hawaï 5.0 : Stella

Steve et Danny se rendent à nouveau à un rendez-vous avec la psychologue. Stella les accompagne, comme toujours. Elle est curieuse, elle aime rire de leur désaccord et Steve lui, a l'esprit tranquille à la savoir proche de lui. Après des questions et réponses, la psychologue demande à les revoir pour un prochain entretien.

« On va se revoir. Ceci est le guide du parfait équipier. Lisez-le. J'espère voir des progrès à notre prochaine session. », conclut la femme.

Une enquête vient à eux comme tous les jours. Cette fois, une bijouterie a été braquée. En suivant les indices, leur suspect numéro un est une jeune femme du nom d'Emma Mills. Steve et Danny décident comme cette enquête le leur permet de faire une planque afin de surveiller la suspecte qui a les bijoux volés en sa possesion. Ils espèrent que le complice qu'elle a dupé cherchera à la retrouver pour récupérer la part du butin qu'elle lui a volé. Ils prennent Stella avec eux.

Ils empruntent l'appartement d'une femme partie en vacances. Danny se fait passer pour le neveu de cette dernière, auprès des locataires de l'immeuble. Il est ici pour garder l'appartement. Une personne âgée vient à eux pour leur souhaiter la bienvenue. Elle les pense en couple avec une enfant. Daniel explose de rire, une fois la porte close.

Pendant que les hommes surveillent avec le matériel adéquat les faits et gestes d'Emma, Stella marche, tourne en rond dans l'appartement puis caresse le chat de la locataire. Le soir, un homme entre dans l'appartement. Il se présente comme le locataire du rez-de-chaussée, responsable du chat du nom de monsieur Pickles durant l'absence de la maîtresse du félin. Celui-ci leur donne une carte de visite afin qu'ils se restaurent en drogues ou encore s'ils le souhaitent devenir maîtres d'animaux de compagnie interdits à Hawaï. Steve accepte cette carte de visite avec joie sous les yeux amusés de Danny et de sa fille.

La deuxième nuit de surveillance commence, Steve se confie sur ses peurs vis-à-vis de sa fille :

« J'ai pris Stella à toutes nos séances pour qu'elle s'ouvre à des inconnus, mais ça n'a rien donné. J'ai l'impression qu'elle n'a qu'un objectif en tête, marcher et se venger.

- Ta fille est une belle personne, ne t'inquiète pas. Elle ne fera rien de mal.

- Ouais, tant que je serai là en tout cas. Danny, j'ai repensé à ma discussion avec elle. Elle ne l'a pas dit explicitement, mais je crois qu'elle parlait de suicide.

- Quoi !

- Elle a dit un truc du genre ''je n'irai pas en prison si je tue quelqu'un''. Ça va beaucoup trop loin.

- Steve ! Il faut que tu lui parles !

- J'essaie, je n'arrête pas ! Elle est continuellement sur la défensive, même avec tous les médecins que j'ai pu lui présenter ! Je pensais qu'en la prenant avec nous aux séances, elle se serait ouverte...

- Je sais bien. Je sais que tu avais une idée derrière la tête.

- Mais ça n'a pas fonctionné. »

Steve vérifie que sa fille dort. Il ne trouve pas le chat, la fenêtre est ouverte. Il comprend que le chat est en fuite. Un peu, plus tard, dans la nuit, pendant la surveillance, Steve avoue à Danny qu'il aimait jouer de la guitare étant petit après avoir lu le guide de la professionnelle. Il ne va pas plus loin, malgré les questions de Danny :

« Quand il s'agit de parler de ce que tu ressens, tu préfères avaler un verre de cyanure, ce n'est pas vrai ?, lui dit-il alors. Laisse tomber, ajoute-t-il déçu. Réveille-moi s'il se passe quelque chose.

- Tu veux savoir pour quoi je ne fais plus de guitare ? À quinze ans, j'ai participé à un concours, je voulais tenter ma chance. Je me suis entraîné jour et nuit, des semaines, des mois et le grand jour est arrivé. J'ai regardé tout le monde et je n'ai pas pu, je suis parti et je n'ai plus jamais joué.

- C'est tout ?

- C'est tout.

- Tu avais quinze ans, tu avais le trac et du coup, tu ne joues plus.

- Je n'avais pas le trac. C'était plus que ça. À cette époque, j'étais en pleine crise existentielle. J'étais incapable de gérer ce trop-plein d'émotions, de vulnérabilité que je ressentais et cette mise à nu. Je n'arrivais plus à respirer, je pensais que j'allais mourir. Essaie de comprendre, on n'a pas été élevé de la même façon. Je n'ai pas grandi dans une maison avec une famille qui m'encourageait à me livrer et à me confier, contrairement à toi qui dis tout ce que tu ressens. Chez moi, les hommes n'ont pas la même vision. Pour eux, montrer ses émotions est preuve de faiblesse, c'est peut-être stupide, mais c'est comme ça.

- Je vois ce que tu veux dire. C'est juste qu'après tout ce que l'on a traversé ensemble ton père, mon frère, Stella et tout le reste. Je me suis dit qu'à moi, tu n'aurais pas peur de te confier surtout en ce, qui te concerne toi, que toi. Tu te confis que pour ta fille, je comprends, mais tu t'oublies.

