hawaï 5.0 : Stella

Steve entraîne Grace à une compétition de course à pied. Stella les suit avec son fauteuil s'imaginant au côté de son père, comme auparavant.

Près de chez Steve, les filles entendent des pneus patiner, elles regardent. Elles voient la Mercury de Steve, une personne est en train de la voler. Stella regarde son père, elle se lance dans la poursuite quand elle le voit hésiter à les laisser seules dans la rue. Steve la stoppe, lui met ses freins puis il demande à Grace de ne lui retirer sous aucun prétexte. Il court après la voiture qu'il ne parvient pas à rattraper.

Une fois revenu à elles, il raccompagne Grace chez elle puis Stella au QG. Elle est en colère, malgré que son père aille porter plainte pour le vol. Il n'a pas récupéré la voiture.

« Hé ! On va la retrouver.

- Il faut vraiment que tu apprennes à fermer tes portes ! Pourquoi tu m'as mis mon frein ?

- J'ai tout fait pour le rattraper, je n'ai rien pu faire.

- Mais...

- Non, Ok, ton fauteuil à des roues, mais il n'a pas de moteur. Tu n'aurais pas pu l'arrêter.

- Comment peux-tu le savoir ? On n'a pas pu faire l'expérience. »

Ils finissent par rigoler. Elle sait pertinemment qu'elle n'aurait rien pu faire. Au QG, elle se rend dans sa salle de rééducation, au sous-sol. Elle est heureuse d'être sur ses deux jambes même si elle souffre de la gauche à cause de sa balle reçue. Elle s'imagine déjà courir avec son père ou encore monter sur sa poutre, faire des galipettes ou encore faire des saltos arrière avec un mur, et ensuite recommencer avec un sac de frappe, chose que peu de gens savent faire. Elle appelle le NCIS. Elle veut que l'équipe la voie debout, surtout Dinozzo qui a du mal à supporter son état :

« Hé ! Ça y est, tu es debout, s'exclame Dinozzo. Je suis fière de toi.

- Merci. Papa travaille avant que tu me le demandes. Il est à l'étage.

- C'est super, je suis content que tu aies appelé. Fais attention de ne pas tomber.

- Papa et les autres me surveillent constamment. Si je tombe, je resterai quoi dix minutes au sol.

- Salut toi, dit McGee en arrivant de l'ascenseur. Ça y est, tu marches !

- Pas encore, espèce d'abruti, dit Dinozzo en lui mettant une tape sur l'épaule.

- Ce n'est pas comme ça que l'on fait, intervient Gibbs en mettant la tape à l'arrière de la tête de McGee, qui râle.

- Je dois vous laisser, je ne tiens plus.

- À bientôt ! », répondent-ils tous ensemble.

****

Duke prévient Steve qu'il est sur le terrain avec son équipe. Sa voiture a été retrouvée, il ne lui dit rien de plus. Pour rassurer sa fille, Steve descend au sous-sol pour que sa fille l'accompagne. Elle regarde depuis la voiture l'état de la Mercury : elle n'a plus de roues et certaines pièces manquent, elle est triste. Une fois dans la voiture pour la ramener au QG, il lui parle :

« On va la réparer, ma puce.

- Mais ce ne seront plus ces pièces d'origine, dit-elle déçue.

- Mais on a le principal.

- Ce n'est pas la même chose. Tu vas le retrouver, ce fumier ?

- Hé ! Surveille ton langage, dit-il choqué.

- C'est de ta faute. Tu parles comme ça des gens cruels. Il est cruel, il a enlevé une chose précieuse de notre cœur. »

Au QG, Stella termine son projet personnel jusqu'au retour de son père. Le soir, elle touche à peine à son assiette. Elle se rend près de l'arbre où elle aimait temps monter. Elle pose sa tête sur le tronc et le caresse avec sa main. Daniel arrive, il rejoint Steve qui regarde sa fille du garage.

« Comment elle va ?

- Elle est triste. C'est la dernière chose qu'il lui restait de mon père.

- Tout comme toi.

- Mais pour elle, c'est plus que ça. Je l'ai surprise un jour, elle écoutait une bande d'avec mon père, sur le dictaphone. Je ne savais pas qu'elle considérait cet arbre, comme un souvenir. »

****

Quelques semaines, plus tôt.

Stella est dans la chambre de son père, dans sa salle de bain. Steve entend du bruit puis monta la voir. Il entendit la voix de son père. Il entra dans la chambre, mais ne trouva personne. Sa fille était pourtant là, seulement, elle était dans la douche pour se cacher.

« Grandpé ! Plus haut, plus haut !

- Mais je ne voudrais pas que tu tombes, ma petite Libellule.

- Je veux rejoindre maman ! Je veux aller dans ses bras ! Elle m'attend !

- Ma Libellule, tu ne peux pas rejoindre ta maman, elle est trop haute.

- Mais c'est elle maman ! C'est cet arbre ! Je veux monter dedans, s'il te plaît ! »

****

Ils la regardent, Steve reprend :

« Elle m'a dit que mon père lui avait mis une balançoire sur une branche de cet arbre. Il la mettait avec une corde puis la retirer après chaque usage pour cacher sa présence ici. Pour elle, cet arbre représentait sa mère, car dans ses yeux d'enfant, elle voyait sa mère. Maintenant, elle ne le voit plus ainsi, elle le voit comme un sentiment de dominer le monde grâce à sa hauteur.

- Et donc, cette voiture est ton père.

- Oui, tu as tout compris, mon pote. Elle remplace les vivants pas des objets tant qu'ils sont gentils, ajoute-t-il amuser.

- Et si je comprends bien, elle a beaucoup de cassettes de dictaphone.

