hawaï 5.0 : Stella

Chapitre 178

2276 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/03/2022 09:35

Une personne frappe à la porte, Steve ouvre :


« Ah ! Justin, que me vaut cette visite ?

- Bonjour, monsieur. Je suis venu voir Stella. Elle ne répond pas à mes appels et elle n'est pas venue au lycée depuis deux semaines.

- Stella est punie pour son petit voyage et pour l'école, elle le fait à distance, pour le moment.

- Vous pourriez lui dire de répondre à mes messages ou à mes appels ?

- Heu, non, elle ne peut pas. Elle est privée de toute sorte de communication extérieure.

- Oh ! Et sa punition se termine quand ?

- Je ne sais pas encore.

- Je voulais encore une fois m'excuser pour tout. J'aurais dû la questionner plus.

- Je sais que tu l'aimes beaucoup, Justin. Attends deux minutes, dit-il en sortant son portefeuille. Ce sont les cent-cinquante dollars. Rends-les à tes parents. Si j'ai bien compris, tu le leur as volé.

- Non, emprunté. Je leur aurais rendu à ma paie.

- Tu travailles !, dit-il surpris.

- Je suis livreur de pizza, les week-ends. Passez le bonjour à Stella pour moi. Au revoir. »


Steve ferme la porte puis lève la tête, il voit sa fille qui a écouté la conversation, mais elle retourne dans sa chambre :


« Il t'aime beaucoup, dit-il en se posant sur son lit. Il faut que tu lui dises qu'il n'a aucune chance si c'est vraiment ta décision, ma puce.

- C'est lui qui ne comprend pas. Il dit que je suis trop jeune et qu'il attendra le temps qu'il faudra. Mais je lui répète à chaque fois que l'occasion se présente que rien ne se passera jamais entre nous.

- Comment va ton genou ?

- Je suis en attelle.

- Je vais te mettre de la crème. S'il ne dégonfle pas, on va devoir aller voir le chirurgien de nouveau.

- Il dégonfle. Il a dit trois semaines.

- Stella, ma puce, j'ai très peur pour toi, de ce que tu pourrais faire du jour au lendemain. Je sais que je te le demande souvent, mais j'aimerais vraiment que tu arrêtes de te mettre en danger. Tu fais toujours l'inverse de mes désirs.

- J'écoute tes désirs, mais j'ai les miens aussi à réaliser. Je voulais la voir, c'est tout. J'ai tenu ma promesse et je t'ai intégré à mon problème. En plus, maintenant, il n'y a plus aucun site sur personnes. Ces filles et moi, on est libres.

- Je sais. Je pense qu'il faut vraiment trouver quelqu'un pour trouver ton problème, Stella. Il n'y a pas que ses envies de détruire ton passé, ça va beaucoup plus loin. Tu ne crois pas ?

- À quoi, tu penses ?

- Tu as de gros problèmes psychologiques, ma puce. Sur ton passé que ce soit avec les autres et peut-être avec moi.

- Je n'ai aucun problème avec toi ! Qu'est-ce que tu dis là !

- Il y en a eu alors que tu étais sous mon toit, même si ce n'est pas avec moi personnellement. Je veux que tu consultes.

- Et moi, je ne veux pas parler de tout ça. Je me sens bien, aujourd'hui.

- Mais tout ça, ça ne dure qu'un temps ! Tu es bien et subitement ton passé reviens et tout recommence : ta méfiance, ta peur, ta régression dans le temps. J'ai regardé sur Internet les régressions psychologiques existent.

- …

- J'ai peur qu'avec le temps, ce soit encore plus difficile pour toi.

- Je sais que j'en fais qu'à ma tête, que tu as peur, mais j'arrive à vivre comme ça. S'il te plaît, ne m'oblige pas.

- Alors, donne-moi une bonne raison.

- Tu pourrais apprendre des choses que tu ne voudrais pas savoir.

- Sur quoi ?

- Sur des choses qui pourraient briser ton cœur. Je ne veux pas te le briser. Je peux supporter cette douleur, toi, tu as trop souffert ! De toute façon, même si je venais à te dire ces choses, je souffrirai toujours.

- Peut-être, mais à deux, cette souffrance serait moindre. Je souffre de te voir comme ça.

