L'apprentie

Chapitre 21 : La faveur de Sarah.

Chapitre final

3749 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/08/2024 22:05

Sarah est maintenant bien consciente des faits d’Alastor pour qu’il en devienne cette créature hostile. Elle sait ce qu’il fait, mais elle n’arrive pas à le blâmer. Il l'a toujours tenue à l’écart de tout cela, de son combat. Elle aurait aimé le comprendre un peu plus, savoir ce qui le pousse à faire cela, ce qu’il ressent ? S’il se tient toujours à ses principes ou si la faim le pousse à s’attaquer à n’importe qui.

Ce n’est pas qu'elle vive dans le déni, elle préfère ne pas le gêner avec cela. L’accepter comme il l’est parce que bien que ses actes puissent être intolérables. Alastor a toujours été une bonne personne avec elle. Il lui a tout donné, il l’a aidée, soutenue et encouragée à n'en faire qu'à sa tête.

Sarah a vingt-quatre ans, elle vient de signer son contrat, elle est officiellement animatrice radio dans la même station qu’Alastor. Elle s’occupe des infos, des pubs et de ses propres rubriques. Il lui arrive parfois de faire des émissions en coopérative avec Alastor. Leurs ententes n’ont jamais changé depuis l’incident avec son père. Il a fallu du temps pour que le choc survienne.

Ce soir-là, quand ils sont rentrés, qu’Alastor l’eut posée sur son lit, qu’elle put enfin se glisser dans ses draps. Elle pleura la nuit complète en revoyant les images de son père et l’apparence d’Alastor. 

Elle le déteste et elle n’en veut pas à Alastor, mais le fait est qu’elle a encore une fois vu l’homme tuer de sang-froid et avec cruauté une autre personne. Le choc a fait que, pour l’instant, son instinct de survie ait parlé, qu’elle se soit concentrée sur la raison d’Alastor. Ne pas se faire dévorer.

Tout cela est maintenant du passé, Alastor fête ses trente-trois ans aujourd’hui. Pour l’occasion, ils se préparent un jambalaya typique. L’économie remonte doucement, les emplois se renouvellent, les familles n’ont plus faim, les gens redeviennent aimables. 

Avec le temps, cette histoire de mariage a fini par ne plus être le centre de l’intention. Alastor a toujours su faire parler de sa langue, faire comprendre aux gens pourquoi ils ne l’étaient pas.

Sarah regarde Alastor dévorer avec joie son plat. Pendant trois ans, il aura dû attendre pour en manger à nouveau. Sarah lui sourit, savourant sa bouchée, la nostalgie lui revenant, les habitudes sont restées, oui. Sarah se sent bien dans cette vie, mais il a un manque qui commence à se faire sentir, une envie qui la taraude depuis que l’économie refleurit. Seulement, ce désir, Sarah ne peut l’assouvir puisqu’elle n’a pas de mari.

Le repas fini et la vaisselle faite, ils digèrent comme à leurs habitudes dans le canapé en lisant. Sarah n’arrive pas à se concentrer sur sa lecture, elle doit lui poser la question :

 

— Alastor… Est-ce que tu serais dérangé par la présence d’un enfant ?

 

Celui-ci prit dans son livre, met du temps à percuter sur les mots. Il fronce les sourcils, puis se tourne sur Sarah, la dévisageant avec confusion.

 

— Tu es décidée à te marier ?

— Non, je n’en ai pas envie, mais… J’ai envie d’être mère.

 

Alastor en lève un sourcil :

 

— Seule, cela risque d’être compliqué, ma chère.

— Je pensais à l’adoption, mais je doute qu’une mère célibataire puisse le faire, explique Sarah.

— En effet, si nous étions mariées, cela serait déjà plus plausible. C’est ce que tu veux faire ?

— Je ne sais pas… D’une certaine façon, je me dis que cela m’évitera d’avoir un mari, mais de l’autre… J’ai envie de vivre l’expérience de la maternité.

— Sarah, je ne veux pas être rabat-joie, mais sans un mari, que ce soit par adoption ou par voie naturelle, tu ne pourrais pas en avoir.

 

Elle baisse les yeux, tout en se massant la tempe, son visage rougissant :

 

— Et si tu m’y aidais ?

