hawaï 5.0 : Stella

Chapitre 81

2932 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/12/2021 10:03

Steve prend des congés pour sa fille, le temps de son hospitalisation.

Le lendemain, il attend Danny, il va rester auprès d'elle le temps que son père lui prépare un sac, pour son séjour à l'hôpital.

Il revient avec un sourire, les mains pleines :


« Regarde ce que je t'ai amené !

- Didou ! Mais Loulou, il est tout seul maintenant. Je ne veux plus qu'ils soient séparés ! Ils se sont retrouvés, pour toujours.

- Hum, c'est pour ça qu'ils ne quittent plus ton étagère depuis notre retour de Washington.

- Ils ont été séparés depuis si longtemps, cachés l'un de l'autre juste pour que l'un remplace l'autre...

- Ce sont des ours en peluche, ma puce.

- Je veux qu'ils restent ensemble.

- ils vont se séparer pour mieux se retrouver, tu verras.

- C'est ma phrase ça.

- Ouais, je sais.

- Bon, d'accord, une semaine, pas plus. Qu'est-ce que tu as ramené d'autres ? Il y a un manger ? J'ai faim.

- Ah ! C'est très intéressant, tu as faim, tu es sur la bonne voie de guérison.

- Des cookies ! Des sucettes ! Ouais, tu es le meilleur ! Merci. »


Steve lui donne ensuite son mobile. Elle le regarde, le remercie puis elle le pose sur la table près de son lit sans l'allumer, sans rien faire. Il voit qu'elle est gênée de la présence de cet appareil ici. Il décide de prendre l'air le temps d'un examen de routine de sa fille. Le soir arrive rapidement, elle lui demande de dormir à la maison, elle se sent prête à rester seule dans ce lieu, les médecins savent pour son problème de deux heures. Ils seront là pour elle. Il hésite, mais il accepte la volonté de sa fille.


Le lendemain, elle est prête pour sa séance de rééducation, elle est heureuse. En passant par le couloir, elle voit les informations. Elle regarde son père, lui sourit, lui fait comprendre qu'elle le remercie, elle s'en sort avec une épreuve à surmonter et non avec la possibilité de son meurtre. Son père n'aura donc pas un deuil à affronter, le sien. Ils retournent ensuite à la chambre, ils jouent aux cartes, aux échecs, rient. Le soir, son père lui demande d'allumer son mobile pour qu'il puisse la contacter quand il arrivera chez lui, chose qu'il n'a pas pu faire la veille.


« Je ne peux pas.

- Pourquoi tu ne peux pas ?

- Il m'a retrouvé.

- Adrien ?

- Oui, il est ici, à Hawaï. Il est revenu.

- Tu devais me prévenir Stella ! Tu m'avais fait une promesse.

- J'allais te le dire. Je serai restée à ma place comme promis. Je te le jure. Je voulais te le dire après le coiffeur. Tu étais si inquiet pour Danny et sa convalescence que, que je ne voulais pas en ajouter une couche.

- Depuis quand il est là ?

- Depuis que tu es parti chercher Danny en Colombie.

- D'où ta colère envers lui. Tu allais vraiment me le dire ?

- Oui. J'ai déjà préparé sous clé tous les messages qu'il m'a envoyés depuis.

- Et où est cette clé ?

- Dans ma salle de rééducation, avec mon puzzle.

- Allume ton téléphone, ma puce.

- Non ! Tout est sous clé ! Va la lire, elle ! Je ne veux pas l'entendre sonner. Il ne fait que ça !

- Ok, donne ton code d'accès. Il y a peut-être de nouveaux messages.

- Bien sûr, qu'il y en a ! Depuis qu'il est éteint, il ne peut qu'y en avoir !

- Alors, donne-moi ce code.

- Avant, je veux que tu saches. Je ne t'ai pas menti. J'avais vraiment oublié mon téléphone dans la voiture. Même si je le laissais éteint, je le prenais avec moi.

- Pourquoi tu te justifies toujours ? Je te crois, ma puce. Donne-moi ce code, s'il te plaît.

- Dix, vingt-cinq. Ce sont nos deux jours d'anniversaire.

- Je reviens, je serai dans le couloir. », répond-il en l'embrassant sur le haut de sa tête.


