hawaï 5.0 : Stella

Malgré ces quelques jours de repos, Steve n'est pas pressé pour la toute première fois à reprendre le travail. Il décide de contacter Tani et de faire du paddle avec elle. Au cours de cette activité, Steve raconte comment étaient Kono et Chin, quelles merveilleuses personnes elles étaient. Ils terminent leur activité par une course dont Steve perd. Malgré cela, cette petite matinée heureuse, Stella n'a pas été aussi pétillante qu'il a l'habitude de la voir.

Il reçoit un appel, Lou est au milieu d'une avenue avec un homme qui menace de se suicider dans sa voiture, car il est accusé de meurtre. Il dit ne pas être responsable de la mort de sa femme, elle s'est suicidée, ce n'est pas un meurtre. Steve arrive sur place. Il envoie Tani et Junior sur le terrain pour enquêter, Lou reste auprès du véhicule, car il a obtenu un contact avec le suicidaire. Steve et Danny restent sur place pour gérer l'enquête, derrière les barrières de sécurité. Stella s'installe sous les planches de paddle dans le coffre de la voiture de son père où elle s'endort à l'abri du soleil.

Tout en gérant l'opération, Steve regarde sa fille dormir.

« Alors, comment elle va, Steve ?

- Le médecin a trouvé le bon dosage et un nouveau traitement. Il faut attendre que son corps s'y habitue.

- C'est tout ?

- Pour le moment, oui. Elle refuse d'en parler. Elle a récupéré sa chambre, mais elle ne dort pas dedans. On dort ensemble. Ça, plus ses cauchemars, c'est dur.

- C'est violent ?

- Oui. Junior cherche des réponses que je ne peux pas lui fournir et que je ne veux pas non plus lui donner. C'est compliqué. »

L'enquête se termine rapidement, Tani et Junior prouvent le suicide de la femme grâce à des caméras de vidéos surveillances. Le mari était absent quand la femme a chuté de la fenêtre de sa chambre d'hôtel.

****

Quelques semaines passent. Stella arrive enfin à rester éveiller la journée, son corps s'est habitué au traitement. Steve retrouve sa fille peu à peu, mais il sait qu'elle ne sera plus jamais la même sans ses ours en peluche. Elle sourit parce qu'elle doit sourire, parle pour n'inquiéter personne, mais tous savent qu'elle veut simplement rester seule dans son coin et faire bonne figure.

Steve se rend avec sa fille au restaurant. Danny l'a contacté, ils se sont fait cambrioler dans la nuit.

« Je ne veux même pas discuter de ça ! Tu as commis une erreur, dit Danny alors que père et fille n'ont pas encore franchi la porte du restaurant.

- C'est de ta faute Danny, c'est toi qui as fait n'importe quoi.

- Pua va arriver. »

Ils continuent de se rejeter la faute l'un envers l'autre :

« Pua, dit Stella doucement, arrête-les, s'il te plaît.

- Pua !, dit Steve après avoir entendu sa fille. Pardon pour l'accueil et merci d'être venu.

- Je vous en prie. Duke m'a dit que vous m'aviez demandé en personne. Qu'est-ce qui se passe ?

- On a été cambriolé cette nuit, répond Danny.

- Danny a oublié de fermer le restaurant, continue Steve.

- Ce n'est pas ce qui s'est passé, réplique Danny. Tu donnes des faits alternés !

- Tu sais le plus dingue, c'est qu'on t'est autorisé à porter une arme !

- C'est toi qui m'as filé le boulot, crétin. »

Pua siffle pour que les deux hommes cessent leur chamaillerie afin de faire son boulot :

« Que vous ont-ils volé ?

- Des outils, mais ils ont oublié de l'embarquer lui, répond Danny, en montrant Steve. C'est dommage. En revanche, ils ont pris un pistolet à clous...

- Une scie anglaise, une perceuse à percussion, tout un tas d'objets, poursuit Steve.

- Vu que tu connais tous les coins, je me suis dit que tu pourrais peut-être réparer sa bêtise.

- En partant, tu m'as dit que tu fermais le restaurant et tu n'as pas fermé le restaurant !