 

Alastor reste absent une fraction de seconde avant de cligner des yeux et d'ouvrir la bouche :

 

— T’y aider ? Tu parles d’une adoption ou de le concevoir ? dit-il, un rictus mal aisé.

— L’un ou l’autre, répond Sarah.

— Il faudra nous marier pour assurer nos chances qu’une adoption soit approuvée… L’autre méthode devrait fonctionner à coup sûr, mais tu comprends ce que cela veut dire ?

 

Elle rougit et détourne les yeux :

 

— Oui.

 

Alastor dévie les siens, prenant de légères couleurs alors qu’il se gratte la tête. En soi, si elle le veut, il n’a pas de raison de ne pas l’accepter, mais :

 

— Sarah, d’accord, je peux t’y aider, mais je ne me sens pas l’âme paternelle. Je t’aiderais à subvenir à ses besoins, mais je ne saurais pas l’élever comme un père.

— Ce n’est rien, un enfant peut très bien grandir sans. Tu n’as pas besoin d’être un bon père, tant que tu n’en es pas un mauvais.

 

Alastor plisse les yeux face à sa réponse, puis sourit d’ironie.

 

— Bien sûr…

 

Sarah est toujours aussi rouge, elle préfère laisser se tarir la conversation. C’est une demande saugrenue pour eux qui n’ont jamais pensé à ce genre d’intimité. Alastor préfère ne pas lui donner de réponse sûre. Si dans les jours à venir, cette envie est toujours là. Ils en reparleront tout simplement. 

De plus, Alastor n’est pas certain que cela soit une bonne idée. Déjà, en est-il encore capable maintenant qu’il est maudit et infecté par la fièvre ? Si c’est le cas, ne risque-t-il pas de la transmettre à l’enfant de Sarah ? Ne risque-t-il pas de rendre sa grossesse dangereuse ? Il vaut mieux laisser cela en suspens, ce n’est peut-être qu’une envie, puisqu’elle a l’âge d’avoir son premier enfant.

Sarah n’a effectivement plus abordé le sujet. Toutefois, lorsqu’ils se rendent en ville pour aller au cabaret, au théâtre ou encore au cinéma. Alastor ne peut s’empêcher de remarquer les regards doux et envieux qu’elle a envers les femmes enceintes et les nourrissons. 

Alastor a les yeux sur Sarah, elle discute avec Angélique, celle-ci, malgré la mort précoce de son mari, est parvenue à avoir un enfant. Néanmoins, pour s’aider à la gestion du domaine, elle s'est mariée et la voici à montrer à Sarah son nouveau-né. Alastor détourne les yeux… Cela ne l’étonne pas que ses instincts de femme s’alarment !

Il l’observe, ne comprenant pas son engouement à tenir cette petite chose brayant dans les bras. Pourquoi est-ce que cela lui fait tant plaisir ? Sarah se tourne sur lui, un grand sourire sur le visage et s’en approche tout en lui montrant le poupon.

 

— Regarde comme est-elle mignonne !

 

Alastor dévisage le bébé qui ouvre à peine les yeux, son visage encore plissé de sa naissance.

 

— Un visage que seule une mère peut aimer, rétorque Alastor.

— Tu parles du tien ? réplique Sarah, narquoise.

— Allons, ma chère, il n’y a qu’une femme pour s'attendrir face à un bébé !

 

Le mari d’Angélique, Arthur, le dévisage. Celui-ci s’approche des femmes tout en tenant le premier fils de sa partenaire sur les épaules, avec un air narquois.

 

— Elle devient jolie, à la naissance, elle ressemblait à une petite tomate fripée, ricane l’homme.

 

— Chéri ! Tu parles de ta fille !

— Ça ne m’empêche pas de l’aimer. Si elle tient de sa mère comme ce petit bonhomme, elle sera une ravissante jeune fille, mais pour l’instant, c’est une tomate fripée.

 

Angélique se retourne sur son mari, feintant de lui porter un coup, son fils lui interdisant de disputer l’homme. Les couples se séparent et Alastor et Sarah reprennent leur marche :

 

— Je te l’ai dit que je n’ai pas l’âme paternelle.

— Dans ce cas, Arthur non plus, pourtant, il est complice avec Alexi qui n’est pas de lui.

— Je suppose que cela est plus facile quand l’enfant n’est pas de nous ?

