hawaï 5.0 : Stella

Chapitre 204

2359 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/04/2022 11:01

Ils arrivent à destination. Père et fille prennent leur sac et quittent l'avion. Ils n'attendent pas Catherine. Une fois dans l'aéroport, elle les cherche des yeux, mais ils sont déjà dans un taxi. Elle reçoit un message :


« Stella est ma vie, ma fille. Sa place est auprès de moi. Ses blessures sont aussi belles que son cœur, de sa force et de sa beauté. Elle ne doit en aucun cacher tous ces atouts qu'elle possède en elle. Je l'aime plus que tout le reste qui m'entoure. Personne ne doit essayer de séparer un père de son enfant. Personne n'a le droit de faire souffrir ma famille, celle qui est et sera toujours là pour moi, peu importe mes problèmes... »


****


Ils sont accueillis à l'hôpital. Steve sent le stress de sa fille monter. Il demande la chambre avant de remplir tout l'administratif pour l'opération. Une fois en chambre, avec l'aide du médecin, ils remplissent les documents et ils apprennent le déroulement de cette chirurgie.


Le lendemain, elle se prépare et elle attend avec son père que l'on vienne la chercher :


« J'ai peur.

- Tout va bien se passer.

- Je ne veux pas d'une anesthésie générale. Je veux la loco-régionale, s'il te plaît.

- On ne peut pas, tu le sais.

- Je ne vais pas en faire, je te le promets.

- C'est une chose que tu ne peux pas contrôler, dit-il attendrissant.

- Je ne ferai pas de crise d'anxiété, c'est sûr.

- Mademoiselle, c'est le moment.

- Je ne veux plus ! Je veux rentrer chez moi !

- Ok, j'appelle du renfort. »


Comme ils le savaient tous, elle fait une crise. Steve salue rapidement sa fille, mais au bloc opératoire rien ne va, l'anesthésiste n'arrive pas à l'endormir même avec la dose maximale. Steve se prépare vite pour rentrer au bloc. Il apaise sa fille qui se laisse emporter par le produit. L'opération commence enfin.


****


Une heure et demi, plus tard.


« Monsieur Mc Garrett, l'opération s'est très bien passée. On va la remonter en chambre. Elle ne sentira pas sa jambe pendant quelques heures.

- Oui, on le sait, on le sait, répond-il stresser. Vous nous l'avez dit.

- Je préfère vous le dire de nouveau. Votre fille va devoir l'entendre de votre bouche. Elle n'était pas très sereine bien qu'elle était endormie. Son rythme cardiaque n'était pas très régulier. »


Sa fille monte assez vite en chambre. Elle est déjà bien éveillée, mais la panique se lit sur son visage.


« C'est bon, je suis là, ma belle. Tout s'est très bien passé.

- Je ne sens plus rien nulle part.

- On a dû te mettre beaucoup de produits, tu n'es pas facile à endormir. »


Steve se pose auprès d'elle. Elle est pâle, mais il a l'habitude de voir cette blancheur après chaque passage au bloc.


« Tu veux dormir un peu ?

- Je veux marcher.

- Ne précipite pas les choses. Et si on lisait de nouveau la brochure ensemble. Le médecin me l'a conseillé pour te rassurer.

- D'accord.

- Alors, pour commencer, on est prisonnier de cette chambre pendant aux minimums deux jours.

- Oh ! Comme ça va être difficile de vivre ça !, dit-elle ironiquement.

- Ensuite, tu auras une attelle spécifique entre quatre et six semaines.

- Un mois, pas plus. Un mois, répète-t-elle quand son père soupire.

- Bon, passons. Ensuite pendant ces six semaines pas de poids de plus de quinze kilos sur ta jambe.

- Je pèse plus de quinze kilos, papa.

- Ok, j'ai compris. Tu as envie de jouer sur mes nerfs.

- Je le connais par cœur ce papier. J'ai hâte de commencer mon kiné trois fois par semaine, de reprendre le sport progressivement avec le vélo d'appartement, la course à pied sur un chemin plat au bout du quatrième mois et je pourrais ensuite courir dans les cailloux, le sable et autres deux mois plus tard. Pour certains sports, comme les combats, il faudra attendre neuf mois.

- Oh ! Oh ! Oh ! Pas trop vite ! Je pensais que ça ne t'intéressait plus.

- Je n'ai jamais dit que j'allais en refaire, dit-elle en rougissant.

- Mais tu as envie.

- Est-ce que tu accepteras ce désir ?

- On doit parler de quelque chose, ma puce.

- On est déjà en train d'en parler.

- Non, j'ai eu un appel téléphonique et il faut que l'on en discute ensemble. »


****


Le lendemain.


