hawaï 5.0 : Stella

Père et fille arrivent au QG après être sorti d'un rendez-vous médical. Stella en voyant Charlie, se rend dans le bureau de son père tandis que celui-ci se rend dans celui de son ami. Après les avoir salués, il prend Charlie et descend au rez-de-chaussée, car le petit a faim. Il lui prend de quoi manger dans le distributeur.

Une fois l'enfant parti avec Rachel, venue le chercher, Steve et Stella vont dans le bureau de Danny. Steve lui offre un cadeau :

« Qu'est-ce que c'est ?, demande Danny en regardant Steve prendre des gélules.

- Ouvre-le, dit Steve.

- Ce n'est pas mon anniversaire.

- Et alors ? Il te faut un événement spécial ? Je t'ai acheté un cadeau, il n'y a pas de quoi en faire un fromage.

- La fête des mères ?

- Quoi !

- C'est la fête des mères la semaine prochaine, et comme je suis un peu mère poule, tu m'offres un cadeau.

- Tu es timbré ! Tu sais, complètement timbré !

- Non, je n'ai pas envie que tu me prennes pour un crétin avec ton cadeau gag.

- Je ne sais même pas pourquoi j'essaie d'être sympa. Bon, allez, c'est bon, tant pis, rends-moi mon cadeau.

- Oh ! Hé ! On n'a pas le droit de le reprendre !

- Ouvre ce cadeau !

- Ce geste de pure générosité, ça ne te ressemble pas.

- Et si je le prenais, et que je te l'écrasais sur la tronche !

- Ça va, je vais l'ouvrir.

- Oh non !, dit Stella quand Kono les prévient pour une enquête.

- Je l'ouvrirai, plus tard, alors. »

****

Kono annonce à l'équipe qu'elle a rendu visite à Mohani, la jeune fille sauvée d'un trafic sexuel. Elle a dessiné un portrait-robot d'un homme qui bossait avec Emilio. Elle a obtenu un nom. L'équipe se rend donc au domicile.

Sur place, personne n'est présent, mais le café est encore chaud, ils les ont ratés de peu, ils sont partis, dans la précipitation.

L'équipe fouille le passé de cet homme, Deon Miller. Son casier judiciaire est déjà bien rempli, mais ils trouvent une chose intéressante, il a le permis poids lourd et la petite Mohani leur a dit que les filles voyageaient dans une remorque. Ils lancent donc un avis de recherche.

Le camion est rapidement repéré. Il est pourchassé par toute la police autant sur terre que par les airs. Seulement, le chauffeur, Deon décide de forcer le barrage ce qui oblige le 5.0 à changer leur plan, l'équipe retourne au QG.

Steve trouve un plan fou, seul lui est pour le faire, l'équipe est sceptique sur le fait qu'il fonctionne surtout que leur chef pourrait en perdre la vie s'il vient à échouer.

« Ne fais pas ça, s'il te plaît, intervient Stella de la porte du bureau.

- Je reviens, dit Steve à son équipe. Viens par là, ma belle.

- Tu ne peux pas faire ça. Si tu rates ton saut, tu vas mourir.

- Je ne le raterai pas. Tu sais pourquoi cette mission me tient tellement à cœur.

- Mais ça ne m'est pas arrivée, et ce n'est pas comme elles que j'aurais finies.

- Je le sais ça. Stella, je dois faire cette chose...

- Complètement folle. Tu peux les sauver, autrement.

- Promets-moi de ne pas intervenir.

- Comment veux-tu que je te suive sur l'autoroute avec mon vélo ?

- Tu en serais capable. Écoute, pas de salle durant mon absence et pas de piratage.

- Oh ! Pour ça, aucune inquiétude. Jerry et moi, on va vous suivre en direct depuis la tablette tactile. C'est lui qui va pirater les caméras, pas moi. Bon, tu vas le faire quand même, hein ?

- Ouais.

- La majorité ne l'emporte pas ?

- J'ai bien peur que non. Je t'aime. Reste sage.

- Ouais, fais attention à toi.

- J'attends ton ''je t'aime'' quand je reviens. Jerry, prends soin d'elle. », dit-il une fois hors de son bureau.

