hawaï 5.0 : Stella

La nuit suivante, son père revient du Mexique. Elle l'attend impatiente avec Jerry, à l'aéroport. Dès qu'elle le voit, elle court dans ses bras, l'étreint d'une force inouïe, Steve sent une peur et un soulagement de la part de sa fille. Il regarde Jerry qui hausse les épaules pour lui dire qu'il ne sait pas ce qui s'est passé.

« Hé, ma belle, ça y est, on est là.

- Où est Danny ?, demande-t-elle, inquiète.

- Il a rejoint Mélissa sur le continent. Tu te souviens, ils devaient passer le week-end ensemble.

- Oui, ça y est, je me rappelle. Sara est là, dit-elle, en la voyant.

- Chin l'a adopté.

- Il a gagné son combat.

- Oui.

- C'est un beau cadeau de Noël.

- Hé, dit-il surpris en essuyant les larmes de sa fille. Pourquoi tu pleures ? »

Elle le prend de nouveau dans ses bras. Une nouvelle fois, Steve regarde Jerry qui ne sait pas quoi dire sous les yeux du reste de l'équipe.

Quelques jours passent, ainsi que Noël. Stella reçoit son vélo, elle est heureuse, mais Steve voit qu'elle n'est pas dans son assiette, même si elle fait tout pour le cacher.

Une enquête vient à eux, ils vont au QG. Il dépose sa fille dans son bureau et comprend que quelque chose de grave s'est produit quand elle ne crie pas dans le QG qu'elle a réussi à obtenir le vélo qu'elle espérait tant.

Il se renseigne sur l'enquête en cours auprès de ses collègues tout en observant sa fille à travers la vitre qui les sépare.

« Tu trouveras un moyen de la faire parler, dit Lou, tout bas à son ami.

- J'espère, car toutes mes tentatives restent vaines. », répond-il.

Durant l'enquête, pendant que l'équipe cherche des indices depuis le QG, Steve prend une pause. Il descend au sous-sol pour trouver Jerry :

« Salut, dit-il.

- Commandant !, répond-il, surpris. Vous avez besoin de mon aide, pour votre affaire ?

- Non, je suis là, pour Stella.

- Je vois.

- Que s'est-il passé chez moi, Jerry ?

- Je suis désolé, commandant. Je dormais. Je n'ai rien vu, rien entendu.

- D'accord. Rien ne t'a semblé bizarre, le lendemain ?

- Elle était très fatiguée et elle a dormi dehors. Sur le transat, dans le jardin, je veux dire.

- C'est tout ?

- En fait, non, dit-il embêté. Je l'ai questionné sur sa nuit. Elle s'est énervée. Elle m'a dit : ''Occupe-toi de tes affaires !'' Et après une conversation avec elle, pour essayer de la calmer, elle a conclu par : ''Va pleurer dans les bras de mon père !''

- Pourquoi elle t'a dit ça ?

- Parce que je lui ai dit que j'allais tout vous dire.

- Ce que tu n'as pas fait ! »

****

L'équipe l'appelle, il part sur le terrain. En revenant tard, le soir, il s'installe dans son bureau où sa fille potasse un livre. Il écrit son rapport de la journée. Tout à coup, il reçoit un appel important. Stella ressent l'inquiétude dans la voix de son père. Une fois le téléphone éteint, elle s'inquiète pour lui :

« Qu'est-ce qui a disparu ?, demande-t-elle.

- Ne fouille pas ce dossier.

- Je le ferai.

- J'ai été voir Jerry. Tu lui as mal parlé. Ce n'est pas le genre de ma fille d'être irrespectueuse. Qu'est-ce qui s'est passé dans la nuit, pendant mon absence, avec Jerry ?

- La crise a été particulièrement forte.

- Et quand elle l'est, c'est que tu as eu un stress énorme. Ne trouve pas l'excuse de mon départ. Adam m'a dit que tu avais fait une petite crise d'anxiété de trente minutes à peine. Tu n'as pas pu en faire une énorme, la nuit suivante.

- Arrête de dire que ce sont des crises d'anxiété quand on est que tous les deux ! Tu sais que ce n'est pas ça !

- Baisse d'un ton !

- Je suis désolée, dit-elle en fuyant du bureau.

- Hé !, hé !, dit-il en la rattrapant à côté de l'ascenseur. Il faut que tu me parles, ma puce. Regarde dans quel état, tu te trouves.

- Est-ce que tu peux te contenter de cette réponse ? C'est un secret.