- Mais je viens de le faire. Je viens de me confier, Danny. »

****

Le lendemain, Steve contacte le gars du rez-de-chaussée. Il lui demande de retrouver le chat. Ce même jour, l'équipe termine enfin son enquête. Le complice a tué Emma le temps que Steve et Danny quittent leur planque pour la sauver. Le complice a ensuite pris la fuite. La police l'a retrouvé, l'a tué, mais les diamants n'étaient plus en sa possession. Où sont-ils ?

Stella est heureuse que cette mission se termine. Elle prend un grand bol d'air frais en bas de l'immeuble. Elle savoure le vent dans ses cheveux avant de prendre la route pour le poste de police.

Dans les locaux, le trio retrouve le gars de l'immeuble. Steve passe un marché avec lui : il donne tous les noms de ses fournisseurs et il ne va pas en prison pour avoir retrouvé le chat.

« Steve ! J'emprunte ta fille. On se rejoint à la plage. Viens, ma chérie.

- Qu'est-ce qui se passe, Danny ?, demande-t-elle, une fois dans la voiture.

- On va acheter une surprise pour ton papa. Il aime la musique, tu le savais ?

- Il jouait de la guitare, petit.

- Tu le savais ?

- J'ai vu des photos avec Grandpé et j'ai posé plein de questions à papa pour éviter que lui ne m'en pose.

- Vous vous confiez beaucoup tous les deux, n'est-ce pas ?

- Plus lui que moi. Je fais en sorte.

- Stella, Steve m'a raconté l'une de vos discussions très sérieuses. Je veux savoir si tu risques de passer à l'acte, un jour ?

- De quoi tu parles ?

- Est-ce que tu penses au suicide ?

- Pourquoi cette question, Danny ?

- À Washington, tu voulais sauver cet agent ou tu as voulu profiter de cette chute à travers la vitre pour te suicider ?

- On allait tomber tous les deux. Papa ne devrait pas te raconter toutes nos discussions.

- Oh, tu crois qu'il ne pense pas comme moi ? Si c'est moi qui te parle, c'est pour te laisser une chance de trouver une aide !

- Du meilleur ami de mon père !

- Je peux faire le médiateur, Stella. Je ne veux pas perdre ma famille. Je ne vis pas avec vous, mais vous êtes de ma famille.

- Je n'ai plus envie de me battre. Je suis là, juste pour papa. Mes derniers combats seront seulement ceux que je vis avec lui. Je n'ai rien à faire sur cette Terre. Je culpabilise quand je suis heureuse. Gandpé, il est mort un peu à cause de moi. Je ne serais pas entrée dans sa vie, il ne serait pas mort.

- C'est là que tu te trompes. Stella que tu aurais été chez John ou pas, il serait mort de la même façon. Wo Fat voulait Shelburn, avant tout.

- Je ne vois pas les choses comme toi. Ce n'est pas ce que l'on m'a dit.

- Qui te porte pour responsable, ma chérie.

- Je veux juste rendre à papa ce que Grandpé m'a offert : un protecteur. Mon rôle est de protéger, papa.

- Non, ton rôle est d'être la fille de Steve. Tu ne peux pas être John pour ton père. Il faut que tu parles de tous ces secrets, toutes ces choses que tu gardes en toi. Ces choses t'empêchent d'avancer, car il y en a certaines que tu ne comprends pas ! On peut t'aider à les comprendre.

- On peut y aller, maintenant ? J'ai l'impression d'entendre mon père. »

Après l'achat, ils rejoignent tout le monde à la plage. Steve rejoint la voiture de Danny avec le livret de la psychologue en main. Danny ouvre son coffre puis offre son cadeau. Il remercie son ami et sa fille.

« Tu m'en joueras, papa.

- Oui, tous les soirs, avant de dormir.

- Je peux rester ici ? Je n'ai pas envie de vous accompagner. J'ai vraiment envie de prendre l'air. Rester enfermé m'a fatigué. Cette enquête était difficile.

- D'accord. Tu m'envoies un message pour me dire chez qui venir te chercher. »

Steve laisse ensuite Danny prendre le volant de la voiture pour se rendre au rendez-vous. Le volant, mais pas la station de radio.

Danny parle avec Steve de Stella sur la route. Il dit que Stella se sent responsable de la mort de John. Elle pense que pour lui être redevable de l'avoir accueillie chez lui, elle doit protéger son fils, donc Steve :

« Elle est paumée. Elle refuse de parler avec un professionnel. Elle ne veut pas se soigner.

- La clé de tous ces problèmes, ce sont ces secrets non dévoilés. Ce sont aussi toutes les choses que des gens lui ont fait croire.

- De quoi tu parles ?

- Quelqu'un lui a dit qu'elle était responsable de la mort de ton père. Elle ne veut pas être responsable de ta mort.

- Ce n'est pas possible ! Je ne suis même pas capable de protéger ma fille !

- Moi ce dont je suis sûr, c'est que cette gosse t'aime plus qu'elle ne s'aime elle-même. Le reste est à discuter avec elle ou de la laisser venir à toi.

- Il faut que je lui parle. Elle ne peut pas jouer le rôle de mon père !

- Pourtant, elle le fait depuis des années. Elle fait ce que John faisait avec elle. Elle te protège.

- Elle me surprotège, Danny ! », dit-il en quittant le véhicule une fois sur le parking pour leur rendez-vous.