hawaï 5.0 : Stella

Chapitre 157

2766 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/02/2022 09:08

Dans la voiture, Stella s'installe au sol, à l'avant, à la place passagère. Elle veut éviter qu'il ne la touche. Ils roulent un moment avant qu'Adrien ne s'arrête devant un entrepôt. Ils descendent.

À l'intérieur, Stella voit une grande salle blanche. Au fond de celle-ci, elle voit d'un côté une cellule avec des vitres transparentes et un code d'accès pour y pénétrer, et d'un autre, un homme attaché sur une table via des chaînes :


« Sam !, crie-t-elle en courant vers lui. Détache-le !

- N'oublie pas ce que je t'ai dit dans le véhicule.

- Je ne me sauverai pas, mais laisse-le partir.

- Dans la salle tout de suite ! », dit-il en la tirant par le bras.



« Tu vas perdre tout ce que tu aimes. On va tout recommencer du début, tous les deux, dit-il à travers les vitres qui les séparent.

- Pourquoi, moi ?

- Je t'ai vu au marché avec cet homme. Une petite fille toute peureuse qui tenait férocement la main de cet homme. Elle regardait à peine les gens qui l'entouraient. Elle espérait au plus profond d'elle que cette sortie se termine. Et subitement, une femme a bousculé cet homme. La petite fille s'est fâchée, car cette femme ne s'est pas excusée. Elle a continué à marcher comme si elle n'avait rien fait de mal. L'homme s'est posé à la hauteur de cette fillette. Il lui a expliqué que ce n'était pas grave, mais la petite fille n'a pas apprécié. Elle pleurait, elle voulait que l'homme ait des excuses. La petite fille s'est mise à crier contre la femme, elle lui hurlait de s'excuser. L'homme a donc pris une décision. Il a posé ses sacs au sol, il a pris cette enfant complètement bouleversée dans ses bras. Un autre homme s'est approché de l'homme et de la fillette. Cet autre homme a aidé l'homme pour lui rendre ses sacs de courses. Et cet autre homme, c'était moi. Dès ce jour, je vous ai surveillés. J'ai aimé voir une gamine défendre un adulte. Moi, personne ne m'a jamais aidé, ni mes familles d'accueil, ni les étrangers, personne. J'étais une victime pour tout le monde. J'étais seul.

- Je n'ai pas l'intention de t'aider en quoi que ce soit ! Libère Sam !

- Je savais, je savais que cet homme est beaucoup trop important pour toi. Je savais que même en me mettant physiquement comme lui, tu ne m'accepterais pas ! Je vous ai vus interagir ensemble pendant des mois avant de venir te voir en personne, au QG.

- Je veux que tu libères Sam et que tu me laisses rentrer chez moi.

- Tu n'as rien écouté dans la voiture !, hurle-t-il. Si ta sœur apprend que tu n'es plus avec moi, si elle apprend que je suis mort, tu vas souffrir. C'est le deal ! Tout ce que j'attends de toi, c'est de revenir cette petite fille terrifiée du monde, que l'on ne fasse qu'un tous les deux. »


Elle regarde à travers la vitre Adrien prendre une seringue et la remplir d'un produit. Tout en allant, il lui explique ce qu'il compte faire.


« Je vais paralyser son corps. Il ne pourra ni bouger, ni parler, mais il sentira tout. Tu vas revivre une vie que tu as déjà vécue. Regarde, je vais l'amputer.

- Anaëlle vous a raconté ma vie.

- Effectivement. Je m'occupe de lui, ensuite, de toi.

- Vous êtes un malade.

- Si je ne me trompe pas, après ce meurtre, tu as été sauvé et tu t'es retrouvé chez le père de cet homme.

- Anaëlle ne peut pas savoir ça.

- Admire. », dit-il, en allumant la tronçonneuse.


Elle crie, elle tambourine dans la vitre et elle lui demande de ne pas le faire, mais il le fait.


« J'ai oublié de te dire, je vais réécrire ton histoire. Ces ours n'existent pas, dit-il en les posant sur Sam après en avoir terminé avec la tronçonneuse.

- Pourquoi vous vous en prenez à des gens qui n'ont rien à voir dans tout ça ? C'est moi que vous voulez.