— Je ne dirais pas. Adopter ou non, je les aimerais autant l’un que l’autre.

— Comment peux-tu en être si sûr ?

— C’est une certitude, tout simplement. Je suis bien parvenue à t’aimer toi, malgré ce que tu es, réplique Sarah, narquoise.

 

Alastor la dévisage avec un sourire hautain :

 

— Toi, tu m’aimes ?

— Bien sûr. Comme j’ai aimé ma mère et la tienne. J’ai de l’affection pour toi. 

— Comment peux-tu avoir de l’affection pour moi ?

 

— C’est ainsi, cela ne s’explique pas. Je n’ai pas besoin de chercher à comprendre une chose qui me parait simple.

 

Pourtant, elle n’a jamais montré la moindre envie qu’il flirte avec elle ? Sur le coup, l’homme ne comprend pas les pensées de la jeune femme. Une fois rentré, ils rangent les courses, préparent le dîner et une fois fini, s’installent dans les fauteuils pour leurs moments de lecture.

Sarah s’aperçoit qu’elle a laissé son roman sur sa table de chevet dans sa chambre. Le regard d’Alastor est sur elle tandis qu’elle disparaît dans l’escalier. Celui-ci ferme les yeux tout en se pinçant l’arête du nez. Il dépose sur bouquin sur la table de salon devant lui et se redresse pour emboîter le pas à Sarah.

Celle-ci sort tout juste de la chambre, le livre en main, et s’arrête net, manquant presque de rentrer dans l’homme. Sarah lui sourit, puis le dévisage plus sérieusement à cause de l’expression qu’il a.

 

— Ça va, Alastor ?

— Cette idée que tu avais, tu le veux toujours ? demande-t-il, sa voix un brin non assumée.

— Mon idée ? répète Sarah, confuse.

— Le bébé…

 

Elle écarquille les yeux, ses joues devenant rouges tandis que son cœur s’emballe. Elle hoche timidement la tête. 

Alastor se penche alors sur elle, son bras par-dessus sa tête, posé contre le bois de la porte. Sarah se raidit et le regarde avec de gros yeux, ne s’attendant pas à ce qu’il réagisse de la sorte.

 

— Dans ta chambre ou la mienne ? souffle-t-il.

 

Sarah s’empourpre davantage, bloquant une fraction de seconde, réalisant ce qu’il est en train d’accepter. Elle prend une profonde inspiration, son corps se raidissant étrangement alors qu’elle comprend aussi ce que cela signifie :

 

— La mienne, murmure-t-elle.

 

Il se décale pour lui rendre son espace et Sarah retourne en arrière, suivie par l’homme. Elle regarde son lit, son cœur se soulevant à chaque pas, tandis qu’elle s’assoit dessus, s’enfonçant légèrement dans les épaisses couvertures où elle dévisage Alastor qui reste figé face à elle :

 

— Tu es certaine que c’est ce que tu veux ?

— Oui, souffle Sarah.

— Avec moi ? Malgré ce que je suis ?

— Je le préfère… peu m’importe ce que tu es, tu es le seul en qui j’ai assez confiance pour demander cette faveur.

 

Alastor détourne les yeux, son sourire dénotant d’un léger malaise.

 

— Très bien, on peut essayer…

 

Bien trop fier que pour avoir demandé le moindre renseignement à Mimzy, il tente de se rappeler son comportement. Il se rapproche de Sarah, le pas mesuré, et doucement, il l’invite à s’allonger sur le matelas. Sarah le laisse la guider, son cœur se soulevant une fois qu’elle part en arrière.

Alastor pose le genou sur le lit et la surplombe en partie, son sourire crispé par le malaise ambiant. Son regard descend sur la robe de la jeune femme et il y glisse ses doigts pour la soulever jusqu’à sa taille…

Sarah se laisse faire, sa respiration est profonde, hachurée et elle détourne les yeux lorsqu’elle entend Alastor ouvrir la braguette de son pantalon. Elle sursaute lorsque les doigts de l’homme glissent contre ses jambes pour la débarrasser du dernier tissu.

Sarah reste allongée, la tête tournée à l’opposée d’Alastor, le visage complètement rouge, trouvant la situation plus qu’embarrassante. Il se glisse sur elle, qui reprend une inspiration pour se calmer. Elle essaie de le regarder, mais n’arrive pas à rester fixée sur lui sans être prise d’un rire nerveux.