- Je le sais, mais cette douleur que tu ressens vis-à-vis de moi, ce n'est rien à ce que je pourrais t'apprendre, papa. Je ne veux pas. Ne recommence pas à dépenser toutes tes économies dans des médecins qui auront pour seul but de regarder l'aiguille des minutes faire un tour complet de l'horloge pour toucher le chèque à la fin de la consultation. Certains d'entre eux feront comme quand j'étais petite, ils profiteraient de cette heure de repos pour appeler papa ou maman pour tuer le temps, ou ils joueront sur leur téléphone. Je ne dis pas ! Il y en a des superbes, mais tu ne leur feras que perdre leur temps et à toi ton argent.

- Dis-moi, quand tous ces secrets seront dévoilés ?

- Tu ne pourras jamais tout savoir, papa.

- Tu es encore si mystérieuse, pour moi.

- J'ai les réponses à toutes mes questions...

- Tu l'as fait parler !

- Je connais l'histoire de ma cicatrice... La seule chose que je n'ai pas obtenue, c'est l'identité de la personne fantôme. Je suis frustrée que vous soyez arrivés si tôt.

- Alors, tu comprends la frustration que je vis avec tous ces secrets.

- Je ne veux pas te briser. Cette frustration est assez pour toi, je peux te le garantir.

- Tu ne peux pas le savoir ça ! Tu n'es pas moi !

- C'est vrai, je ne suis pas toi, mais je peux te certifier que tu n'aurais jamais voulu vivre cette journée si je devais tout te dire. On ne pourrait pas l'effacer et elle t'affecterait. Autant ne pas créer cette journée. Je t'aime, papa.

- Moi aussi, mais j'aimerais retirer tout ce brouillard autour de toi.

- Il s'estompe près de toi. Je vais finir mon dossier de cours.

- Non, ne m'ajoutent pas de secrets, dis-moi ce qui s'est passé avec Anaëlle.

- Christina s'est occupée de moi à partir de mes six mois. Avant ça, une autre personne a veillé sur moi. Anaëlle m'a dit qu'elle veut juste me récupérer, elle ne me veut aucun mal. Si Wo Fat m'a retiré à cette personne, c'est pour éviter que je ne connaisse l'amour.

- Et cette personne, c'est une femme ou un homme ?

- Aucune idée, comme je te l'ai dit, vous êtes arrivés trop tôt.

- Une fois, la réponse obtenue, est-ce que tu l'aurais tué ?

- Je ne sais pas. Je suis désolée.

- Tu n'es pas passé à l'acte, alors ne t'excuses pas. Maintenant, je peux connaître l'histoire de cette cicatrice ? »


****



Quatre heures avant son sauvetage par Joe, en Corée :


Christina sait que Stella va rejoindre dans quelques minutes Wo Fat et quelques-uns de ces hommes pour un entraînement.


« Ma Chérie, écoute-moi bien. Wo Fat va bientôt venir te chercher, dit-elle tandis que l'enfant est déjà terrorisée à cette idée. Non, non, non, arrête de pleurer. Écoute-moi, je te promets que c'est la dernière fois qu'il te fera du mal, car si tu fais exactement ce que je te dis, on va pouvoir quitter cet endroit. Tu n'as pas envie de voir cette lumière qui traverse à peine nos murs. Tu sais, c'est une lumière si chaude, douce et agréable à sentir sur la peau. Cela s'appelle le soleil. Ensuite, tu auras beaucoup d'autres choses à découvrir : des voitures, des nouvelles personnes, des rires et tout plein de chose, dit-elle tandis que l'enfant sèche ses larmes. Tu vas devoir voler un téléphone à un des hommes de Wo Fat. Ça ressemble à ça, dit-elle en le dessinant. Il faut absolument que tu reviennes avec cet appareil sans être prise la main dans le sac. »


****


« J'ai fait comme prévu. Je me suis fait frapper pour apprendre pendant près de deux heures, mais je suis revenue avec ce téléphone satellite.


****


« Oh ! C'est formidable ! Il faut que tu restes bien sage le temps que j'appelle Joe.

- Bobo.

- Je l'appelle et je te soigne ensuite. »


****


« Anaëlle m'a dit qu'elle n'a pas appelé Joe. Elle a parlé à sa famille. Ça a duré près de deux heures...

- Comment elle peut savoir ça ? C'est peut-être des mensonges.

- Wo Fat savait qu'elle était une espionne. Il y avait des micros dans la pièce. Elle a préféré parler à sa famille plutôt que de me soigner. Wo Fat l'a laissé appeler sa famille, car il pensait qu'elle en avait besoin et ne pas me soigner de suite, me laissais souffrir plus longtemps. Mais elle a fini par appeler Joe... Elle voulait tout quitter. Elle voulait qu'il la sauve elle, pas moi. »


****


Wo Fat arrive dans la pièce précipitamment pendant qu'elle est au téléphone. Celui-ci se coupe pendant l'appel.