Stella et Jerry regardent donc l'opération se dérouler à travers l'écran du QG. Ils voient Steve sauter du pont de l'autoroute sur la remorque du camion. Il pénètre ensuite à l'intérieur. Ils voient des trous se percer à travers celui-ci, des coups de feu. L'attente est longue pour Stella. Elle est soulagée quand enfin son père ouvre la porte coulissante de la remorque, à l'arrière. Des filles sortent, une à une, grâce à une échelle couchée de la remorque à une voiture avec un coffre ouvert. Malheureusement, le chauffeur se rend compte de la supercherie, il zigzague pour échouer l'opération de la police, Steve abandonne la mission, il referme la porte avec encore cinq filles à ses côtés.

Une fois, le camion stable, Stella et Jerry voient Steve sortir de nouveau de la remorque. Il rampe jusqu'à derrière la cabine du chauffeur. Il coupe les câbles qui la relient à la remorque. La remorque stoppe grâce aux bas-côtés. Le chauffeur surprit, freine. Steve l'attend arme en main. L'enquête est close. Stella et Jerry sont soulagés.

****

Stella court à son père à peine, il a franchi la porte de la pièce centrale, elle est soulagée.

« Je dois finir, j'arrive. », lui dit-il, tendrement

Elle retourne dans le bureau. L'équipe regarde tous les indices que la police a pu trouver chez Deon pendant leur course-poursuite. Ils tombent sur une liste de plusieurs trafics sexuels sur le continent. Il ne travaille pas seul. Kono est bouleversée de voir ça. Steve lui dit qu'elle ne peut être que fière d'elle, car ici, sur cette île, le réseau a été exterminé.

Tout le monde quitte le QG, sauf Steve, Stella et Kono. Cette dernière regarde la carte où se trouvent tous les autres réseaux qu'ils ont pu identifier.

« Ça va, ma belle ?, demande Steve, en rentrant dans son bureau.

- Oui, ça va. J'ai été hypocrite à avoir pensé qu'à nous, dit-elle les larmes aux yeux.

- Viens là. Non, tu ne l'as pas été. Stella, je sais que ce genre d'enquête est perturbant pour toi. Tu es une fille.

- Et je suis dans leur tranche d'âge.

- Allez, on va rentrer, dit-il en essuyant les quelques gouttes de larmes de sa fille.

- Dis-moi pourquoi tu as fais ça ?

- Parce que tu aurais pu être l'une d'entre elles. Robert t'a fait ce qu'il t'a fait, mais l'autre homme...

- J'aurais fini comme elle...

- Chut, chut, chut, dit-il après un effondrement de larmes de sa fille. Je suis désolé, mais je me sentais dans l'obligation de te dire la vérité, dit-il en la consolant. On a une fête pour Jerry, son badge à fêter et le départ de Chin avec sa petite famille, pour San Francisco. Est-ce que tu es prête ?

- De toute façon, ça se passe chez nous, donc je n'ai pas trop le choix. », répond-elle entre larme et rire.

Kono regarde père et fille quitter le bureau. Stella prend de l'avance quand Kono demande à parler à son boss.

« Patron, à Washington, Stella... », dit-elle sans réponse de la part du père de famille.

****

Le soir tous les amis, collègues et enfants de ceux-ci arrivent chez Steve pour la petite fête. Kono manque au rendez-vous. Dans la soirée, Stella s'éloigne du groupe, elle rejoint son arbre, pensive, devant les vagues de l'océan.

Danny amène son fils aux toilettes, il attend derrière la porte que celles-ci se libèrent. Steve en sort :

« Ça va ? Tu es tout pâle, fait remarquer Danny.

- Alors, sympa la toque comme cadeau.

- Merci.

- J'ai des nausées depuis quelque temps.

- Des nausées ?

- Je n'ai pas été consulter pour mon foie, ce matin. J'ai passé des tests la semaine dernière...

- Et ?

- Et j'ai un empoisonnement par radiation à cause de la bombe que l'on a désamorcée, il y a quelques mois, rien de méchant. Les pilules que tu m'as vu prendre dans ton bureau, c'est pour aller mieux, sur le court terme.

- D'accord, sur le court terme, mais sur le long terme, c'est grave ?

- C'est bon, Danny, il a dit que je subirais des effets secondaires plus tard, dans ma vie, mais tout ça ce n'est pas avant des années. Aujourd'hui, je vais bien.

- Et ta fille ?