- Non ! On s'est fait une promesse au camp des scouts.

- Sur le futur, pas le passé.

- Tu as des problèmes ? C'est Adrien ? Anaëlle ? Ils font partie de notre passé, pas que du tien !

- Non ! Je ne sais pas où ils se trouvent, eux, répond-elle en retirant son bras de la main de son père.

- Qui était avec toi, ce soir-là ?

- Je ne peux pas te le dire.

- Alors, je vais mener mon enquête.

- Cette personne, si tu la retrouves, elle ne te dira rien. Cette personne ne veut pas que tu sois au courant de notre rencontre, dit-elle énervée.

- Pourquoi elle ne veut pas ?

- Parce que ça remonte bien avant notre rencontre à tous les deux. Je ne risque rien, dit-elle quand elle voit son père prendre peur. Je ne peux rien te dire, c'est tout. Il faut que tu me fasses confiance. », dit-elle en voyant le nom de Jerry s'inscrire sur l'écran de téléphone de son père.

Il répond en regardant sa fille. Elle profite qu'il soit occupé au téléphone pour regarder le rapport de son père. Quand il la rejoint, il voit son petit sourire coquin, il comprend qu'elle sait que de l'uranium a disparu au cours de leur mission. Elle a fouillé.

« Allez, viens, on doit aller chez Max. Il ne faut rien dire sur ce que tu viens de lire.

- Je sais, répond-elle, blaser.

- Avant, on va voir Jerry, tu as des excuses à lui dire.

- Il s'est donc plaint.

- Non, je l'ai questionné. »

****

Ils vont chez Max. Jerry a vu une annonce concernant son logement en location. Max finit par avouer à Steve qu'il va quitter l'équipe pour vivre avec Sabrina, à Madagascar. Il va travailler là-bas, en tant que médecin.

****

Dans la nuit, il pénètre dans la chambre de sa fille. Elle dort avec son ours en peluche. Il contacte Danny revenu depuis peu, sur l'île.

« J'en ai pour une heure, voire deux heures, grand max. Je serai de retour pour sa crise.

- Bah oui, c'est sûr. Il est que vingt-trois heures.

- Danny !, dit-il agacé.

- Excuse-moi. Vas-y. Tu me tiens au courant.

- Je te dis tout, dès mon retour. »

Steve prend la route, il se rend chez Toast.

« Commandant !, dit-il. C'est un peu tard, pour un service.

- C'est très important. C'est le numéro de téléphone que je veux que tu localises. Dis-moi si un autre mobile était présent à côté de celui-ci à cette date, dit-il en lui donnant le numéro de téléphone et la date sur papier.

- Le numéro que vous m'avez donné appartient à la fille de Danny !, dit-il étonné.

- Ce n'est pas celui de sa fille. On l'a mis à son nom pour protéger une autre personne.

- Votre fille. C'est juste que je vois qu'il était chez vous à cette date, dit-il en montrant son écran d'ordinateur.

- Tu peux savoir qui était avec elle ?

- Un certain Jerry Ortega.

- Oui, lui, c'est normal, qui d'autre ?

- Il y a un autre mobile... Joe White.

- Joe !, répète-t-il, surpris. Tu peux savoir combien de temps, il a émis près d'elle ?

- Près de quatre heures. De vingt-trois heures trente à environ trois heures trente, le lendemain.

- Merci, Toast, dit-il en ouvrant la porte de la maison. Hé, Toast...

- Motus et bouche cousue.

- Merci, mon pote. »

****

Steve retourne chez lui et raconte tout à son ami, lui aussi surprit :

« Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Je ne sais pas. Il faut que je réfléchisse à tout ça.

- Parle à ta fille.

- Non, elle est trop affectée.

- Donc, il faut que tu contactes Joe.

- Je ne peux pas, dit-il après avoir composé le numéro.

- Comment ça, tu ne peux pas ?

- Elle a trop peur de lui. Elle est déjà assez terrifiée par le fait de tomber un jour face à Adrien et Anaëlle. Je ne peux pas lui ajouter un autre stress. Elle est en sécurité. Elle a dû apprendre une chose de sa part. Je vais la surveiller et la questionner. Elle finira par parler.

- Tu es sûr de ce que tu fais ?

- Ouais. Elle dort avec sa peluche. C'est grâce à ça qu'elle parlera. Il faut juste que j'attende le bon moment.

- Tu la connais mieux que moi. Fais ce que tu dois faire. »