- Oui, elle en a pas mal. Elles étaient cachées dans une boîte à chaussures, dans le meuble de sa caverne d'Ali Baba. Elle s'amusait à s'enregistrer avec mon père, toute la journée.

- De bons souvenirs pour elle.

- Je ne sais pas, je ne les ai pas écoutées. »

****

Au petit matin, ils arrivent au QG. Duke et Pua sont là avec le voleur. Stella le regarde, mécontente tandis que son père ne sait pas quoi dire. C'est un adolescent sale et affamé. Il donne de l'argent à Pua, lui demande de lui acheter des vêtements propres, de la nourriture et de le laisser prendre une douche. À ces mots, Stella le regarde plus attentivement malgré sa colère, elle se voit en lui, sauf qu'il lui manque des traces de coups sur le corps.

« Comment tu t'appelles ?, demande Steve.

- Nahele.

- Il faut que j'appelle tes parents.

- Ma mère est morte et mon père est en prison.

- Où habites-tu ?

- Dans la rue, monsieur. J'ai fui le foyer, c'était trop difficile. »

Steve embrasse sa fille sur la tête, il doit retourner sur le terrain terminer son enquête de la veille.

Le soir, il retourne au QG. Il voit sa fille jouer aux dames avec Nahele. Sa colère s'est évaporée. Depuis son retour de Washington, c'est la première fois qu'elle fait de nouveau confiance à un étranger. Il remercie l'agent qui les surveillait depuis la porte et celui-ci quitte les lieux.

« Ma puce, dit Steve de la porte du bureau.

- Il est gentil, dit-elle tout bas en passant près de lui pour quitter le bureau.

- Je n'en ai pas pour longtemps, ma puce. Tu m'attends dans la pièce centrale. Tu sais ce que c'est ?, demande Steve en se posant face à Nahele, au bureau. C'est un formulaire de dépôt de plainte pour vol et dégradation. C'est ce que l'on remplit pour un vol de voiture.

- Je comprends monsieur, et quand je sortirai de prison, je vous promets, je vous...

- Attends, je n'ai pas terminé. La seule chose qui manque là-dessus, c'est ma signature. Je vais te faire la proposition de ta vie. Voilà ce qui va se passer. On va faire le tour des carrossiers du coin et récupérer toutes les pièces que tu as vendues. Ensuite, on va remonter ma voiture exactement comme elle était avant que tu ne me la voles et temps que tu resteras dans le droit chemin cette plainte restera dans mon tiroir, sans signature.

- Merci.

- C'est trop tôt pour dire ça. J'ai des yeux et des oreilles partout sur cette île. Si j'entends parler du moindre incident, si tu sors des rails une seule fois, peu importe la gravité du délit, je te retrouverai et tu pourras dire adieu au gentil garçon qui était assis devant toi, aujourd'hui. Tu comprends ?

- Oui.

- Je t'offre une seconde chance et ça peut être la dernière, ne la gaspille pas.

- Je ferai tout ce qu'il faut, c'est sûr. »

Ils quittent le bureau. Stella fonce vers son père, tourne autour de lui avec son fauteuil, heureuse :

« Alors, on y va ?

- Et où veux-tu aller ?

- Il va nous amener où il a vendu les pièces ! J'ai raison ou j'ai raison ?

- Petite crapule, va ! Pas là, mais demain. Il est tard. »

****

Le lendemain, ils se rejoignent tous à la plage. Steve et Stella découvrent que Grace a remporté la médaille d'or. Ils la félicitent. Stella s'éloigne un peu du groupe avec la fille de Grover, Samantha.

« Papa m'a dit que tu as vécu des choses terrifiantes, toi aussi.

- Il a raison, mais je ne te dirai rien, Sam.

- Je ne veux pas savoir. Il m'a dit de ne surtout pas te le demander. Moi, ce qui m’intéresse, c'est plus comment tu fais pour avancer ?

- Ce n'est pas moi qui avance, c'est l'horloge qui tourne. Tu n'oublieras pas avec le temps, ne crois pas ça. Tu apprendras juste à vivre avec, car tu n'as pas le choix. »

De son côté, Steve salue Nahele. Il lui a trouvé un emploi. Il travaille pour Kamékona. Danny rejoint Steve qui regarde sa fille discuter avec Samantha, un peu plus loin. Elles échangent leur numéro de téléphone, mais il sait que ce n'est que pour remplir son répertoire :

« Tu sais ce que tu es ?, demande Danny.

- Je m'attends à tout, répond Steve.

- Un cookie à moitié cuit. Dure dehors, moelleux à l'intérieur. Ce gamin devait être incarcéré et tu lui as trouvé un job ! C'est pour ça que je t'aime. Toi, tu sais comment on répare les erreurs de la vie des gens.

- Ouais, peut-être. La personne que j'aimerai le plus réparer, c'est ma fille, Danny.

- Et tu y arriveras, un jour.

- J'ai très peur, tu sais. J'ai peur qu'un jour en me réveillant où encore en revenant d'une enquête elle ne soit plus là.

- Je sais, mon pote. Mais là, elle est trop faible pour faire quoi que ce soit et de plus, elle se sert de ses ''superpouvoirs'', juste pour toi.

- Et toi.

- Et moi. Mais je vois aussi qu'elle n'est plus anxieuse.

- Elle a bien progressé, mais elle l'est encore parfois. J'espère juste que rien ne viendra perturber tous ces efforts.

- Tu m'as commandé quoi, papa ?, intervient Stella en revenant.

- Laisse-moi deviner, tu as faim ?

- J'ai les crocs, tu veux dire !

- Jamais ton estomac n'est vide, toi, dit Daniel amusé.

- Il le sera un jour, dans des années. »