- Elle est au courant. C'est un peu grâce à elle que j'ai consulté. Nos éloignements et son comportement envers moi étaient liés à ça. Elle accuse le coup, ça va, Danny. »

Danny attend que son fils quitte les toilettes. Il l'amène ensuite au salon avec tous les autres invités. Il voit ensuite Steve avec une bière à la main, appuyé sur un mur à regarder sa fille au loin. Danny passe à côté de lui, il se dirige vers Stella.

« Salut, toi !

- Salut !

- Qu'est-ce que tu fais ici, toute seule ? Viens nous rejoindre.

- Tu sais que je n'aime pas trop la foule.

- Descends, viens, on va discuter, ensemble.

- Si c'est pour papa et moi, tout va bien.

- On s'assoit. Je suis au courant pour ton père. Ça va ?

- Ouais, il va s'en sortir, c'est un battant. Il va se soigner. Il va prendre soin de lui parce que toi et moi, maintenant, on sera à deux sur son dos.

- C'est vrai ça, tu as raison, dit-il en souriant et l'encerclant de son bras. Donc, vous deux, tout roule ?

- Tout roule.

- Stella, ma chérie, je sais que ton père et toi avait encore un secret à me dévoiler.

- Pourquoi tu crois ça ?

- Parce que certes, vous vous amusez bien ensemble, je présume depuis qu'il a été consulter, mais il y a un truc, je ne sais pas. C'est le truc bizarre comme quand tu étais petite et que tu n'arrivais pas à le regarder dans les yeux parce que tu lui cachais qui était Shelburn. Tu comprends ?

- Je ne lui cache rien.

- Je vois que tu as peur, qu'apparemment ton père est au courant, alors, je vais voir Steve.

- C'est un secret ! Tu n'étais pas là ! C'est notre vie privée !, crie-t-elle.

- Pas quand tu vas mal !

- Danny, laisse-la, intervient Steve.

- Alors dis-moi ce qui se passe avec elle, Steve !

- Pas maintenant, il y a trop monde.

- Et qu'est-ce que ça peut faire, Steve ! Ce n'est pas la première ni la dernière fois que l'on se disputera en public !

- Danny ! Pas maintenant, pas devant ton fils, pas devant nos amis. Tu fais peur à ma fille !

- D'accord, d'accord. Je suis désolé, mais je ne lâcherai pas l'affaire ! »

****

Le lendemain, Steve reçoit un appel de Kono. Elle lui annonce sa démission. Elle est partie sur le continent pour arrêter tous les autres contacts d'Emilio.

Il voit ensuite sa fille. Elle est assise à la table du salon, stressée.

« Ça va bien se passer, ma puce.

- Pourquoi tu veux lui dire ?

- Parce qu'on a besoin de lui. Ensemble, on n'arrive pas à parler de cet incident...

- Meurtre.

- Non, ce n'est pas un meurtre. Stella, Danny sera neutre. Il risque d'être en colère contre nous, mais je suis sûr que grâce à lui, toi et moi, on surmontera tout ça. Je ne veux pas être fâché, ni avec lui, ni avec toi.

- Mais on s'en sort, tous les deux. »

Danny arrive. Ils les saluent, mais père et fille sont mal à l'aise. Il comprend vite que quelque chose de grave s'est produit. Il s'installe à la table :

« Ce n'est pas de sa faute, dit Stella rapidement. C'est moi !

- Stella, calme-toi, ma belle. Écoute, Danny. Ce que tu vas apprendre pourrait être un choc pour toi. J'en assume toute la responsabilité. Je veux juste que cette conversation reste fermée.

- D'accord, alors, je vous écoute.

- Comme tu le sais, commence Steve en regardant sa fille une microseconde, j'ai passé des tests parce que Stella m'a forcé un peu la main.

- Et elle a eu totalement raison.

- En fait, si j'ai décidé de les passer, c'est plus par peur pour elle que pour moi.

- Steve !

- Ne t'inquiète pas, je vais me soigner, Danny. Laisse-moi finir. J'ai passé ses examens, car ma fille avait compris que j'étais malade à cause de l'empoisonnement et non à cause du foie. Elle a vu mes faiblesses à la maison que j'ai essayé de lui cacher, sans y être parvenu, apparemment. Elle a donc commencé à nous suivre partout sur le terrain avec son vélo, pendant nos missions.

- Ok, je comprends mieux pourquoi le vélo faisait des allers et retours avec vous de la maison au QG et inversement. Qu'est-ce qui s'est passé, tu as vu une chose qui t'a mise hors de toi ?

- Oui, dit-elle, timidement. J'ai tué un homme.