 

— Je rêve ou tu te moques de moi ?

— Pardon, c’est nerveux, dit Sarah, un sourire mal assuré aux lèvres.

— Si j’ai été trop franc pour toi, on peut toujours le faire à un autre moment ?

— Non, ça va, j’ai été surprise, mais ça va.

 

Alastor se poste au-dessus d’elle, sans réelle sensualité ni tendresse. Non pas qu’il n’en ait pas envie, mais par maladresse. Ses bras sont près du visage de Sarah, sa main caresse doucement sa joue, seul geste doux qui lui vienne naturellement. Il se presse contre elle, cherchant à éveiller ses instincts qui ne se montrent pas des plus coopératifs. Le stress et le malaise de l’instant ne l’aident pas. Il n’a jamais ressenti l’envie ni le besoin de faire ce genre de chose, mais il pensait tout de même en être capable. Est-ce à cause de sa nature déviante ?

Il cherche à se motiver, les yeux rivés sur Sarah et son visage rouge. Elle attend, confuse et doit-elle l’avouer, perturbée par ce contact qu’elle ne sait pas comment aborder. 

La chaleur de leur peau est déstabilisante, les gestes d’Alastor déconcertants et cette bosse qu’elle sent s’éveiller la stresse un peu…

Sarah n’ose pas le tenir, alors elle a attrapé son oreiller qu’elle sert, résistant à la douleur soudaine qui la prend. Les dents serrées pour étouffer les gémissements qui menacent d’être entendus, espérant que cela se fasse vite…

Sarah s’empresse d’essuyer les larmes qu’elle n’a pas su retenir. Alastor la dévisage, pris de remords… Les visages crispés par la douleur et les vêtements tachés par le sang sont monnaie courante pour lui, mais étrangement, cela ne lui plait pas de le voir chez Sarah. Doit-il s’excuser pour quelque chose dont-elle devait s’attendre ?

Aucuns mots ne sortent, aucun des deux ne sait que dire. Alastor laisse Sarah se redresser pour aller la première jusqu’à la salle de bain. Son regard sur la jeune femme tandis qu’elle marche lentement pour sortir de la chambre, sa langue acérée ne trouvant rien à dire de plus.

Les jours suivants, Alastor et Sarah ont réitéré leur acte. Sarah surveille le moindre signe annonciateur de grossesse. Alastor, lui, continue sa routine comme si ce changement n’apportait rien à sa vie. Il ne ressent même pas d’impatience à l’idée que Sarah lui annonce qu’ils ont réussi. 

La conception de cet enfant ne le gêne pas en soi, même si cela ne lui fait rien. Ses gestes sont purement mécaniques et, à vrai dire, il en est de même pour Sarah. À l’inverse de Mimzy, elle ne semble pas spécialement apprécier l’instant, ni le détester. Ils montrent plus d’engouement à aller à la station de radio, plutôt qu’à procréer…

Plusieurs semaines se sont écoulées, Sarah est épuisée d’essayer. Elle espérait que cela se fasse plus rapidement, comme pour Angélique, mais elle n’a aucun symptôme… 

Si Alastor se fiche d’être père, se fiche de savoir si cela puisse fonctionner, cela fait maintenant quelques soirs qu’il entend Sarah pleurer. Il se demande si cela ne vient pas de lui, de cette malédiction. Peut-être aurait-il dû lui dire de chercher un autre homme pour concevoir cet enfant. Il est incapable d’aller consoler Sarah, il n’a aucune idée des mots à choisir et son impuissance le met sur les nerfs, il faut le dire.

Il en a assez de l’entendre pleurer, non pas qu’elle l’agace, mais ce n’est pas sa tasse de thé. Ce n’est pas la même chose d’entendre une personne qu’il apprécie souffrir, il n’arrive pas à le supporter. C’est pour cette raison qu’il s’en est allé. Il a besoin d’extérioriser tout cela et il n’y a qu’une seule chose qui le calme… La chair fraîche.

Sarah l’entend sortir, elle a un peu peur, parce que ces derniers temps, depuis que leur vie est redevenue plus agréable. Les policiers ont commencé à se tourner vers les disparitions, à faire des rapprochements entre les cadavres découverts. Elle trouve parfois Alastor beaucoup trop sûr de lui.

