hawaï 5.0 : Stella

Chapitre 62

1715 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/11/2021 12:16

Quelques jours passent, Danny est sur le continent pour l'enterrement de son frère, avec sa famille. Chin, Kono et Lou aident Jerry à emballer ses cartons pour un futur déménagement. De leur côté, Stella et Steve se préparent pour se rendre sur la tombe de John, déjà quatre ans sont passés. Ils arrivent au cimetière. Stella refuse de descendre.


« Viens avec moi, ma puce.

- Non.

- Tu n'es pas responsable, tu le sais. Il faut faire ton deuil.

- Une prochaine fois, d'accord ?

- D'accord. Reste là. »


Steve s’accroupit devant la plaque de son père. Il lui raconte la vie de Mary avec sa fille Joanna, comment elle s'est métamorphosée depuis. Elle est une bonne mère. Il lui dit qu'il lui manque beaucoup, qu'il l'aime et qu'il aurait aimé connaître Stella en sa présence, elle est si mystérieuse. Il lui raconte ensuite leur rencontre, leur amour grandissant l'un envers l'autre, leur échange, leur dispute, ses peurs, car elle ne raconte pas ses problèmes. Il lui dit ensuite qu'il est impatient de recevoir les documents d'adoption, que son statut de père soit enfin reconnu par l'état, que sa fille ait une identité.


Il retourne au véhicule. Stella le regarde. Il appelle sa sœur pour lui annoncer qu'il est au cimetière, il lui a dit quelques mots. Subitement, Stella quitte la voiture.


« Je te laisse Mary !, dit-il avant de raccrocher. Stella ! », crie-t-il en courant derrière sa fille.


Elle interpelle une femme. Cette femme se retourne puis la reconnaît grâce à sa cicatrice.


« Libellule !, dit-elle émue. Mais, mais qu'est-ce que tu fais ici ?

- Stella !, dit Steve en arrivant sur elle.

- Bonjour.

- Bonjour, qui êtes-vous ?, s'inquiète Steve quand il voit sa fille choquée de la présence de cette femme.

- Je suis Ellie Clayton. J'étais la nounou de... Stella. Et vous... Vous êtes donc... son père. »


Stella retourne vite à la voiture sur ces mots, des mots qui lui font peur. Ellie comprend que quelque chose n'est pas normal. Elle les invite donc à boire un verre, près de la plage. Chacun prend son véhicule.


« C'est la dame qui te gardait les mercredis ?

- Oui. Tu penses qu'elle a encore Loulou ?

- Je ne sais pas. Tu connais l'endroit ?, dit-il en se garant.

- C'est ici que Grandpé m'amenait pour manger notre glace. Tu penses qu'elle nous rendra Loulou ?

- Je vais lui parler, d'accord ? »


Ils s'installent à une table. Stella prend sa glace tandis que les adultes boivent un café. Elle s'éloigne du couple. Elle ne veut pas savoir, elle préfère l'apprendre de son père quand ils seront seuls.


Ellie raconte la rencontre avec John. Il enquêtait sur la mort de son père, mais malheureusement, il n'a jamais trouvé le responsable. Après cela, ils discutent vite de Stella :


« Il n'est plus venu pendant près de deux mois à nos rendez-vous. Je l'appelais, il ne me répondait pas, puis, je lui ai laissé un message. On s'est rencontrés la semaine d'après et c'est là que j'ai rencontré votre fille. Mais elle n'est pas votre fille, exacte ?

- Il vous a dit quoi au juste ?

- Il m'a dit qu'il n'avait pas pu venir me voir durant ses deux mois, car sa petite-fille était alitée à cause de son bras. Je l'ai cru. Quand je l'ai vu la première fois, dans sa poussette, elle avait encore du mal à le bouger. Elle ne regardait pas les gens dans les yeux, sauf votre père. Il m'a dit que son fils, donc vous, travaillait pour la Navy et que votre femme était morte dans un accident de voiture, seule votre fille y a survécu, d'où cette cicatrice. Il m'a dit qu'il gardait ''Libellule'', car vous étiez en mission, en Afghanistan.

- Il n'a pas menti sur tout. Mais sachez que s'il vous a dit ça, c'était pour la protéger. J'étais vraiment en Afghanistan, mais je n'ai jamais eu de femme, ni d'enfant.

- Ni d'accident de voiture ?

- Non, Stella n'a pas eu d'accident de voiture à ma connaissance.

- Cette enfant n'est donc pas votre fille et votre père n'est donc pas son grand-père.

- Non, c'est plus compliqué que ça. Mon père vous l'a présenté sous quel nom ?

- Sophie. Mais elle ne répondait jamais à ce nom, alors, je l'appelais ''Libellule'', comme votre père.

- Son véritable prénom est Stella. Est-ce que vous avez toujours son ours en peluche ? Il lui manque beaucoup.

- Loulou ! Bien sûr. »


Ils continuent de parler. Steve veut connaître les détails de la mort du père d'Ellie. Il veut comprendre l'enquête de son père. Ellie lui explique tout. Steve comprend que dans sa boîte à outils se trouvent des indices de cette enquête, non résolue. Ils quittent Ellie et ils se rendent au QG, dans un calme plat.

