hawaï 5.0 : Stella

Steve et Stella accompagnent Danny et Amanda à l'aéroport. Danny a décidé de raccompagner son ex belle-mère, en Angleterre. Père et fille se rendent ensuite au QG.

Steve rejoint son équipe au pied d'un immeuble, un laveur de vitres est tombé de plusieurs étages. Tani essaie de joindre la compagnie écrite sur l'uniforme du mort, mais celle-ci n'existe pas. Il n'est donc pas un laveur de vitres.

Du QG, Steve donne les ordres à son équipe, mais Stella s'inquiète, depuis quelque temps, il ne fait que ça, il évite le terrain.

En soirée, l'affaire est close, ils rentrent chez eux. Stella rejoint son père au jardin :

« Papa !

- Ouais.

- On peut parler ?

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Je m'inquiète pour toi. Est-ce que tu es malade ?

- Non ! Pourquoi ?

- Parce que tu ne fais plus de terrain.

- Ce n'est pas ce que tu voulais ?

- Et toi, c'est ce que tu veux ?

- Je vais très bien. J'ai juste envie d'être plus sage. Je compte faire du terrain, mais seulement si c'est vraiment nécessaire et aussi si j'en ressens le besoin.

- Pourquoi ?

- Parce que je vieillis et je laisse ma place au plus jeune. Ton plan, avec le temps m'a plu. Junior est très bien pour me remplacer et j'ai décidé que Tani est très bien pour remplacer Danny. Et on a Adam en plus dans notre équipe.

- C'est vrai, vous êtes nombreux. Est-ce que tu vas donner ta place à l'un d'eux ou c'est juste...

- Juste moins de terrain. Je ne démissionne pas.

- Mais tu as envie. C'est la personne fantôme qui t'en empêche ?

- J'ai besoin de ma plaque pour elle.

- Tu n'es pas obligé de la tuer, tu sais.

- On ne connait pas sa puissance.

- On peut faire un truc ? Je vais rentrer à l'école de police, je vais obtenir mon diplôme et dès que se sera fait, toi, tu démissionnes et je m'occuperai d'elle.

- Non ! Tu ne veux pas être flic ! Tu veux être derrière un bureau ! Tu ne sacrifies pas tes rêves pour moi, d'accord ?

- Mais on ne sait pas si on la retrouvera un jour !

- Ok, pour le moment, je ne compte pas quitter mon QG. Je veux juste moins de terrain. Le jour où je ne voudrais plus de tout ça, je quitterai les lieux, pas avant.

- Qu'on retrouve ou pas cette personne ?

- Oui, qu'elle apparaisse ou pas.

- Alors, dit-elle souriante, tu vas devoir réfléchir à deux choses !

- Ah oui ! Lesquelles ?

- petit un, ta retraite se fera-t-elle avec ou sans Danny ? Et petit deux, quelles vont être tes occupations retraite ?

- Petit un, Danny sera toujours près de moi retraite ou pas avec lui. Et petit deux, je vais commencer à y réfléchir.

- D'accord, mais je suis sûr que Danny sera dans tes projets retraite. Peut-être pas toutes tes activités, mais certaines, dit-elle en retournant au domicile.

Steve sourit de cette discussion avant de rentrer à son tour pour faire le repas. Le téléphone de sa fille est dans la cuisine et celui-ci ne cesse de biper pour indiquer des messages. Il appelle sa fille pour la prévenir, mais celle-ci ne lui répond pas. Il décide de s'approcher du mobile et lit chaque message qui défile après chaque bip sans déverrouiller le mobile : ''Alors, tu as demandé à ton père ?'' ; ''Il veut ou pas ?'' ; ''Stella, réponds-moi, s'il te plaît. Il faut que je prévoie de mon côté.''

« Stella ! Ma puce ! Descends, s'il te plaît.

- Le téléphone, je sais, dit-elle agacée en le prenant.

- Hé ! Hé ! Reviens là. C'est Justin ?

- Oui, répond-elle en soufflant.

- C'est quoi qu'il veut que tu me demandes ?

- Tu connais mon code ?

- Oui et non, j'ai juste lu ce qui défilait à chaque bip.

- Il veut m'amener au cinéma pour voir un film...

- Tu peux y aller, dit-il en mélangeant sa sauce, mais si tu veux qu'il t'accompagne en voiture, je veux qu'il vienne te chercher pour que je puisse lui dire deux ou trois mots avant.

- Mais moi, je ne veux pas y aller !

- Bah pourquoi ? C'est un gentil garçon, Stella.

- Je sais, mais il veut aller beaucoup plus loin qu'une relation amicale, comme Danny et toi, par exemple. Il veut une relation comme tu as eu avec Lynn et...

- Ah ! Oui, je vois. Tu dois lui dire. S'il te respecte, il acceptera ton choix.

- Mais il l'accepte, pour le moment. Il a dit qu'il me proposera d'être sa petite amie quand il me sentira prête. Je veux juste être ami, c'est tout, insiste-t-elle.

- Tu veux que je lui parle ?

- Il va me prendre pour un bébé.

- Non. Donne-moi son numéro, je vais l'appeler.

- Non, je vais me débrouiller.

- Tu vas au ciné ou pas ?

- Tant qu'il n'aura pas compris qu'il n'y aura jamais rien de plus, non.

- On mange dans dix minutes.

- Je vais mettre la table.

- Occupe-toi de Justin. »

Elle remonte en soufflant. Il sent sa fille pas à l'aise avec cette histoire. À table, vu l'absence de Junior, il profite pour revenir sur le sujet :

« C'est arrangé ?