Sarah reste collée à sa fenêtre à attendre son retour malgré sa fatigue. Elle est pensive, son regard fixé sur les papillons de nuit qui tournent autour des lampadaires. Elle sait qu’il est attaché à cette maison, mais elle se dit qu’il serait mieux qu’ils déménagent. 

Sarah n’est pas idiote, elle sait que la fièvre d’Alastor est de plus en plus forte. Il n’y a pas que ses yeux, ces canines lui semble plus proéminentes et il se sent nerveux quand il découpe du gibier. Quand ils le font… Elle a franchement l’impression qu’il lutte, sans doute, contre l’envie de la dévorer. Elle ne sait pas comment refreiner ses pulsions meurtrières et en vérité, si elle veut cet enfant, c’est aussi pour ne pas être seule et garder quelque chose de lui auprès d’elle. Parce que Sarah le sent qu’un jour, il se fera prendre. Un jour sa popularité en tant qu’animateur radio sera écrasée par sa réputation de meurtrier. A part elle, personne ne saura le pourquoi, il se fera certainement exécuter et cela elle ne veut pas que ça arrive... Elle soupire et finalement s’endort.

 

Le lendemain matin, Sarah fut prise de nausées. Elle se précipite aux toilettes et, malgré le tournis dû à sa fatigue qui ne passe pas, elle se met à sourire. Elle se lave et s’apprête à accueillir Alastor avec joie ! Elle a hâte de lui annoncer la nouvelle ! Quelle tête fera-t-il maintenant qu’il prendra conscience qu’il sera papa ? 

Elle prépare le petit déjeuner, elle est surprise qu’il ne soit pas encore levé, mais il est rentré tard cette nuit. En revenant dans le salon, le regard de Sarah s’arrête sur le porte-manteau sur lequel elle n’aperçoit pas sa jaquette. La jeune femme fronce les sourcils, trouvant cela étrange. 

Elle monte jusqu'à sa chambre et frappe à la porte… Rien. Elle se permet d’ouvrir, l’apercevant pour la première fois. Une chambre semblable à la sienne, mais Alastor n’est pas là. Elle se rend dans son bureau au cas où il se serait endormi sur son travail, mais il n’est pas là non plus. 

Prise de panique, elle se rend jusqu’au garage et y entre. L’odeur de sang la prend immédiatement au nez ! Elle couvre son visage de son bras, Alastor n’y est pas, mais en allant dans le cellier, elle y fait une macabre découverte…

Sarah se hâte hors du garage, refermant la porte derrière elle. Son cœur bat la chamade à cause de ce qu'elle a vu, mais pour l'instant, elle n'a qu'une pensée en tête et une mauvaise intuition.

Pourquoi n’est-il pas rentré ? Elle revient dans la maison, contrôlant sa respiration pour se calmer et surtout s'enlever les images du garage. Elle saisit sa veste pour sortir et au moment où elle ouvre la porte, elle tombe pile, nez à nez avec des gendarmes venus la chercher…

La nuit dernière, Alastor est allé chasser pour la dernière fois. Alors qu’il tentait d’enterrer un cadavre, plusieurs hommes ayant repéré ses méthodes l’ont pris en embuscade. Des chiens l’ont acculé et Alastor a été exécuté d’une balle en pleine tête.

Sarah prit cette nouvelle comme une claque en plein visage. Une perquisition se fit dans la maison. Malheureusement, bien qu’Alastor eût mentionné Sarah comme héritière de ses biens, s'il venait à mourir. Elle ne put hériter de rien à cause de la nature de l’homme. 

Elle ne perdit pas son boulot, mais enceinte, elle n’eut d’autre choix que d’accepter de se marier avec un homme qu’elle n’a jamais aimé. En 1941, cet homme est parti au front et Sarah est restée à la Nouvelle-Orléans en tant qu’animatrice radio principale, puisque les hommes étaient conviés à la guerre. Elle a eu une fille avec Alastor qu’elle a finalement élevée seule, puisque son mari ne reviendra jamais de la guerre. Sarah, elle, s’éteindra à presque 90 ans, après avoir vu grandir sa fille Elise ainsi que ses petits-enfants, Estelle et Louis. Elle aura même la chance de connaître Sarah, la fille d'Estelle.

Laisser un commentaire ?