protégée, il pouvait bien renoncer à tout ce confort extravagant sans le moindre regrêt.


Il retira son blouson avec soin, le déposant sur une chaise près de la fenêtre. Puis, dans un geste détendu, il se dirigea vers le mini bar de sa chambre, en tirant une petite bouteille de bourbon. Un verre à la main, il s'installa confortablement sur le canapé en cuir qui trônait au centre de la pièce. Il faisait face à une petite bibliothèque qui contenait ses ouvrages préférés.


Sebastian leva son verre, contemplant le liquide ambré à la lumière tamisée, puis porta le verre à son bec, savourant la chaleur du bourbon qui se répandait dans sa gorge.


Les souvenirs de ses années auprès des Goetia s’effaçaient peu à peu, remplacés par les épreuves et les victoires qu’il avait partagées avec Claris et le reste du Dernier Cercle. La route qu’ils arpentaient ensemble était difficile, semée d’embûches et de dangers, mais elle lui apportait une satisfaction étrange. Il ressentait une véritable affection pour cette famille chaotique qu’il n'aurait jamais imaginé rejoindre un jour.


D’un geste presque solennel, il prit un livre posé sur la table basse, son fidèle compagnon depuis des décennies. En feuilletant les pages jaunies, un rictus malicieux se dessina sur son visage.


"Que la partie commence !" s’écria-t-il avec une lueur de défi dans les yeux, comme s’il lançait un appel à l’enfer tout entier.


Il but une nouvelle gorgée de bourbon, le regard rivé sur le livre, prêt à affronter tout ce qui viendrait.

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