- Pourquoi j'aurais fermé ? Tu étais encore dedans avec Stella ! Tu as dit que tu restais bosser jusqu'à vingt-et-une heures trente !

- Même si j'aurais voulu fermer le restaurant, je n'aurais pas pu, vu que tu es le gardien des clefs ! Tu as oublié ça ! Tu m'as même fait signer un truc pour ça ! Je ne pouvais pas fermer vu que je n'ai pas de clefs !

- Les clefs, parlons-en. Elles sont accrochées à un anneau qui fait partie d'un porte-clés et où il figure également la clef d'une voiture qui m'appartient et que tu conduis ! Et ces clefs étaient dans ta poche !

- Je n'avais pas de poche hier soir. J'avais un pantalon sans poche. »

Steve s'excuse, il doit quitter les lieux pour un rendez-vous avec Adam concernant la nouvelle division. Danny garde Stella auprès de lui, il ne compte pas quitter le restaurant. Pua part enquêter.

****

« Salut, Adam, dit Steve.

- Steve. Jessy a refusé mon offre. Il va falloir trouver quelqu'un d'autre à infiltrer.

- Il faut peut-être lui laisser un peu de temps et la recontacter, plus tard.

- Pas sûr qu'on est le temps d'attendre. D'après la rumeur, Hideki Tashiro prépare un gros coup.

- Tu es sûr pour Hideki ?

- Le fait que ce soit l'un des derniers big boss encore en vie me laisse penser, soit qu'il travaille avec les gens que l'on cherche ou soit ils ont fait exprès de le laisser en vie. Il ne faut pas le lâcher des yeux.

- Ok, affaire à suivre. Tiens-moi au courant. »

****

Steve retourne au restaurant, il range avec Danny le temps que Pua fait son enquête. Ils décident ensuite d'aller chercher des plats à emporter afin de prendre l'air. Pendant leur repas, Pua revient de son enquête :

« Alors, nos outils ?, demande Danny quand Pua pénètre dans le restaurant.

- Je suis vraiment désolé, répond-il, gêné. Ça a été un cul-de-sac. Vos outils ne sont probablement plus sur l'île.

- Mais tu disais être sur une piste prometteuse, intervient Steve.

- En fait, j'ai fait fausse route.

- Merde.

- Je suis désolé, je ne voulais pas vous décevoir.

- Ce n'est pas grave.

- Je vais continuer mes recherches. Je vous tiens au courant.

- Merci. Bon, je suis bon pour retourner en magasin. Tu m'accompagnes, ma puce ?

- Attends ! Stop ! Il faut que l'on réexamine ça. Il est peut-être temps de réévaluer le fonctionnement d'une ou deux choses. On n'est pas du tout là, où on devrait en être.

- C'est normal que l'on soit en retard ! Tu n'arrêtes pas de critiquer mes choix ! Et on a eu pas mal de contretemps avec nos enquêtes.

- Ce n'est pas ça le problème. Le problème, c'est que l'on dépense trop de pognon et que l'on est encore loin de l'ouverture. La manière dont on s'y prend n'a pas l'air de fonctionner.

- Tu essaies de me dire que l'on a fait une bêtise en se lançant là-dedans.

- Non ! Je dis qu'on a besoin d'un coup de main.

- Tu veux qu'on engage quelqu'un ?

- Non, peut-être prendre un autre associé avec nous.

- C'est la pire idée ! Une autre personne ! Tu as dit que ce restaurant est notre bébé ! Écoute-moi, je vais trouver une solution. On va emprunter de l'argent, faire un prêt, mais ça va s'arranger. Tu me crois ?

- Si tu le dis.

- Tu sais très bien que c'est toi qui as laissé la porte du restaurant ouverte. Sois honnête, mon vieux, dit-il en quittant le restaurant avec sa fille.

- Non, ce n'est pas ça. Vous étiez à l'intérieur, c'est pour ça que je n'ai pas fermé. », marmonne-t-il.