- Tout ce que tu as vécu, tu vas le revivre, mais de différentes façons. C'est comme un récit. On écrit un chapitre, on le supprime, on le réécrit.

- Je n'oublierai jamais mon passé.

- Peu importe. Tout ce que je veux, c'est retrouver cette gamine et qu'elle ne soit proche que de moi.

- Vous pouvez être physiquement comme lui, mais vous ne serez jamais mon père ! »


Après les avoir posés sur le corps, il met du produit inflammable et il y met le feu. Il savoure son acte. Il regarde la gamine en colère d'un côté et le feu de l'autre, sur Sam et les ours.

Il actionne ensuite un bouton qui envoie du gaz dans la pièce où se trouve Stella. Il profite de ce que la jeune fille soit dans les vapes pour éteindre les flammes sur le corps et pénétrer dans la pièce de l'enfant. Il la pose ensuite sur le lit et la ligote.


« Ça va ? Tu n'as dormi que quelques minutes.

- Vous avez peur de moi ?

- Je ne veux pas prendre le risque de te perdre. Tu sais te battre, moi peu. Regarde ce que j'ai apporté, dit-il, en lui montrant un dictaphone. J'aime cette cassette entre ce John et toi. »


****

Cassette de dictaphone entre John et Stella :


« Ma libellule, qu'est-ce que tu fais ?

- Je cherche des photos de papa et de moi.

- Mais je t'ai déjà expliqué qu'il ne te connaît pas encore.

- Pourquoi je n'y suis pas bébé et pourquoi papa, il n'y est qu'enfant ? »


****


« Écoute, reprend Adrien. Moi, j'ai un album photo de toi et de moi. Il est joli. Ce sont des photos montées, mais elles sont jolies.

- C'est ça que l'on faisait sur le toit ?

- Oui, je ne t'ai pas touché, ne t'inquiète pas. Tu as vu la coïncidence entre mes photos et cette cassette ? Mon subconscient voulait que je fasse ces photos parce que tu avais besoin de photos dans cette cassette, dit-il avec un rire de jouissance.

- Vous m'avez vu nue. Je suis en maillot de bain sur celle-ci.

- Et là, on est au restaurant, au cinéma. Et celle-ci ! Je suis en train de te lire un livre ! Comment la trouves-tu ?

- Celles avec mon père sont beaucoup plus jolies.

- C'est ta maison pour toujours, ici, maintenant. Il va falloir t'y habituer. Maintenant, il est temps que tu reviennes cette petite fille. »


Il la frappe, un coup auquel elle ne s'attendait pas. Il continue encore et encore lui demandant de ne pas avoir peur de lui et de venir dans ses bras pour qu'il la cajole, mais elle refuse.


Il arrête. Il passe à la situation suivante : sa vie chez John. Il commence à la soigner. Une fois terminé, il décide de passer encore une fois, au niveau suivant :


« On en est au retour avec Wo Fat, c'est ça ? Quoi ! Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je sais tout de toi, même avant notre rencontre. Elle m'a tout dit.

- Qui ?

- Anaëlle, qui d'autre ? Allez, on passe à la période Wo Fat. Je n'ai pas de temps à perdre. J'ai hâte d'être à aujourd'hui, ton père. »


Il la frappe de nouveau, différemment. Des coups plus violents. Au fond d'elle, elle sait ce qui l'attend ensuite : la rencontre avec Steve, Washington et son retour avec son père. Elle apprend en même temps ce qui l'attend une fois son passé réécrit.


Il stoppe de nouveau ses coups pour la soigner. Elle est en sang et en souffrance. Il commence à lui retirer ses vêtements.


« Qu'est-ce que c'est que de ça ?, demande-t-il quand une montre tombe de sa chaussure. Tu m'as menti !, dit-il en colère. Tu m'as dit l'avoir oublié dans la salle de bain, ce matin ! Réponds-moi !

- Le but d'un GPS, c'est de le garder sur soi.

- Ils vont arriver ici ! Qu'est-ce que tu as fait ?

- Papa m'a dit que parfois, ça a du bon de mentir.

- Alors, on va partir d'ici et passer à la période Washington !