Avec son équipe, Steve essaie de résoudre l'enquête de son père. Au cours de celle-ci, Chin dit à Steve que John a toujours regretté d'avoir séparé ses enfants de lui et que c'est sûrement pour ça qu'il est resté proche d'Ellie. Steve pense aussi à Stella, il l'a gardé pour cette raison.


L'équipe parvient à résoudre l'enquête en deux jours. Steve range les indices de son père dans le compartiment du dessus de la boîte à outils, des indices qui ne servent plus, des indices dont il sait qu'il n'a plus besoin, mais dont il ne peut pas se séparer. Il sort ensuite la voiture de son père du garage pour y faire quelques travaux. Stella est dans sa chambre, le téléphone portable à la main, sur des jeux.


Ellie arrive chez lui. Steve sort de sous la voiture de son père où il bricolait. Elle le remercie, elle va enfin pouvoir faire son deuil. Elle donne l'ours à Steve ainsi que sa carte de travail. Il découvre qu'elle est substitut du procureur. Stella arrive vite, prend l'ours comme une voleuse puis retourne à sa chambre. Ellie et Steve se disent au revoir et Steve monte rejoindre sa fille, rempli de suie. Sa fille regarde une clé.


« Il a dit que maintenant, j'avais une famille. Tu penses que cette clé ouvre la maison de ma famille.

- Montre-moi cette clé. Elle ressemble beaucoup à la clé que j'avais dans la boîte à outils. C'est une clé d'un casier à l'aéroport. On n'est pas obligé, ma puce.

- Je sais. Mais je sais aussi que ça nous empêchera tous deux de dormir. On fait assez de courtes nuits comme ça, tu ne crois pas ? »


Ils font un aller-retour à l'aéroport. Ils regardent un long moment cette pochette cartonnée, sur la table basse. Stella prend son courage, elle l'ouvre :


« Je ne m'appelle pas Sophie !, crie-t-elle en donnant les papiers à Steve.

- Stella, il a fait ça pour te protéger, dit-il en voyant un faux livret de famille. Il m'a mis comme père !

- C'est vrai ?, dit-elle, joyeusement. Pourquoi, il ne l'a pas dit alors ? C'est pour ça, toutes ses histoires.

- De quelles histoires, tu parles ?

- Je ne m'appelle pas Sophie. »


Il regarde les documents, il est le père, le nom de la mère n'est pas celui de Christina. John a mis une fausse identité : Marguerite Mc Garrett, morte trois ans après la naissance de Sophie, le quatre avril deux mille cinq. Il sourit en regardant ses papiers, mais il est gêné pour tous ces mensonges. Ce n'est pas leur vie, ni à lui, ni à elle.


« Stella, ma puce, on peut brûler ces documents si tu le veux et attendre les papiers d'adoption du gouverneur. Ces documents ne sont pas valides. Ils ne sont pas dans les registres.

- Comment tu sais ça ?

- Car j'ai vérifié les registres avec toute ma famille et tu n'y étais pas. J'ai regardé quand j'ai appris l'existence de ta part que tu avais déjà une famille et que donc, tu ne me voulais pas pour père.

- Pourquoi il ne l'a pas fait ?

- Pour que je ne me sente pas obligé de t'adopter, pour me laisser vivre ma vie, faire mon propre choix.

- D'accord, je comprends. Tu sais, je suis fière de toi. Tu n'as pas attendu mon approbation. Quand on adopte un enfant, on le choisit, on ne cherche pas à savoir si l'enfant est d'accord ou pas.

- C'est la meilleure ça !, dit-il amusé. '' je suis fière de toi''. On va bientôt les recevoir. Mais certains parents qui adoptent, aiment savoir si l'enfant le souhaite et je voulais que ça se passe comme ça, pour tous les deux.

- J'aimerais comprendre. Ellie, pourquoi elle n'a pas averti la police de mon absence, quand ton père est mort ?

- Mon père lui avait dit que tu pouvais partir du jour au lendemain et qu'elle ne s'inquiète pas de ton absence, si un jour, tu venais à ne plus être là.

- Et à l'enterrement de ton père, elle était présente ?

- Non, elle était sur le continent. Elle aurait été présente, j'aurais connu ton existence, bien plus tôt.

- Mais elle ne te connaissait pas !

- Elle aurait su qui j'étais, car tout le monde me donnait leurs condoléances.

- Ah oui, les condoléances, le repas et tout et tout.

- Oui, mais je n'ai pas fait de réception.

- Mais je ne m'appelle pas Sophie.

- Tu ne t'appelles pas Sophie, dit Steve en l'invitant dans ses bras avec un petit sourire. Ma puce, reprend-il en la regardant droit dans les yeux, c'est quoi ces histoires dont tu parles ?

- Tu peux les brûler ces papiers. On va attendre ceux du gouverneur ! Je vais finir mon puzzle. »


Elle monte à sa chambre, Steve arrache les documents, puis dit :


« Merci papa, vraiment, merci, j'ai encore des secrets à découvrir. Une liste m'aurait facilité un peu la tâche. Mais je suis content de la connaître. »


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