« Je pensais que tu avais juste un besoin de parler à ta famille !, dit-il en regardant la fillette toujours en sang. Tu as fait la plus grosse connerie de ta vie ! J'aurais puni cette gosse du vol, mais à toi je n'aurais jamais rien fait ! Tu le sais très bien ! Maintenant, je vais devoir non seulement punir une nouvelle fois cette morveuse, mais aussi te tuer !

- Je suis désolée, Wo Fat... Je voulais juste tout quitter... Je n'en peux plus de vivre dans cette pièce vingt heures sur vingt-quatre pour cette enfant. Elle m'appelle maman !

- Tu n'avais pas à lier des liens avec cette gosse ! Tu étais censée l'éduquer à la dure ! »


****


« Anaëlle m'a dit que Christina devait être méchante avec moi, mais que je n'apprenais pas bien. Elle a décidé d'être gentille pour m'aider à apprendre mieux, mais une complicité s'est faite et elle a pris peur. L'appel n'était pas pour moi, il était pour elle, mais vu qu'elle a entendu les hommes courir dans le couloir pour venir à nous, elle a dit ça pour moi, pour sauver sa vie. Elle n'avait aucunement l'intention de me prendre avec elle. C'est compliqué à comprendre...

- Non, du tout. Elle voulait quitter le milieu sans toi et quand elle a compris que ce n'était pas possible, elle a fait semblant de demander de l'aide pour toi. Elle pensait sauver sa peau. Elle pensait que Wo Fat lui aurait excusé cette erreur, mais Wo Fat ne pardonne pas.

- Je n'ai pas fini mon histoire... »


****


Les filles, c'est votre jour de chance. Punissez l'enfant avec votre père, mes hommes, ont une femme à tuer à petit feu. »


****


« Alors ce sont tes sœurs !

- Leur père me tenait, les sœurs se sont fait plaisir avec un cutter. Apparemment, mes cris étaient pour demander à Wo Fat de les arrêter. Voilà, tu sais, maintenant. C'est dur à avaler, hein ?

- Tu sais quoi ? Je suis très en colère, j'ai comme tu dis du mal à avaler la pilule, mais avec le temps, ça va passer sans que pour autant, je ne puisse oublier. Je suis prêt à écouter le reste.

- Non, tu veux juste savoir, juste pour partager cette peine, cette souffrance. Est-ce que tu arrives à vivre avec ce qu'Harry a fait à ces monstres ?

- Tu es au courant !

- Il a tué les hommes. Il a embarqué les jeunes filles et Anaëlle au village où elles habitaient. Le connaissant, il a fait descendre les jeunes filles à l'arrêt. Il a ensuite repris la route en jetant Anaëlle par la porte de la camionnette et les villageois se sont occupés d'elle.

- Oui, j'arrive à vivre avec et encore plus maintenant.

- Elle a reçu ce que mon père biologique a reçu et ce que j'ai évité que tu ne vives toi aussi.

- J'ai peur de ne pas te suivre.

- Oublie ce que je viens de te dire. Je n'aurais pas dû dire ça.

- Le problème, c'est que si on arrête la discussion maintenant, je sais que je n'aurais plus mes réponses.

- J'ai besoin d'une pause et toi aussi. On reparlera, plus tard.

- Quand ? Un mois ? un an ? Jamais ?

- Ça va être si dur, pour toi.

- OK, tu n'arrêtes pas de dire ça. Il y en a plusieurs à ce que je comprends. Alors, on va faire un truc, tous les deux. Dis-moi en un, un seul et si je supporte, tu me diras les autres.

- Un seul te suffira, mais pas maintenant. Mon suivant baby-sitter va arriver et c'est Renée. Je vais pouvoir me détendre quelques heures parce qu'elle pense juste à une mauvaise chute et que j'ai besoin de repos.

- Et vous allez faire quoi, toutes les deux ?

- On va regarder un film. Je t'en dirais un, je te le promets.

- Je veux celui que l'on vient de discuter. »


Après cette longue discussion, il pense de nouveau à ces mots ''Je ne sais pas''. Au fond de lui, il espère qu'elle ne serait pas passée à l'acte. Il se souvient de leurs nombreuses discussions sur les vengeances, les violences. Sa fille lui répétait inlassablement qu'elle ne pourrait pas vivre avec un meurtre volontaire de sa part. Elle préférerait se tuer que d'aller en prison.


« Non, ma fille n'est pas une meurtrière, elle avait juste besoin de moi. », se répète-t-il à lui-même.



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