- Anaëlle ne peut pas savoir tout ça ! Qui vous l'a dit ?, dit-elle en se protégeant le visage tandis qu'il la frappe. Qui vous a dit mon passé avec John ?

- Tu le seras le moment venu ! On va quitter ce lieu ! D'ici à notre prochaine maison, on dira que c'est la période où tu as vécu heureuse avec cet homme. Ensuite, ce sera le moment Wo Fat et Washington ! On part. »


Il la porte comme un sac de pommes de terre avec ses quatre membres attachés, jusqu'à la porte de la pièce transparente pour y sortir.


Ils entendent la porte de l'entrepôt s'ouvrir de l'extérieur. Ils voient l'équipe du 5.0. Adrien se protège avec elle.


« Pose la !, hurle Steve.

- Elle est à moi.

- Tire, papa. », dit-elle faiblement.


Il tire dans la jambe de l'homme. Celui-ci chute avec l'enfant. Steve s'avance vers Adrien, il voit sa fille ensanglantée. Il la prend et la donne à Harry :


« Elle ne sera plus jamais la même, dit Adrien.

- Allez nous attendre dehors tous les cinq. », dit Steve en regardant les personnes concernées.


Une fois, à l'extérieur, Tani, Junior, Lou, Harry et Stella entendent une détonation. Tani, Junior et Lou entrent dans l'entrepôt précipitamment. Ils voient Adrien au sol, les yeux grands ouverts, une balle entre les deux yeux. Steve quitte les lieux :


« Je vous laisse gérer la scène, dit Steve au trio à côté du cadavre. Danny !

- Je suis dessus, je m'en occupe et je te rejoins. »


Steve sort et rejoint Harry. Il prend sa fille dans les bras :


« Où est Adrien ?

- Il ne te fera plus aucun mal, ma belle.

- Il ne fallait pas qu'il meure.

- L'ambulance arrive, Steve.

- Il faut que tu aides Danny avant que les renforts n'arrivent, Harry. »


****


Aux urgences, elle est rapidement prise en charge. Les médecins sont étonnés de voir une fillette aussi forte. Elle n'a que quelques contusions et ecchymoses.


« Bonjour, dit un chirurgien en pénétrant dans la chambre, où se trouve Danny, Stella et Steve. Comment tu te sens, Stella ?

- Je veux rentrer chez moi.

- Je suis venu te voir pour savoir pourquoi tu n'es venue à aucune séance de rééducation.

- ...

- Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu me caches, encore ? C'est quoi ces séances de rééducation ?, demande Steve.

- Commandant Mc Garrett, je suppose. Elle est venue, il y a maintenant un mois. »


Steve regarde dépiter, le chirurgien, sa fille, Danny, puis une nouvelle fois le chirurgien et sa fille.


« Commandant Mc Garrett, je pensais avoir de vos nouvelles, il y a un bon mois, mais je comprends maintenant, pourquoi je n'en ai pas reçu.

- Excusez-moi, mais je ne vous connais pas. Vous êtes son nouveau chirurgien, c'est ça ?

- Oui, effectivement, je remplace son chirurgien parti à la retraite. Vous n'êtes pas facile à joindre, mais je pense que j'ai dû recevoir un faux numéro.

- Quoi ! Ce n'est pas possible ! Pourquoi tu m'as caché ça ?

- Je vois, dit-il embêté. Elle est venue avec oncle, Sam. Du moins, c'est comme ça que l'homme s'est présenté.

- Ok, dit-il inquiet. Sam n'est pas de notre famille. C'est un sans-abri qu'elle voit tous les jours. Enfin, qu'elle voyait...

- Votre fille est venue pour une douleur rotulienne. Vu que vous n'êtes apparemment pas au courant, je pense que tu n'as pas suivi mes conseils de soin ?

- Ce sont des soins qui auraient été difficiles à lui cacher. J'ai tout de même fait un peu de rééducation, dans ma salle.

- Est-ce que c'est grave, Docteur ?, demande Steve.

- Il faudrait qu'elle fasse les soins que je lui ai demandé de faire pour connaître le résultat final.

- Et c'était quoi ce traitement ?

