hawaï 5.0 : Stella

Après la cérémonie, Harry salue les deux hommes et l'enfant, Steve le laisse libre. Ces trois derniers se rendent à l'hôtel pour la nuit. À peine dans la chambre, Steve s'installe avec sa fille, à la table. Danny préfère quitter les lieux, le temps de la discussion :

« Pourquoi ?

- Une envie.

- Mais encore.

- J'ai juste besoin de me défouler. C'est comme ça que j'arrive à me détendre.

- Non ! Là, tu t'es fait mal ! Jamais tu ne t'es blessé, du moins, pas à ce point.

- Je suis tombée. Ma jambe a flanché. J'ai essayé de faire mon salto arrière avec mon sac de frappe.

- Tu ne peux plus faire ça ! Tu le sais ! Tu ne dois pas forcer sur cette jambe !

- Quand Adrien, Anaëlle et ce justicier seront hors de nos vies, j'arrêterai.

- Où en es-tu ?

- Dans mes recherches ? Nulle part. Adrien a disparu, Anaëlle, on ne l'a pas vue depuis la mort de sa sœur et pour ton enquête, c'est ton enquête.

- Ouais, dit-il sachant qu'elle cache quelque chose. On va soigner tout ça.

- Après, on pourrait visiter un peu les lieux, non ?

- J'espère que tu as bien profité de ta salle, car tu ne la reverras pas de sitôt.

- Oh non ! Ne fais pas ça, s'il te plaît.

- Je veux les clés, Stella. Toutes les clés, les trois trousseaux.

- Je n'ai plus envie de visiter, tout compte fait.

- Mais on va y aller. Ça te fera du bien, et à Danny et à moi. Il nous attend dans le hall. »

Les trois, visitent la capitale. Ils visitent le Big Ben et le British Museum. Stella se prend en photo dans les cabines téléphoniques rouges. Elle incite les deux hommes à faire un tour dans un bus rouge. Ils s'amusent tout le reste de la journée. Ils terminent leur journée dans un restaurant français. Ils rentrent ensuite à l'hôtel. Rapidement, Stella s'endort sur le lit en position foetale, ses doigts entrelacés les uns avec les autres. Steve la couvre d'une couverture, l'embrasse sur le front. Il se pose ensuite à la table avec Danny.

« Ça va, mon pote ?

- Ouais, enfin, non. C'est comme ça qu'elle dormait à son arrivée chez moi. Dis-moi ce que j'ai foiré avec elle ?

- Rien. Malgré tout ce qu'elle fait, c'est une belle personne. Elle est juste difficile à comprendre... Parfois.

- Je fais tout pour l'aider, mais elle ne suit aucun de mes conseils.

- Elle est comme toi. Tu en es où avec tous les médecins ?

- J'en élimine de plus en plus, chaque jour. La plupart me conseillent de lui faire suivre un traitement lourd à porter, chose qu'elle ne fera pas, car elle sera faible. Et quand je leur dis, ils me disent qu'ils peuvent s'en charger en l'internant.

- Ce n'est pas une solution.

- Elle va très bien. Moi, je cherche juste une solution pour la comprendre et qu'elle reste à sa place d'enfant.

- Et tu n'as pas pensé que c'est tout simplement son trait de caractère, qu'aucun médecin ou traitement ne pourra la changer.

- La seule chose qui pourrait l'aider, c'est l'arrestation des personnes de son passé et qu'elle me dise tous ces secrets restants.

- Tu as oublié quelque chose. Toi aussi, tu es là, et tu l'aides beaucoup, même si vous aimez vous disputer. »

Ils continuent de discuter, notamment du sommeil coupé toutes les nuits. Danny propose à son ami de s'occuper de Stella pour qu'il puisse passer une nuit complète. Difficilement, il accepte grâce à l'insistance de son ami.

« Je m'occuperai de son réveil de deux heures.

- Je ne te réveillerai pas, Steve.

- J'ai une horloge interne pour ça, dit-il en se levant pour aller dans la pièce d'à côté.

- Bonne nuit, papa, dit Stella, avec un petit sourire.

- Bonne nuit, ma belle.

- Tu peux dormir avec moi, Danny. Le lit est assez grand. Mais tu restes tout habillé.

- Je peux au moins retirer mes chaussures ?

- Quand même, oui, dit-elle amusée.

- Tu nous as entendus ?

- Pas tout. Vous dire tous mes secrets, c'est juste de la curiosité pour vous.

- Non, parler ça soulage. C'est un bon conseil de ton père.

- Je n'ai plus vraiment sommeil, et toi ?

- Si, je suis épuisé. Mais vu que Steve va prendre le relais dans quatre heures...

- On peut se mater un film alors ! Sans son, mais sous-titré ! Papa a besoin de dormir.

- Oh non ! Pas sans son !

- Ok, j'ai une idée. On se met Mr Bean !

- Tu sais qui il est ? C'est un enfant coincé dans un corps d'adulte, selon son créateur.

- Il est drôle. »

Ils le regardent avec des chips, sourient, ne rigolent pas trop fort pour Steve. L'heure tourne, Danny voit que Stella commence à se raidir, avoir le souffle coupé. Son père arrive, s'installe dans le lit rempli de miettes de chips, de papier de bonbons. Elle se pose dans ses bras et Danny voit pour la première fois une crise de panique de l'enfant, une calme par rapport à d'autres : des tremblements, des yeux qui coulent, des poings serrés. Vers cinq heures, elle s'endort. Les hommes se détendent. Au petit matin, ils se réveillent tous dans le même lit. Danny retrouve une gamine totalement heureuse, souriante, comme si cette nuit, n'avait jamais existé.

« On a le temps de visiter une autre partie de la ville avant notre départ ! On y va !, dit-elle en sautillant.

- Ma puce, on décolle dans trois heures.

- On fait nos bagages et on va déjeuner en extérieur ! On aura fait notre sortie !

- Ok, on fait ça.

- Ouais ! Prems à la douche. », crie-t-elle, en courant vers la salle de bain.