- Oui, il est déçu, mais il s'en remettra.

- Tu ne veux pas y aller ? Stella, laisse-lui une chance d'être ton ami même s'il t'aime. Tant qu'il ne dépasse pas la limite, c'est ok pour moi.

- Il a déjà dépassé la limite.

- Qu'est-ce que tu dis ? Qu'est-ce qu'il a fait ?, demande-t-il en colère.

- Bah, il m'a invité au cinéma ! Ça fait partie des lieux romantiques pour un premier rendez-vous galant.

- Qui t'a dit ça ?

- Internet et un livre.

- Non, les limites sont dépassées s'il fait des gestes envers toi que tu ne veux pas, comme te toucher...

- C'est bon, je sais, je l'ai vécu à Washington, d'accord, s'énerve-t-elle. Vous les hommes, vous êtes tous les mêmes ! Vous faites tout pour obtenir ce que vous voulez ! Vous y allez juste progressivement ! Il m'invite à sortir, ici et là, et par la suite, sans que je m'en rende compte, il s'approchera de moi ! Et toi ! Tu as choisi son camp !, crie-t-elle en quittant la table.

Il soupire en lâchant ses couverts. Il pousse sa chaise et la quitte pour monter voir sa fille :

« Hé !

- Je ne veux plus parler de garçon, d'accord ?

- Viens finir ton assiette.

- Tu m'as coupé l'appétit, dit-elle tandis qu'il regarde des livres choisis à la bibliothèque.

- Ils viennent de la bibliothèque du lycée ou du centre-ville ?

- Du centre-ville. Je ne veux pas être une victime. J'ai été les chercher avec Jerry.

- Des livres sûrs comment draguer une fille, comment savoir si elle t'aime...

- Je ne suis pas lesbienne, dit-elle quand son père la regarde. Je me mets juste à la place de Justin. Regarde la page treize, il y a le cinéma.

- Mais qu'est-ce que tu fais avec ces livres sur les viols ? Il a fait quelque chose ? Réponds-moi !

- Il ne m'a rien fait, d'accord ! C'est pour moi, ceux-là, dit-elle tête basse.

- Tu as eu des attouchements à Washington. Pour les médecins, c'est ça, mais je comprends que tu prennes ça pour un viol, dit-il quand il a compris être dans le vrai pour les livres.

- Je sais, ça. Ce n'est pas pour ça que je l'ai pris. J'essayais de trouver une scène pour voir si c'est un viol que j'ai subi ou pas sur certaines choses. J'ai eu ma réponse, maintenant, c'est bon. Je les ramènerai à la bibliothèque demain.

- Donc, je ne sais pas tout... Est-ce que ça à voir avec cette affaire de viol sur moi ?

- Je dois ranger ma chambre.

- C'est une histoire que tu devais me raconter, il est temps. Tu l'as promis, insiste-t-il.

- Est-ce que tu as vu les vidéos ?

- Non.

- Est-ce que quelqu'un les a regardés pour toi ?

- Non !

- J'ai dû faire des choses que je ne voulais pas faire, mais que je devais faire en faisant semblant d'aimer ça pour qu'ils ne viennent pas te trouver et qu'il te fasse ce qu'ils ont fait à mon père biologique. Avant que tu ne dises quoi que ce soit, j'ai accepté de le faire parce que j'avais peur qu'ils parviennent à te capturer. Quand des hommes de Wo Fat sont venus chercher la caisse à outils de ton père, ils ont réussi à te mettre K.O. Je ne voulais pas qu'ils parviennent à te violer puis à te tuer.

- …

- Tu n'es pas prêt ! Tu vois ! Alors pourquoi tu veux que je te raconte mes secrets ? Tu ne les supporteras pas !

- Parce que tu es ma fille ! Tu dois parler Stella !

- Lâche-moi ! Je suis assez détruite comme ça ! Ce n'est pas pour te détruite toi et ne plus réussir à se regarder dans les yeux ! »

Steve sait, il sait que pour qu'elle crache le morceau, il faut la mettre en colère ou encore l'empêcher de partir. Il le fait, elle finit par parler. Elle le dit en criant tellement fort, qu'à la fin de sa phrase, elle n'a plus de voix.

Steve la regarde reprendre son souffle, sécher ses larmes et se calmer malgré qu'elle est en colère contre lui. Il ne sait pas comment réagir face à elle. Sa fille a dû se déshabiller de façon sensuelle et avec envie face à une caméra, devant ses deux sœurs, Robert et l'acheteur. Elle ne devait pas pleurer, mais sourire. Après cela, Robert s'est posé sur elle pour différentes photos et vidéos avec les mains et la langue. Sa fille a dû en faire autant.

« Je n'ai pas aimé, tu sais. », dit-elle en fondant de nouveau en larmes.

Il la prend dans ses bras. Les scènes qu'il avait pu imaginer étaient beaucoup moins violentes pour lui. Il n'avait pas pensé que sa fille avait dû participer.

« Elles étaient sur le site, ces vidéos ?

- Oui... Justin a dû les voir... Au NCIS, j'ai juste donné une photo de moi avec Adrien sur moi. C'était Adrien sur la photo superposée à la mienne. Il a fait une séance avec Anaëlle. C'était leur plan.

- D'accord, d'accord, dit-il en la serrant encore plus fort dans ses bras.

- Je ne peux plus retourner à l'école... J'ai peur que tout le monde me prenne pour une salope.

- Pourquoi ? Notre enquête date de tellement longtemps, ma puce.

- Elle a envoyé de nouvelles photos au lycée... Elle a envoyé le lien de son site. »