Père et fille se rendent à leur premier rendez-vous avec le psychologue. Celui-ci les invite à raconter leur histoire d'avant leur rencontre jusqu'à aujourd'hui. En s'écoutant parler mutuellement l'un et l'autre, le psychologue comprend que Steve raconte tous les détails de sa vie que sa fille connaît tout de lui en l'interrompant de temps à autre pour lui dire qu'il a oublié de dire ceci ou cela. Par contre, dans l'autre sens, le médecin se rend compte que Stella reste vague sur les histoires de son passé, celles où son père était absent durant l'événement. Pour palier ce problème, il décide de changer de tactique :


« D'accord, je connais désormais votre histoire à tous les deux. Maintenant, chacun son tour, vous allez poser une question à l'autre. Aujourd'hui, Monsieur Mc Garrett, vous allez lui poser une question dont vous voulez qu'elle approfondisse le sujet et ensuite Stella y répondra sans détourner le sujet. Après ça, Stella, tu pourras, si tu le souhaites, informer ton père du prochain sujet, sans lui dévoiler ta question, car celle-ci, tu lui poseras au prochain rendez-vous. Êtes-vous prêt ?

- Pas tellement, répond Stella soucieuse.

- Moi, je le suis.

- Alors, c'est à vous, monsieur Mc Garrett.

- Steve, s'il vous plaît.

- Steve.

- Ma puce, je voudrais savoir ce que tu faisais le jour où Hesse et Étienne sont venus vous prendre en otage ?

- Est-ce que c'est possible qu'il me pose toutes les questions sur cette demande sur une séance ou il devra attendre chaque semaine ?

- Il peut.

- Ok, ça sera plus simple, dit-elle tandis que Steve est content qu'elle joue le jeu. Je les ai entendus arriver. Je l'ai dit à ton père et il a compris que ce n'était pas de bonnes personnes grâce à son enquête. Il m'a dit d'aller me cacher, mais je n'ai pas eu le temps de monter à l'étage. On a été au salon, ils ont attaché ton père et moi, j'ai été maintenu sur le canapé. Ton père les a suppliés plusieurs fois, pour qu'ils ne me fassent rien, mais Hesse lui a dit que j'allais partir avec eux. Ensuite, Hesse t'a appelé et il s'est passé, ce qui s'est passé. Alors, pour répondre à ta question, ton père et moi, on jouait à un jeu de mémo.

- Tu es sûr ? Ce n'est pas que je ne te crois pas, mais quand je suis allé chez mon père, il n'y avait aucune trace de ton passage.

- Hesse est resté après mon départ. Il a certainement dû ranger les cartes.

- Et pour Didou, pourquoi il était caché sous la planche ?

- Parce que je le prenais que pour dormir. Il fallait absolument que personne ne connaisse mon existence.

- Alors, à quoi te servait cette clé, dans son oreille ?

- J'avais aussi le droit de le prendre avec moi dans la caverne d'Ali Baba pour ne pas être seule durant les visites prévues de ses amis. Et toi, pourquoi tu n'as pas ouvert ce meuble si vraiment, tu as fouillé partout ?

- Laissez, intervient Steve quand il voit le psychologue intervenir. Je veux lui répondre, aujourd'hui. Je ne l'ai pas ouvert, car quand j'étais petit, il me disait toujours que ce meuble appartenait à son père et qu'il avait perdu la clé.

- Mais il l'avait. J'en ai fait ma caverne d'Ali Baba.

- Oui et quand j'ai découvert que la clé existait vraiment, je me suis demandé pourquoi il m'avait menti. Et j'ai compris. Il cachait son arme de service à l'intérieur. Tu sais comment j'ai deviné ?

- La même idée t'a traversé l'esprit quand je suis venue chez toi, mais tu ne l'as pas fait.

- Notre séance est terminée pour aujourd'hui. Stella, veux-tu lui dire sur qu'elle sujet portera ta question ?

- Non.

- Ok, donc nous nous reverrons demain avant ta sortie de l'hôpital. »


Dans le couloir qui les mène à la chambre, Stella demande à son père si le psychologue s'est rendu compte de leur mensonge :


« Tu penses qu'il sait qu'on lui cache des choses ?

- Non. Stella, on ne peut pas tout dire. Je risque la prison, sinon. Tu le sais.

- Je n'ai pas envie de me faire suivre par un psychologue, papa.

- Je ne vais pas te mentir, ça ne me plaît pas, mais j'ai besoin de réponses...

- Et je suis la seule à avoir les réponses, dit-elle tête basse. On n'est pas obligé de faire ça avec lui.

- Je sais que tu as besoin d'un coup de pouce pour parler de certains sujets.