****

Sur la route qui mène Steve et sa fille chez eux, celui-ci reçoit un appel d'Adam. Jessy a changé d'avis, elle va travailler pour eux. Stella regarde quelques secondes le téléphone quand celui-ci coupe la communication, avant de commencer une discussion.

« Comment les gens arrivent-ils à mentir ? À jouer, un rôle ?

- C'est pour une enquête. On est obligé, des fois.

- Non, pas pour Adam et sa division. Je te parle de Pua.

- Il va falloir être un peu plus explicite.

- Bah, c'est pourtant simple. Il a menti pour les outils. Il les a retrouvés. Il était tellement gêné de vous mentir. Il a été incohérent aussi. Il a dit que les outils ont quitté l'île et qu'il continuait son enquête. Ce ne sont pas des humains avec des ADN. Si les outils ont quitté l'île, on ne peut pas les retrouver. Alors, maintenant, où sont les outils ? Pourquoi il ne veut pas vous les rendre ?

- Ça va mieux, toi, hein ! C'est un flic, s'il dit qu'il ne les a pas retrouvés, c'est qu'il ne les a pas retrouvés.

- Ah ouais ! Des policiers trichent dans leur enquête, parfois. Regarde Chin avec son oncle. Pourquoi il ne pourrait pas faire la même chose, Pua ?

- Tu es au courant pour Chin ! », dit-il tandis qu'elle hausse son épaule droite pour répondre à son père.

****

Une fois chez eux, Stella se rend à son arbre. Steve de son côté la regarde de la cuisine, il contacte Pua. Ce dernier lui avoue avoir retrouvé les outils en question. Il a eu de la peine pour les acheteurs et que donc, il leur a laissés. Avec les outils, ils reconstruisent les maisons qui ont été détruites à cause de l'incendie que Duclair avait enclenché, quelques mois, plus tôt.

Steve regarde sa fille avec un sourire. Le fait qu'elle lise de nouveau sur les visages lui donne du baume au cœur. Sa fille récupère ses capacités, elle va donc de mieux en mieux, peut-être que bientôt elle sera capable de retourner en cours. Depuis sa quarantaine, sa fille est absente au lycée et avec la tête de Koli retrouvée peu de temps après dans son lit, l'école n'était plus une priorité pour lui. Elle avait besoin de se reposer. Il part la rejoindre.

« Viens, on va faire un petit tour.

- On vient de rentrer.

- Tu voulais comprendre pourquoi des gens osent parfois mentir. Je vais te le montrer. Des fois, il vaut mieux le montrer que l'expliquer. »

Ils se rendent à l'adresse que Pua eut dit à Steve au téléphone. Ils voient des hommes au travail, des tentes de fortune pour eux vivre, des enfants qui jouent dans les débris des maisons détruites.

« Pourquoi il ne te l'a pas simplement demandé, au lieu de mentir ?

- Il avait sûrement peur que l'on refuse. Sur le coup, les gens ne réfléchissent pas. Ils veulent récupérer leurs affaires.

- S'il avait peur, il n'avait qu'à te dire où les trouver et il aurait vu si tu as un cœur ou pas à reprendre tes affaires à ces gens démunis.

- On ne résonne pas tous de la même façon.

- Oui, mais on ne ment pas là-dessus. Nous aussi, on n'est pas riche. Vous êtes déjà en retard dans votre restaurant, vous avez dépensé plus que ce que vous deviez.

- Tu es peut-être muette, mais tes oreilles sont toujours à l'écoute, dit-il amusé.

- Je suis sûr que tu n'aurais pas repris tes outils, car on donne déjà pour les plus démunis nos affaires inutiles. Mais je suis sûr qu'on aurait pu partager le matériel avec un bel emploi du temps.

- Je n'y aurais pas pensé.

- Mais moi, oui.

- Il est trop tard, maintenant. On va se débrouiller autrement, répond-il en retournant à la voiture.

- Je ne m'inquiète pas, mais il n'aurait pas dû vous mentir, dit-elle pendant que Steve allume le contact de son véhicule pour rentrer chez eux. Puis, au passage, je ne suis pas muette, je parle peu, c'est tout. », dit-elle d'un sourire timide.