- Du repos jusqu'à ce que les douleurs s'arrêtent, une rééducation adaptée à ces douleurs, des anti-inflammatoires.

- Je ne veux pas de vos cachets !

- Elle ne supportera pas une immobilisation, elle a déjà vécu ça.

- Non, non, il faut qu'elle marche, qu'elle bouge ! Elle ne doit juste plus pratiquer de sport à risques. La natation est un très bon sport pour son problème, enfin certaines nages. Elle vous donnera la brochure si elle l'a toujours.

- Et pour combien de temps, elle en aura encore ?

- Il n'y a pas de durée. Si ça s'améliore, c'est bien, sinon, il faudra l'opérer.

- Et je ne veux pas, répond l'adolescente.

- Commandant, je sais par quoi est passée cette enfant. J'ai vu son dossier médical. Elle est en bonne santé mise à part ses jambes.

- En bonne santé ! Cette gosse dans ce lit est en bonne santé ! Elle parle de mort, de suicide ! Elle se met en danger pour les autres ! Elle était sous traitement pour de l'anxiété..., crie-t-il alors que sa fille lui fait signe de se taire.

- Oh ! Oh ! Oh ! Qu'est-ce que vous venez de dire ? Je n'ai rien de tout ça, dans son dossier.

- Elle est dans vos fichier, elle a un dossier informatisé, maintenant.

- Elle n'y ait pas, elle m'a fourni une clé USB.

- Elle vous a donné seulement ce qu'elle voulait que vous voyiez, dit-il en la regardant. Celle-ci, c'est ma clé USB la concernant. Celle-ci est complète. », dit-il en colère contre lui-même.


Danny le regarde d'un air compatissant, une fois le chirurgien parti.


« Je vais vous laisser, dit Danny en passant près de son ami en lui tapotant son épaule. Tiens-moi au courant. Je vais conduire Harry à l'aéroport.

- Ouais, Danny, à plus. Pourquoi, Stella ?

- Pour ne pas t'inquiéter.

- Bah ! C'est raté, car maintenant, je le suis.

- Tu es tellement en colère. Tu te sens responsable pour mes jambes... Pour tout, en fait.

- Depuis quand as-tu mal ?

- Ça n'a aucune importance.

- Mais pour moi, ça en a !

- Le chirurgien m'a déconseillé de faire du sport... Je ne peux plus me servir de ma salle.

- Non, il doit te le déconseiller tant que tu ne soignes pas ce genou. Maintenant, réponds à ma question, depuis quand ?

- Depuis que j'ai planté un homme dans un piquet !, dit-elle en colère. Je suis désolée, reprend-elle, plus calmement.

- De quoi, dis-moi ? Que je n'ai pas su me défendre devant une menace et que c'est toi qui l'es fait ! C'est moi, le responsable.

- C'est pour ça que je voulais te préserver, ce n'est pas de ta faute. Je n'accepte pas que tu sois en colère. Il faut que tu enlèves toute cette culpabilité. Il faut que tu arrêtes de croire que c'est toujours de ta faute ! Ça devait se passer comme ça et c'est tout !

- Tu aurais dû m'en parler. Tu as perdu un temps fou pour te soigner.

- Ce n'est pas grave. J'ai fait un peu de rééducation...

- Je ne vois pas ça comme ça. On a fait du vélo, du surf, et surtout un peu de self défense il y a encore deux jours ! Comment tu arrives à me cacher toutes ces douleurs ?

- Mon genou est une douleur constante depuis cette chute de la fenêtre. J'ai appris à vivre avec, c'est tout.

- Tu l'as lue, cette brochure ?

- Non.

- Donc, on a fait des choses qui étaient sûrement déconseillées.

- Certainement, oui et sûrement interdites aussi.

- Il faut que tu remettes ton dossier dans leur serveur, Stella.

- Je ne savais pas que tu avais gardé cette clé. Je pensais que tu l'avais jeté une fois mon dossier dans les archives.

- Ne fait plus jamais ça ! Arrête de faire des choses interdites. Certaines choses sont vitales s'il t'arrive quelque chose et que je ne suis pas là pour leur donner l'info.

- Je vais le remettre quand on aura quitté les lieux. »

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