- Tu as... J'ai bien entendu là, dis-moi, Steve ?

- Ce n'est pas moi qui ai tué, Lee Campbell, Danny, c'est elle. J'ai eu un effet secondaire pendant le combat, un moment de faiblesse, elle est intervenue et s'est passé ce qui s'est passé.

- Vous voulez le fond de ma pensée tous les deux ? Tu es une enfant et non sa mère. Tu dois rester au QG jusqu'à la rentrée des classes et quand tu n'auras pas cours, pour le moment vu ton jeune âge. Quant à toi, tu es son père, Steve ! Mais enfin, merde ! Prends soin de toi ! Comment tu arrives à t'occuper de cette gamine, dis-moi ? Tu ne sais même pas t'occuper de toi-même !

- Je sais, je sais que j'ai fait beaucoup d'erreurs avec elle.

- Stella, tu devrais aller à ta chambre.

- Elle sait déjà tout ça, Danny, je lui ai ouvert mon cœur. Je sais que j'ai foiré mon rôle avec elle, je sais que j'ai cédé à beaucoup de ses demandes pensant bien faire, je sais qu'elle n'aurait jamais dû être au QG avec nous, mais tout ça, on ne peut pas le changer. On doit vivre avec. Tout ce que l'on veut, c'est réussir à surmonter cette épreuve !

- Tu sais, Danny, papa, il n'a pas eu le choix que de m'amener au QG. Le gouverneur lui avait donné un choix : soit le QG, soit un billet d'avion pour on sait où pour moi. Papa n'est pas fautif de tout ça. Je n'en ai fait qu'à ma tête. J'ai toujours détourné les règles. Comme on dit, on récolte ce que l'on sème. Je suis comme ça, je suis l'ange gardien de papa. Je ne veux pas le perdre.

- Personne ne veut perdre personne, mais tu n'aurais pas dû intervenir, on était dehors, on aurait pu l'aider, il suffisait de crier.

- Il saignait, il était blessé, il allait l'achever. Je ne voulais pas le tuer, je n'avais pas vu cet outil.

- D'accord, d'accord, je te crois. On va se poser, tous les trois ensemble. Je vais jouer votre psychologue à tous les deux le temps qu'il faudra et ensuite, on oublie cette histoire. »

L'atmosphère s'éclaircit. Danny aide au mieux ce père et cette fille qui souffre chacun de cet accident, de leur erreur du passé. Malgré ça, Stella ne s'ouvrira pas sur tous les autres secrets qu'elle cache à son père depuis plus de cinq ans. Il est déçu, mais en même temps soulagé d'avoir enfin parlé de cet événement sans qu'elle ne fuie la discussion.

****

Danny quitte le logement. À peine dans sa voiture, il appelle son ami.

« Je suis content que vous vous soyez confié à moi, Steve, mais je veux que tu saches que ta fille, bien qu'elle assume ses erreurs, elle te protégera toujours du danger.

- Je sais, dit-il en regardant le haut de l'escalier où sa fille est montée. Je sais aussi qu'elle n'en fera toujours qu'à sa tête et que c'est à moi de limiter ces faits et gestes, mais c'est une fille bien, Danny.

- Je ne dis pas le contraire, mais n'oublie pas une chose : elle n'est pas comme Charlie, Grace ou tous les autres enfants sur cette île. Elle est une enfant avec un tempérament d'adulte, d'ado et encore parfois de petite-fille. Il faut absolument qu'elle parle à un professionnel.

- On n'a pas encore trouvé le bon, mon pote. Elle refuse toujours et je crois que la liste des professionnels sur cet Archipel est maintenant vide.

- Steve, je tiens à m'excuser, tu es un père formidable pour elle. À ta place, je ne sais pas si j'aurais su la gérer et surtout la garder auprès de moi.

- Tu l'aurais fait, mon pote, et sûrement mieux que moi.

- Non, je pense que tu étais le plus qualifié pour elle. J'ai juste une question.

- Je t'écoute.

- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi elle prenait toujours son vélo avec elle ?

- Elle m'avait demandé si elle pouvait rentrer à la maison à vélo. Bien sûr, j'ai refusé, mais je la laissais faire notre rue. Elle n'a pas rechigné, c'est vrai. J'aurais dû me poser des questions.

- Tu as juste été content que pour une fois, elle ne discute pas tes ordres. », répond-il moqueur.