- Le sujet que tu veux, va te détruire, papa. »


Le soir, le même jour.


Quelqu'un toque à la porte de sa chambre puis entre. Steve et Stella sont surpris de voir Danny et Justin. Ils se saluent tous puis les adultes laissent les ados entre eux :


« Qu'est-ce que tu fais ici, Justin ?

- Je suis venu voir une amie qui compte beaucoup pour moi.

- C'est gentil, merci. C'est toi qui as payé le billet de Danny ?

- Non. On avait prévu ça.

- De quoi ?

- Débarquer ici, après ton opération.

- Il a bien caché son jeu, dit-elle contente.

- Stella, laisse-nous une chance.

- Tu feras la plus grosse erreur de ta vie...

- Ce n'est pas à toi de dire ça, mais à moi de le savoir au fil du temps. Je sais que tu m'aimes.

- Je ne suis pas faite pour toi, Justin. Mon père sera toujours ma priorité.

- Je le sais. On vivra dans la même rue, on mettra une caravane dans le jardin ! Peu importe.

- Tu ne comprends pas... jamais je ne te donnerai d'héritier et tes parents veulent des petits-enfants pour ça et...

- Ce n'est pas à eux de décider. Je suis prêt à ne pas devenir père ! On pourra voyager ! Ton père viendra s'il le faut.

- Je suis malade, Justin. Mon père et moi, on a vingt-quatre ans d'écart et... Est-ce que tu connais les inséparables ?

- Non, c'est quoi, un film ?

- Des animaux. L'un ne peut plus vivre sans l'autre et je suis comme ça. Quand mon père est parti en mission, un jour, il est parti longtemps, trop longtemps et mon corps n'a pas supporté. Le médecin a dit que je mourrais à petit feu. Justin, quand mon père mourra, je le suivrais de très près, car je sais qu'il ne reviendra pas cette fois-ci.

- Alors, je serai là pour toi !

- Tu vas gâcher ta vie ! Vingt-quatre ans séparent mon âge à celui de mon père, c'est énorme ! Je peux mourir très jeune !

- Toutes les maladies se soignent, celle-ci, tu pourras la soigner.

- Certaines partent et d'autres reviennent comme les cancers... »



Pendant ce temps, dans le couloir.


« L'opération s'est bien passée ?

- Un peu compliqué, mais dans l'ensemble, plutôt bien. Et toi ?

- Je m'en sors, mais ça fait terriblement, mal. J'ai appelé des artisans...

- J'ai quelque chose à te dire...

- Tu as changé d'avis ?

- Pendant qu'elle était au bloc, j'ai eu un appel de notre cher agent de la CIA.

- Lequel ?

- Celui qui est venu pour ma mère à Washington, l'agent Coen. Il a cherché comme il a dit qu'il le ferait et il a trouvé le don de Stella.

- Comment ?

- Le piratage qu'elle a fait pour découvrir où Catherine allait. Il l'a su par l'agent avec qui on travaillait pour sauver les agents sous couverture, l'agent Elliot Brenner.

- D'accord, et ?

- Il lui a proposé des postes. Elle pourrait être une analyste technique et pirater pour le FBI. Un métier bien pour elle : pas de terrain, un ordinateur, un bureau...

- Alors ?

- J'ai refusé de l'émanciper. Ce ne sera pas avant sa majorité.

- Tu n'as pas cédé à son forcing pour commencer maintenant ?

- Non, c'est à lui que j'ai refusé ça. Stella, elle n'a rien demandé à ma grande surprise, elle veut réparer sa jambe.

- Donc ?

- Hawaï serait notre maison de vacances. On se verra régulièrement, Danny.

- Tu vas la suivre ?

- Elle posera ses affaires dans une base du FBI : Quantico ou dans l'une des cinquante ambassades dans le monde.

- Ou dans l'une des quatre cents villes où se trouvent des bureaux.

- Peu importe. Une fois qu'elle aura fait son choix, je me trouverai un petit job...

- Comme détective privé ?

- Pourquoi ce métier-là, précisément ?

- Elle aura tout en sa possession pour te donner les infos. Oui, pourquoi pas ! Hawaï notre maison de vacances et quelque part sur le continent pour bosser en tant que détective !

- Qu'est-ce que tu viens de dire ? Et tes enfants, Danny ?

- Ils vivent sur le continent. J'aurai moins de vol d'avion à parcourir et mieux vaut travailler à deux dans ce genre de travail. L'un pour protéger l'autre. Qu'en dis-tu ?

- En fait, je n'ai vraiment plus envie de travailler dans ce domaine, Danny. »


Danny et Justin partent. Il est tard, le soleil se couche.


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