Il n'a pas encore passé la porte de la chambre qu'il voit sa fille les mains sur ses oreilles, les yeux fortement clos, les larmes coulantes. Il retourne la voir, la rassure, il sera dans le couloir, mais loin de sa porte. Il attend patiemment qu'elle se calme avant de reprendre la direction du couloir. Il lit les messages et voit les photos. Les premiers messages datent de son départ en Colombie pour détruire la drogue afin de sauver Danny de la prison. Steve comprend pourquoi sa fille eut été si dure avec l'emprisonnement de son ami. Elle pense que leur absence, pour sauver Danny a été la porte ouverte pour Adrien, pour entrer en contact avec elle.


« J'ai enfin réussi à obtenir ton nouveau numéro de téléphone. J'ai appris pour toi à Washington. Heureusement pour lui, il est déjà mort. ». « Tu as le droit de me répondre ! Réponds-moi ! Je sais que tu es là ! »


Steve voit ensuite sa fille en photo près de la fenêtre, chez Renée. Sa fille a raison, il est ici, près d'elle. Il poursuit les messages de sa fille, tous les numéros de téléphone sans nom, celui-ci utilisant un prépayé et changeant de mobile régulièrement.


« Bientôt, je serai de retour. Je dois te venger. Quand ça sera fait pour me remercier, tu seras obligée d'être à moi, rien qu'à moi. »


Il poursuit sa lecture, il voit beaucoup de messages de beaucoup de numéros différents. Il lui dit où il se trouve, ce qu'il fait et qu'il pense énormément à elle. Qu'il est sur la trace des filles, qu'il cherche contrairement à Steve qui n'est qu'un vaurien à laisser ses pouffiasses courir dans les rues. Il lit ensuite celui qui date de trois jours, une vidéo, une des sœurs, elle est frappée et mutilée. Une vidéo difficile à regarder pour lui bien qu'il soit un homme, un adulte, un policier, un père en colère. Une vidéo que sa fille a visionnée. Il entend la gamine hurler. Adrien reproduit sur elle toutes les cicatrices qui se trouvent sur Stella. Il n'en oublie aucune. Steve prend peur, il connaît le corps de sa propre fille. Cet homme est un grand psychopathe.


Il continue, il voit un message non lu datant de la veille, une photo de sa fille et lui dans les bras l'un de l'autre en train de se faire un câlin avant qu'il ne parte chez lui avec un message : « Bientôt, cette place sera la mienne. »


Il voit ensuite des messages déjà lus de ses collègues, de ses amis qui prennent de ces nouvelles régulièrement, puis enfin des messages non lus de Samantha qui s'inquiète pour elle. Depuis plusieurs jours, elle n'a plus de nouvelles alors que tous les soirs, elles s'envoient des messages jusqu'à tard dans la nuit. Il lit le dernier message envoyé par sa fille, un mensonge, le premier : ''Je suis privée de téléphone. Je ne sais pas pour combien de temps''. Malgré tout, il est heureux de savoir que sa fille se sociabilise avec des personnes autres que le 5.0. Il retourne dans la chambre de sa fille.


« Il y en avait d'autres ?

- Je vais garder ton téléphone, tu vas prendre le mien jusqu'à ce que je t'achète une autre puce. Je vais prévenir l'équipe et je vais rester avec toi.

- Je suis en sécurité ici, tu sais. J'ai menti à Samantha, tu sais.

- Ce n'est pas grave, elle comprendra.

- Pour moi, ce n'est pas un vrai mensonge. Il m'a vraiment privé de mon téléphone.

- Je sais. Je dois contacter Lou, je reviens. »


Stella regarde le mobile de son père, l'écran éteint. Elle ne sait pas si elle veut réellement avoir ce téléphone entre ses mains. Elle le pose près d'elle puis attend son père devant un documentaire animalier. Le téléphone de son père sonne, elle entre dans un stress. Steve l'entend hurler du couloir :


« Ton téléphone ! Ton téléphone, il sonne ! Il sait déjà ! Il sait déjà ! », crie-t-elle en le regardant sonner sur son lit.


Steve retire le téléphone. Ce n'est que Danny. Il lui dit, mais Stella est tellement terrorisée qu'elle n'a pas pris la peine de regarder le nom inscrit sur l'écran. Steve demande de l'aide tandis qu'il la serre dans ses bras, le lit de sa fille se remplissant d'urine.

