hawaï 5.0 : Stella

Chapitre 75

2491 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/11/2021 10:40

Steve dépose Stella au QG. Joe l'attend à l'aéroport pour un transfert sanitaire, un homme qui a contracté la grippe aviaire. De son côté, Stella termine son projet, l'imprime puis fait ses cours, elle est un peu en retard sur le programme.


« Votre appel m'a surpris, mais je suis content que vous l’ayez fait, dit Steve.

- Désolé de ne pas t'avoir appelé plus tôt. J'ai eu beaucoup de travail.

- Ah oui, oui. J'ai appris pour la sécurité privée. Moi qui pensais que vous alliez casser le jeu.

- Ce n'est pas à la Navy qu'on apprend à se prélasser. »


Ils préparent le transfert du patient. Steve suit l'ambulance, une moto les escorte à l'avant. Joe commence la discussion, le climat étant glacial. Il prend des nouvelles de Mary et de l'équipe, mais Steve veut plus parler de sa mère, savoir où elle se trouve, car de sa faute, il s'est battu avec Wo Fat et sa fille se bat pour récupérer ses jambes.


« Est-ce que vous étiez au courant pour Doris et Wo Fat ?

- Je savais qu'elle prenait soin de lui depuis que sa mère est morte. Je lui ai promis de ne jamais te le dire.

- Alors, pourquoi le faire maintenant ?

- Tu mérites de le savoir.

- Sauf que je la connais déjà cette vérité, et que j'aurais préféré l'apprendre par quelqu'un d'autre !

- Wo Fat ?

- Ouais.

- Ça a dû te mettre hors de toi !

- Je lui ai mis une balle dans la tête ! Tu n'as pas encore vu dans quel état est Stella ! Il le méritait !

- Steve, je suis persuadé que ta mère a toujours fait ce qu'elle pensait être juste.

- Non, ma mère a agi par intérêt pour couvrir le meurtre d'une femme innocente, la mère de Wo Fat.

- C'était une mission et cette mort est un dommage collatéral !

- Oui, mais elle l'a couvert et ça, c'est un crime !

- Bon ! Je te dis où elle est ! Et après, qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas aller arrêter ta mère ?

- Vous allez me dire où elle est ? »


Joe n'a pas le temps de répondre, une attaque a lieu contre eux. Quand ils parviennent à quitter le véhicule, les agents qui les aidaient à escorter le patient sont morts et le patient a disparu. Steve contacte Chin qui localise l'ambulance. Stella entend son père via le haut-parleur, elle sort du bureau puis suit les événements. Son père retrouve l'ambulance, plus loin, mais le patient est porté disparu.

Danny prend Stella, ils vont aux urgences retrouver Steve et Joe. Stella fonce vers son père, en fauteuil, terrifiée des blessures que son père peut avoir.


****


Joe part prévenir la famille du patient tandis que Steve, Danny et Stella retournent au QG. Steve entre dans son bureau après avoir discuté avec son équipe. Il voit deux feuilles sur l'imprimante, Stella réagit :


« Laisse, c'est à moi. Je m'en occupe, plus tard.

- Attends, je vais te les donner.

- Non !, dit-elle stressée. Je suis assez grande. Ne regarde pas !

- Qu'est-ce que c'est que ça, Stella ?

- Des visages.

- Des portraits-robot ! Qui est-ce ?

- Non, s'il te plaît. Qu'est-ce que tu fais là toi ?, dit-elle méchamment à Joe quand il pénètre dans le bureau. On ne t'a pas appris à frapper aux portes !

- Je suis content de te voir aussi, Stella, répond Joe calmement.

- Excuse-toi, Stella, dit son père.

- Quoi ! Il est peut-être ton ami, mais il ne sera jamais le mien ! Ne me demande pas d'aimer des gens que tu aimes aveuglément ! Des gens qui ne sont que souffrances, dit-elle en quittant le bureau.

- On n'a pas terminé, Stella !

- Moi si ! De toute façon, ton équipe t'attend. », répond-elle en montrant les clés de la salle de rééducation, afin de lui dire où elle se rend.


Steve range les feuilles dans sa poche de pantalon. L'équipe et Joe partent en mission. Ils savent où se trouve le patient. À la fin de la journée, Steve et Daniel vont chercher Stella. Ils se rendent à l'hôpital. Elle attend avec Danny dans le véhicule. Steve va voir Joe, mis en quarantaine pour avoir été en contact avec le virus. Joe promet à Steve qu'il sera toujours là pour lui, qu'il l'aime comme son propre fils et qu'il doit lui faire confiance. Steve apprend aussi de sa part qu'il s'est renseigné sur Doris et que cette dernière n'a pas contactée ses supérieurs, donc deux possibilités sont possibles : soit elle est morte, soit elle se cache. Steve du regard fait comprendre à Joe qu'il le sent coupable pour la deuxième possibilité. Il l'a informé que son fils la cherche.


« Tu crois que c'est moi ! Après toutes ces années, tu ne me fais pas confiance !

- Vous avez joué un double jeu, vous ne pouvez pas m'en vouloir.

- Non, bien sûr que non. Je te promets, dès que je sors d'ici on partira à sa recherche.

- Vous avez fait aussi un tas de promesses dans le passé.

- Je ne vais pas disparaître. Fais-moi confiance.

- D'accord.

- Je veux que tu le dises.

- Je vous fais confiance.

- Merci. »


****


Steve se rend à la voiture, il monte :


« On est connecté ?

- Je croyais que tu lui faisais confiance !, dit Danny.

- J'ai menti. »


Daniel raccompagne Steve et Stella chez eux. Ils rentrent dans la maison, elle se sait bloquée avec ce fauteuil. Elle ne va pas pouvoir éviter cette discussion.


« Bon, on discute, maintenant. Ce sont les filles ?, demande-t-il en sortant les feuilles du pantalon.

- Des portraits. Oh, pardon, des portraits-robot, commandant Mc Garrett, dit-elle d'un ton arrogant.

- Arrête, maintenant ! Ça suffit ! Tu vas me dire !

- Je veux que tu me laisses tranquille ! Ce n'est pas ton problème ! Occupe-toi de ton ami le menteur !

- Tu ne l'aimes vraiment pas, hein.

- Il n'y a pas que lui que je n'aime pas dans tes fréquentations ! Tu le sais toi-même qu'il n'est pas net ! Tu ne veux simplement pas y croire, car tu l'aimes !

- Je n'ai jamais dit ça, Stella.

- Ah ouais ! Pourquoi tu ne lui as rien dit pour moi ? Est-ce qu'il sait où Wo Fat m'a emmené ? Est-ce qu'il a pris des nouvelles de moi ? Non ! Tu sais au fond de toi qu'il est malsain, tu ne veux pas y croire, car c'est la seule personne qui te lie à ton père ! C'est pour ça que tu ne lui parles pas de moi !

- Toi aussi, tu me lies à lui.

- Pourquoi tu ne lui fais pas confiance, papa ? Si c'est ton ami, tu devrais, tu ne crois pas ?

- ...

- Je vais voir mon arbre.

- Tu ne pourras pas toujours garder tout pour toi ! Ça ne fait que te tuer par petit feu !

- C'est pour te protéger !

- Me protéger de quoi au juste ? Du danger ou de toi ? Et si tu arrêtais un peu de dire que tous ceux qui m'entourent sont des menteurs, et que toi aussi, tu me disais un peu de la vérité !

- Je ne t'ai jamais menti !

- Me cacher des choses, c'est mentir, Stella.

- Alors, tout ce que tu m'as dit étant petite n'était que mensonges. Tu me disais que je pouvais me taire, mais en fait, c'était juste une façon pour que je m'ouvre à toi, dit-elle quand une personne toque à la porte. Je... Je vais prendre l'air. Nahele est là. Je ne vous aiderai pas ce soir. »


Steve sait qu'il a été loin dans ses paroles. Il les regrette. Nahele insiste à la porte, il l'accueille. Entre hommes, ils font les réparations du véhicule. Il regarde sa fille caresser l'arbre, regarder l'océan. Une fois Nahele partie, il la rejoint.


« Je suis désolé, ma puce.

- De quoi ? D'avoir dit vrai ?

- Non, d'avoir été trop loin. Tout ce que je t'ai dit quand tu étais petite est vrai. Je suis juste frustré que tu ne me racontes pas tes problèmes, ceux qui se produisent alors que tu es sous mon toit. On avait dit plus de secrets.

- Je suis désolée aussi de t'avoir crié dessus, mais c'est mon combat. Il y a des choses que je ne peux pas dire, pour qu'il n'y ait aucune vengeance et surtout pour ne pas te perdre.

- Il faut que tu comprennes que tu n'es pas seule. Laisse-moi régler ces problèmes. Tu ne vas pas me perdre. Je sais prendre soin de moi.

- Je ne veux pas que tu les tues. Je veux savoir qui est mon père biologique même s'il est mort. Elles savent peut-être. J'ai peut-être une chance d'avoir un nom. Est-ce que tu m'en voudras ?

- Non. Tu as le droit de savoir. Je veux aussi que tu me laisses Adrien.

- Adrien n'est plus là. Tu as oublié ?

- Stella, j'ai toujours été absent dans tes problèmes : Malia, le bateau puis Wo Fat...

- Tu ne me dois rien, la coupe-t-il.

- Je vis très mal ces échecs. Tu comprends ?

- Je comprends, oui, dit-elle en regardant ses jambes.

- Alors, laisse-moi résoudre ces problèmes.

- Je n'ai pas su résoudre mes problèmes, et j'aimerais savoir le faire, sans aide.

- Si, tu te trompes, tu as essayé. Pour Malia, tu t'es couchée sur elle. Elle perdait trop de sang, même un médecin n'aurait pas pu la sauver. Et tu as été très courageuse à Washington. Tu as voulu sacrifier ta vie pour Dinozzo.