Un médecin arrive sur la demande d'une infirmière. Un calmant lui est injecté. Elle dort. Steve profite de ce laps de temps pour informer ses collègues de l'état de santé de sa fille. Il reste ensuite auprès d'elle jusqu'à son réveil.

Quelques heures après son réveil, Steve décide malgré la situation, la peur et le stress de sa fille de discuter :

« Il faut que tu me dises comment tu en es arrivée là, avec Adrien, ma puce.

- Je n'ai jamais eu vraiment le choix.

- Explique-moi.

- Il a parlé de menaces, je lui ai obéi pour te protéger et protéger les autres. J'aurais dû t'en parler tout de suite, mais je voulais me débrouiller seule, comme une grande. C'est une erreur que je ne pourrais pas changer, mais une erreur que je suis prête à faire de nouveau, pour toi.

- Comme toi, je me suis mis dans des situations compliquées, mais j'ai toujours accepté que l'on m'aide à me sortir de mes ennuis. Ma sœur m'a déjà couverte de mes bêtises. Joe m'a déjà fait sortir d'une garde à vue. Stella, on apprend de ses erreurs certes, mais cette erreur que tu as faite, maintenant, il faut régler le problème. Regarde dans quel état tu es ! Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

- Tu ne peux rien faire. Ton équipe ne peut rien faire. La police ne peut rien faire. Personne ne peut m'aider, dit-elle en montant le ton, crescendo.

- C'est quoi le problème avec toi ? Bien sûr que l'on peut t'aider ! Pourquoi on ne pourrait pas ?

- Ne t'inquiète pas pour moi.

- Ne pas m’inquiéter ! Comment veux-tu te défendre dans cette situation ? Tu es terrifiée par lui ! Tu as fait la même chose que tu fais avec ton cauchemar ! Tu t'es urinée dessus.

- Il ne me fera rien. Je ne risque rien.

- Tu ne risques rien ! C'est un malade ce mec ! Pourquoi tu n'acceptes jamais l'aide de personne ? On veut t'aider, pourquoi tu refuses ?

- Parce qu'il va te tuer si tu le traques !, crie-t-elle.

- Je sais que tu as peur de lui, dit-il plus calmement. Renée a trouvé un couteau dans la chambre d'amis. C'est toi qui l'as pris la nuit où il t'a envoyé un message. S'il y a une chose que je veux que tu ne vives jamais, c'est de devoir tuer quelqu'un de sang-froid.

- On peut avoir peur de quelqu'un, même en sachant qu'il ne te fera aucun mal. Mais je t'ai promis de tout te dire, alors, pourquoi tu t'énerves ?, dit-elle pour détourner un peu la discussion.

- C'est vrai, excuse-moi, répond-il gentiment en lui caressant sa joue humide, mais tu aurais dû me le dire dès mon retour de Colombie. Maintenant, dis-moi, à part les menaces de me tuer, est-ce qu'il a fait quelque chose ?

- Je ne sais pas ! Il me droguait ! On allait sur le toit du QG, c'est tout ce que je sais ! Je te l'ai déjà dit ! S'il n'est pas flic, il a une fausse identité, car il entre et sort du QG comme il veut comme toi et l'équipe peut le faire ! Même mes super-pouvoirs en informatique ne m'ont donné aucune piste ! Je ne sais pas qui il est !

- Calme-toi. Et la brûlure sur ton flanc ?

- Un message, dit-elle faiblement. Si je parle, l'équipe et toi terminerez carbonisés. Il voulait que je ressente la douleur que vous vivriez si je parlais, sauf que vous, ça aurait été beaucoup plus douloureux. Et c'était une punition pour l'avoir repoussé, pour venir vous rejoindre au bâtiment effondré. Il n'a pas apprécié.

- D'accord. Comment il s'y est pris ?, demande-t-il en espérant que ce ne soit pas comme Danny lui a dit.

- Avec une arme. Il a tiré un coup en l'air, et aussitôt, derrière, il a soulevé mon maillot et voilà. Je sais que l'endroit est déjà prêt. Il m'y a amené. C'est dans un entrepôt, mais je ne peux pas te dire où il se trouve. Il m'a enfermé dans le coffre pour y aller et il m'a drogué pour le retour. Faites attention si tu as des enquêtes dans un entrepôt. Promets-le-moi.

- Je ferai attention. Je te le promets. Dors un peu, dit-il en l'aidant à se coucher dans le second lit de sa chambre.

- Si je surveille de beaucoup plus près tes enquêtes, c'est à cause de ça. C'est pour ça que je me mets hors-la-loi en visionnant les caméras de la ville sans autorisation. Comme ça, si tu avais une enquête à un entrepôt, j'avais plus qu'à t'appeler. », explique-t-elle tandis que Steve appuie sur le bouton d'appel des infirmières.


Lou l'appelle le lendemain. Il annonce à Steve que les numéros qu'il lui a envoyés sont tous non attribués. Steve est en colère, il a peur. Cet homme est venu jusqu'à l'hôpital pour les prendre en photo bras dans les bras sans qu'il ne s'en soit rendu compte. Sa fille est perturbée. Lou l'informe ensuite que la vidéo de la mort de la jeune fille est dans l'impossibilité de les aider à connaître le lieu de l’exécution et qu'il a bien trouvé la clé de Stella au sous-sol.

Après la visite de Danny, Steve donne une nouvelle puce à sa fille, mais cette fois-ci, Danny l'a mise à son nom, pour qu'elle soit tranquille. Les deux l'espèrent.


« Papa !, dit Stella au cours du petit-déjeuner. Tu as vu la vidéo ?

- Oui.

- Tu as remarqué comme moi, il a reproduit sur elle ce que j'ai sur moi.

- …

- Comment il le sait ? Je ne comprends pas...

- Tu... tu étais droguée ma puce.

- Et est-ce qu'il m'a... Pourquoi je ne me rappelle de rien ?

- On ne sait pas, ma puce. Tout ce qui est sûr, c'est que tu n'as reçu aucun viol. La drogue est une technique pour des personnes de son genre de profiter de ses victimes.

- Je sais. On a fait l'examen à Washington pour le viol, et je ne veux pas le refaire.

- On n'a pas besoin, tu ne l'as pas vu, depuis cet examen.

- Wo Fat doit se retourner dans sa tombe.

- Qu'est-ce que Wo Fat a à voir dans tout ça ?

- Je n'avais pas le droit de pleurer, il me punissait, sinon. Mes yeux coulent alors que je ne veux pas qu'ils coulent. Punis-moi.

- Non !

- Je suis plus forte, comme ça.

- Non, tu te sentais plus forte parce que tu n'avais pas le choix, pour survivre. Tu vas dormir un petit peu.

- Tu dois me punir !

- Je sais que je te l'ai déjà demandé, mais tu as refusé de me répondre. S'est-il passé quelque chose avec Wo Fat quand je n'étais pas là.

- Je vais me reposer.

- Ce qui veut dire oui. Tu dois vraiment tout me dire, ma belle. Je me tracasse beaucoup pour toi. », dit-il tandis qu'elle lui tourne le dos.



****


Dès leur retour au QG, quelques jours, plus tard, Lou, Danny et Steve s'enferment pour discuter de la vidéo. Grâce à Stella, ils savent que c'est la plus jeune des sœurs qui fut assassinée, mais Charlie en analysant plus en profondeur la vidéo a fait une découverte :


« D'après Charlie, l'autre sœur était là aussi, dit Lou.

- Quoi !, s'étonne Steve.

- Regarde là, explique Danny. Il quitte l'écran à ce moment, quelques secondes. Éric a filtré le son. ''Regarde bien ta sœur souffrir. Si tu t'avises de toucher de nouveau à Stella, tu vivras la même chose que ta petite sœur. Tu subiras le même châtiment plus toutes les nouvelles cicatrices qu'elle pourrait avoir d'ici notre union. À toi de voir.''

- Il a terminé son œuvre, il a de nouveau quitté la caméra pour partir.

- Donc Anaëlle est encore en vie, comprend Steve.

- Oui, dit Danny. Et tu sais quoi, c'est Adrien lui-même qui l'a libéré. Il a juste attendu que Julia se vide de son sang, avant.

- Et elle doit surement être traumatisée après ça, dit Lou.

- Je n'en ai rien à foutre ! Ma gamine l'est, elle aussi ! Depuis des années ! », répond Steve en quittant la pièce.

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