- Ce sont des choses que tu aurais faites aussi.

- Mais ce n'est pas moi qui les ai faites. Il faut que tu saches que tout ce que tu as fait, je suis très fier de toi. À ton âge, personnellement, je n'aurais pas pu le faire.

- D'accord, dit-elle après un long silence et en regardant ses pieds.

- D'accord, quoi ?, demande-t-il en lui redressant la tête.

- Je te les laisse, dit-elle difficilement.

- Ma puce, dis-moi ce qui s'est passé dans l'hôpital abandonné. Je sais qu'il y a plus que des photos.

- Je ne te dirais rien, ne m'en demande pas trop, non plus. Est-ce que je peux savoir, pourquoi tu ne fais pas confiance à Joe me concernant ? C'est pour ça que tu ne lui dis rien sur moi.

- J'ai du mal à accepter tout ce qu'il t'a fait, c'est tout. Tu étais si petite, fragile et innocente.

- Tu ne m'as pas vu à cette époque.

- C'est vrai, mais la voix de mon père en parlant de toi... Pour moi, ces trois adjectifs étaient ce que je ressentais. »


Il la prend dans ses bras. Il sait qu'elle a donné sa parole, qu'elle tient toujours parole, mais pour celle-ci, il a peur qu'elle ne le fasse pas.


« Dis-moi. Mon père t'avait mis une balançoire sur cet arbre. Quand je suis arrivé ici, je ne l'ai pas trouvé alors que tu étais encore avec lui. Où l'a-t-il caché ?

- Il l'a jeté. C'était un pneu de tracteur. Il avait mis une planche à l'intérieur pour m'éviter de tomber. Je dormais dedans aussi, souvent. C'était un peu comme la caverne d'Ali Baba, mais en extérieur.

- Un pneu de tracteur ! Le pauvre, il a dû souffrir de le monter et de le démonter après chaque utilisation.

- Il utilisait la tondeuse, celle où on peut s’asseoir dessus avec un moteur. Il s'en est débarrassé, en même temps que le pneu.

- Un tracteur tondeuse. Pourquoi il a tout jeté ?

- Tu te souviens quand tu m'as demandé pourquoi il avait eu une grosse frayeur ?

- Oui.

- Bah, je t'ai dit que c'était à cause de la gazinière. C'est vrai, il a eu très peur aussi pour ce fait et oui ça sentait le gaz, tu avais raison. J'ai testé un soir, quand tu étais à la douche. Je me suis souvenue de l'odeur.

- Stella.

- J'ai fait vite.

- D'accord. Si je comprends...

- Il y en a eu une deuxième, mais je n'ai pas voulu te la dire, car j'avais peur que tu m'empêches de monter dans mon arbre.

- Tu es tombée de l'arbre.

- Pas exactement. Grandpé était en train de monter la balançoire, mais il a reçu un appel. Il m'a dit qu'elle n'était pas encore totalement fixée et que, donc je devais l'attendre avant de monter dessus. Seulement, je voulais aller dans l'arbre. Je ne pouvais pas le faire avec ton père toujours derrière mon dos. Alors, j'ai profité de son absence pour le faire. Je suis montée sur la balançoire, j'ai commencé à grimper sur la corde pour rejoindre la branche. Seulement, j'ai choisi la mauvaise corde. J'ai pris celle qui n'était pas encore totalement serrée.

- Tu es tombée.

- Bah oui ! Mais tu l'as déjà dit !

- Je voulais juste te couper pour que tu reprennes ton souffle.

- C'est toi qui veux toujours savoir tout et très vite !

- Moi ! Je ne crois pas non.

- Oh si ! Tu veux que je demande à Danny ?

- Surtout pas !

- Alors, je peux continuer ?

- Vas-y, mais pas trop vite.

- Merci. Donc j'ai pris la mauvaise corde et...

- Je suis tombée !, disent-ils en chœur et en rigolant.

- Et après ?

- Grandpé m'a trouvé au sol. Le pneu était un peu sur mon bras et le mauvais bras. Il saignait un peu. Il a eu peur, il pensait que ma cicatrice s'était rouverte.

- Et elle l'était ?

- Non. C'était le frottement de la corde qui m'avait fait saigner. Mais je ne lui ai pas dit, mais j'avais tout de même mal à ma cicatrice.

- Il aurait dû te poser la question pour le savoir.

- Il m'a juste demandé si ça aller. J'allais bien.

- Déjà à cette époque, tu jouais sur les mots. Tu cachais les choses.

- Non, c'était la première fois que quelqu'un s’inquiétait pour moi. Cette question, je l'ai ressentie comme un piège. Tu sais quoi ?

- Non, mais tu vas me le dire.

- Je meurs de faim.

- C'est vrai qu'il est tard. On mange en extérieur ? Ça te tente ?

- D'accord. », répond-elle d'un sourire complice.

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